Chapitre 19 : Surprise Générale

Ecrit par Mayei

Chapitre 19 : Surprise generale

   

...Jean-Philippe...

 

Moi : coussô ?

 

Nancy : oui monsieur ?

 

Moi : ton anniversaire est dans trois jours-là que comptes tu faire ?

 

Nancy : rien de spéciale, je ne suis pas d’humeur à fêter

 

Moi : et pourquoi ça ?

 

Elle me lorgna et j’imaginais ce à quoi elle faisait allusion. Je n’ajoutais pas plus. J’avais déjà ma petite idée sur ce que je pouvais faire pour elle en ce jour. J’attendais juste qu’elle soit endormie pour exécuter mon plan. Nous passions tout le reste de la soirée à être lové l’un contre l’autre. Cette femme je l’aimais comme ma vie. Souvent je m’imaginais vivre sans elle et la sensation était tout simplement désagréable. Il m’arrivait secrètement de souhaiter quitter ce monde en premier. C’est bizarre mais c’est la vie nous sommes tous appelés à mourir et je ne m’imaginais pas veuf. Ce serait insupportable comme je l’avais signifié déjà.

 

Je m’occupais d’elle malgré qu’elle s’oppose de temps à autre. Je lui donnais moi-même à manger et quand je le pouvais, lui donnais son bain. Je la prenais dans mes bras pour monter les escaliers jusqu’à la chambre et elle s’accrochait à mon cou. C’étaient là des moments précieux que nous passions ensemble. Nous évitions de penser à ma mère qui souvent venait semer un peu de zizanie ici.

 

Nous regardions un film sympa qui passait à la télé et madame fini par s’endormir comme à chaque fois. Elle est toujours à la recherche de film mais c’est elle qui s’endort en premier. J’éteignis la télévision puis les lumières avant de la transporter jusque dans la chambre. Elle dormait comme un bébé mais surtout comme quelqu’un qui parlait rarement. Je profitais de son sommeil pour lui voler son téléphone. J’allais directement dans la liste des contacts et pris ce dont j’avais besoin. Je le posais à sa place ni vu ni connu et m’endormis à mon tour.

 

Le lendemain au travail, c’est avec joie que j’accueillais monsieur Dharan.

 

Moi : ça doit être un soulagement pour toi que tout soit enfin bouclé

 

Dharan : je ne te le fais pas dire ! Tous ces déplacements à n’en point finir. Je suis même pressé que la cérémonie soit clôturée.

 

Moi : seras-tu avec madame ?

 

Dharan : malheureusement non ! Elle dit être trop fatiguée

 

Moi : la mienne non plus ne sera pas là, mais tu sais quoi ? C’est son anniversaire dans deux jours et je prévois une surprise. Tu pourrais être de la partie avec madame pourquoi pas ?

 

Dharan : c’est vrai comme ça elle s’ennuiera moins. C’est une bonne idée

 

Moi : laisse-moi te noter l’adresse sur un bout de papier

 

Je pris donc une feuille dans le bloc note que je divisais en deux et notait l’adresse. Je précisais que si jamais il se perdait en route il m’avait qu’à me joindre et je me déplacerai là où il serait. Nous travaillions un moment sur notre présentation du lendemain. En effet notre collaboration était enfin bouclée. Toutes les clauses avaient été acceptées et nous pouvions maintenant bénéficier du partenariat pétrolier entre la Côte d’Ivoire et le Nigeria. Une cérémonie était prévue demain pour présenter le projet. Il y aura même le président de la république. C’est un événement d’une assez grande envergure. Il nous fallait donc être conscient et éviter toute bavure. Nous avons donc passé plus de deux heures à répéter notre présentation. Après cette séance de travail nous pouvions assurer avec fermeté que nous étions prêt à casser la baraque demain. Dharan s’en alla me laissant seul dans mon bureau le nez dans mes affaires. Il fallait que je mette une photo de Nancy sur cette table qui me paraissait plutôt vide aujourd’hui.

