Chapitre 18 : Des cris sous des murmures

Ecrit par Dalyanabil

Chapitre 18 : Des cris sous des murmures

Depuis aussi longtemps que je me souvienne c’est-à-dire depuis le départ de papa, je ne me suis jamais sentie le droit de dire à ma mère ou qui que ce soit d’autre quand les choses n’allait pas. Je devais être forte, ma mère comptait sur moi pour l’aider avec mes frères .

Et croyez moi ce n’est pas faute d’avoir essayez. Chez moi les aînés avaient de facto raison. Pour ma mère, peut importe ce que l’un de ses différents neveux lui disait sur moi, c’était la vérité, je n’avais pas de version à donner.

Durant cette période je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour que soulager ma mère et qu’elle soit fière de moi. Je l’avais entendue pleurer dans sa chambre le soir un nombre incalculable de fois quand elle croyait que Karim et moi dormions. Tous le monde nous avait tournés le dos, ses amis, la supposé famille de papa, même certains membres de la famille de maman. Je les avaient entendus conseiller à maman de nous envoyés chacun chez un membre de la famille et de se remarier, que mon père nous avait abandonné et qu’elle était encore jeune, bref tout un tas de trucs débiles les unes après les autres et que aucun enfant ne devrait avoir à entendre de sa vie, mais elle a dit NON. Elle ne voulait pas que ses enfants soient élevés par la famille pas tant qu’elle vivrait, elle disait toujours « si je dois boire de l’eau le soir pour dormir (mourir de faim) ça sera avec eu autour de moi, on est et on restera une famille dans l’abondance ou la richesse ».

Alors, comme des vautours ils étaient là à roder autour de nous comme si on était une quelconque bête morte attentant de pourvoir avoir la carcasse et de jubiler. Mais grâce aux frères et sœurs de maman et à ma grand-mère qui moralement et financièrement nous aidaient (ils nous prenaient en vacances chez eux, nous envoyait des vivres : mais, arachides, tubercules, etc…, même les neveux de maman qui venaient à la maison c’était leur façon a eux d’aider) qu’on a pas sombre et maman à pu se constitué un petit pécule pour maintenir sa boutique d’afritude (vêtements fait en tissu pagne, basin brodés ou non pour femmes et hommes, bijoux, parfums, etc…)  situé au marché de Bonamoussadi ouvert du temps de papa, en vendant les beignets/bouilli/haricots chaque matin. C’est comme ça que je me suis promise de ne pas être un soucis pour elle et de tout faire pour que jamais elle ne pleure par ma faute.

C’est comme ça que s’est installé un certaine routine entre nous, tous les matins, quand elle faisait les beignets, moi je préparais mes frères et moi-même pour l’école, les cours se donnaient encore sur deux temps c’est-à-dire début 7h30-13h00 reprise à 14h30-17h. Sur le temps de midi je courrais pour rentre  nous faire à manger (généralement le complément parce que maman s’arrangeait toujours pour que il ai une sauce) donc soit du riz, tubercule ou du couscous et le soir je passais par la boutique à la sorti des classe prendre de l’argent et faire les courses pour le lendemain.

C’était ça mon quotidien, j’étais très introvertie, quand j’écoutais les filles (camarades de classe parler garçons fêtes d’anniversaires, sorties, j’avais juste l’impression d’être à cote de la plaque, ‘’qu’elles sortaient la nuit’’ comme on dit chez moi (expression pour dire qu’elles me choquaient) surtout quand elles se plaignaient de leur père. Ce que j’aurais donné pour avoir les mêmes problèmes qu’elles alors je me suis vite réfugiée dans la lecture. Je lisais de tout, coupure de journaux, livre de lecture et ce gros recueil de poèmes qui appartenait à mon père (voltaire, jean de la fontaine etc…), je chantais, et je tenais un journal (c’était le seule à qui je pouvais parler librement et encore je devais faire attention à ce que personne ni à l’école, ni à la maison ne tombe dessus : j’aurais été HYPER MAL.

Quand, le neveu de maman à eu fini avec moi ça été pire, moi qui parlais à peine je suis devenu plus effacé à la maison. Et maman l’as remarqué, enfin me diriez vous mais elle a toujours fait attention à nous juste que ce que je lui disais devenait faux si quelqu’un de plus âgés lui disait le contraire c’était systématique avec elle : l’ainé avait raison, même si c’était un étranger et moi tord d’office alors j’ais juste arrête de lui parle. Elle avait beau à chaque fois m’appeler dans sa chambre pour me dire que je pouvais lui parler de tout ce n’était tout simplement pas vrai, je ne pouvais pas vu que si quelqu’un d’autre se pointait avec une version différente de celle que j’avais donné alors la mienne devait CADUC. C’est comme ça que même après son neveu, je n’ai rien dis je me suis dit à quoi bon. Même pas quand j’ai eu me premières règles.

C’était un weekend normal et une de mes petites nièces était venu le passer avec nous, Khadi et elle ont le même age, elles étaient inséparable. On à après que j’ai fini de faire la cuisine commencés à jouer dans la cour quand tout à coup j’ai senti un liquide coule entre mes cuisse comme si je faisais pipi mais en plus visqueux et que ça dégoulinait sauf que non quand j’ai regardé j’ai vu du sang. Mon cœur à fait un bon, j’étais morte de panique j’ai couru me nettoyer et j’ai fais promettre au filles de rien dire et je l’ai cacher a maman je croyais que c’était la résultante de ce que m’avait fait son neveu, que j’étais malade et j’ai prié très fort que ça passe et quelques jours après c’était finis. J’avais réussi à le cacher à maman, à ne pas inquiète Khadi et ma nièce en leur disant que je m’étais juste blessé et que ce n’était pas grave. Je ne savais pas que ça faisait du processus qui allait faire de moi une femme jusqu’à ce que deux semaines plus tard ma mère une fois de plus m’appelle et me parle « de dame nature » alors seulement je le lui ai avoué. Elle as eu l’air tellement peiné que j’ai regretté de le lui avoir cache mais je voulais juste lui évite des soucis.

