Chapitre 3

Ecrit par Jaulene Simangoye

UNE SEMAINE PLUS TARD

Henry

Ça fait une semaine que la belle Grazie travaille ici et je peux dire qu'elle s'est bien intégrée. Elle est vraiment assidue, efficace et intelligente. Je n'ai pas besoin de lui répéter deux fois la même chose pour qu'elle comprenne. Elle est très réactive. C'est une bonne assistante ça je le reconnais...C'est vraiment dommage mais j'ai d'autres plans plus intéressants pour elle et chaque jour qui passe me conforte dans cette idée : je dois l'avoir.

C'est vraiment une femme magnifique. La journée au bureau est une lutte car elle me provoque des envies très fortes de lui sauter dessus et de lui déchirer ses vêtements justes au corps qui épousent tellement bien ses formes magnifiques. Tous les hommes du bâtiment sont en émoi devant elle et je sais qu'ils ont déjà lancé le pari de qui arrivera à la séduire en premier. On est comme ça nous les hommes devant les belles créatures. Mais ils font tout ça pour rien. Je suis Henri Abess, dit Le Lion et quand je veux vraiment d'une femme, elle fini dans mes bras. Cette donzelle sera à moi coûte que coûte. En plus, j'ai bien vu depuis notre première rencontre que je ne lui suis pas indifférent.

Au fait,  je ne me suis pas vraiment présenté. Mon nom, mon lieu de travail et mon poste vous les connaissez déjà. Pour compléter tout ça sachez que j'ai trente et un an. Je suis très souvent quelqu'un de calme, réservé, très pointilleux. Mais lorsqu'il s'agit des femmes, loin d'être un ange, un gentil petit agneau, moi je suis un lion, un chasseur mais surtout un collectionneur. J'aime les femmes, les belles femmes. Je me fiche du physique tant qu'elles arrivent à éveiller mes instincts. J'aime leur courir après. Réfléchir, me battre, donner du mien pour qu'elles soient miennes et qu'elles meurent d'amour pour moi.

Mes parents ont toujours su comment j'étais.  Je ne leur ai jamais caché mes nombreuses petites copines qui défilaient à la maison depuis l'époque du lycée et qui parfois se bagarraient pour mes beaux yeux. C'est pourquoi, dès que j'en ai eu l'âge, ils ont tout de suite cherché à me pousser au mariage. Ils se disaient qu'avoir une femme à la maison allait m'assagir. Ils avaient leur vision de la belle fille parfaite alors ils ne cessaient de me présenter aux filles célibataires de leurs collègues.

Donc pour les rassurer je leur ai donné ce qu'ils voulaient il y a trois ans. Je me suis marié à Naïla. Elle avait tous les critères qu'ils recherchaient chez une femme modèle : douce, attentionnée, polie, intelligente, à la moralité et la réputation irréprochables. Un trésor comme le dit ma mère. Dès la première rencontre ils l'ont adorée. Mais sa présence dans ma vie n'a jamais eu l'effet qu'ils désiraient.

J'avoue avoir été curieux de voir comment ça se passerait. Je me demandais si elle arriverait vraiment à me retenir à la maison et à oublier mes envies. Mais non ! C'est une bonne épouse mais pas plus. J'ai donc continué mes petites affaires avec un petit piquant en plus. Maintenant il faut que je sois assez malin pour ne pas me faire pincer. Et c'est ce que je fais. En trois ans, elle n'a jamais rien vu. Jamais rien soupçonné.

Pour elle et la société, je suis un mari modèle. Je rentre toujours à l'heure pour manger, je dors toujours à la maison, je donne toujours la même somme pour la popotte, et je m'assure de lui faire l'amour très souvent. Ainsi, tout le monde est content. Ce petit trintrin habituel me plaît bien. Naïla est une femme bien. En plus, elle vient de découvrir qu'elle porte notre premier enfant.

En ce moment elle est à Moanda. L'entreprise pour laquelle elle travaille l'y a envoyé pour un stage de six mois. Le jour où j'ai rencontré Grazie,  je venais fêter la découverte de ce petit Abess qui pousse dans son ventre. Une bonne nouvelle apporte toujours un cadeau. Grazie est le cadeau et je dois le savourer pleinement avant le retour de ma femme.

Vu que je ne suis pas du genre à me jeter tête baissée dans mes entreprises, j'ai décidé de prendre mon temps et de l'observer. De toute façon la meilleure façon d'atteindre sa cible est de recueillir les informations nécessaires pour la maîtriser, pour être sûr de bien la connaître. Je garde donc mes distances pour le moment et je récolte tout ce qu'il y a comme informations utiles à son sujet.