 

À ma pause je me rappelais de mon plan ! J’avais failli oublier j’espère juste qu’elles seront disponibles. Je composais donc le premier numéro.

 

Violette : allo ?

 

Moi : allo violette ? Comment vas-tu ?

 

Violette : bien merci c’est qui s’il vous plaît ?

 

Moi : Jean-Philippe le mari à Nancy

 

Violette : oh mais il fallait dite ça plus tôt toi aussi

 

Elle m’arracha un rire et après un raclement de gorge je me mis à lui indiquer la raison de mon appel.

 

Moi : au fait l’anniversaire de Nancy est ce vendredi et je souhaitais lui organiser une petite surprise avec vous chez nous à la maison. Elle ne saura absolument rien. Je voulais donc savoir ta disponibilité

 

Violette : oh bien sûr que je serai présente. Elle nous avait en parlé mais disait ne rien vouloir. Je pourrais envoyer avec moi des jus et des amuses bouches.

 

Moi : ce sera parfait. Merci violette, on se voit donc vendredi

 

Violette : à vendredi

 

Voilà déjà qui était fait. Après Violette je composais le numéro de Salomé mais ça ne passait pas. J’avais essayé plus de trois fois mais le numéro ne passait pas. Je tombais directement sur la messagerie. Je laissais donc tomber et appelais Linda qui décrocha à la première sonnerie. Comme avec Violette je lui expliquais ce que je voulais faire pour Nancy et elle fut partante. Nous avions convenu que je passerais chercher Nancy à son boulot et tournerais un peu avec elle avant de rentrer. Linda allait se charger de faire la décoration avec les filles. Si j’avais pris tout ça moi-même, comme la fouineuse qu’elle était, elle allait tout découvrir. Elle viendrait en taxi pour que sa voiture n’attise pas la curiosité de Nancy. Juste avant qu’on ne raccroche, je me souvins de Salomé que je n’avais pas pu joindre.

 

Moi : excuse-moi de te le demander mais aurais-tu des nouvelles de Salomé ? J’ai essayé de la joindre pour l’inviter mais son numéro ne semble pas être connecté.

 

Linda : elle s’est déplacée pour le boulot et arrivera demain soir. Je suis sensée la récupérer à l’aéroport. Une fois qu’elle sera avec moi je la mettrai au parfum. Je suis sure qu’elle sera libre pour faire plaisir à Nancy

 

Moi : bien dans ce cas tout est réglé alors

 

Linda : je crois que oui.

 

Le lendemain notre présentation fut juste parfaite. Nous avons été applaudis par les membres présents. Il y avait même la télévision. J’eus un pincement au cœur du fait que Nancy ne soit pas présente mais elle n’avait pas pu se libérer au travail. Une séance très importante se préparait et étant chef d’agence, elle ne pouvait se permettre de la rater. Alors je comprenais parfaitement. Maintenant que tout ce travail monstre était fini je pouvais me concentrer sur l’organisation de l’anniversaire de ma chère femme. Je devais commencer par noter ce qu’il y avait à acheter.

 

...Linda...

 

Moi : je t’avais demandé le dossier sur MEDIK et non sur SNIA

 

Emmy : mais madame vous avez bien dit SNIA

 

Moi (criant) : je sais ce que j’ai dit et c’est MEDIK ! Ne cherche pas à trouver une excuse pour ce manquement. Concentre-toi et prête attention lorsque je te donne des taches à faire.

 

Je le balançais ce dossier qu’elle prit en s’excusant puis sortit de mon bureau. J’étais grincheuse ces temps-ci et mon humeur se répandait sur tous ceux qui m’entouraient. Un rien me mettait en colère et les cris fusèrent de partout. Emmy en payait les frais plus que tout le monde. Il y a deux jours de cela, ma fille de maison m’avait préparé un repas sans goût, elle en a pris pour son grade et je suis allée jusqu’à renverser l’assiette qui s’est brisée en mille morceaux. J’ai pris ma voiture et je me suis même trouvé de quoi manger dans un restaurant de la place.

