Chapitre 19 : reprendre à zéro.
Ecrit par Dele
Ma famille, ma perte.
Chapitre 19 : reprendre à zéro.
Après ma fuite du village où on voulait détruire ma vie, j'ai passé quatre semaines à errer dans les champs des villageois. Je ne savais pas où ou chez qui aller parce que je n'avais pas d’amies. Même entre mes collègues au bureau, nous échangions seulement les civilités. Allez voir mes collègues serait aller me livrée à mon mari puisqu’ils le connaissent tous et je ne sais pas qui m’aimait vraiment et en qui je pouvais avoir confiance.
Qui pouvait croire mon histoire ? Qui pouvait croire que mon mari est devenu mon pire cauchemar ? Moi-même je n'arrive toujours pas à comprendre ni à croire ce que je suis entrain de vivre actuellement. J’ai passé onze bonnes années avec lui, à dormir dans le même lit, manger dans le même plat que lui sans connaître ce côté-là de lui. Par moment je me dis que c'est un cauchemar et que je vais me réveiller bientôt mais quand je vois mes enfants et l’état dans lequel nous sommes je me rends compte de la réalité.
Je demandais de la nourriture chez les gens que je rencontrais pour pouvoir nourrir mes enfants. Les jours où personne ne nous donnait quoi que ce soit, j'allais voler du manioc ou autre produit champêtre que nous mangeons crue. Mes enfants ne se sont pas pleins une seule fois. J’étais étonné de la manière dont elles ont pris sportivement la situation. Elles qui étaient habituée à prendre du café le matin avec des œufs brouillés et mangeais trois fois ou quatre fois par jour se contentaient d'un repas ou deux au maximum par jour. Quel genre de repas encore ?
Je loue leur courage et je suis fière d'elles. Je suis fière de ces cadeaux divins que Dieu m’a donné. J'attendais que les propriétaires des champs rentrent chez eux avant d’aller nous installer sous leurs paillottes pour pouvoir dormir la nuit.
Pour la première fois en neuf mois, j'ai pris mon bain une semaine après ma fuite du village. Je ne peux vous décrire le bien fou que ce bain m’a fait ce jour là. Je me suis senti libre et vivante. Rien ne vaut la liberté croyez-moi.
J'avais des moments d'absences et quand je me retrouvais mes enfants étaient toujours à côté de moi. Par moment quand je revenais à moi je me retrouvais carrément dans un autre village. Quand je me retrouvais Annah et Miracle me demandaient si je les reconnaissais. Là je n'arrivais pas à retenir mes larmes. Je me mire à pleurer et elles font pareille. Je n'ai jamais eu le courage de leurs demander comment je me comportais avec eux quand j’ai mes moments d'absences et comment elles se débrouillaient. Par moment quand je reviens à moi le bébé est au dos de Miracle ou dans ses bras. Ma fille aîné de 9 ans seulement est devenu mon ange gardien et celui de son frère et sa sœur quand je perds le nord. Je n'imagine même pas comment elles se sentent émotionnellement et comment elles se débrouillent quand je ne me retrouve pas.
Un jour dans mes promenades dans les champs, je suis tombée sur un monsieur de la quarantaine qui m'a bien accueilli. Il nous avait tellement bien mis à l’aise que je n'avais pas hésiter à me confier à lui. Il fallait que je me confie à quelqu'un pour le bien de mes enfants et ils étaient la première personne qui nous avait traité comme des humains depuis qu'on est dans les champs. Quand je lui a raconté mon histoire, il a eu pitié de moi et m'a ramené chez lui le soir. Le monsieur est un Directeur d’école. Sa femme nous a bien accueilli et quand son mari lui a raconté notre histoire, ensemble le couple a accepté nous héberger un moment. Je les accompagnais au champs tous les jours. Ils nous traitait bien et prenais surtout soin de mes enfants.
