Chapitre 18

Ecrit par Meyroma

L'amour est sans nul doute le plus beau sentiment qu'il nous est donné de ressentir. Il fait naître le bonheur partout où il est et donne tout son sens à la vie.

Je comprends qu'une existence dépourvue d'amour soit fade, terne, neutre, sans intérêt.

J'en arrive à me demander comment j'ai pu vivre toutes ces années dans le noir, sans connaître ce sentiment de plénitude absolue. Maintenant que j'ai découvert l'amour, le vrai, le pur j'en profite sans retenue.

Depuis nos fiançailles, Maître Djibril et moi nageons en plein nirvana, dans un océan de béatitude.

Notre quotidien est tissé d'activités que nous faisons ensemble, mains dans la main comme de vrais partenaires de vie. Nous en oublions même la notion du temps.

Nos jours ouvrés sont consacrés aux affaires du cabinet et nos week-end sont dédiés à l'amour.

Notre Mariage est prévu dans deux semaines, qui me paraissent les plus longues de toute mon existence.

Demain, Maître Djibril doit effectuer un voyage de cinq jours à Genève pour représenter le Niger au Forum International des Avocats. C'est un rassemblement annuel d'envergure mondial qui réunit les représentants de divers pays de la planète. Djibril en rêvais depuis si longtemps. D'ailleurs quel avocat n'en rêve pas?

Le choix du candidat se fait par l'ordre des bâtonniers, sur un certain nombre de critères, dont le plus important à mon avis est d'être un sacré veinard.

- Tu es ma bonne étoile Yasmine, m'a confié maître Djibril à l'annonce de son voyage. Cela fait des années que je convoite stérilement cet évènement, mais ton règne dans ma vie m'a apporté chance et succès. Tu es mon talisman.

*****

En cette veille de son départ, Maître Djibril m'invite au restaurant pour un dîner d'au-revoir.  Il ne s'absente  que pour cinq jours, mais nous sommes devenus tellement inséparables que j'ai l'impression qu'il voyage pour une longue durée.

Fidèl à ses habitudes de ponctualité, il se pointe chez moi à vingt heures précises, comme convenu.

Pour l'occasion, je porte une longue robe en dentelles pourpre qui, malgré son caractère décent ne laisse pas beaucoup de place à l'imagination débordante de Maître Djibril.

- Mon Dieu, quelle belle créature!  s'exclame maitre Djibril dès qu'il m'aperçois. Je pensais que les anges et les nymphes n'existaient que dans le monde imaginaire.

- Merci, lui chuchoté-je à l'oreille en déposant un baiser sur sa joue.

Pendant tout le trajet, il n'a pas cessé de me complimenter. J'avoue que ça donne des ailes, ça propulse l'ego loin au dessus des nuages.

L'accueil majestueux dont nous sommes honorés à notre arrivée au restaurant Solux montre qu'il avait déjà pris le soin de nous faire des réservations.

J'ai toujours eu un faible pour les hommes qui font attention aux détails. Les gestes banals qu'on à tendance à négliger sont parfois les plus riches en effets.

Nous sommes installés dans un salon privé et romantique. Le décor y est à la fois chic et poétique. Au milieu de la table, flamboie une bougie dont les flammes dansantes reflètent nos deux ombres sur le staff légèrement éclairé.
En fond sonore, défilent les chansons de la voix d'or Céline Dion que j'écoute à longueur de journée au boulot.

Ça alors! Je suis sûre que c'est Maître Djibril qui leur a filé cette information sur mon goût musical.

- Tu vas beaucoup me manquer, lui dis-je, prise d'un entrain d'amour.

- Tu me manques déjà ma chérie, me répond-il, les yeux rempli d'affection.

Pour détendre l'ambiance je fais un peu d'humour:

- J'espère que les suisses sont très moches... avant que je termine ma phrase il éclate de rire.

- Aucune femme au monde ne peux te rivaliser ma princesse. J'avoue que tu es encore plus belle quand tu es jalouse.

Après ce dénouement d'ambiance, nous causons un long moment en sirotant nos boissons avant que le repas soit servi.

