CHAPITRE 174: ETABLIR LE LIEN

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 174 : ETABLIR LE LIEN.

**LOYD MBAZOGHO**

Nous venons d’arriver à l’église et comme nous nous en doutions, on avait quelques minutes de retard. Lucrèce est allée déposer les garçons à l’ecodim avant de revenir nous trouver. En avançant vers le grand bâtiment, nous avons vu Marwane en train de parler avec son amie, on dirait que quelque chose n’allait pas.


Moi : (À leur niveau) Bonjour, qu’est-ce qui se passe ?

Marwane : (Se retournant pour  nous regarder) Bonjour, Olivia ne se sent pas bien.

Lucrèce : Bonjour tonton Marwane.


Il l’a regardée pendant un moment comme pour se souvenir où il l’avait vu avant de répondre.


Marwane : Lucrèce c’est ça ?

Lucrèce : Oui. 

Marwane : D’accord. Bonjour.


Il a regardé Janaï.


Moi : Elle c’est Janaï ma petite amie. Janaï, Marwane mon frère.


Il l’a regardée de la tête aux pieds et inversement avant de me regarder puis il lui a tendu la main.


Marwane : Je suis ravi de faire ta connaissance.

Janaï : (Serrant sa main) Moi de même.

Moi : Tu disais qu’Olivia avait un problème ?

Marwane : (Se retournant vers elle) Oui, elle dit qu’elle a peur de retourner dans la salle car elle sent des palpitations dans son cœur elle a l’impression que sa tête s’ouvre .

Moi : (La regardant) Venez avec moi.

Olivia : J’ai peur.

Moi : Il ne va rien vous arriver de mal.

Olivia : Tu vas me protéger si jamais il se passe quelque chose ?

Moi : Oui.

Olivia : Dans ce cas attrape moi car je n’ai pas envie d’y aller moi-même.


Elle s’est levée et s’est agrippée à moi sous les regards surpris de Marwane et contrariés des deux autres.


Lucrèce : Il ne serait pas mieux que tantine Janaï et moi on l’attrape ?

Janaï : En effet, tu ne peux pas rentrer avec Loyd comme ça.

Olivia : Je préfère que ce soit lui qui m’attrape.

Janaï : Non, Olivia c’est ça ?

Olivia : Oui.

Janaï : Ce n’est pas approprié. (Me donnant son sac) Lucrèce donne ton sac à ton oncle et nous allons nous même l’accompagner.


Avant qu’Olivia ne puisse protester, Janaï avait déjà réussi à la séparer de moi. Lucrèce m’a donné son sac et elles ont toutes les deux attrapé Olivia pour la conduire à l’église. Marwane m’a regardé un moment avant de tourner ses talons et marcher à la suite des autres, je les ai suivi. Juste quand on arrivait devant la porte d’entrée de la salle, la voix de maman Myrna a retenti au micro « Briser les chaînes » était le titre qu’elle interprétait. Olivia a réagi d’abord en marquant un arrêt qui nous a tous immobilisé.


Marwane : Qu'est-ce qu’il y a ?

Moi : (Réalisant qu’elle devait bientôt manifester) Lucrèce lâche là rapi


Je n’ai pas terminé ma phrase qu’elle s’est agitée et ayant une corpulence plus imposante que les deux autres, elle les a toutes les deux pousser violemment. Comme on était en haut des marches d’escaliers, elles allaient invraisemblablement se faire mal en tombant. Instinctivement, je me suis lancé pour rattraper Lucrèce avant qu’elle ne tombe et Janaï a dévalé deux marches avant de se faire rattraper par le frère Jaurès qui venait derrière nous. La sécurité et certains pasteur qui ont vu la scène sont venus intervenir. Olivia a été conduit dans une salle en se débattant et poussant des grands cris. 


Lucrèce : (Dans mes bras) Merci tonton Loyd.


Je ne lui ai pas répondu et je me suis séparé d’elle pour aller voir Janaï que Jaurès avait fait asseoir sur les marches. Elle s’est blessée sur le front et s’est foulée la cheville. 


Janaï : (Se plaignant de douleur) Aïe.

Moi : Je suis désolé. 

Maman Sara : Soulevez là et vous l’emmenez dans la salle à côté, je vais vérifier si c’est grave ou non.


