Chapitre 17 : Quoi ?

Ecrit par kaynaliah

****Orlane*****



Alors que j’étais en route pour aller voir Adanna, je me suis arrêtée brusquement sur le bas-côté de la route. Maman étant à l’hôpital, c’est l’occasion rêvée pour fouiller la maison. Je prends le chemin de la maison et me gare rapidement devant le portail. A peine je pose les pieds au sol que je remarque un enfant qui tient dans les mains une enveloppe de couleur kaki. Il s’apprête à sonner lorsque je l’interpelle.

- Bonjour.

- Bonjour Madame.

- Je peux t’aider ?

- Je suis venue déposer cela à Madame OUEDJIN.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Je ne sais pas.

- Comment ça tu ne sais pas ce que c’est ?

- Mais c’est le jeune homme que j’ai vu au king-off il y a quelques minutes qui m’a donné un billet de 10.000 francs pour que je vienne déposer cela ici.

- Ah oui ? Fais-moi voir cela un instant s’il te plaît.

- Il a demandé à ce que je le donne à Madame OUEDJIN.

- C’est ma mère. Je la lui remettrai.

- Ok.

J’ouvre l’enveloppe et en sors le contenu. Il s’apprête à s’en aller lorsque je l’interpelle une dernière fois.

- Quel est ton prénom ?

- Emilien.

- Emilien qu’est-ce que cette personne t’a exactement demandé ?

- Le monsieur m’a remis 10.000 francs pour que j’apporte la lettre et il me remettra encore 5.000 francs après s’être assuré que je l’ai bien déposée.

- Pardon ? Tu veux dire qu’il t’attend présentement.

- Oui au king-off.

- Bien. Tu vas m’accompagner et me montrer la personne s’il te plaît.

- Ah maman il faut payer pour cela.

- Je te donnerai le double donc 20.000 francs.

- Ok.

Je range l’enveloppe dans mon sac. Le gardien, m’ayant vu arriver, avait déjà ouvert le portail que je lui dis de refermer car je reviens. Le king-off se trouve à environ 6 minutes à pied. Je marche discrètement derrière Emilien pour ne pas attiser les regards. On finit par arriver sur les lieux. Je le vois rejoindre un jeune homme sur une table à l’axe. Ils échangent quelques instants avant que celui-ci ne lui remette un billet. J’en profite pour me diriger vers eux et à m’inviter sur la table. Emilien se lève et le jeune homme me défie du regard. Il passe son regard d’Emilien qui se trouve déjà à l’autre bout de la pièce avec ses amis et moi avant de me fixer à nouveau.

- Je ne me souviens pas vous avoir invité à ma table.

- Au moins les choses sont claires. Que voulez-vous à ma mère.

- Votre mère ?

- Ruth OUEDJIN.

- Vous êtes Orlane c’est bien cela ?

- Oui

- ……

- J’ai réceptionné le courrier que vous avez envoyé à ma mère et je veux comprendre.

- Il est impoli d’ouvrir un courrier qui ne nous est pas destiné.

- J’avais mes raisons.



Il veut se lever mais je l’en empêche en bloquant son bras.

- Mais que faites-vous ?

- Vous le voyez bien pourtant. Je veux la vérité et rien que la vérité.

- Je ne pense pas que vous soyez prête à entendre la vérité sur votre démoniaque mère.

- Mais de quel droit osez-vous ainsi parler d’elle ?

- Du même droit qu’elle s’est permise d’assassiner ma famille.

- Quoi ? dis-je horrifiée.

- Posez la question à votre mère. Elle saura très bien vous répondre.

- Je veux entendre votre histoire.

- Il est préférable que nous allions faire un tour.

Je le suis jusqu’à l’extérieur et on s’assoit sur un banc public.

- Je suis Albéric FIOSSI.

- …..

- Je suis le fils de Martin FIOSSI.

- …

- Votre mère a commandité l’incendie qui a tué ma petite sœur et ma mère.

- Mais pourquoi ?

- Un secret la liait à mes parents.

- Comment ma mère connait-elle vos parents ?

- SI je ne me trompe pas, mon père a travaillé chez un ancien procureur de la République.

- Ah oui ?

- Oui. Et votre mère aurait fait quelque chose d’incompréhensible et a payé le silence de mon père.

- Oh ! Votre père est toujours en vie ?

