Chapitre 17 : Libreville here I come

Ecrit par Fleurie

°°° Yasmine °°°

Vraiment cette Maïna ne manque pas de toupet, elle a eu la chance que je fusse au service sinon je l’aurais bien ramassée et mise à sa place. Je l’ai trop supportée cette sorcière. Qu'elle ose s’en prendre à ma famille, et elle verra la colère de Dieu s’abattre sur elle.

Je jette un coup d’œil à ma montre. Il ne me reste qu’à vérifier quelques détails sur un patient et je pourrai rentrer chez moi.

Je rentre et jette mon sac à main au sol, je suis épuisée, je m’écroule lourdement dans le canapé. Ma petite princesse s’est endormie je crois, car il n’y aucun signe d’elle. Je me demande où se trouve Louna. Je me dirige dans la salle de bains, prendre une douche rapide.

Quelques minutes plus tard je sors. Je vais dans la cuisine, me chercher un petit truc à mettre sous la dent, car mon ventre gargouille déjà. Après avoir pris le repas, je m’installe devant la télévision, je ne sais à quel moment et sommeil m’a pris.

~~~~~ Le lendemain ~~~~~

Plus de deux semaines déjà que je prépare le départ de ma fille. Je suis à présent dans les derniers préparatifs de son voyage. Ma fille va me quitter mais c’est pour son bien-être, son futur. Lilly sa sœur, s'est déjà chargée de lui trouver une université à Libreville.

Deux heures de temps plus tard, j’ai fini avec mes courses. Il n’est que midi, je passe chez le fleuriste pour acheter un joli bouquet de fleurs. Je me rends au cimetière PK14 de Cotonou.

Je nettoie du revers de ma main, la poussière qui s’est déjà formée sur la tombe. Je me mets à genoux sur cette dernière. Sans le vouloir, je me suis mise à pleurer, sans ne plus m’arrêter. On aurait dit que toutes les larmes accumulées sortent enfin. Il me manque tellement sniffff, pourquoi m’a-t-il quitté si tôt, on avait encore plein de choses à réaliser. Et pourtant il allait bien, et faisait des progrès et subitement il nous a abandonné. Toutes les images de ses derniers moments passés parmi nous, se mettent à défiler dans ma tête. Celle qui m’a le plus émue, est ce jour dans notre chambre à coucher, où je l’ai surpris l’air ailleurs, où il m’a embrassé à la fin de notre conversation. Cet instant est resté gravé en moi. S'il y a une chose qu’il a oublié de nous apprendre de son vivant, et bien c’est comment continuer à vivre sans lui, que c’est dur. Hugo mon seul et unique mari, paix à ton âme.

[ … ]

Je me surprends souvent à mouiller mon oreiller par mes larmes, lorsque je me réveille en plein milieu de la nuit pour constater que sa place est toujours vide. Je pleure silencieusement. Comment les gens arrivent – ils à vivre sans leurs proches ? Je me pose chaque fois cette même question sans trouver une réponse. Je pose les fleurs, lui raconte un peu la vie de nos enfants. Je fais une prière en son nom avant de quitter cet endroit le cœur en miettes comme toujours.

Je héle un zemidjan. La circulation est un peu dense car c’est l’heure de pointe. Après trente minutes à galérer dans le go slow comme on le dit chez moi, je suis enfin rentrée. La maison est si calme, je parie que les filles sont sorties. Je me dirige vers la cuisine concoctée quelque chose avant qu’elles ne rentrent.

~~~~~ Deux semaines plus tard ~~~~~

°°° Louna °°°

J’ai passé deux merveilleuses semaines en compagnie de Mourad. Il m’a bien pouponné. J’avoue que cette séparation sera douloureuse pour nous deux. J’ai rendu visite une fois de plus à ses parents, je peux confirmer que sa mère ne m’aime pas du tout. Elle ne le cache pas d'ailleurs. Elle me jette souvent des regards noirs qui me font frissonner. Malgré mes efforts elle ne veut même pas me donner une chance de mieux me connaître. Par contre son mari est tout son contraire. J’ai au moins gagné un point chez lui. Nous sommes assis au bord de leur piscine. Il fait légèrement froid ce soir, et la nuit est déjà tombée.

Moi (triste) : Je pars dans deux jours Mourad, ne veux-tu pas changer ta décision ? Je sais que tu as les moyens tu peux le faire, s’il te plaît.

Lui : Lou je te l’avais dit, tu diras que je suis bizarre mais je n’aime pas voyager. Aller étudier à l’étranger fait partie de mes dernières préoccupations. (Regardant autour de lui)Je me plais bien ici. J’ai tout ce dont j’ai besoin pour réussir ici dans mon cher et beau pays le Bénin.

Moi (déçue) : Je vois que je ne peux pas te convaincre, j'abandonne.