 

Emmy me rapporta enfin de dossier dont j’avais besoin. J’essayais de le parcourir, de me familiariser avec mais toute ma concentration avait disparu. Je ne faisais que lorgner sur mon téléphone que je ne mettais plus dans mon tiroir mais maintenant sur la table en plein évidence. J’espérais un appel de lui.

 

Deux semaines et quelques jours s’étaient écoulés depuis notre dispute chez lui et Nathanaël n’avait pas essayé de me joindre. En partant de chez lui fâchée, j’avais espéré qu’il me retienne ce soir-là. J’avais espéré qu’il insiste sur le fait de vouloir me déposer chez moi mais il m’avait tout simplement ignorée. Je ne comprendrais d’ailleurs pourquoi cet entêtement. Les choses avaient été bien claires au début. Me faire connaître de ses amis étaient un peu trop. Alors oui je m’étais énervée ! Je me devais de lui faire comprendre que nous n’étions en rien dans une relation exclusive.

 

Le problème c’est que maintenant il ne manque terriblement ! Sa voix me manque, le fait de le voir constamment me manque, ses touchés me manquent tellement ! Il n’a pas essayé d me joindre depuis cette nuit-là et j’étais bien trop fière pour le faire. Après tout c’est de ma bouche que la phrase suivante était sortie « Je suis revenue ici pour te dire que je n’avais plus besoin de tes services. Je n’ai plus besoin de tes parties de jambes en l’air alors ne cherche plus à me contacter ».

 

Jusqu’à ce jour je me demande encore pourquoi avoir fait sortir tout ça. J’étais embêtée oui mais je ne devais pas aller jusqu’à cette extrême tout de même et me voilà en train d’espérer qu’il fasse un pas vers moi. En même temps c’est peut-être un mal pour un bien. Cette relation si je peux la qualifier ainsi n’était sûrement pas faite pour durer. J’allais forcément y mettre un terme par rapport à Dharan.

 

Voilà un autre aussi qui a complément disparu. Je ne prends même plus la peine de lui écrire. Je me contente juste d’attendre qu’il m’écrive et je lui réponds froidement la plupart du temps. Nos appels durement à peine cinq minutes. J’attends sagement qu’il revienne avec ses apparitions surprises. Malgré toutes ces petites histoires qui minaient mon quotidien j’essayais de me concentrer sur le dossier enfin. Je passais tout mon temps dessus jusqu’à ce que l’heure de la descente approche. Mon ventre était complètement vide et gargouillait. La faim me tenaillait pourtant j’avais mangé à treize heures. Là il était tout simplement 17 heures. Je m’arrêtais à la pâtisserie me prendre des viennoiseries, c’est ce dont j’avais envie à cette heure-ci. Je n’avais pas eu la patience de retourner dans ma voiture. Je m’assis à l’intérieur et dévorais ces petits en cas en une fraction de minute.

 

C’est toute heureuse, le ventre plein, que je pris la route pour me rendre à l’aéroport afin récupérer Salomé qui rentrait de l’Afrique du Sud. Sa vie est tellement excitante en ce moment. Elle a l’occasion de voyager un peu partout et elle en profite aisément. Elle est épanouie et c’est le plus important. Son avion devait atterrir à vingt heures et il était 19 heures deux. Je m’assis pour attendre en croisant mes doigts afin que l’avion n’ait pas de retard.

 

Je regardais un peu partout et tout le monde pour passer le temps. Je regardais ce couple qui se retrouvait sûrement après une longue période d’absence puisqu’ils s’embrassaient comme s’ils n’allaient pas se retrouver un peu plus tard et se dévorer. Je les regardais un moment puis tournait ma tête sur la droite.

 

En le voyant mon cœur fit un arrêt. C’était Nathanaël ! Oui c’était lui. Il était debout, toujours aussi bien mis. Il ne m’avait pas vue. Les mains dans les poches de son pantalon, il attendait certainement quelqu’un.

