Chapitre 20: La fin
Ecrit par MTB
Ils étaient tous assis, tristes dans la
salle d’attente quand ils virent le docteur marcher rapidement en direction de
la salle d’hospitalisation. Tous se levèrent et le suivirent mais ne purent
accéder au bloc. Moins d’un quart d’heure plus tard, le médecin revint, posa sa
main sur son épaule et le serrant fort lui dit tout doucement d’être fort. Il
ne fallait pas plus pour qu’il fondit en larmes. En une journée, il était passé
par tous les états. Célibataire le matin, marié dans l’après-midi et veuf le soir.
Il s’adossa au mur et s’écroula au sol. Tout le monde était en larmes. Le
spectacle était triste. Les invités attendaient dehors espérant une bonne
nouvelle qui ne venait toujours pas. Quand ils virent Éric sortir en larmes, ils comprirent qu’un drame
s’était produit.
Il rentra chez lui et s’enferma dans sa
chambre. Il refusa de laisser entrer ses parents qui tambourinaient contre la
porte. Après une heure ou deux, on n’entendit plus les sanglots d’Éric. Les
parents s’étaient donc calmés espérant qu’il a trouvé un instant de répit dans
cette douloureuse épreuve qu’il traversait. Le lendemain, il sonnait déjà neuf heures du matin mais Éric était toujours dans sa chambre. Cette
fois-ci, aucun bruit ne filtrait. Après une heure de tentative infructueuse
pour lui arracher un mot, le papa décida d’appeler un menuisier pour forcer la
serrure. Éric était là, allongé sur son
lit serrant la photo de sa femme contre lui mais ne bougeait pas. Il avait le
teint pâle, une boite de médicaments posés sur sa table de nuit. Une longue
lettre qu’il commença en demandant de garder le contenu secret s’y trouvait
aussi. Il ne pouvait imaginer la vie
sans Odette. Dans une autre lettre également rédigée, Il léguait la moitié de
ses biens à sa famille, vingt cent pour cent à une œuvre en faveur des enfants
démunis et le reste à l’Hôpital des Landes.
Un matin de samedi pas comme les autres,
exactement, une semaine après le drame, les deux compagnons furent conduits au
cimetière principal de la ville pour y être enterrés côte à côte. Même la mort
n’avait pas réussi à les séparer. L’émotion était grande tant les amis, les
parents n’en revenaient toujours pas.
La mort, triste réalité que nul ne peut occulter. C’est tellement courant de nos jours de discuter avec quelqu’un le matin et le soir d’apprendre qu’il a passé l’arme à gauche. Parfois un simple mal de tête, ou un simple sommeil, une crise cardiaque, ou un accident. La mort, ce spectre silencieux qui tue beaucoup de projets. Que de vies brisées à cause d’elle. Eric et Odette vivront-ils heureux de l’autre côté du rideau ? L’amour vrai, authentique, et fort, jusqu’à la mort tel celui de Roméo et Juliette existe-t-il encore de nos jours ?
FIN