Chapitre 19: Le mariage

Ecrit par MTB

Quoi donc ? Il ne pouvait pas le savoir. Il balayait d’un revers cette impression bizarre et arbora un sourire avant de descendre les marches de l’escalier et de s’engouffrer dans la Jaguar qui attendait devant le portail accompagné de sa maman. Le cortège s’ébranla en direction de la Mairie Centrale où devait avoir lieu la célébration du mariage civil. Le temps semblait s’arrêter et son impatience pouvait se lire sur son visage. Il ne cessait de croiser et de recroiser ses doigts frénétiquement. Arrivé à la Mairie, son anxiété laissa place à un sourire des grands événements. Ses collègues étaient là pour les féliciter.

Odette de son côté était devenue presque insupportable. C’était le plus beau jour de sa vie et il fallait que tout soit parfait de la tête jusqu’au pied. La coiffeuse avait dû s’y prendre à plusieurs reprises avant qu’elle ne se calma. Malgré la climatisation, elle arrivait à transpirer. Son habillement coûta environ deux heures d’horloge. Le maquillage ne fut pas des plus aisés. Pour sa robe, elle avait choisi un modèle de princesse avec bustier afin de mettre en valeur sa poitrine. Le bas était bien bourré et formait un cerceau autour de sa taille. Elle était tout simplement magnifique. Et était tout simplement heureuse. Elle jetait des coups d’œil furtifs à la montre car elle ne voulait pas être en retard même si elle était tentée de faire patienter un peu son futur mari.

Le cortège qui l’emmena à la Mairie était plus imposant. Elle était installée à l’arrière d’une Rolls blanche telle la Reine d’Angleterre. Près d’une dizaine de voiture formait son cortège. Son papa était fier d’accompagner une si jolie fille à la Mairie. A sa descente de voiture, la foule s’avança pour acclamer. Et lui faire de petites bises en l’air pour lui souhaiter bonne chance. Éric  avait les larmes aux yeux. Il ne l’avait jamais vu aussi belle, sublime. Non seulement il allait épouser une fille intelligente, mais aussi une fille dont la beauté lui faisait perdre sa patience. Il fit un pas et lui tendit le bras. La cérémonie à la Mairie fut courte. A peine un quart d’heure et ils sortirent bras dessus-dessous pour les photos avec la famille et les amis.

Cependant, il fallait patienter encore pour la fête car la cérémonie religieuse attendait. C’est ainsi que le cortège d’Éric  fut le premier à quitter les lieux pour se rendre à la Cathédrale. Odette devait attendre une dizaine de minutes avant de le rejoindre pour le même cérémoniel. Mais cette fois-ci, c’est le papa d’Odette qui l’amènerait devant l’autel.

Malgré que le même processus allait se répéter, Éric  ne pouvait pas cacher son impatience. Son ami et témoin essayait de le calmer afin qu’il garde son sang-froid. Il attendait devant l’autel et attendait avec impatience sa future femme devant Dieu. Si elle avait respecté le planning, elle devrait déjà être là. Car il s’écoulait déjà un quart d’heure. Odette n’était toujours pas là. Il demanda son téléphone pour appeler mais n’eut pas le temps de composer le numéro quand un numéro inconnu s’afficha. Il rejeta l’appel mais n’eut pas le temps de composer le numéro d’Odette quand le téléphone se mit à sonner encore. Il décrocha malgré lui pour demander à son correspondant de patienter le temps qu’il rappelle mais la voix au bout du fil ne lui laissa pas le temps de parler :

-          Allo, Monsieur Éric ?

-          Oui Monsieur, excusez-moi mais…

-          Monsieur Éric, ici l’Hôpital des Landes. C’est le Docteur Boris à l’appareil. Je vous appelle parce que nous avons une urgence et c’est votre numéro qui nous a été remis.

-          Quelle urgence ?

-          Madame Odette a été transportée dans nos services d’urgence à la suite d’un accident grave de la circulation survenue il y a quelques minutes. Nous vous attendons. Dans combien de temps pouvez-vous être là ?

Quand il ouvrit les yeux, il se rendit compte qu’il était lui aussi allongé sur un lit à l’Hôpital des Landes. Il avait perdu connaissance. Il demanda rapidement où se trouvait Odette et fut conduit dans une salle complètement isolée après avoir pris soin d’enlever ses chaussures et de mettre des chaussons. Il portait une blouse et un bonnet afin de garder l’endroit stérile. Il pouvait voir sa femme, allongée avec beaucoup de tubes qui la rattachaient à divers appareils posés ça et là. Le docteur lui expliqua qu’elle avait subi un traumatisme grave et que son pronostic vital était engagé. Elle était dans le coma. Une transfusion lui a été déjà faite mais sa chance de survie était mince. Sa voiture a été percutée par un camion dont les freins avaient lâché. Il a fallu découper la Rolls en partie pour l’en extraire et même si elle s’en sortait, ses chances de remarcher étaient nulles. Il ne pouvait retenir ses larmes. Il demanda à être seule avec elle et emprisonna sa main dans les siennes. Il resta immobile les yeux fixés sur sa femme pendant un long moment avant d’être prié de rejoindre la salle d’attente puisqu’elle devait recevoir des soins.


à suivre...

 

UN MATIN PAS COMME L...