Lui : Je viendrai souvent te rendre visite ma belle, tu n’as pas à t’inquiéter autant. Ne fais pas cette tête Lou.

Moi : Comment veux-tu que je sois. Bye Mourad.

Je me suis levée et ai pris mon sac avant de me diriger vers le portail sans plus lui accorder une importance. Je sens qu’il me suit, je marche à grands pas mais il m’a déjà rattrapé.

Moi ( me retournant ) : Je n’ai pas envie de me disputer avec toi laisse-moi rentrer.

Lui : Je te laisse rentrer à une seule condition. J’aimerais que tu me fasses ce joli sourire que toi seule fais et rends mes journées gaies.

Moi (souriant) : Même si je le veux je ne peux me fâcher longtemps contre toi. (Tirant ses joues) Surtout quand tu me montres ce beau visage d’ange. Je me demande ce que tu m’as fait lol.

Lui (me serrant dans ses bras) : Aller vient là.

Moi (me desserrant de son étreinte) : Non, respectons la maison de tes parents.

Lui : Okay Miss, si tu le dis. Voilà l’une des raisons pour lesquelles je t’adore. Tu es si spécial des autres. Et je remercie le ciel que je sois celui qui en profiteras pour toujours.

Je suis restée une heure de plus avant de rentrer chez moi. Ça ne m’a pas pris longtemps avant de tomber dans les bras de Morphée.

….. Deux jours plus tard …..

Nous sommes tous debout à l’aéroport. Je déteste ce moment, c’est trop triste de laisser ceux qu’on aime, même si c’est pour quelques semaines. Toujours est-il que ça fait mal. Je connais une personne pour qui ce ne sera pas du tout aisé.

<< Les passagers à destination de Libreville sont priés de se rendre dans la salle d’embarquement… >>

Je pense qu’il est l’heure pour moi de partir. Je lève les yeux pour croiser le visage triste de maman. Elle pleure tellement que je ressens une douleur dans ma poitrine. Mourad est un peu éloigné de nous, il est au téléphone. Je m’approche de ma mère et la prend dans mes bras. Elle me sert tellement fort, comme si sa vie en dépendait. Je profite pour immortaliser ce moment. Lilou qui nous regardait s’est joint à nous. Je la soulève et lui fais un bisou sonore comme elle aime.

Moi (triste) : Maman ne pleure pas, on va s’appeler et tu pourras me rendre visite.

Elle : Je sais Lou mais c’est dur sniffff.

Moi : Veux-tu que je reste. Je le peux maman si tel est ton désir.

Elle : Ce qui m’importe le plus est que tu finisses sa tes études et obtienne ton diplôme ma chérie. Le reste importe peu.

Lilou : Lou tu viendras nous rendre visite n’est-ce pas ?

Moi : Oui ma princesse et je t’appellerai également.

Elle : Que Dieu te protège. Tu as ma bénédiction ma fille.

Elle pose ses lèvres sur mon front. On se dit rapidement au revoir. Je vois Mourad se diriger vers moi. Il me prend dans ses bras.

Moi : Tu vas me manquer chéri.

Lui : Toi aussi ma belle. Nous serons en contact.

Moi : Sois sage je t’aime, et ne tire pas sur tout ce qui bouge.

Lui : Moi aussi, tu es autre chose Lou krkrkrkr . Bye.

Je me suis dirigée avec peine dans la salle d’embarquement. Je n’ai pas eu la force de me retourner pour les regarder. Je sais très bien que si je le faisais, je ferai demi-tour. Je suis assise près de le hublot. Au début je pouvais tout voir de la haut, mais après rien que des nuages. On m’a souvent dit que voyager par avion est le moyen le plus sécurisant et je pense qu’ils n’ont pas tort. Le voyage s’est bien passé.

Deux heures plus tard je pose mes pieds à l’aéroport international Léon Mba de Libreville. Je vois Lilly qui m’attend déjà avec un bel jeune homme, qui est au passage très séduisant. Je suis très excitée de voir ma sœur. Je cours me jeter dans ses bras.

Moi : Lilly quel plaisir de te revoir. Tu m’as manqué la grande.

Elle : Je suis si ravie Lou tu as fait un bon voyage j’espère.

Moi : Merci.

Elle : Je te présente Bryan, mon petit ami. (Se tournant vers lui) Bryan voici Louna ma petite sœur.

Moi (serrant sa main) : Bonsoir Bryan.

Lui : Enchanté Louna, bienvenue à Libreville.

Moi : Merci, on y va, j’ai une de ses faims.

Elle : Allons y.

Moi (chuchotant dans ses oreilles) : Tu ne m’as pas dit qu’il est si craquant. Tu as du goût dèh.

