Chapitre 18 : Monsieur Dibi

Ecrit par Mayei

Chapitre 18 : Monsieur Dibi

 

...Nancy...

 

Violette : je vais rentrer ma chérie, je reviendrai demain sans faute

 

Moi (petite voix) : merci violette...s’il te plaît ne dis rien aux autres

 

Violette : tu en es sûre ?

 

Moi : oui s’il te plaît

 

Violette : comme tu veux

 

Elle me fit un bisou sur le front et s’excusa auprès de Jean-Philippe avant de s’en aller. Je restais donc seule avec mon mari, couchée sur ce lit d’hôpital. Je ramenais mes genoux vers ma poitrine, prenant la position du fœtus. Mes larmes commençaient à couler tout doucement, dans le silence puis je ne pus m’empêcher d’y aller avec l’émotion, alertant mon homme. Il se précipita vers moi et me pris dans ses bras. Il essayait de me consoler du mieux qu’il le pouvait. Il essayait avec ses mains d’essuyer ces larmes rebelles qui avaient décidé de ne point disparaitre.

 

Jean-Philippe : ne pleures plus mon cœur, je sais que c’est difficile mais s’il te plait fais un effort.

 

Moi : tu te rends compte que je ne savais même pas que je portais un enfant en moi ?

 

Jean-Philippe : ce n’est pas ta faute ! Tu as entendu le docteur ce n’était que deux semaines et c’est rare qu’une femme même prenne conscience à ce stade-là.

 

Moi : j’aurais dû savoir ! Cet enfant était dans mon corps, j’aurais dû faire attention à tout changement mais je n’ai rien vu, rien senti. Si j’avais su j’aurais certainement pris mes précautions et éviter cette tragédie. Toute femme peut ressentir ces trucs-là, peut-être que je n’ai pas l’instinct maternel.

 

Jean-Philippe : l’heure n’est plus aux « si » Nancy. Cela te fera plus de mal que de bien. Essaie de voir le bon côté dans cette situation.

 

Moi (m’énervant) : parce que toi tu y trouves un bon côté ?

 

Jean-Philippe : oui ! le fait que tu aies porté un enfant en toi. Vois cette avancée que nous avons ensemble fait. Nous sommes sûrement sur la bonne voie et la prochaine fois sera la bonne certainement.

 

Je ne dis plus rien et fermais les yeux. Comme vous pouvez le constater, en arrivant ici, un peu plus tôt dans la journée j’ai dû accuser cette atroce nouvelle. J’avais fait une fausse couche. J’avais perdu cet enfant qui se développait en moi. Je n’avais rien vu venir, et rien senti de changé en moi. Je ne savais aucunement que je portais la vie en moi. Concevoir un enfant de mon mari était ce que je souhaitais de plus ardent. J’étais brisée à l’intérieur ! Cependant Jean-Philippe n’avait pas totalement tort. Depuis qu’on était ensemble c’était la première fois qu’un ovule avait fécondé et s’était implanté en moi. Je devais sûrement considérer ça comme une avancée. Les médicaments de Ma’Aimby faisaient sûrement leur effet mais le traitement n’était pas encore fini. Pour le moment j’avais mal et j’avais besoin de temps pour digérer la perte de cet enfant. On m’avait administré un médicament dans le but d’évacuer tous tissus encore présents en moi. Je devais encore revenir pour une échographie. Cela est fait pour s’assurer que tout soit parfait.

 

À trop fermer les yeux je finis par m’endormir lourdement et fus plus tard réveillée par une infirmière qui m’apportait la nourriture. Le docteur avait dit que dès demain je pourrais sortir de l’hôpital.

 

Jean-Philippe : tu es sûre qu’on ne devrait pas avertir ta mère ?

 

Moi : non ! Je préfère que cette histoire reste entre toi violette et moi ! Je n’ai pas envie qu’on me jette des regards de pitié ou que ta mère vienne me traiter d’être incapable de garder un enfant jusqu’à neuf mois.

 

Jean-Philippe (triste) : ok c’est comme tu veux !