- Oui mais c’est un grand brûlé qui a besoin de beaucoup de soins. Je ne suis plus capable de pouvoir gérer cela seul en plus de mon petit frère et moi.

- …..

- C’est pour cela que j’envoie ce courrier à votre mère pour qu’elle fasse face à ses responsabilités. Je sais que je n’ai aucun moyen de l’incriminer de meurtre aujourd’hui mais je trouverai bien un moyen de lui faire payer cela.

- Où habitez-vous ?

- Pourquoi ?

- Je veux savoir comment pouvoir vous venir en aide.

- C’est le rôle de votre mère.

- Elle ne pourra rien faire dans un proche avenir. Elle est hospitalisée.

- Oh ? je ne dirai pas que je suis désolé.

- Je le sais très bien.

- ….

- Serait-il possible que je m’entretienne avec votre père ?

- Pour ?

- Discuter. Je veux juste discuter avec lui.

- Il faut que je lui demande car il n’aime pas recevoir les visites.

- Ok.

Je lui laisse mes coordonnées téléphoniques avant qu’on ne se sépare en espérant que son père acceptera de me voir rapidement et ce dès que possible. Je rentre à la maison et me dirige dans la chambre de maman que je fouille instantanément. Il y a beaucoup de paperasse et je n’ai vraiment pas la force de comprendre toutes les écritures. J’appelle la clinique pour prendre des nouvelles de maman et elle va bien. Je rassemble tous les documents que j’avais éparpillés par-ci par-là sur le lit et les range dans une chemise que je mets dans mon sac à mains. J’envoie un message à Adanna avant de m’endormir.

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*****Le lendemain******

Je jette un coup d’œil aux papiers de maman et il y a des transactions que je ne comprends toujours pas et qui mes emblent vraiment anormales. Il y a un gros virement qui a lieu tous les mois vers un compte bancaire situé aux Etats-Unis et ce depuis de nombreuses années. J’ai au moins le nom du bénéficiaire : Anita FALON épouse Olympio. J’essaye de voir si je connais cette personne mais je ne vois pas de qui il s’agit. Rien ne me vient à l’esprit. Ma mère tient un agenda papier avec tous ses contacts. Je le prends et essaye de fouiller pour voir s’il y a le contact de cette dame. Il y a bien un contact au nom d’Anita avec un numéro de téléphone dont l’indicatif est bien les Etats-Unis. Cela semble concorder.

Je continue mes recherches et tombe sur la photo d’un bébé né dans une clinique à Las Vegas. Mais qui est donc cet enfant ? Je prends une chaise, la pose contre le dressing et monte dessus. Je regarde ce qui se trouve au-dessus du dressing et trouve plusieurs cartons mais un m’intéresse plus que les autres. C’est écrit confidentiel sur le dessus. Je le prends et le pose sur le tapis. Je regarde à l’intérieur et regarde minutieusement les documents qui s’y trouvent. Je trouve un acte de naissance d’un enfant, une petite fille du nom de Alexa OUEDJIN. Mais qu’est-ce qui se passe ? Au même moment, la sonnerie de mon téléphone retentit. Je le prends et il se trouve qu’il s’agit d’un numéro non répertorié.

- Allo !

- Bonjour Orlane.

- Bonjour ! A qui ai-je l’honneur s’il vous plaît ?

- C’est Albéric.

- Albéric ?

- Oui. Es-tu disponible aujourd’hui ?

- Oui. Pourquoi ?

- Mon père a accepté de te rencontrer.

- C’est vrai ?

- Oui.

- Quand ?

- Aujourd’hui même.

- Parfait.

- Je vais t’envoyer l’adresse par sms. Peux-tu être là dans une heure et demie?

- Oui.

- Ok. A tout à l’heure.

- A tout à l’heure.

Je raccroche et reste pensive un bon moment avant de me bouger. Je regarde à nouveau l’acte de naissance. Selon la date de naissance, cette personne serait âgée de treize ans. C’est une enfant. En regardant le nom des parents, je tombe des nues : Ruth est la mère de cet enfant et Patrice en est le père. Je suis horrifiée par cette découverte. Mais comment est-ce possible ? Où est ma sœur ? Mais qui est ma mère ?

