Chapitre 2

Ecrit par Jaulene Simangoye

Grazie

Il se retourne et j'affiche mon plus beau sourire professionnel quand... le choc.

M. Abess : vous ?

Je suis tellement surprise que je ne sais pas comment réagir. C'est le monsieur de la dernière fois...le monsieur du restaurant. Mon cœur se met à battre la chamade. Je m'attendais pas à ça, pas à lui, pas à le revoir...En fait la semaine dernière Katia m'a invitée au restaurant.

Flashback

On a dîné et raconté tranquillement parce qu'on s'était pas vue depuis un moment et  alors qu'on sortait pour prendre la voiture, deux lourdeaux nous ont abordé. Nous avons bien vite fait de leur dire qu'on était pas intéressée mais ils ont commencé à se montrer insistants, beaucoup trop insistants même. Et là un monsieur est sorti de nul part et leur a ordonné de partir et de nous laisser tranquilles. Ils ont proféré des jurons mais se sont exécutés. 

J'avoue sur le coup quand j'ai vu cet homme j'ai pris un coup de tête comme on dit. Il était tellement beau, grand, élégant. Il était vêtu d'un ensemble basin noir qui mettait en valeur son corps viril d'homme. Et bien que je ne l'ai pas sentie je suis sûre que l'odeur de son parfum devait lui aller à la perfection. Les deux lourdeaux ne pouvaient que décamper, ils n'avaient rien à avoir avec ce magnifique corps herculéen. Et sa voix grave, sa voix grave. Pendant quelques secondes je l'ai dévoré des yeux avant de revenir à la réalité.

Lui : ça va mesdemoiselles ?

Katia : oui merci monsieur, merci de nous avoir débarrassée d'eux

Lui : un galant homme viendra toujours au secours (me regardant intensément dans les yeux) de demoiselles sans défense devant le danger

Moi (un peu froide) : c'est gentil mais nous n'étions pas sans défense et nous aurions pu nous en débarasser nous-mêmes monsieur

Lui (me tendant sa main) : je m'appelle Hen..

Moi (lui coupant la parole) : désolée mais nous sommes pressées, au revoir

J'ai tiré Katia et nous sommes montées dans la voiture pour partir. J'ai regardé dans sa direction aussi discrètement que possible et il nous regardait partir en souriant. Pendant tout le trajet Katia n'a pas arrêté de me sermonner sur la façon dont j'ai traité cet homme. Moi même je me suis un peu sentie mal d'avoir réagi comme ça. Mais voilà le fait de me sentir ainsi attirée par un homme m'a déstabilisée et fuir comme ça était la seule solution à mes yeux. 

Fin du flashback

Une semaine plus tard me voilà en face de l'homme que j'ai fuis, dans son bureau. Le pire, c'est mon patron et je vais le voir cinq jours par semaine et parfois six. Merde ! Quand je pense qu'il avait bien essayé de me donner son nom...Si je l'avais écouté ce jour là j'aurais pu me préparer à ça. Avabt d'entrer j'aurais su ce qu'il y avait à l'intérieur.

Après quelques secondes de surprise je me suis reprise. J'ai repris ma mibe professionnelle.

Moi : bonjour monsieur,  je suis Grazie Maloubou,  votre nouvelle assistante

Il m'a regardée quelques secondes puis a tendu sa main vers moi avec un petit sourire.

M. Abess : enchanté de faire votre connaissance, je m'appelle Henri Abess

J'ai pris sa main et répondu à sa salutation. Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer à quel point cette main que je tenais était douce, très douce.

Moi : enchantée (retirant ma main) je suis désolée pour le retard. Je vous promets que cela n'arrivera plus

M. Abess : ce n'est pas bien grave

Moi : merci pour votre compréhension. Je vais ranger mon bureau. Je suis juste venue me présenter à vous et vous prévenir de mon arrivée 

M. Abess : ok

Je suis allée aussi calmement que possible vers la porte. Au moment où je l'ouvre...

M. Abess : Mademoiselle Maloubou

Moi (tournant la tête sans lacher la porte) : oui monsieur

M. Abess : bienvenue à Zoom Corporation. J'espère de tout cœur que vous allez vous plaire ici

Moi : merci monsieur

Henri Abess

Dès qu'elle a fermé la porte je me suis assis dans mon fauteuil avec le sourire. Putain ! Ça fait une semaine que je squatte le restaurant de la dernière fois pour revoir cette fille. Je désespérais déjà et pouf la voilà devant moi. Si ce n'est pas de la chance ça. Je prends mon téléphone et j'appelle Yvon.