 

Je regardais mon mari un instant. Il portait encore les vêtements qu’il avait mis ce matin pour aller au travail. Je lui avais proposé de rentrer prendre une douche et se changer mais rien n’y fit. Il voulait rester là avec moi. Il ne supporterait pas que je reste seule même pendant deux minutes. J’avais eu un bon mari qui se souciait vraiment de moi. Il était toujours là avec moi. Je me devais donc de lui rendre la pareille et traverser ce moment de tourment ensemble. Il faut croire aux bonnes choses et les bonnes choses arriveront dans votre vie. J’étais donc prête à disposer mon esprit. Je devais croire au fait que bientôt j’aurais mon enfant, notre enfant.

 

Le lendemain, on nous avait libéré très tôt après des examens de routine. J’ai dû demander à J-p de joindre violette pour lui dire qu’on quittait l’hôpital et qu’elle ne nous trouverait donc pas. Nous avions pris tous les médicaments nécessaires à la pharmacie et pris la route de la maison. Mon mari s’occupa convenablement de moi. Il était à mes petits soins. Je ne pouvais donc me plaindre de rien.

 

Je m’efforçais de ne plus penser à tout ceci. Je priais à chaque fois que je fermais les yeux pour que le seigneur m’entende enfin. Qu’il accorde une suite à ma prière. Souvent je surprenais des larmes que j’essuyais aussitôt. Je ne voulais plus pleurer j’avais assez pleuré comme ça. Je n’étais pas du genre à me morfondre sur mon sort en accablant les autres avec mes problèmes.

 

J-p : la nourriture est servie belle demoiselle !

 

Moi (souriant timidement) : c’est gentil mon chevalier mais je n’ai pas tellement faim tu sais !

 

J-p : il faut que tu manges afin de prendre des forces. N’oublie pas que tu as des médicaments à prendre.

 

Moi : ils ne sont même pas bons en plus. On aurait dû me prescrire des sirops sucrés

 

Il me regarda en souriant puis posa le plateau près de moi. Il me caressa la joue puis les cheveux. Nous n’avions pas besoin de nous dire quelque chose. La chaleur de son corps se répandait dans le mien. Je n’avais pas quitté la chambre depuis notre retour de l’hôpital et la nuit me trouva là. J-p m’avait donné ma douche même si je m’y étais opposée. Il avait eu l’ascendant sur moi et avait fait comme il le souhaitait. Je passais cette nuit blottie contre lui.

 

À mon réveil nous étions toujours dans la même position. Je fis de mon mieux pour ne pas le réveiller en quittant le lit. Il fallait que je m’apprête pour le boulot. Je ne suis pas mourante et je n’ai pas envie de rester dans cette maison toute cette journée. J-p ouvrit la porte de la douche et me trouva sortant de sous la douche. Il me regarda, étonné.

 

J-p : que fais-tu debout à cette heure Nancy ?

 

Moi (fuyant son regard) : je m’apprête pour le boulot. Je ne dois pas être (passant près de lui) en retard

 

Il me retint par le bras.

 

J-p : ne me dis pas que tu comptes aller au boulot aujourd’hui ! Ça fait juste trois jours…

 

Moi : et après combien de jours dois-je retourner au boulot ?

 

J-p : je ne sais pas moi ! Quand tu seras guérie complètement.

 

Moi : eh bien je suis guérie

 

J-p : pas que physiquement mais aussi mentalement Nancy ! Je te crois un peu trop faible,

 

Moi : ça c’est ce que tu crois mais il n’en est rien. Je suis parfaitement bien mentalement et j’ai juste envie de sortir de cette maison et faire quelque chose. Rester comme ça toute la journée à essayer de manger puis prendre des médicaments c’est déprimant.

 

J-p (capitulant) : ok dans ce cas je te laisse finir

 

Moi : merci.

 

Voilà qui était dit et fait. Je continuais tranquillement à me tenir prête. J’avais perdu un enfant oui ! Mais la terre ne s’arrêtait pas de tourner pour autant. La vie n’allait pas m’attendre, elle continuait bel et bien.

 

...Richard Ebrothié...