Je l’ai fait et je l’ai conduit dans la salle en question où maman Sara a vérifié et nous a dit que quelques massages, un baume et un peu de repos feront l’affaire. Le choc n’était pas si terrible que ça. Après avoir nettoyé sa blessure au front on lui a mis de la glace. Un des frères de la sécurité qui dort présentement à l’église a dit qu’il avait un baume. On lui a fait un massage avec en attendant d’aller en pharmacie puis je l’ai à nouveau soulevée pour aller dans la grande salle. Nous avons pu avoir une place non loin de la porte pour nous faciliter la sortie. Durant tout ce temps Marwane était en état de choc. Ce n’est que dans la salle qu’il a repris ses esprits. Nous avons participé à la suite du programme et à la fin les responsables sont venus vers nous pour s’assurer que nous allions bien.


Maman Jessica : tu n’as pas vu que la fille que tu tenais allait s’agiter pour commencer à prendre tes précautions et prier ?

Janaï : Je n’ai pas fait attention.

Maman Jessica : Ça veut dire que tu es distraite, Dieu merci le Seigneur n’a pas permis que vous vous fassiez sérieusement du mal. Vous ne pouvez pas attraper quelqu’un comme ça sans pour autant prier et tu le sais très bien Janaï. La prochaine fois fais attention.

Janaï : D’accord . 

Maman Jessica : Il faut rentrer te reposer. 


J’ai voulu à nouveau la soulever mais l’ancien Gaël m’a dit que je ne pouvais pas bouger car on avait besoin de moi ici. C’est sœur qui l’a déposé chez elle et je lui ai dit que j’allais passer dès que j’allais me libérer. Lucrèce est allée récupérer les enfants et a par la même occasion vu ses parents dehors. Tous les autres sont sortis et je me suis retrouvé avec Marwane à qui on a dit également de ne pas bouger car ils avaient également besoin de lui à cause d’Olivia vu que c’est lui son parent.


Marwane : Pourquoi ce n’est pas ta petite amie que tu as sauvé ?

Moi : Au lieu de me poser des questions, tu devrais plutôt dire pourquoi toi-même tu n’as pas réagi alors que la scène se passait devant tes yeux.

Marwane : Je ne savais pas comment réagir, c’était ma première fois d’assister à ce genre de choses. Et toi ?

Moi : (M’éloignant de lui pour rejoindre les autres dehors) Parce que ta tête m’énerve.

Marwane : (Me suivant) C’est quoi le rapport ?


Je ne lui ai pas répondu et j’ai rejoint ya Leslie et son type, tous les enfants y compris ceux de Lauria étaient avec eux. Les enfants nous ont salué.


Ya Leslie : On nous a dit ce qui s’est passé tout à l’heure, on n’a même pas suivi la scène. J’espère que Janaï va vite s’en remettre.

Moi : Elle n’a rien eu de grave.

Ya Leslie : Lucrèce nous l’a dit et vraiment merci d’avoir empêché qu’elle se fasse mal. C’est la dernière chose dont j’ai besoin présentement.

Moi : De rien. Tu as pu voir le boss ?

Ya Leslie : Oui mais ils dormaient toujours quand nous sommes arrivés. Apparemment les calmants étaient trop forts pour eux. Nous devons attendre qu’ils se réveillent.


J’ai regardé le fou qui était à côté de moi avant de lever mes yeux au ciel.


Ya Leslie : Donc on attend. Le pasteur Lilian a envoyé Lauria et Princy chercher les autres au 9. Quand ils vont finir avec Olivia, il viendra nous voir. 

Moi : Je vois.

Arsène : Vous allez rester debout ?

Moi : Non.


Nous sommes allés nous asseoir à côté et un gars de la sécurité est venu chercher Marwane. Une demie heure après une Olivia tenant à peine sur ses jambes et soutenue par deux gars de la sécurité est passée devant nous suivi par son pote, trois maman de l’église et un pasteur. L’ancien Gaël qui est venu s’arrêter devant nous nous a dit qu’elle allait rester à l’église quelques jours. Au même moment Princy et Lauria sont arrivés avec les 4 autres. Ils sont descendus en regardant dans tous les sens avant que leurs enfants qui sont allés leur faire des câlins les ramènent sur terre. Ils se sont rapprochés et nous nous sommes salués.