Je sais déjà que c'est une fille plutôt introvertie et solitaire. Elle échange avec les autres femmes du bureau mais uniquement pour ce qui concerne le travail. Elle n'est pas non plus très bavarde. C'est déjà un bon point pour elle. Oui, son attitude me rassure d'une chose, je pourrais compter sur sa discrétion. Les femmes sont de vraies pies et aiment tout se raconter. C'est la raison pour laquelle j'ai viré Camille, celle qui l'a précédée.

Une fille simple mais jolie cette Camille. Dès que j'ai commencé à faire des petits gestes pour qu'elle comprenne que je suis attiré par elle, madame est allé le dire à sa copine, la réceptionniste de l'entreprise. Et celle là s'est chargée de passer le mot à tous ceux qui voulaient bien l'entendre. C'est arrivé à mes oreilles par un des directeurs qui a entendu ses stagiaires en parler par hasard. Ça m'a mis dans une colère noire et le même jour elle était virée. Madame a voulu faire une scène en public mais je l'ai remise à sa place. Elle est partie la queue entre les jambes avec la honte de sa vie.

Moi (au téléphone) : mademoiselle Maloubou,  pourriez vous m'apporter le dossier Prisme s'il vous plaît ?

Grazie : tout de suite monsieur

J'entends un petit bruit puis elle frappe deux coups avant d'ouvrir la porte. Aujourd'hui elle a une robe pagne. Le spectacle est toujours époustouflant. Mais je garde ma mine sérieuse. Elle me tend le dossier que je prends non sans lui effleurer accidentellement la main. Je la vois qui sursaute à mon contact. Je fais l'autruche.

Moi : merci beaucoup

Katia

La vendeuse du magasin de dessous n'a pas pu venir aujourd'hui. Son fils est malade, elle a dû le conduire à l'hôpital. J'ai donc décidé de la remplacer pour la journée. Ce magasin,  contrairement au salon de coiffure,  c'est mon bébé. J'ai décidé de sa création quand j'avais seize ans. À cause des sous vêtements bon marchés et sans origines connues du moutouki j'avais chopé une infection.

Les femmes oublient souvent que leur appareil génital, contrairement à celui de l'homme,  est extérieur. Il est donc plus facile pour elle d'être infectées par les petites saletés sur les sous vêtements et même sur le sol et dans les toilettes quand elles s'abaissent pour se soulager partout partout.

Au début je n'avais pas de magasin. Je stockais la marchandise dans une pièce de ma maison et je faisais des livraisons. Mais vu mes autres occupations et l'affluence des commandes j'ai vite été saturée. Je ne pouvais pas tout gérer et je pouvais pas non plus donner l'accès à maison à une inconnue. Le magasin était la solution. Depuis son ouverture les affaires se portent bien. Pour une bonne visibilité j'ai ouvert une page Facebook qu'un ami à moi gère. Ça permet de recevoir des commandes en ligne mais aussi d'informer facilement mes clients sur les nouveautés. J'ai fait de même pour mon salon de coiffure.

Coucou ma belle. On va devoir annuler le dîner de ce soir. J'ai une réunion très importante avec des investisseurs. On remet ça à plus tard. Bisou ma peluche

Tchuips ! L'imbécile là me prends vraiment mais vraiment pour une idiote. Comme si j'allais avaler cette histoire de dîner d'investisseurs. Depuis quelques mois je le soupçonne d'avoir une nouvelle petite et je suis sûre que le fameux dîner là c'est avec elle. Pas que je sois jalouse, juste j'aime mas qu'on veuille me prendre pour une idiote et les hommes ils ont cette fâcheuse tendance. Surtout lui. 

Mon type, ça fait quatre ans maintenant qu'on est ensemble. Sa femme est au courant de notre relation. Elle est tombée sur nous une fois au restaurant alors qu'elle était avec sa soeur. Elles nous ont attendu au parking. Madame a tiré son mari qu'il rentre avec elle. La scène m'a amusé grave. Après ça elle a essayé de m'intimider avec des menaces, des injures. Elle a vite compris que j'en avais rien à faire et s'est calmée seule.

Je vais pas aller m'engager dans une bataille pour un homme que je n'aime pas. En plus dans ce genre d'embrouilles c'est très souvent la maîtresse qui perd. Et il me fallait d'abord être indépendante de lui. Aujourd'hui je le suis donc je n'ai plus à supporter les bêtises en silence.

Comme il ne viendra plus, j'irai dîner seule. Peut être ce sera l'occasion pour moi de rencontrer un homme séduisant dont je tomberais amoureuse. Pourquoi pas ? Je vais inviter Grazie, elle doit me debriefer sur la situation avec son patron canon.

On va au restaurant ce soir ?

D'accord mais on doit rentrer tôt, demain j'ai une journée chargée qui m'attend

à suivre... 

La Larme De Trop