Bryan nous a devancés en prenant mes bagages. Nous nous sommes installés dans la voiture et il a démarré. Durant le trajet, je regarde le passage qui se défile. J'adore déjà cette ville, elle est belle et accueillante. Nous n’avons pas duré avant de garer devant une magnifique maison. Le quartier n’est pas si loin de l’aéroport.

Elle : Bienvenue chez nous, on appelle ce quartier La Sablière Lou.

Moi : C’est beau ici la grande. (Regardant autour de moi) Je peux dire que c’est un quartier tranquille. En plus c’est situé en bordure de plage et c’est très joli par ici.

Elle : Merci.

J’aide Bryan à décharger mes affaires. Lorsque je franchis le seuil de leur appartement, je reste ébahie par tant de beauté et de finesse. Ils ont un petit jardin dont le gazon est bien entretenu. De petites fleurs donnent à ce dernier une belle vue. Je passe par le salon qui est juste magnifique. Ils l’ont peint en beige avec un mélange de marron. Tout est beau ici. Lilly m’entraîne et me montre ma chambre. Leur
petit nid de love n’est pas si grand mais c’est chaleureux et magnifiquement meublé.

Je vais dans la salle de bains prendre une douche. L’eau froide me fait du bien et détend mes muscles. Après ce voyage, j’en avais besoin. Tellement l’eau est douce que je ne vois pas le temps passé. Il a fallu que Lilly cogne à la porte me faisant savoir que le repas est prêt, avant que je ne sorte.

Je m’enduis de ma crème vite fait. Je ne sais pas quoi mettre, mais il fait un peu chaud. J’opte pour un ample bustier de couleur vert pâle. La table est déjà dressée. Je m’installe et Lilly nous sert à boire.

Moi : Quel est ce met Lilly ?

Elle : Pour ton premier jour à Libreville, je t’ai préparé un plat gabonais. Goûte moi cette merveille, c’est l’un de leurs plats préférés, le poisson salé avec des choux et des crevettes. Je sais que tu adores la banane, alors je l’ai fait accompagner de banane pilée.

J'ai déjà l'eau à la bouche. Je nous ai servi et on a mangé dans la bonne ambiance. Lilly a effectivement raison, c’est un pur délice, je me suis régalé. Après le repas, je leur ai faussé compagnie et je me suis dirigée vers ma chambre pour me reposer.

°°° Mourad °°°

Je préfère attendre qu’elle m’appelle, car je dois la laisser se reposer. Elle va me manquer ma chérie. Je suis plus à l’aise dans mon pays. Il est vrai que certains quittent leur pays et trouvent mieux ailleurs. Mais de cette même manière ça ne marche pas pour d’autres. Je fais partie de ceux qui croient que tout se trouve chez soi. Alors pourquoi me gêner et aller galérer sur une terre étrangère non.

Aujourd’hui il n’y a rien de spécial à faire. Je suis avec des potes, on joue au Basket Ball. C’est l’un de mes sports préférés. Il fait tellement chaud cet après-midi, que j’ai envie d’une douche froide. Je laisse mes amis et rentre chez moi. Sur le chemin du retour, je vois une silhouette qui ne me laisse pas indifférente. Avant que je ne m’approche pour mettre un nom sur son visage, elle a déjà disparue. Bref ce n’est pas grave.

Je garde ma voiture et je vois ma mère qui est assise sur la terrasse. Je la salue et continue mon chemin. Trente minutes plus tard, je la rejoins.

Elle : Mon fils est-elle déjà partie ?

Moi : Oui maman. Pourrais-je te poser une question ?

Elle : Vas-y Mourad.

Moi : Serais tu heureuse si je sortais avec une autre fille en dehors de Louna ?

Elle : Oui trop mon fils mais, à condition qu’elle vienne d’une famille riche.

Moi : Tu aimes trop ça. Qu'elle site issue d’une famille riche ou pauvre, ça n’a aucune importance pour moi. C’est le cœur qui compte.

Elle : Tu as raison sur ce point. Et laisse-moi te dire que je ne pourrai jamais accepter que tu épouses la fille d’une famille que je déteste à mort. NON.

Elle a tellement accentué le non que j’ai sursauté sur ma chaise. Ma mère ne changera jamais. Je préfère ne plus rien dire concernant ce sujet. Elle finira par comprendre au fur et à mesure que le temps passe. Toutes les raisons qu’elle avance n’ont aucun sens à mon avis. Je me suis levé sans plus placé un mot à son endroit. Je ne sais pas pourquoi, les femmes aiment trop se compliquer la vie, pendant que tout est si simple, excusez-moi les dames de vous dire cela, mais c’est vrai.

J'ai envie de prendre l’air. Je prends la clé de ma voiture, mon portable et mon portefeuille. Je conduis sans savoir où je vais. Pour moi ça n’a aucune importance, pourvu que je m’éloigne de la maison.

♡♡♡ Likezzzzzzzzzz ♡♡♡

Louna : Mon destin