 

J’avais envie de disparaître pour qu’il ne me voit pas. Je poussais mon visage dans le sens inverse pour qu’il ne constate pas ma présence en promenant son regard. Cette décision ne dura pas longtemps. Je ressentais le besoin de le voir, de l’admirer. En faisant cela, le tableau qui se dessina sous mes yeux me brisa le cœur. J’avais du mal à réaliser ce que je voyais là.

 

Nathanaël se tenait debout, souriant à cette femme qui tenait un enfant et poussait mal son chariot. Il se précipita pour prendre ce chariot et posa un baiser sur son front. Ce même baiser qu’il posait aussi sur mon front. Ensuite ils s’enlacèrent. Il prit la petite qui déjà réclamait ses bras. Elle riait une fois dans ses bras. A la petite aussi il faisait tout plein de bisous et cette dernière refusait même de repartir chez sa maman. Comme une petite famille, ils quittèrent l’aéroport. Nathanaël n’avait pas remarqué que j’étais là. Il sortait avec sa famille. Je n’avais rien vu venir pourtant, aucune trace féminine dans sa maison, aucune bague ou trace laissée par une bague longtemps portée. Je commençais à manquer d’air et à respirer bruyamment.

 

« Linda »

 

Je me retournais, le regard vide et tombais sur Salomé

 

Salomé : depuis que je suis là, tu ne m’as pas vue ?

 

Moi : excuse-moi ma chérie, j’étais un peu perdue dans mes pensées.

 

Salomé : vraiment les pensées là sont puissantes hein, j’ai appelé ton nom plusieurs fois hein

 

Je me levais et l’enlaçais. Elle poussa son chariot jusqu’à la sortie et je la trainais avec moi jusqu’à l’endroit où ma voiture était garée. Nous mîmes tout dans le coffre et je démarrais. Je m’arrêtais pour régler mon temps de stationnement et enfin nous étions hors de l’aéroport.

 

Salomé : comme ça fait du bien de rentrer !

 

Moi : c’était bien l’Afrique du Sud ?

 

Salomé : super avec toute cette culture je vous ai pris des tenues Zulu

 

Moi : à cette allure tu vas finir ton argent avec les cadeaux que tu nous fais hein

 

Salomé : mais non ! Ça me fait plaisir. C’est comme si vous étiez avec moi.

 

Moi : j’allais complètement oublier de te prévenir qu’il y’a l’anniversaire de Nancy demain soir. Et nous y sommes toutes invitées. C’est une surprise que son mari organise, il avait essayé de te joindre mais ton téléphone était hors ligne. J’espère que tu pourras être de la partie.

 

Salomé : bien sûr ! Heureusement que c’est ce soir parce que toute ma journée de demain est déjà réservée pour un long sommeil réparateur.

 

 Moi : vraiment ! Repose-toi bien et on attaque la soirée. Je passerai te prendre en taxi pour qu’elle ne se doute pas de quelque chose en voyant ma voiture.

 

Salomé : pas de soucis !

 

Nous parlions de tout et de rien. Elle me détailla son séjour, comment le défilé s’était passé. Elle avait même eu des contacts de grandes agences de mannequins. Elle était heureuse et j’aimais la voir ainsi. Je la déposais au bas de son immeuble et son frère descendit l’aider avec ses deux valises. Je rentrais alors chez moi toute seule, mais les idées tournées vers ce que j’avais vu un peu plus tôt dans la soirée. Nathanaël s’était-il payé ma tête ? C’était difficile à croire. Il fallait que je tire cela au clair.

 

... ... ...

