Chapitre 2

Ecrit par YadRosa

Nous sommes arrivés dix minutes plus tard, dans notre modeste maison. Ma mère, mon père et une femme que je n'avais jamais vu auparavant discutaient sous notre manguier. Ma mère avait les yeux rougis...Bizarre ! 


Je me suis approchée et je les ai salué. Mes petits frères sont directement entrés dans le salon. Nous sommes certes pauvres mais nous avions tous eu la plus noble des éducations et le respect n'était pas en manque chez nous. 


Bref, que disais je ?... ah oui, j'ai pris un tabouret et je me suis assise prêt de ma mère. 


Papa : Lili, je te présente ta cousine Prisca. C'est la fille d'un de mes frères. Elle vit en ville. Elle est venue te voir ! 


Me voir !? 

Moi (baissant la tête) : soyez là bienvenue. 


Prisca : merci ma belle. Comme le disait ton père, je suis ici pour te voir. Tu es très belle. 


Moi(rougissant): merci. 


Maman : ma fille, ta cousine est ici pour nous venir en aide. Tu sais toi même que nous souffrons énormément et comme elle vit en ville, nous avions pensé ton père et moi que le mieux serait que tu aille vivre avec elle.


Attendez, vient elle de me dire que je vais aller vivre à Lomé ? 


Maman (au bord des larmes)  : Liliane, ton père et moi vieillissons. Tu es l'aînée de cette famille. Tu te dois d'aider tes frères. C'est une occasion que nous ne pouvons pas laisser passer. Je vais prier pour que tu trouves vite du travail. 


Elle se tut. 


Papa : Prisca ! 


Prisca : oui mon oncle. 


Papa: je te confie ma fille. C'est la prunelle de mes yeux. S'il te plaît, prends soin d'elle. Je te fais confiance. 


Prisca : ne vous en faites pas. Elle sera entre de bonnes mains. 


 On ne m'a même pas demandé ce que je pense de tout ça. Mais bon, pour être honnête je suis très excitée rien qu'en pensant que je vais moi aussi connaître la ville. Mais d'un côté je me sens triste de quitter ma famille. Qui va s'occuper du champ ? Et mes petits frères, Emilie...? 

Je regarde attentivement ma cousine. Elle est jeune et a fière allure. Elle a une belle coiffure et sent très bon. Hummm moi aussi je serai comme ça bientôt... 


Prisca : bon, je crois que je vais vous quitter. Je passerai demain très tôt la chercher. 


Papa : elle sera prête. 


Maman : merci ma fille. Que Dieu te bénisse. Salut ton père de notre part. 


Elle se leva et sortit. Mes parents et moi à ses talons. 


Quoi !?! Je n'avais pas vu ça ! C'était une grosse voiture qui était garée un peu loin de notre maison. J'ai ouvert grandement la bouche. Comment une femme peux monter dans ça ? 


Moi : Tanti, c.. c'est à toi ? 


Prisca (riant) : oui ma belle. Et tu pourras conduire la même si tu travailles dure. 


La fille là vient de mettre essence dans le moteur. Moi Liliane, la villageoise conduire un truc comme ça ? Si c'est travailler seulement pour avoir ça, je suis plus que prête.



****

Je me suis réveillée à quatre heure du matin. J'ai fais tous mes travaux et je me suis rendue dans la chambre de ma mère. Je suis surprise de la voir déjà debout. 


Maman : Assied toi Lili. 


Je m'assieds à ses côtés sur la natte qui lui servait de lit. Elle et mon père ne dormaient pas ensemble... mais demandez moi comment ils ont fais pour faire quatre enfants. Mes ami(s)(es), c'est l'Afrique ! Notre Afrique.... 


Maman : ma fille, aujourd'hui tu quitte cette maison et crois moi, ce n'est ni une joie pour moi ni pour ton père. Tout ce que je veux te dire c'est de faire attention à toi là-bas. Écoutes les conseils de ta cousine et ne lui manque jamais de respect. Sois humble et ne t'aventure pas dans des histoires tordues. Préserve ta dignité avant tout je t'en prie. Ici c'est ta maison, si tu sens que là-bas ne te convient pas, s'il te plaît rentre immédiatement. Nous sommes une famille et s'il le faut, nous souffrirons ensemble. 


J'écoutais tout ce qu'elle me dit d'une oreille attentive. Une larme coule sur sa joue. 


Maman (se mouchant) : je n'ai pas eu une vie de reine mes pour vous mes enfants, je veux le meilleur. Je t'aime ma chérie. 


Je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer avec elle. Je l'ai pris dans mes bras et nous sommes restées comme ça  quelques minutes. Je suis ensuite sortie voir mon père. Son visage était sérieux mais je sais qu'au fond, il souffre. Il m'a donné sa bénédiction et je suis allée ranger mes affaires dans le sac qui me sert de valise.

Une heure et demi plus tard, ma cousine était déjà là. Encore plus élégante que jamais. J'ai fais mes derniers adieu à mes parents en essuyant les larmes de ma mère. C'est le coeur gros que je suis montée dans cette voiture. Mes frères me faisaient des au revoir en pleurant.


Je vous assure que c'est le jour le plus triste de ma vie.

Une vie de pute