Deux mois après notre venu chez eux, les classes ont repris et le directeur a proposé inscrit mes deux enfants dans son école. Ce que j'ai accepté. Miracle allais passer le CEP et Annah a commencé le CI. J'ai accepté passer toute l'année scolaire chez eux pour qu'elle ai au moins le CEP parce que je ne sais pas ce que le future nous réserve et on ne va pas s’éterniser chez eux alors mieux vaut en profiter pour que mon enfant ait ce diplôme au moins. Elle le mérite.
En pleine année scolaire, mes moments d’absences devenaient plus fréquents. Il y arrivait que je fasse des jours sans me retrouver. Avec l'accord de sa femme, le monsieur est aller au Togo un pays voisin du notre pour me trouver un remède. Il fallait prendre le produit avec du vin rouge et c'est le Monsieur qui s’en chargeait. Tous les dépenses qui concernait mes enfants et moi c’est lui et sa femme qui les faisaient. Je leur serai éternellement reconnaissante. Le produit a marché et mes moments d'absences sont devenues rares et je recouvrais la santé peu à peu.
Pendant ce temps mon mari et ma famille me cherchaient un peu partout. Ils croyaient qu’on était toujours dans le village où ils me gardaient prisonnière ou dans les environs. Après des mois de recherche vaines, ils ont lancé un avis de recherche sur nous.
une semaine après l’examen de Miracle mon défunt mari nous a retrouvé. Il avait débarqué avec le chef du village et la police un après midi et dès que mes enfants l'ont vue elles ont pris la clé des champs. J'ai refusé de le suivre mais il a voulu créé à mon bienfaiteur avec un prétexte à la con disant qu'il lui a arraché sa femme. La condition pour que la police n’arrête pas mon bienfaiteur étais que je le suive. Ma venue dans leur vies ne peuvent pas être la source de leurs problèmes donc j’ai accepté le suivre avec mes enfants. Il avait garder la 4*4 que je lui avait offerte. Je suis monté avec lui et les enfants. La police était derrière nous avec leur pickup. Pour quitter le village et atteindre le goudron, nous avons fait 15 kilomètres environ de trajet.
Durant tout le trajet nous n'avons échangé aucun mot j’étais concentré à calmé mes filles qui pleuraient. Quand nous avons atteint le goudron, à peine nous avons fait un demi kilomètre quand la voiture à fait tonneau. Après l'impact c'est à l’hôpital que je me suis réveillée avec mes enfants. Dieu merci nous n'avons rien, même pas une égratignure.
C’est à l'hôpital là que j'ai appris que mon défunt mari n'a pas survécu. Je lui ai souhaité l'enfer direct et j’espère qu’il a souffert avant de mourir.
C'est mon beau frère Abel qui était venu nous chercher à l’hôpital le lendemain matin. Il nous a amené directement dans la maison familiale de mon mari et une semaine plus tard on a enterré Élie BOLADJI.
Deux jours avant l’enterrement, mes deux sœurs et mon frère mon rejoins. Il n'y avait aucun regret dans leurs faits ni propos du fait qu'ils m'ont abandonné là-bas. J'ai carrément découvert un autre visage de mon frère et mes sœurs. Seule ma petite sœur était un peu gêné mais ça ne m'a pas trop surprise compte tenu de ce que maman Koffi m'a raconté les concernant.
Après l'enterrement de mon défunt mari, ma belle famille m’a arrachée Miracle sous prétexte que je suis mentalement instable et que je suis incapable de s’occuper de mes enfants. J’ai pleuré et supplier pour qu’ils me laisse ma fille mais ils n’ont rien voulu savoir. Ils ont même aussi voulu prendre Annah et Alan mais mes oncles qui étaient présents y sont opposés. C’est en catastrophe que mes parents et moi avions quitter la maison de ma belle famille le lendemain des funérailles parce qu’ils n’étaient pas d'accord avec leurs décisions concernant mes enfants.