 

Je m’étais réveillée tôt aujourd’hui et la route que je pris ce matin ne me menait pas à mon boulot mais plutôt à celui de Nathanaël. Il fallait que je lui parle. Il fallait que je sois éclairée sur cette scène qui s’était déroulée sous mes yeux hier à l’aéroport. Je ne l’avais pas prévenu de mon arrivée mais j’espérais bien qu’il ne soit pas occupé. Il y avait une place de parking vide près de sa voiture et c’est là que je laissais ma voiture. Le cœur battant, mais une allure sûre je marchais fièrement dans le hall jusqu’à rejoindre l’ascenseur. Cette fois ci sa secrétaire ne me demanda pas si j’avais un rendez-vous. Elle m’annonça directement à son patron.

 

Elle : prenez place s’il vous plaît, le patron va vous recevoir dès que possible.

 

Moi ; merci

 

Je m’assis, plaçant une jambe sur l’autre et attendais patiemment qu’on me reçoive enfin. D’autres personnes étaient venues après moi et avaient été reçues tandis que je patientais toujours. Je fini par en voir marre et me plaignis auprès de la secrétaire. Encore une fois elle me demanda de patienter mais ce fut trop pour moi. D’un bond je me levais du fauteuil et me dirigeais vers le bureau. La secrétaire derrière, essaya de m’en empêcher mais le regard que je lui lançais la cloua sur place. Dans un fracas j’ouvris la porte du bureau de monsieur Kalou. Il leva sa tête afin de me voir.

 

Moi : je dois te parler

 

Nath : monsieur Coulibaly veuillez m’excuser s’il vous plaît, nous reprendrons cette discussion plus tard.

 

Le monsieur : il n’y a pas de soucis ! J’attends votre coup de fil

 

Le monsieur sortit en me regardant bizarrement. Il referma la porte derrière lui et je restais enfin seule avec Nathanaël.

 

Nath : prenez place madame Koshi (je tiquais lorsqu’il m’appela ainsi) en quoi puis-je vous être utile ?

 

Moi : nous en sommes à nous vouvoyer de nouveau ?

 

Nath : pouvez-vous s’il vous plaît aller droit au but ? Il y’a des personnes que je dois recevoir après vous.

 

Moi (soufflant) : quand comptais-tu me dire que tu as une femme et un enfant ? Quand j’aurais quitté mon mari peut être ?

 

Nath (l’air surpris) : pardon ?

 

Moi : ne joues pas aux surpris avec moi. J’ai surpris votre charmante famille à l’aéroport hier. Quel était ton but ? Détruire ma vie en me conduisant à laisser mon mari et continuer ta petite vie avec ta famille ?

 

Nath (riant) : vous estimez donc que j’ai une quelconque explication à vous donner ?

 

Moi : bien sûr que oui ! Tu t’es payé ma tête. Tu as passé ton temps à te faire passer pour ce que tu n’es pas, tout ça pour m’embrouiller.

 

Nath : de mon côté j’estime que ne vous devoir aucune explication. Vous êtes mariée n’est-ce pas ? Pourquoi faire tout ce tapage parce que je le suis aussi ? Comme vous l’avez signifié, nos parties de jambes en l’air et l’infidélité communes sont terminées donc je ne comprends rien à votre manège et au fait que vous soyez debout ici dans mon bureau à essayer de me faire passer pour un menteur, pire un manipulateur.

 

Moi : tu sais quoi ? Je crois que cela a été une grosse erreur de me présenter ici. Je m’en vais

 

Nath : au fait il y’a un de nos clients qui séjourne ici depuis plusieurs jours déjà

 

Moi : en quoi cela me concerne ?

 

Nath : il répond au nom de Dharan Koshi. J’estimais que vous devriez savoir, passez une belle journée.

 

Je gardais la tête haute devant lui mais une fois dans l’ascenseur, mes forces me lâchaient et je blêmi. Dharan était à Abidjan et je ne savais pas ? Il dormait même dans cet hôtel ce qui voulait dire qu’il pouvait me voir en ce moment même. En rejoignant ma voiture je regardais autour de moi avec insistance pour être sûre qu’il ne m’avait pas vue. Qu’est-ce qui lui arrive au point de ne pas me faire signe, laisser la maison et dormir à l’hôtel ? Peut-être bien que Nathanaël plaisantait. Il avait sûrement dit ça pour m’embêter mais en même temps comment connaîtrait-il le nom complet de Dharan. Je m’étais simplement présentée comme madame Koshi.