Ya Ludovic : Lauria nous a dit que vous avez retrouvé papa et maman.

Ya Leslie : Oui.

Ya Ludovic : Ils sont où ? Et qu’est-ce qu’on fait dans une église ?

Ya Leslie : C’est ici qu’ils sont . On ira bientôt les voir.

Ya Ludovic : Donc depuis là c’est l’église là qui les avait kidnappé ?

Arsène : Non. Ils sont arrivés ici hier dans la nuit et


Nous avons été interrompu par un frère qui est venu nous dire que le couple qui est dans la petite maison dernière s’est réveillé. Nous l’avons signalé au pasteur et il nous a rejoint. 


Pasteur Lilian : ( À eux) Bonjour.

Eux : (Méfiants) Bonjour.

Arsène : C’est notre pasteur, le pasteur Lilian.

Ya Ludovic : ( Froid) On n’a pas besoin de votre pasteur, donnez nous nos parents et on va retourner. 


Ya Leslie a voulu répondre mais le pasteur lui a dit de laisser.

Pasteur Lilian : Justement c’est pour ça que je vous ai fait appel. Vos frères nous ont dit que c’est vous qui habitiez avec eux.

Ya Ludovic : Oui et ?

Pasteur Lilian : Quand ils sont arrivés ici dans la nuit ils étaient endormis. Nous avons donc pensé qu’il serait préférable qu’ils voient des visages familiers au réveil c’est pourquoi j’ai demandé à ce que l’on parte vous cherchez.

Ya Ludovic : Ils sont où ? On n’a pas l’intention de durer ici. 

Pasteur Lilian : Loyd va avec eux. 


Je me suis levé et ya Leslie et Lauria ont aussi voulu venir mais il a refusé. Bien que je ne comprenais pas pourquoi pourtant c’est ya Leslie qui était censés les voir ce matin, je me suis exécuté. Les deux couples me suivaient derrière. 


Arlette : (Compagne de Ludo) Donc votre affaire de l’église là c’est même sérieux ? Vous ne comprenez pas comment on raconte partout que les pasteurs là sont dans les pratiques ?

Ya Léandre : Est-ce qu’ils comprennent ça. N’est-ce pas quand il a commencé avec ses histoires là on lui a dit d’arrêter ? Mais le voici non ? 

Ya Ludovic : C’est quand on va lui voler ses petites chances là qu’il comprendra.

Ya Léandre : L’enfant qui est têtu comme ses sœurs là, il peut comprendre un jour ? Ce sont eux qui savent tout. On ne les conseille pas. 

Ya Ludovic : Ça les regarde. Mais ils ne doivent pas nous mêler dans leurs conneries et encore moins papa et maman. D’abord il les connait non ? Si on ne les insulte pas aujourd’hui là c’est que ce ne sont pas eux. Et j’espère pour toi que votre soi-disant pasteur là ne leur a rien fait.


Je n’ai pas répondu. J’ai continué à marcher jusqu’à la maison en question où on entendait papa demander où ils étaient et où moi j’étais ? Ils avaient apparemment le souvenir de m’avoir vu la dernière fois. Nous avons poussé la porte et nous sommes rentrés.


Maman : Toi tu étais où ? C’est ici l’hôpital où tu as dit que tu devais emmener ton père ?

Moi : Je suis d’abord allé chercher vos enfants qui vous cherchaient.

Maman : Ils nous cherchaient parce qu’ils vont d’abord nous donner quoi ?

Ya Léandre : Maman ne parle pas comme ça.

Maman : J’ai menti ?

Ya Ludovic : Mais donc on a mal fait de vous chercher ? Vous avez fui de la maison comme deux voleurs sans rien nous dire en pleine nuit.

Maman : Ça vous regarde ? On doit vous donner des comptes sur nos déplacements maintenant ? Que vous êtes qui ?

Papa : (La mine fermée) Je veux partir d’ici.

Moi : Papa attend d’abord, on doit parler ensemble.

Papa : Parler de quoi ? Je ne veux pas rester ici. 

Moi : Je n’ai pas dit que tu allais rester. Je veux juste vous parler à maman et à toi après on va partir. 

Papa : C’est chez qui ici ? 