Je me suis installé chez mon grand frère après notre retours de l’enterrement. Une semaine après j’ai demandé à aller dans la ville où je vivais avant ce drame mais j'ai appris que mon mari avait déménagé et que mes affaires se trouvaient chez ma grand-sœur aînée. Mon grand frère m’annonça que mon mari lui a confié la gestion de mes biens deux jours avant sa mort. Je me suis demandée s'il savait qu'il allait mourir ou si c’était un complot des deux de me rendre folle pour s'accaparer de mes biens.
J'ai fait taire mes soupçons pour me préoccuper de ma santé, mon rétablissement était ma priorité. Un mois après on m'a annoncé que Mira avait réussi à son examen. Cela m'a redonné la joie et j'ai remerciée le très haut pour ça.
Tout allais bien jusqu’à ce que je commence par poser des questions à mon grand frère sur la gestion de mes biens. À chaque fois que je demandais qu’on fasse le point pour que je prenne les reines de ce qui m'appartient sa se finissait en dispute. Même cinq mille francs CFA mon grand frère ne m’a jamais donné dans la gestion de mon commerce. Je le voyais dépenser le fruit de mes dures labeurs sans pourvoir lever le petit doigt.
Le jour où j’ai poussée le bouchon loin en l’obligeant à me faire le point. Il m’a sortie que je n’étais plus apte de géré quoi que ce soit puisque j’avais toujours des moments d'absences, que j’étais ingrate et que c’est lui qui prend soins de mes enfants, de leurs scolarité et tout donc selon lui je ne devrais plus lui demandé de compte sur mon commerce.
J’ai mis sa femme et lui à dos parce que j’ai voulu reprendre mes biens. Sa femme lui rapportait des mensonges sur moi et mon enfant et lui les gobaient sans même entendre ma version des faits. Mon grand frère me battait à coups de ceinture ou de lanière devant ma fille soit par ce que ma fille et moi avions trop mangé ou par ce que j’ai mal parlé à sa femme. Quand j’avais mes moments d’absence, à mon réveil je voyais des traces de lanière sur le corps de ma fille. Tous son corps était remplie de plaie.
Il me payait le vin rouge que je mélangeais à mon traitement quand il voulait donc j'ai fait de rechute.J’étais l'hombre de moi-même. J'avais tellement maigri que les gens du quartier colportait que j’avais le VIH SIDA. On pouvait même compter mes côtes si je me déshabillais. Je sentais la fatigue et le vertige en permanence. À peine j'arrivais à faire 500 mètre à pied. C’est dans cet état qu'il me battait pour un oui ou un non.
Vivre chez eux était devenu invivable pour nous. Dans la période mon père a rendu l’âme. J’étais l’ombre de moi-même à l’enterrement de mon père. C’est quand j’ai tout perdu que j’ai compris que celui qui a l’argent a tous les pouvoirs. Moi qui étais bien respectée, je suis devenue la risée de tout le monde. Les gens se moquait de moi et me manquaient de respect à tout bout de champ. Je faisais la dure devant eux pour leurs montrer que leurs moqueries ne me faisaient aucun effet mais une fois seule je pleurais tout mon saoul. Ce qui me faisait le plus mal dans l’histoire c’est que ma propre famille ma tournée le dos. Mon propre frère et mes sœurs. Si quelqu’un m’avait dit que mes sœurs de sang allaient se comporter de la sorte avec moi j’allais refuser. J’allais même donner ma tête à couper s’il le fallait. Je les ai tous aider à un moment de leurs vies où ils étaient plus bas que terre. Comment ont-ils pu oublié tout ce que je leur est fait ? Tout l’aide que je leur ai porté ? Comment l’être humain pouvait être aussi ingrat ?
Je suis entrain de découvrir la méchanceté humaine à l’état pure et j’avoue que j’en tire énormément de leçon. Si je pouvais revenir en arrière, il a beaucoup de chose que je ne ferai pas. Je découvre la vraie nature et le vrai visage de tout ceux que j’avais toujours considéré comme ma famille et parfois je bêle d’étonnement.