Yvon : oui mon pote

Moi : devine quoi ?

Yvon : tu sais que je suis nul en devinette alors accouche

Moi : pff je l'ai retrouvée

Yvon : qui ça ?

Moi : mon crush

Yvon : non sérieux ? ça y est la galère devant le restaurant d'autrui a payé ?

Moi : je n'ai même pas eu besoin de m'y rendre. Mes bonnes ondes me l'ont livrée sur un plateau d'argent

Yvon : je comprends pas

Moi : je t'ai dis que j'embauchais une nouvelle assistante vu que Camille a démissionné

Yvon : oui et......non arrête

Moi : si si c'est elle même. Mon crush est ma nouvelle assistante

Yvon : rien à dire, tu es trop chanceux

Moi : c'est quand même moi...tu aurais dû voir sa tête quand elle m'a reconnu j'ai failli éclater de rire

Yvon : lol mais d'après ce que tu m'as dis c'est une dure à cuire celle là

Moi : pfff quelle dure à cuire ! Aucune femme n'est une dure à cuire, il faut juste savoir sous quel angle attaquer. En un mois j'aurais validé le truc tu me connais ! 

Yvon : aaah ça me donne envie de la voir. Façon dont tu voulais la retrouver là ça doit être une bombe ! 

Moi : c'est peu de le dire....pfff aaaah putain ça me soûle

Yvon : qu'est-ce qui te soûle encore ? 

Moi : il va falloir que je cherche une autre assistante maintenant. 

Yvon : oh pourquoi ? 

Moi : Tu t'imagines bien qu'elle va pas continuer à bosser pour moi une fois que j'aurais concrétisé.

Katia

J'ouvre la dernière boîte que j'ai reçue et je compte les bouteilles d'huiles essentielles à l'intérieur. Le compte y est. J'appelle une des filles pour qu'elle les range dans le rayon. Mon téléphone sonne, c'est Grazie. J'espère qu'elle n'a rien oublié dans la voiture.

Moi : oui mon phénix

Grazie : sorcière

Moi : oh ! Qu'est ce qui t'arrive ?

Grazie : tu as fait ta sorcellerie ce matin dans la voiture et me voilà prise au piège 

Moi : je ne comprends pas ce que tu veux dire explique toi clairement

Grazie : c'est toi qui as parlé du type du restau ce matin

Moi : oui et ?

Grazie : c'est mon patron

Moi : ahhhhh

J'ai poussé un cri tellement aiguë que les filles sont entrées dans mon bureau à toute vitesse.

Moi (surprise) : pardon les filles,  les effets du kongossa....

Grazie : jusqu'à tu vas me boucher l'oreille

Moi : ah je m'excuse parle moi des vraies choses. Donc comme ça le canon là c'est ton patron.

Grazie : oui.  Nos bureaux sont très proches

Moi : ouah la chance. Hum c'est peut être un signe du ciel pour te dire qu'il est temps pour toi de déblayer le terrain

Grazie : pfff

Moi : tu ne fais pas pfff avec moi alors que nous savons toutes les deux à quel point il te perturbe. Je sais bien que ce mec t'a tapé dans l'oeil en tout cas maman je n'ai qu'un seul et unique conseil qui brûle ma bouche, je te le donne déjà...IL FAUT PLONGER

Grazie : je ne t'ai pas dit qu'il m'avait fait des avances

Moi : vue la façon dont il te dévorait la dernière fois ça ne va pas tarder et au moins tu sais déjà que tu as la bénédiction de ta copine....au fait il est marié ? il a des enfants ?  comment il s'appelle ?

Grazie : je répondrais à tes questions quand j'aurais fini mon boulot à plus.

Elle a raccroché. Mon Dieu ! Mon Dieu ! Elle travaille avec le canon là. La chance vraiment ! Je me rappelle encore de lui comment il était beau et tout. Si elle n'avait pas déjà craqué sur lui je me le serais bien tapé. Je l'aurais pris comme remplaçant pourquoi pas ? Ouf je sens déjà la chaleur monter rien que d'y repenser.

Moi : en tout cas ma petite Grazie,  tu as eu un bon morceau

à suivre... 

La Larme De Trop