 

Le coup de fil de Jean-Philippe me remis les idées en place. Il avait la liste de ce dont nous aurions besoin. Je crois que je ne travaillerai pas aujourd’hui.

 

...Nancy Api...

 

J’admirais ma tenue dans le miroir. Une jupe crayon de couleur noire qui mettait en valeur mes formes du bas et un chemisier couleur crème fluide, que j’avais fourré dans la jupe. Mes talons étaient dans le même ton que le chemisier et mon sac avait la couleur de ma jupe. J’avais laissé mes cheveux naturels au vent et m’étais contentée d’y ajouter une barrette argentée. Mon maquillage était léger mais très beau.

 

J-p : il manque tout juste un collier et des boucles qui vont avec.

 

Moi : je savais bien que quelque chose manquait lol

 

Il s’approcha et de son dos sortit ce beau paquet qu’il ouvrit lui-même. Là je tombais encore plus amoureuse de mon homme en ce jour. Il m’avait offert assez de bijoux mais celui-là était magnifique. C’était tellement beau et il scintillait de mille feux. Je me retrouvais et relevais mes cheveux afin qu’il me passe lui-même Le bijoux au cou. Je regardais le reflet dans le miroir et passais ma main sur ce collier en perles qui donnait une allure royale à mon cou.

 

J-p : joyeux anniversaire mon amour

 

Moi (me retournant) : merci mon cœur...merci pour ce beau cadeau

 

J-p : rien n’est trop beau pour toi

 

Les talons aidant je n’eus pas trop de difficulté à atteindre ses lèvres et les dévorer comme j’en avais envie.

 

Moi : je vais y aller pour ne pas être en retard.

 

J-p : pas si vite madame Api. Je suis votre chauffeur en ce jour. Je vous déposerai au boulot ce matin, serai votre coursier pour midi et vous déposerai ce soir.

 

Moi : oh la-la ! Ai-je donc droit aujourd’hui à un Chauffeur personnel

 

J-p : c’est exactement ça madame...nous pouvons y aller ?

 

Moi : allons-y donc

 

Il porta mon sac et m’ouvrit la porte de la chambre. Devant la voiture, il en fit de même avec la portière. Devrais-je encore rêver ? Non j’avais le meilleur homme qui pouvais exister sur cette terre. Aujourd’hui c’était mon anniversaire. Eh oui ! J’avais eu vingt-neuf ans aujourd’hui. Je me rapprochais de plus en plus de la trentaine. J’étais toujours sans enfants mais mon mari comblait bien le vide.

 

Je n’avais rien voulu de particulier cette année car avec la perte de mon bébé, je n’étais pas d’humeur à faire une quelconque fête. L’année passée mon mari avait fait fort en invitant mon artiste préféré pour la cérémonie. Il y’avait eu un service traiteur et une décoration parfaite. Cela avait fait jazzer ma belle-famille qui estimait que J-p dépensait trop pour moi. Ma belle-mère était allée jusqu’à dire « quand c’est l’anniversaire de tes sœurs est-ce que tu organises des fêtes pareilles ? » J-p n’y avait prêté aucune attention. Lorsqu’il décidait d’ignorer quelqu’un il le faisait à la perfection et ça faisait très mal en plus.

 

J-p (ouvrant la portière) : nous y sommes madame !

