Chapitre 3 : Light-Keny

Ecrit par Moktar91

Chapitre 3 : Light-Keny



Église Saint Jean de Cotonou 



Il sonnait 15h23 quand le cortège dirigé par le curé fit son entrée dans la cour de l'église. Les enfants de cœur et les fidèles ainsi que les journalistes étaient présents pour la retransmission en direct de l'événement. 


C'était le chemin de croix sanctionnant la fin du carême catholique. Les quarante jours de privation corporelle, morale et physique pour se reconnaître pêcheur et se chercher une santification de l'âme...


Les milliers de fidèles s'agenouillerent une nouvelle fois sous la direction du vicaire qui avait son bréviaire en main alors que le Père curé portait la lourde croix symbole du Christ mort à Golgotha et ressuscité pour nos péchés. Les enfants de cœur soutinrent le curé qui pliait sous le poids de la sacro sainte immensité qu'il portait. Quand, les fidèles, sous la direction du vicaire s'ebranlerent dans l'église, plusieurs prit place en attendant l'arrivée du curé et des enfants de coeurs en dernière position pour fermer cette vague merveilleuse. Quand le curé enfin fit son entrée, de nombreuses voix s'éleverent dans l'église. Des murmures à peine voilés grondaient et les fidèles pour certains se signèrent. 

C'est une fois devant l'autel, alors qu'il venait de se prosterner que le curé decourvit l'immensité de l'horreur qui était le sien. Il marque une pause de surprise dans sa révérence avant de se redresser. La télévision nationale ne pouvait se laissé compter l'événement. Elle fit un gros plans alors que certains fideles commencèrent par s'approcher de l'autel sans plus respecter la sacralité des lieux.


L'église paniquait. La messe ne pouvait être dite dans ces conditions et le caractère biblique pouvait aller se pendre le temps d'une soirée. Le curé avec les ministres eucharistique, les vicaires et les servants essayèrent à plusieurs reprises de mettre fin à ce spectacle en mettant hors de l'église les fidèles qui, modicus tenaient à ne pas de faire compter l'événement de l'année.



-<<Merde ! L'église est bafouée. Ces gens là ne respectent plus rien.>>


C'était un ancien de l'église qui venait de se signer avant de ressortir de l'église.


L'autel presentait un aspect douteux. La croix, sur laquelle était dignement représentée le Christ,  qui d'ordinaire, restait derrière le siège du prêtre affichait en ce jour un autre visage. Au lieu du Christ, c'était un visage bien connu que l'on voyait. Ce visage était celui d'un homme. 


Presque nu à l'image du Christ, il portait juste un semblant de protection qui lui cachait ses bijoux de famille. Sur ta tête, une couronne faite en tresses d'aloès verra et des blessures à ses côtes. Sur ta tête, la croix portait une inscription bien étrange : <<Le roi des bassesses.>>


L'homme était cloué exactement à l'image du Christ. Il était encore conscient quoique faible. Il essaya de retourner sa tête en vain. Au fur et à mesure que les gens s'approchaient, ils se retournèrent après avoir découvert le visage qui s'y trouvait. 


De longues minutes s'envolèrent avant que la police républicaine et les sapeurs pompiers ne fassent leurs entrées dans l'église. Difficilement, ils purent se trouver un chemin devant cette foule qui n'avait cessé de grossir, regroupant plus de curieux de divers bords que de fidèles catholiques. Alors que les sapeurs pompiers essayaient de lui briser les os du pied, l'homme rendit son dernier souffle. La foule de curieux retint son souffle quand le corps de l'homme fut enlevé.  


C'était le Père Florent. 


L'homme avait perdu de sa superbe et de sa beauté enivrante d'antan. 

Il n'avait plus que la peau sur les os. Ses yeux étaient toujours ouverts et une mince lame de sang coulaient de son rectum. Il dégageait un parfum entremêlé où l'on pouvait déceler un mélange de l'encens, de la myrrhe et d'une autre substance inconnue. Son corps était marqué par des traces de griffures et il semblait ne pas avoir souffert. Au fur et à mesure que les minutes s'égrennaient alors qu'il était déjà à même le sol et attendant d'être transporté à la morgue, le temps que l'enquête ne soit achevée, le légiste pu constater que le corps de rapetissait, comme si il était dégonflé et vidé de ses substances.



Le curé s'approcha et lui ferma les yeux. Il se signa avant de disparaitre à la sacristie où il appela l'évêque et les autres prêtres diocésains. Comment étouffer ce scandale qui risque de mettre à mal l'église? 

Et comment pouvait-il se retrouver ici, en cet endroit, dans cette église alors que même hier soir, il était censé quitter l'hôpital psychiatrique de Jacquot pour le Vatican afin de continuer son traitement contre la demance ?


La foule grossisait toujours alors que la voiture du SAMU s'en allait. 


Dehors, un homme à la capuche rouge se fondit dans la masse. Il avait prit le soin de jouir de ce spectacle merveilleux durant toute la période qu'elle avait duré. Il avait aimé le voir trepasser et se masturbait des commentaires qui allaient dans tous les sens.



Cela en fait deux.


Il finira par se débarrasser de toutes cette marmaille qui l'avait privé de sa mère. Là il était plutôt fier d'avoir envoyé son père dans l'au-delà.


Dans le silence de cette sombre soirée, l'homme enfourcha sa moto et s'en alla une fois encore.



Appelez-le Light-Keny ou simplement l'envoyé du diable.


Il a une mission particulière. Celle de détruire toute ces personnes qui ont tué sa mère à l'accouchement. Aujourd'hui, Dieu n'est plus sur terre. Dieu n'est plus ici. Il a laissé sa place au missionnaire des ténèbres...


Cela ne fait que commencer....

Dieu n'est pas ici