 

Je détestais cette période de l’année. Il y avait tellement de dossiers à traiter. Trop de comptes à vérifier. Je montais tôt et quittais le boulot plus tard. Ce n’est pas que je n’aimais pas travailler mais la fatigue existe. Surtout que j’ai dû plusieurs faire des allées et venues chez maman pour arranger notre visite chez Mawa. Si tout se passe bien dans exactement une semaine nous serons prêts à aller voir ses parents. Pour ce qui était de violette, je trouverais bien une solution pour la mettre hors de ma maison. Je ne comptais pas me mettre une charge inutile sur la tête. C’est à dire garder la maison et prendre une autre pour Mawa que je paierais de ma propre poche. J’attendais un coup de fil de ma mère mais depuis celle-ci tardait à le faire. La sonnerie du téléphone du bureau me fit sursauter et je décrochais rapidement.

 

Moi : allo

 

« Allo, c’est Mawa »

 

Moi : comment vas-tu ma belle ? Nous ne nous sommes pas vus aujourd’hui

 

Mawa : je sais ! Je suis arrivée en retard à cause des embouteillages. Il y’a monsieur Mahi qui demande que tu te pointes immédiatement dans son bureau.

 

Moi : moi ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ?

 

Mawa : je ne sais pas. Il m’a seulement dit sur un ton ferme de te demander de te dépêcher.

 

Moi : tu penses qu’il nous aurait surpris la dernière fois ?

 

Mawa : ne racontes pas de bêtises. S’il était question de ça, j’allais être la première renvoyée. Viens seulement.

 

Clic

 

Je transpirais tout à coup. Monsieur Mahi ne convoquait jamais quelqu’un dans son bureau si ce n’était quelque chose de grave. Monsieur Lasso avait été appelé dans son bureau et en le quittant, il rassemblait toutes ses effets personnels qui étaient sur son bureau. Il avait été escorté par la sécurité qui veilla à ce que rien n’appartenant à la société ne soit transporté. Cela avait également été le cas pour madame Diallo. Allais-je perdre mon boulot ? Je ne savais rien mais cette convocation soudaine ne m’inspirait rien de bon. Je ne pouvais me permettre de perdre mon boulot avec toutes ces charges qui pesaient sur ma tête. Mes mains étaient moites, je sortais de mon bureau à pas lents et arrivais devant le bureau de mon patron. À vrai dire, j’avais peur de le rencontrer, peur d’entendre ce qu’il avait à dire. Je ne fis même pas attention à Mawa qui m’accompagna jusqu’à rejoindre son patron. Monsieur Mahi m’indiqua la place que je devais occuper.

 

Mr Mahi : comment allez-vous monsieur Ebrothié ?

 

Moi (me raclant la gorge) : je...je vais bien monsieur et vous ?

 

Mr Mahi : je vais bien aussi (levant les yeux vers moi) qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi êtes-vous si crispé ?

 

Moi : veuillez m’excuser monsieur ! C’est que je n’ai pas pour habitude d’être convoqué dans votre bureau. J’ai peur d’avoir fait une bêtise.

 

Mr Mahi : une bêtise oui ! Vous étiez sur le point de la commettre.

 

Je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire par là. Me convoquer pour une bêtise que j’allais faire ? était-il devenu devin ? voyait-il dans le futur ? Il se leva et se dirigea vers le petit frigidaire qui se trouvait dans cette pièce. Il en sortit deux canettes de sucrerie et posa l’une d’elle devant moi. Son comportement me réconforta un peu. Je n’allais sûrement pas être licencié. Depuis quand un patron offrait une sucrerie à son employé avant de le foutre à la porte ? Je me décrispais un tant soit peu et portait à ma bouche cette canette dont le contenu était fort glacé. Je sentis la fraîcheur se répandre dans mon organisme et par la même occasion dans mon esprit. Monsieur Mahi vint ensuite prendre place sur le fauteuil qu’il avait quitté depuis peu.

 

Mr Mahi : comment va votre épouse monsieur Ebrothié ?

 

Moi (surpris) : euh…elle va bien merci monsieur.

 

Mr Mahi : j’espère ne pas être indélicat mais êtes-vous mariés légalement ?

 

Moi (gêné) : non pas encore monsieur ?

 

Mr Mahi : avez-vous des enfants ?

 

Moi : oui monsieur nous en avons trois.

 

Mr Mahi : trois enfants sans avoir épouser cette femme ! Je vois ! Avez-vous une fille ?