Vous vous demande comment elle, ma mère, mon héroïne, ma guerrière à réagi quand elle appris pour LUI, pas comme je m’y attendais. Je soupire, généralement les victimes d’abus sexuel sont silencieux surtout en Afrique à cause des réactions de leur entourage. Le bourreau étant généralement une figure sociale respectable, c’est toujours la parole de la victime contre celui de son agresseur. Ce qui rend le processus de guérison encore plus dure voir impossible, ça été mon cas. Une fois ma famille du moins la famille de maman au courant, ils se sont tous tellement évertués à éviter le scandale, les troubles qu’une telle accusation pas très certaine, porté à l’encontre d’un ainé par la menteuse pathologique que j’étais, à protège la santé fragile de leur mère (ma grand-mère) que personne ne s’est demandé comment j’allais, comment j’avais vécu ça, comment je le gérais. Il se sont contentez de lui interdire de m’approché après tout ce n’était même pas certain que je dise VRAI. Ma famille avec l’approbation de ma mère ne me jugeait pas digne de justice, de larmes mais ce qui m’as toujours fait le plus mal personne y compris ma propre mère : elle as laissé coulé.

Après ça je me suis rebelle ou du moins j’ai essayé. Dés que mon corps à commencé a changé, avec les hormones je suis devenu plus audacieuse, colérique et pendant les deux ans qui ont suivis ma révélation à ma mère et sa réaction, elle as tout simplement chute dans mon estime. J’étais en colère et je voulais me venger d’elle et de sa famille : j’ai découché, flirte avec les garçons, séché les cours, mentir, voler, j’ai même poussé le vice jusqu’à manqué de respect à ma grand-mère (car ils avaient tous choisis de la protéger ELLE et pas moi).

Mais plus le temps passait plus je me rendais compte que ça ne servait juste à rien car ma mère n’avait ni le temps, ni la patience pour voir au-delà de cette rébellion, elle l’as mise sur le compte de ma puberté. Alors elle a utilisé la violence, les menaces, les brimades pour tué tout ça dans l’œuf. A chaque fois que j’essayais quelque chose me disant qu’elle allait venir me parler je recevais des coups, des insultes à la place. Mes frères étaient pris au milieu et j’étais devenu un cas social, tout le monde dans la famille, amis de la famille et même étrangers avaient le droit de critiquer et de me corriger s’ils le jugeait nécessaire avec la totale bénédictions de maman. Bref c’était de mal en pire, ça ne marchait pas et j’étais à cour d’idée donc j’ai tout simplement arête d’essayer de parler ou d’attirer l’attention. Je faisais ce que tout le monde attendait de moi sans discuter ni donner mon avis. Je n’étais pas morte à l’intérieur ce qui aurait té mieux : j’étouffais tout simplement, j’étouffais.

Quand j’ai rencontré Kevin, j’étais brisée, garçon manqué, incapable de faire confiance, je ne m’aimais pas et pire encore j’étais convaincu d’être une plaie, une malédiction et que personne ne m’aimait, ni ne le pouvait même pas mes frères. Il ne m’as aidé à me reconstruire, à recoller les petits morceaux de moi qui étaient éparpillés si et là, il as désamorcé la bombe à retardement que j’étais, m’as fait voir le point de vue de ma mère bref j’ai recommencé a respire sans que ma poitrine ne brûle. Je suis devenu dépendante de lui. Affectivement sans lui je n’étais rien, je n’avais rien alors chaque jour qu’a duré notre relation amicale et amoureuse je l’ai choisi encore et encore il était mon phare dans la nuit, mon ancre, mon roc, mon tout jusqu’à ce qu’il parte et me laisse encore plus brisée qu’il ne m’avait trouvé

Présent :

Kevin et moi somme toujours assis sur ce lit

-          Mefire STP…

Je suis sur le point de lui réponde quand mon téléphone sonne, je mets longtemps à réalise que c’est le mien d’ailleurs et Kevin en profite pour décroche

-          (lui) : Bonsoir

-          (moi) je suis tellement choqué que je le regarde juste les yeux pleins de stupeur

-          (lui) : a qui ai-je l’honneur ? (silence) Djakwa Kevin

-          L’entendre décliné son identité avec arrogance me sort de ma torpeur d’un coup) tu fous quoi là (j’essaye de pas crié)

-          (il me décolle l’appareil de son oreille et d’un air furieux) c’est qui ASH ?

-          (Je me lève du lit, lui arrache littéralement mon téléphone des mains) Allo

-          Ash : bonsoir, je ne vais pas vous dérange plus longtemps clic (il m’as raccroché au nez)

En même temps je lui explique ça comment, je jette un coup d’œil sur le cadran au mur en face de moi :1h32 du matin et c’est mon ex pour qui, je ne sais pas exactement ce que je ressens qui à décroche MON TÉLÉPHONE. 

Des cris sous des mu...