La soirée se passe ainsi dans une ambiance des plus romantiques.

Le lendemain matin, je dépose Maître Djibril à l'aéroport dans ma nouvelle voiture déjà inaugurée.

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Depuis qu'il est parti, je ressens un grand vide que j'essaye de combler par le boulot. Je m'occupe avec dévotion de toutes les affaires qu'il a laissé en instance et je m'en sors avec satisfaction. Même sur le plan professionnel, notre complémentarité est unique. Notre duo est parfait.

Tous les soirs, avant de se mettre au lit, il m'appelle à partir du fixe de son hôtel et nous passons de longues heures de conversation téléphonique. Il me raconte ses journées dans les moindres détails et j'en fais pareillement.

La veille de son retour,  à ma très grande surprise, je reçois un SMS de lui à partir de son portable qui était supposé égaré.

<<message

Jeudi 30 juin 2016, 19h:46 PM

De: Maître Djibril

Salut ma princesse. Je suis de retour à Niamey et je tenais à te faire la surprise. Au fait, j'ai retrouvé mon portable dans mes affaires. J'ai une belle surprise pour toi. Retrouve moi sous notre manguier fétiche dans une demi heure. Je t'aime

A l'évocation de cet endroit, notre paradis secret, un sourire nostalgique s'échappe de mes lèvres.

Il ne fait aucun doute que mon Djibril est doué pour les surprises !

Je me douche précipitamment et enfile une tunique élégante pour les retrouvailles. Je me hâte de m'installer au siège de ma voiture qui, en quelques jours est devenue ma pépite de chocolat.

Pleine d'énergie et d'excitation, j'allume la radio, monte le volume à fond et chante en karaoké un tube de la musique moderne nigérienne.

Quand j'arrive à destination, j'aperçois effectivement une silhouette sous notre manguier. Mais la personne assise là,  quoique recroquevillée sur elle même me semble  de plus petite corpulence que maître Djibril.

C'est peut être la distance qui retreci ma vision, me dis-je en hochant la tête pour chasser mes doutes absurdes.

Plus j'approche, plus j'ai la convictioné qu'il s'agit pas de mon Djibril.

Mais qui donc m'attends sous ce manguier?

Et si c'était un piège ?

qui aurait intérêt à me piéger?

Soudain, j'attrape ma bouche de mes deux mains et pousse un cris de stupéfaction et d'horreur.

Nooon, Fati ne serais pas allée jusque la! Monologué-je, cette fois véritablement paniquée.

-Eh oui, tu n'es pas aveugle, c'est bien moi encore et encore. Je t'avais prévenu que je te suivrai comme une ombre.

Et elle éclate d'un rire méchant dont l'écho résonne effroyablement dans le vide.

Enfin décidée à l'affronter, je réplique plus téméraire que jamais.

- Qu'attends tu de moi exactement? Fiches moi la paix veux tu?

- Si tu voulais la paix, tu n'aurais pas mis tes sales pattes sur mon territoire.

- Franchement, vas te faire soigner Fati.

À peine je tourne les talons qu'elle se jette sur moi en hurlant comme une chienne enragée. J'arrive à lui échapper et elle sort un poignard dont la lame est tellement aiguisée qu'elle scintille dans l'obscurité.

Je me met en position de contre-attaque, fixant l'arme avec concentration pour anticiper sa trajectoire.

Heureusement, cela a été utile car j'ai pu feinter de justesse son coup de poignard. Une lutte acharnée s'engage entre nous et je me défend de toutes mes forces, poussée par mon instinct de survie. Malgré ma faible corpulence comparée à la sienne, grâce à des techniques de combat, j'arrive à la dompter.

À cet instant précis, je comprends pourquoi mon défunt père avait tellement insisté pour que je suive des cours de taekwondo pendant mon enfance.

Finalement, je ne saurais décrire par quelle osmose, je me retrouve debout, le couteau à la main et Fati gisant dans un bain de sang...

*****

La suite dans le prochain épisode... Lol

Stage pré-embauche