 

Je ne savais pas où allait cette conversation mais elle me mettait de plus en plus mal à l’aise. Je me sentais comme dans un commissariat en train de subir un interrogatoire sans avocat.

 

Moi : nous avons deux filles !

 

Mr Mahi : donc je suppose que vous accepterez qu’un homme prenne chez lui votre fille, lui fasse trois enfants sans l’épouser mais en plus de cela la trompe comme bon lui semblait.

 

J’avalais ma salive avec beaucoup de mal. Bien sûr que non ! Jamais je n’aurais accepté que l’une de mes filles passe sa vie ainsi. Mais le reconnaître reviendrait à prendre conscience que mon comportement envers Violette n’était pas approprié. J’avais mes raisons mais n’allais surtout pas les énumérer devant mon patron. De plus il s’agissait de ma vie privée et nulle part dans mon contrat signé avant ma prise de position, il n’était stipulé que le patron avait le droit de s’étaler sur ma vie privée et de me faire la morale.

 

Moi : Monsieur Mahi, avec tout le respect que je vous dois, je commence vraiment à être mal à l’aise quant à la tournure que prend cette discussion.

 

Il se mit à rire, ce qui m’étonna un peu.je ne me souvenais plus de la dernière fois que j’avais vu monsieur Mahi rire, tout simplement parce qu’il ne souriait même pas dans un premier temps. J’avais l’impression d’être dans un mauvais rêve. Qu’est-ce qui a bien pu déclencher en lui cette envie de me poser toutes ces questions ? j’étais sûr et certain qu’il nous avait surpris Mawa et moi.

 

Mr Mahi : vous savez monsieur Ebrothié le mal qu’on fait nous revient toujours comme une roue qui suit son trajet. Elle tourne sur elle-même et revient toujours là où elle est déjà passée avant. Je me demande si je fais bien en prévoyant de vous avertir ou si je devais tout simplement vous laisser récolter ce que vous avez semé.

 

Il était de plus en plus mystérieux et moi, les questions se bousculaient dans ma tête.

 

Mr Mahi : comment se porte votre relation avec ma secrétaire ? Une date pour le mariage a-t-elle été retenue ?

 

Je blêmi en entendant ces informations sortir de sa bouche. Comment était-il au courant de tout ceci ? Je pensais que nous étions assez discrets. J’avais voulu lui procurer une réponse mais je n’arrivais pas à parler. Tout ce que je réussirais à faire sortir de ma bouche était des bégaiements. J’étais mal à l’aise et ne savait plus où me mettre.

 

Mr Mahi : laissez-moi vous dire que votre maîtresse se joue de vous. J’ai surpris une conversation dans laquelle elle affirmait qu’il n’y avait pas de grossesse et que c’était un moyen trouvé afin que vous l’épousiez le plus vite possible.

 

Moi : Quoi ?

 

Mr Mahi : vous avez bien compris. Voilà pourquoi je vous ai fait venir ici. J’espère qu’avec cette information entre les mains vous saurez comment vous comporter. Et un conseil à l’avenir pensez au bien-être de votre famille avant de prendre une quelconque décision. Vous pouvez disposer.

 

Moi : excusez-moi Monsieur...pourrais-je prendre le reste de ma journée ?

 

Mr Mahi : bien sûr vous devez certainement digérer cette nouvelle

 

Je m’étais levé comme un automate essayant de digérer la nouvelle que je venais d’apprendre. Moi ! Moi richard ! Mawa s’était permis...elle avait osé se payer ma tête ! Et dire que j’étais tombé dans son piège comme un nigaud. En sortant de chez mon patron elle essaya de m’adresser la parole mais je l’ignorais comme jamais je ne l’avais fait au paravent. Une fois entre les quatre murs de mon bureau à moi, je retirais cette cravate qui m’empêchait de respirer convenablement et m’adossais contre l’un des murs.

 

Le test de grossesse était pourtant positif, je l’avais vu de mes propres yeux. Elle m’aurait menti comme ça avec un sang aussi froid ? Tous ces malaises ! Les petites maladies qu’elle subissait. C’était donc une invention ? Je n’allais pas remettre la parole de Monsieur Mahi en question. Comment aurait-il su que Mawa était enceinte ou du moins se faisait passer pour enceinte s’il n’avait pas vraiment surpris cette conversation ? Je sentais ma tête chauffer et être sur le point d’exploser.