Moi : Chez un ami. 

Ya Ludovic : Chez ton ami ou c’est la maison du pasteur ?

Papa : La maison de qui ?

Moi : Ya Ludo ne parle pas ce que tu ne maîtrises pas pardon. C’est la maison d’un ami papa.

Papa : Et tu nous as emmené chez ton ami pourquoi ?

Moi : Je veux d’abord qu’on s’assoit tous et pense à ton état, stp. Assieds-toi.


Ils se sont exécutés après m’avoir regardé. Je me suis assis à mon tour sans savoir ce que j’allais leur dire concrètement.


**LESLIE OYAME**

Loyd s’en va avec Ludo et les autres et je reste là sans comprendre. Je finis par regarder le pasteur Lilian pour qu’il m’explique car je suis perdue. Il m’a dit hier de venir tôt aujourd’hui pour rencontrer mes parents. Normalement s’ils ne dormaient pas toujours, je l’aurais fait sans la présence des autres. Maintenant c’est Loyd qu’il envoie.


Pasteur Lilian : Lucrèce, tu peux emmener les enfants dans la salle à côté ?

Lucrèce : Oui. 


Elle a pris tous les enfants et les a emmené avec elle. J’espère qu’elle pourra s’en sortir avec les filles et Princesse au même endroit toute seule.


Pasteur Lilian : Si j’ai tenu à ce que ce soit Loyd qui y va en premier avec ses frères et leurs compagnes c’est pour apaiser leurs esprits. L’environnement doit déjà les avoir mis en mouvement. Je ne veux pas les agiter outre mesure car il faut que tu réussisses à te connecter à ton père aujourd’hui pour que nous commencions rapidement le travail. Loyd et ses frères sont les derniers qu’ils ont côtoyé. Leur présence sera donc en quelque sorte une sécurité car ils ne se méfient pas d’eux . Quand ils auront réussi à rétablir l’atmosphère dans lequel vos parents vivaient avec eux, Lauria et toi pourriez aller. Or si vous étiez directement parties, ils se seraient agité très rapidement étant donné que leurs esprits sont présentement troublés et il aurait fallu qu’on fasse une délivrance sur le champ mais sans connexion ça n’aurait servi à rien.

Moi : Je vois. Vous allez venir avec nous.

Pasteur Lilian : Non. Vous irez uniquement avec Lauria.

Moi : D’accord . Qu’est ce que je dois faire une fois là-bas ?

Pasteur Lilian : Vous le saurez vous-même. 

Moi : (Silence) 


Je ne cache pas que j’ai le cœur qui bat fort dans ma poitrine. Je n’ai même pas bien dormi la nuit dernière. L’idée de me retrouver devant mes parents et particulièrement mon père m’angoisse comme pas possible. Ce d’autant plus que les fois où ça c’est fait ça toujours été un cocktail explosif. Est-ce que je vais réussir à ne pas réagir à ses propos ? Est-ce que je vais m’énerver et l’insulter comme les autres fois ? Je ne sais pas et j’ai peur. J’ai peur de nos réactions à tous les deux. Arsène qui a sans doute compris mes craintes m’a serré dans ses bras. Le pasteur a prié pour nous et nous a demandé de partir les retrouver. C’est avec les jambes lourdes que je me suis dirigé vers cette maison. À environ un mètre de la porte je me suis arrêtée.


Lauria : (S’arrêtant à son tour) Il y a un problème ?

Moi : Non, allons mais passe devant. 


Elle s’est présentée la première et au moment où maman voulait parler après l’avoir vu, je me suis présenté derrière elle. Quand mon regard a croisé celui de mon père, il s’est automatiquement levé du fauteuil sur lequel il était assis. Il l’a fait avec difficulté et le corps tremblant mais il l’a fait. J’ai vu son regard viré au noir et les traits de son visage se déformer lentement par la colère. J’ai commencé moi aussi à être envahie par les mêmes sentiments négatifs sans que je ne puisse comprendre ce qui m’arrive. En une fraction de seconde j’ai revu ma vie aux côtés de cet homme et tout ce que j’ai pu éprouver à son égard durant toutes ces années. Mon corps s’est mis à trembler tout seul sans que je ne puisse me contrôler…


SECONDE CHANCE