 

Moi (prenant la main qu’il me tendait) : merci monsieur

 

Il m’accompagna jusqu’à mon bureau et tira mon fauteuil pour que je prenne place. Il m’embrassa tendrement et prit enfin la route pour aller à son boulot. J’avisais l’heure il allait sûrement être en retard, l’embouteillage était déjà bien présent. J’avais eu des cartes de la part des employées de l’agence et d’autres m’avaient même fait des paquets de chocolat et de fruits. J’étais contente de recevoir autant d’attention de toutes ces personnes. Cependant je n’avais pas reçu de nouvelles de Linda, de Salomé et encore moins de violette. Avaient-elles oublié qu’aujourd’hui était mon anniversaire ? Cela me fit un pincement au cœur. Nous en avions parlé pourtant. Peut-être que je n’étais pas aussi importante pour elle comme elles l’étaient pour moi. Mon téléphone se mit à sonner et je souris en voyant le numéro qui s’affichait. C’était ma sœur. Elle n’oubliait jamais mon anniversaire.

 

Moi (excitée) : allo Apo !

 

Francine : joyeux anniversaire, joyeux anniversaire joyeux anniversaire Coussô joyeux anniversaire

 

Moi (émue) : oh merci Apo

 

Francine : en tout cas on dit merci à Dieu pour cet an de plus. On le prie pour que ses grâces continuent dans ta vie.

 

Moi : amen

 

Francine : qu’il fasse que ton mari t’aime toujours autant et qu’il soit toujours de ton côté. On va continuer de prier, de le déranger avec les prières pour qu’il te donne cet enfant que nous attendons tous.

 

Moi (les larmes aux yeux) : amen ! merci Apo, merci énormément

 

Francine : de rien ! Sinon c’est comment ? On n’a pas reçu d’invitation hein il n’y a pas de show ou quoi ?

 

Moi : non oh ! J’ai décidé de ne rien faire cette fois ci.

 

Francine : oh toi aussi ! Je comptais sur toi pour me dégourdir les jambes un peu. Il y’a longtemps que je n’avais pas guincher

 

Moi : Apo on dit utilise encore guincher de nos jours-là ?

 

Francine : va là-bas tu veux dire que je suis trop vieille ?

 

Je me moquais d’elle un instant jusqu’à ce que son patron la demande et nous raccrochions. Elle m’avait refilé un tonus pas possible. Ma journée était juste fantastique. Je n’avais rien à faire donc je faisais que répondre aux appels et messages pour les joyeux anniversaires. Jusqu’à dix-sept heures, les filles n’avaient toujours pas fait signe de vie et moi non plus je ne voulais point les déranger. Elles avaient oublié très bien pour elle. J’attendais juste demain pour voir les excuses qu’elles allaient me sortir.

 

J-p (apparaissant) : votre chauffeur est là madame Api

 

Moi (émerveillée) : c’est qu’il est à l’heure ce chauffeur !

 

J-p : ce serait un affront de faire attendre une femme aussi belle que vous.

 

Comme ce matin, il s’occupa de transporter mon sac et de m’installer confortablement dans la voiture. Nous démarions après une séance de bisous très hot. On a dû arrêter avant de faire l’amour dans cette voiture, ce qui ne m’aurait pas déplu d’ailleurs lol. Cette route qu’il prenait n’était pas celle de la maison.

 

Moi : on ne va pas à la maison ?

 

J-p (mystérieux) : si mais d’abord j’ai une petite surprise pour toi

 

Moi (ne tenant plus en place) : dis-moi ! Dis-moi s’il te plaît...

 

J-p : il y’a une raison pour laquelle cela est appelé une surprise madame.

 

Moi (boudant) : méchant

 

J-p : je sais ! Tout comme je sais que lorsque nous y arriverons tu ne bouderas plus.

 

En effet je ne boudais plus lorsque nous arrivions devant la vitrine de mon magasin préféré. C’était une boutique spécialisée dans la revente des marques qui n’étaient pas disponible physiquement sur le sol ivoirien. Mon contact ici m’avait prévenu qu’il y avait eu des arrivages mais je n’avais pas eu le temps de m’y rendre. Je sautais du cou de mon mari lorsque nous sortions de la voiture.