 

Mon téléphone sonna ! C’est maintenant que maman m’appelait pour quelque chose qui n’était même pus envisageable.

 

Moi : maman ?

 

Maman : richard j’ai pu parler avec mon frère. C’est réglé, il se fera passer pour ton père.

 

Moi : à propos de ça ! Il y’a un tout petit changement. Il faut que je passe à la maison t’expliquer ce qui se passe.

 

Maman : comment ça ? J’espère qu’il n’y a rien de grave !

 

Moi : quand je te l’aurais expliqué tu jugeras par toi même si c’est grave ou pa.,

 

Maman : hum ! D’accord je t’attends alors.

 

Je pris la clé de ma voiture et sortit de mon bureau. J’étais hautement énervé et personne n’avait intérêt à m’emmerder ou il connaitrait ma face cachée.

 

...violette...

 

J’étais rentrée à la maison, fatiguée mais surprise de trouver richard devant la télé. Les enfants n’étaient nulle part à côté de lui. Je passais tranquillement et lui lançais un bonsoir à peine audible.

 

Richard : c’est à cette heure que tu rentres ?

 

Moi : quelques embouteillages sur la route.

 

Richard : hum !

 

Je ne lui accordais aucune autre attention et pris le couloir pour me diriger dans la chambre des enfants. Ils étaient chacun dans leur lit. Un peu trop silencieux à mon goût. Iris dormait déjà. Je m’approchais deux et lorsqu’ils me virent ils se jetèrent dans mes bras. J’eus droit à une longue séance de câlins.

 

Moi : pourquoi êtes-vous enfermés ici ?

 

Aurélie : papa a dit qu’on devait rester ici et ne pas faire de bruit !

 

Hugo : il dit qu’il a mal à la tête

 

Moi : ok

 

Richard avait encore traumatisé ces enfants. Il avait le visage serré lorsque j’étais rentrée dans la maison. Aurélie me parla d’une fête organisée pour l’anniversaire de son ami de classe. Elle me tendit même la carte d’invitation qu’on leur avait remis mais j’étais tellement fatiguée que je survolais sans vraiment y porter l’attention nécessaire. Elle était tellement excitée à l’idée d’y aller.

 

Aurélie : dis oui s’il te plaît maman !

 

Moi : bon d’accord ! Soraya va t’y accompagner

 

Aurélie : youpi (se mettant la main sur la bouche) oups ! Papa a dit pas de bruits j’avais oublié

 

Elle m’arracha un sourire puis j’allais dans ma chambre dans l’intention de prendre une douche qui me débarrasserait de la fatigue de cette journée. Je ressentais des courbatures un peu partout dans le corps. Je poussais la porte de la chambre et poussait un cri de stupeur. Je me mis la main sur la poitrine pour essayer de calmer mon rythme cardiaque qui était monté d’un cran. Je ne m’attendais pas à voir Richard assit comme ça sur le lit dans le noir puisque c’est en allumant la lumière que je l’avais vu.

 

Moi : à quoi joues tu ?

 

Richard : je ne peux plus m’asseoir tranquillement sur mon lit ?

 

Moi : dans le noir ?

 

Richard : où se trouve le problème ?

 

Il tourna la tête et je me dépêchais de filer sous la douche. A peine je laissais l’eau couler sur ma peau que la porte s’ouvrait sur richard complètement nu. J’imaginais déjà son intention et mon humeur changea tout à coup. J’avais peur...j’étais angoissée. Devrais-je fuir ? Devrais-je crier ? Je n’avais pas envie qu’il me touche. Je n’avais pas envie de lui tout simplement. Mais j’étais fatiguée, je n’avais pas de force pour m’opposer à lui. Même si je le voulais, il aurait eu raison de moi. Combien de fois avais-je lutté ici mais n’avait-il pas eu ce qu’il cherchait ?