Après l’enterrement de mon père, la situation chez mon grand frère étais devenu insupportable chaque jour un peu plus. j'ai décidé de quitter sa maison le jour où il a levé la main sur mon bébé. Alan n'avais qu’à peine 1 an. Il a frappé mon bébé parce qu'il a vomi sur ces chaussettes. Ce jour là j’ai plié bagage pour aller chez ma grande sœur aînée croyant qu’elle allait m’accueillir à bras ouverts. Elle m’a mise à la porte de chez elle par ce qu’elle ne veut pas qu’on l’associe à moi. Moi qui suis devenue une folle, maigrichonne dont tout le monde disait que j'avais le SIDA. De plus son mari était nouvellement élu maire donc elle ne pouvait s'afficher avec n'importe qui. Elle avait une réputation à maintenir.
J’ai pris mon courage à deux mains et suis rendue chez ma petite sœur. Elle au moins ma reçue chez elle. Je croyais avoir trouvé enfin un refuge le temps d’être totalement rétabli et me prendre en charge quand un soir son mari a essayé de me violer en son absence. La première fois je n'ai rien voulu dire à ma sœur parce que je me disais que son mari allait regretter son geste et ne plus recommencer et de deux je ne voulais pas être la source de problème dans son foyer. Je craignais aussi qu'elle ne me crois pas. La deuxième fois qu’il a retenté de me prendre de force, j'ai tout révélé à ma sœur mais comme je le craignais, elle ne m’a pas crue. Son mari m’a accusé de lui faire des avances à son absence. Elle m’a ensuite donnée une semaine pour quitter sa maison. C’est ainsi que j’ai quittée chez elle et je suis devenue un sans abris à Cotonou.
J’ai dormi sous les hangars avec mes enfants pendants quatre mois en lavant les plats aux vendeuses au bords des voies pour pouvoir nous nourrir.
C'est dans ces trains trains quotidiens que j’ai rencontré mon ancienne collègue de travail Margueritte. Ce jour là, après lui avoir fait le récit de ces dernières années pleines de rebondissements, elle a eu pitié de moi et des enfants et nous a amené dans l’une de ses maisons en construction. La maison était inachevé mais c’était mieux que de dormir sous les hangars ou à pleine étoile exposer à tout danger. Avant de partir elle m’a remis 100.000f pour que je commence un petit commerce afin de nourrir ma petite tribu. (C'est la maison qu'elle était venue m'offrir la dernière fois avec le terrain au complet). Marguerite est ma bénédiction, l'espoir au bout du désespoir.
C'est ainsi que j'ai commencé le commerce de fruit, des légumes, du pain, des œufs etc… devant la maison. J'avais repris avec mon traitement et avec la prière. La vie m'a redonnée une nouvelle chance de reconstruire ma vie et je l'ai saisie. Je me suis promis de me concentré sur ma santé et le bien être de mes enfants. Ma priorité a toujours été d’économiser assez d'argent pour aller récupérer ma fille Miracle des griffes de ma belle famille. Mais hélas je n'ai pas puis tenir ma promesse jusqu’à ce que j’apprenne que ma fille avait été hospitalisé et étais entre la vie et la mort.
Je vis sous le même toit que mes trois enfants aujourd’hui, lucide et en bonne santé. Je rends grâce tout simplement. Le reste c’est de me battre pour les mettre à l’abri du besoin. Toute ma priorité actuelle est d'aider ma fille à oublier le passé et retrouver sa joie de vivre d'entre temps. Je compte sur Dieu et le temps pour y arriver. Mes enfants doivent réussir et je serai là pour les épauler. Une nouvelle vie commence pour nous et le meilleur reste à venir.
#nikê #chro
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Bon début de week-end à tous ????????????