Chapitre 2 : Clashs

Ecrit par Moktar91

Chapitre 2 : Clashs


Cotonou


Quartier Jak, Akpakpa


Cella prit son sac à main et se décida enfin à sortir. De longues minutes sont passées depuis. Il était 8h24 quand elle fit son apparition dans le salon. Elle portait un pantalon et un tailleur qui la mettait en valeur. 'e petit regroupement du salon se retourna pour la regarder. Elle réajusta ses lunettes et traversa le salon pour la cuisine. Elle laissa ses consignes auprès de sa cuisinière pour le repas du midi destiné exclusivement à ses filles et à ses principaux invités. Plus questions de laisser cette pourriture de belle famille vilipender l'héritage de son mari. Son homme. Elle eut mal au cœur en repensant à blanc trahison de ce dernier. Comment a-t-il pu ? Alors que chaque matin au réveil, il lui jurait son amour... Elle voulut pleurer mais se recomposa un visage serin et vint au salon. Elle les observa à tout de rôle, Germain qui portait une des chemises de son défunt mari, la tante à son feu homme, les jumeaux et leur mère mais aussi d'autres visages inconnus qui ont débarqué la veille de l'enterrement et qui depuis ne sont plus répartis.


Six bons jours sont écoulés depuis que Amos était six pieds sous terre. Et plus que jamais, sa maison ressemble à un grand bordel. Aujourd'hui elle a décidé de surcoit à son veuvage pour mieux répondre aux besoins de son nouveau statut de PDG de l'entreprise de son homme. C'est là ce que ne savait pas encore Germain qui, même au lendemain de l'enterrement avait pris d'assaut les locaux de l'entreprise pour y avoir accès au bureau de son homme. Il portait depuis les chemises sur mesure de son homme et roulait l'une de ses voitures... Cella se sourit à tout ce désordre.... Comment a-t-elle put être aussi faible ? Comment a-t-elle pu devenir aussi lâche et vil au point de ne point luttter pour sa famille, ses enfants, son sang ? Quand ses yeux se posèrent sur les jumeaux, elle eut un haut le cœur. Elle était prête à faire des concessions pour ses enfants si bien entendu c'était ceux de son mari. Mais pour leur mère, rien puisqu'elle le savait marié avant d'aller s'attraper une grossesse.


Elle racla la gorge.


La petite marmaille se tourna vers elle, puis reprit son activité, celui de prendre son petit déjeuner. Elle se lance alors :<<Je voudrais vous signifier que aujourd'hui je mets fin à mon veuvage. Ceci étant, je voudrais expressément vous demander de décamper des lieux le plus tôt possible, cela avant mon arrivée le soir. Les obsèques sont terminées, je ne vois donc plus l'utilité de rester chez moi. Oui chez moi car à ce que vous vous l'aurez oublié, cette maison porte mon nom comme vous l'avez vu sur le portail même si c'est votre fils qui l'a construite. Par ailleurs, ma cuisine reste MA cuisine et pour la dernière fois aujourd'hui, je vous le dit, plus personne n'entre et encore moins personne ne change mes menus pré établis. Cette maison à des règles et dorénavant, c'en est fini.>>


Elle se retourna sans demander son reste et quitta le salon à grandes enjambées. Alors qu'elle se trouvait à hauteur du jardin, Germain, le cousin arriviste vint la saisir par le bras. Il la retourna et lui donna une gifle... Prise par l'effet de surprise, Cella vacilla et fit quelques pas en arrière avant de se rattraper. L'effet de surprise estompé, elle se redressa et alors qu'il ne s'y attendait pas, elle lui rendis une paire plus brûlante. L'homme se tint la joue et dans ses yeux, se dégageait une sorte d'éclair. 


Cella attendit une réaction de sa part qui n'arrivera jamais. Sous le regard médusé de sa belle famille, elle rentra de nouveau dans le salon et prit la clé de la voiture que conduisait Germain.


-<<Désormais, tu vas te payer ta propre et si le soir je vous retrouve encore chez moi, vous aurez à vous expliquer devant le Commissaire. Gare à vous si un simple bibelot se perd.>>



Elle avait la rage et trmblottait de tout son être.




En se retournant, elle marqua une pause et se tourna vers celle qui faisait office de rivale. 


-<<Toi aussi, tu dégages avec tes rejetons. On se retrouve devant le notaire pour la lecture du testament et un test d'ADN pour confirmer la paternité. Et si il s'avérait que tout ceci n'est qu'un coup monté, je porterai plainte contre X pour faux et usage de faux et abus de confiance et escroquerie.>>


Alors qu'elle s'arrêta devant l'entreprise de son mari, Cella ressentit toute la rage monter en elle. Elle éclata en sanglots et versa toutes les larmes de son corps. Cette entreprise, elle y a mis les pieds rarement que pour voir son homme au travail. 

Aujourd'hui, elle en prend la destinée et c'est plus difficile que prévu...


Mais elle devrait le faire pour ses enfants.



Cotonou


Les entreprises Amoussou



Haraël bloquait l'entrée du bureau. Ariel le défia du regard longuement avant de se retourner. Le jeune homme regarda son supposé cousin partir et secoua la tête. 


Il était 06h43 et ce matin là, seul le vigile était présent. La présence de Ariel dans les locaux de sa mère ne le surprenait guère. Il savait que quelques choses se tramait. Il en avait eu vent et bien qu'il soit resté indifférent aux affaires familiales, il avait décidé de commencer par s'y mêler. Et dire que c'était pratiquement au même âge, que le destin de sa mère se vit entremêler.


Il referma le bureau derrière lui, mit le loquet et s'envola. Il devrait rejoindre son enveloppe physique avant 07h au risque de la perdre à jamais. 


Depuis tout petit, il se savait doté de pouvoirs surnaturels, mais pendant longtemps, il lui avait fallu lutter entre deux entités distinctes, celle du mal et celle du bien. Aujourd'hui, il s'est donné pour mission de protéger les gens, comme le faisait sa mère et cette tâche s'annonçait plus rude que prévu. Il savait aussi que tous les combats seront d'ordres spirituels.


Lorsqu'il a su que son oncle était décédé, Haraël savait que le retour des forces de mal n'était plus qu'une question de jours. Il était conscient que le cataclysme allait être énorme.

Des minutes s'envolèrent quand il rejoignit son corps. Il sonnait 07h24 quand il descendit de sa chambre. Alors que toute la famille prennait le petit déjeuner, Haraël vint s'asseoir près de son père. Le regard des deux hommes se croisa. Ils étaient pleins de tendresse et de virilité. Jaël essaya de comprendre ce que lui disait son fils. Haraël baissa les yeux avant de dire : <<Je ne vais pas à la fac aujourd'hui. Je suis maman au service.>>


Le silence se fit lourd autour de la table.

Jaël se reprit avant d'acquiesser de la tête. 


Quand Naimath et son fils descendit ce matin donc au parking souterrain, la voiture de Ariel venait de garer aussi. Il fronça les sourcils avant sa tante ou plutôt sa grande sœur et son fils en descendre. Il leur adressa un rapide bonjour avant de se fondre dans la masse des employés qui prenaient déjà l'ascenseur.


Naimath admira ce jeune homme qui lui avait juré allégeance en lui et place de sa mère et se fit un petit sourire...


Haraël par contre, comprenait que la tempête était pour bientôt....



Et ce clash risquait d'emporter beaucoup de personnes.

Dieu n'est pas ici