Je regarde l’heure sur ma montre. J’ai encore du temps avant de me rendre au rendez-vous. Je me change rapidement et sors de la maison avec tous les papiers que j’ais en ma possession. Je suis tentée d’appeler Adanna mais je me ravise car elle peut vite se montrer virulente. J’appelle sa grande sœur Claire qui me demande de la retrouver à son bureau. Elle travaille dans une banque au centre-ville.

- Bonjour Orlane !

- Bonjour Ya Claire.

- Mais que se passe-t-il ? Tu es livide.

- J’ai besoin de ton aide Ya Claire.

- Qu’est-ce qui se passe ?

- ….

- Calme-toi et explique-moi tout.

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******Adanna****

Je sors de l’église avec Khaleb. Nous venons d’assister à la messe de requiem qui a été organisée en la mémoire de Mawa par ses parents. Son époux est également présent. Cela me fait tellement étrange de devoir parler d’elle au passé. Qui aurait pu penser que Mawa partirait ainsi à la fleur de l’âge ? Qui aurait pu le prédire ? Mais elle est vraiment partie. Tous ceux qui l’aiment sont désemparés par cette brusque séparation qui fait si mal. Son père ne supporte pas sa disparition au point de nous faire un accident vasculaire cérébral il y a quelques temps. Il aime tellement sa fille et ne supporte pas qu’elle soit morte. Il est là sur un fauteuil roulant poussé par sa femme. Je suis là devant l’église lorsque je suis rejoint par Thomas. J’ai l’impression qu’il y a une tension entre sa mère et lui. Les mains dans la poche, il se met face à moi.

- Bonjour Ya Adanna.

- Ca va Thomas ?

- On essaye.

- Tu tiens le coup ?

- Je n’ai pas trop le choix non plus.

- C’est vrai. Je suis désolée pour ma question stupide.

- Non elle n’est pas stupide Ya Adanna.

- ….

- Tu fais exactement ce que Ya Mawa aurait aimé que tu fasses : prendre soin de nous.

- ….

- Je souhaiterai parler de quelque chose avec toi.

- Vas-y je t’écoute.

- Sais-tu le travail que Mawa faisait ?

- Euh elle était serveuse.

- Elle nous a tous menti.

- Pardon ?

- Mawa se prostituait et maman le savait.

- Quoi ?

- Je lui en veux tellement à maman. Elle fait sa sainte nitouche aujourd’hui et pleure toutes les larmes de son corps alors que tout c qui s’est passé est de sa faute.

- Mais de quoi parles-tu ?

- Elle a toujours su ce que Mawa faisait et la poussait même à trouver des hommes de plus en plus riches pour avoir plus d’argent.

- C’est une grave accusation thomas. Es-tu sûr de ce que tu avances ?

- Oh oui car j’ai surpris des conversations entre elles.

- Mon Dieu !

- J’ai tellement honte, mal que je refuse d’en parler à papa. Il ne le supportera pas s’il l’apprend un jour.

- Je ne supporte plus maman et son hypocrisie. Je veux quitter la maison mais si je reste c’est uniquement pour mon père.

- Ne fais rien pour l’instant s’il te plaît.

- Je prends sur moi Ya Adanna mais c’est tellement difficile.

- Je vais passer demain chez vous et je vais parler à ta mère. Pour ne pas que ton père puisse entendre la conversation, sors avec lui je t’en prie.

- Ok. Merci Ya Adanna. Ya Mawa me manque tellement. C’est difficile.

Je le sers dans mes bras avant de relâcher mon étreinte. Mawa Mon Dieu ! Il finit par retourner auprès de son père que je vais aussi embrasser chaleureusement. Je monte en voiture et cache les larmes que je tente de dissimuler. Mais que s’est-il passé Mawa pour que tu agisses ainsi ? Qu’as-tu fait ?

La sonnerie de mon téléphone retentit. C’est Claire. Que me veut-elle encore ? Je n’ai pas oublié sa gifle. Je rejette son appel et range le téléphone dans mon sac. Nancy m’appelle et me demande de me rendre immédiatement à la maison familiale.

- Mais qu’est-ce qui se passe ?

- On sait maintenant ce qui est arrivé à Caroline.

- Quoi ? Comment ?

- Retrouve-nous dès que possible à la maison. Nous sommes avec Orlane.

Elle raccroche en me laissant hébétée par ce que je viens d’apprendre.

Adanna : En quête de...