 

Je me laissais donc faire en fermant les yeux et supportant ses assauts qui étaient plus remplis de colère que d’autre chose. M’en voulait-il ? je ne savais pas, D’ailleurs qu’avais-je fait cette fois-ci ? Lorsqu’il eut fini il me demanda que je me pousse pour qu’il se rince le corps. Ce fut seulement après que sa majesté se soit nettoyé le corps que je pris enfin ma douche. J’avais perdu tout appétit et me couchais directement.

 

...deux semaines plus tard...

 

Moi : Mélanie ?

 

Mélanie : oui tantine ?

 

Moi : pardon occupe-toi du monsieur qui vient d’arriver

 

Mélanie : je me dépêche

  

Mélanie était la fille que j’avais engagée pour m’aider avec la boutique. Je l’avais gardée parmi les filles qui avaient postulé. Je trouvais qu’il se dégageait d’elle quelque chose de rassurant et n’avais point hésité à lui donner le poste.

Aujourd’hui était l’anniversaire et j’attendais le chauffeur du monsieur afin qu’il vienne récupérer le tout. J’attendais donc, assise sur l’une des chaises puis le monsieur apparut enfin. Il se présenta en précisant qu’il venait de la part de Monsieur Dibi. Avec Mélanie, nous l’aidions à mettre le tout dans la voiture. Il était sur le point de s’en aller lorsque je l’interpellais

 

Moi : votre patron ne vous a pas remis quelque chose pour moi ?

 

Lui : quelque chose ?

 

Moi : il était censé faire parvenir le reste de mon devis avec vous.

 

Lui (réfléchissant) : non, il ne m’a rien remis mais laissez-moi l’appeler

 

Il s’éloigna et je l’entendais parler avec son patron sûrement. Il revint ensuite en me présentant ses excuses. Son patron avait complément oublier de lui remettre la somme et suggérait que je vienne avec lui pour récupérer le reste. J’étais tout de même hésitante.

 

Lui : vous venez avec moi, il vous remet l’argent et ensuite je viendrai vous te déposer

 

Moi : laisse-moi parler avec la fille.

 

Je laissais donc des consignes à Mélanie. Elle devait être vigilante et ne pas se laisser distraire. Après ça je suivais le monsieur dans la voiture, mon sac bien serré contre ma moi. Nous roulions une bonne vingtaine de minute puis la voiture fit un arrêt devant une très grande villa. J’avais vu les maisons de Linda et Nancy mais celle que je voyais maintenant était de loin plus immense. Il y avait déjà de la musique et des cris d’enfants lorsque nous franchissions la porte d’entrée.

 

Le chauffeur m’installa sur l’une des chaises prévues pour l’événement. J’avais du mal à croire que j’étais à l’anniversaire d’un enfant. Un paquet avait été mis dans la décoration et il y’avait même un thème. Si je ne me trompe pas c’est « cars », j’avais plusieurs fois entendu Hugo parler de ce film pour enfant. Après quelques minutes d’attente je vis monsieur Dibi venir vers moi.

 

Mr Dibi : comment allez-vous madame...

 

Moi : violette...appelez-moi violette s’il vous plaît

 

« Maman ! »

 

Je me tournais vivement en reconnaissant la voix de Aurélie. Elle courut se jeter dans mes bras.

 

Moi : ma puce ? C’est ici l’anniversaire de ton ami ?

 

Aurélie : oui maman ! Je t’avais montré l’invitation pourtant

 

Je la serrais fort contre moi et elle fila s’amuser avec les autres enfants.

 

Mr Dibi : quelle coïncidence !

 

Moi : je vous ne le fais pas dire !

 

Me Dibi : excusez-moi...j’avais complètement oublié de remettre l’argent au chauffeur. J’espère n’avoir créé aucun inconvénient ?

 

Moi : ne vous inquiétez pas j’ai laissé ma fille s’occuper de tout

 

Mr Dibi : ok dans ce cas il n’y a pas de quoi vous presser. Vous pouvez donc rester faire la fête avec nous. Il y’a d’autres parents dans le salon.

 

J’hésitais vraiment à lui donner une réponse. En même temps aurélie était là, je rentrerais directement avec elle, épargnant le fait de revenir ici à Soraya.

 

Mr Dibi : ne dites pas non s’il vous plait.

 

Moi : d’accord je resterai

 

Mr Dibi : vous m’envoyez ravi

 
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