 

J-p : prends tout ce dont tu as envie, ne regarde pas le prix

 

Moi (à la fille) : vous avez entendu monsieur ? Montrez-moi tout ce que vous avez de plus beau

 

J’étais au paradis ! Oui cette boutique était mon paradis sur terre. La plupart du temps quand je venais ici c’était mon propre argent que je dépensais même si d’autres (dont je n’ai pas envie de citer le nom) affirmaient encore une fois que tout était aux frais de monsieur Api. Tout ce que la fille me présentait était beau que ce soit les tenues, les sacs ou les chaussures. Je m’amusais à faire un défilé privé à Jean-Philippe. Si la fille ne me collait pas autant je l’aurais entraîné dans la cabine d’essayage pour une séance de petite gâterie. Alors que je lui présentais la dernière tenue, son téléphone sonna et il s’excusa pour prendre l’appel dehors. Cela attisa ma curiosité mais je décidais de taper l’œil.

 

Moi (à la fille) : on va prendre tout ça !

 

Elle : bien madame

 

J-p paya de sa carte et enfin nous rentrions à la maison.

 

Moi : merci mon cœur pour cette magnifique journée

 

J-p : content de te voir heureuse

 

Moi (voix coquine) : apprête-toi à recevoir ma garrigue cette nuit

 

J-p : j’aime quand tu parles comme ça !

 

La maison était dans le noir complet et le gardien était absent laissant le portail du garage ouvert.

 

Moi : il faut que je lui dise deux mots lorsqu’il sera de retour

 

J-p : il a sûrement du avoir une urgence

 

Moi : ça ne justifie pas qu’il laisse le portail ouvert

 

J-p actionna la torche de son téléphone et passa devant moi avec tous mes paquets qu’ils transportait dans ses mains.

 

J-p : tu peux allumer la lumière s’il te plaît ? Mes mains sont occupées

 

J’allumais donc la lumière et avant même que mes yeux ne se familiarisent avec cette lueur j’entendais un

 

« Surpriiiiiiiiise »

 

Dépassée, je perdis mon équilibre et failli me retrouver les fesses au sol. Heureusement J-p avait été rapide en me rattrapant de justesse. Ce qui provoqua l’hilarité générale.

 

Violette : c’est la peur ou la joie qui veut te filer la honte comme c1a ?

 

 Il y avait violette, Salomé, Linda, ma sœur et son mari.

 

Moi : je pensais que vous vous m’aviez oubliée.

 

Linda : ah ça jamais !

 

J’étais au bord des larmes mais des larmes de joie bien sûr. Je passais faire des câlins à chacun.

 

Moi : Apo donc tu savais hein

 

Francine : tu voulais que je gâche la surprise ? Lol

 

J’étais heureuse de me retrouver avec ces personnes qui comptaient énormément pour moi.

 

Linda : j’espère que tu apprécies ta surprise

 

Salomé : elle a intérêt on ne s’est pas donné tout ce mal pour rien

 

Moi : vilaine

 

J-p : excusez-moi, je reviens. Je vais ouvrir le portail à un ami

 

Moi : ok

 

J’en profitais pour prendre un peu de vin et grignoter les amuses bouches de violette. Je viens même m’asseoir sur ses cuisses.

 

Francine : pardon lève toi tu n’es plus une petite

 

Violette : c’est son jour aujourd’hui, qu’elle fasse tout ce qui lui passe par la tête

 

Moi : voilà ! (Lui tirant la langue) jalouse lol

 

J-p réapparu soudain avec des personnes dans son dos. Il se décala et lassa apparaître un homme et une femme. Je reconnu immédiatement le monsieur et je parie sur les filles aussi. J’étais surprise de savoir que J-p connaissait le mari de Linda,

 

J-p : alors je vous présente mon ami et collaborateur monsieur Dharan Koshi et son épouse Ferri

 

Mes yeux quittaient cette femme élégamment vêtue et se posèrent sur Linda. Sûrement aussi surprises que moi Salomé et violette en firent de même. Quelqu’un pourrait bien m’expliquer ce dont il est question ?


 
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