Chapitre 20: Message du passé

Ecrit par Plume Inspirée

(Brazzaville, Mi-Octobre 2010)

 

...Une semaine plus tard...

 

C’était le silence entre Brice et moi, c’était vraiment un froid total. Je le voyais en ligne et personne n’osait aborder l’autre. Entre temps j’étais allée chez le médecin pour être rassurée concernant le bébé, ya Cynthia m’y avait accompagné, les nouvelles étaient bonnes, le bébé ou disons « l’embryon » comme l’appelait le docteur évoluait tranquillement. Mais le médecin avait insisté pour que je ne me laisse pas aller au stress pour que ce genre de cas de saignement ne se reproduise plus. Car c’était dangereux pour l’évolution de la grossesse.

 

Avec maman ainsi que Ya Cynthia et la femme de mon pasteur on avait retenu le mercredi comme jour de jeûne. On priait pour ma relation avec Brice et la protection du bébé. Il y’avait des matins où j’avais envie de lui faire un message mais je me retenais, que Brice soit comme un prisonnier ou que sais je, c’était une chose mais qu’il ose croire aux bêtises que l’avait racontées sa mère aussi c’était une toute autre chose.

 

Même le fait de savoir que c’était un combat spirituel ne pouvait pas me laisser faire croire à Brice qu’il pouvait juste se foutre de moi comme ça. Je refusais formellement de suivre le conseil de Ya Cynthia sur ce fait. Elle me disait de lui faire un message que c’était des attaques spirituelles. Hum non!

 

 Par moment il fallait laisser le diable en dehors de ça. Un homme qui aimait une femme lui devait respect aussi donc pour ma part, si Brice m’aimait c’était le moment de venir me demander poliment ce qui c’était passé avec sa mère et non conclure selon les dires de celle ci.

 

Mon travail m’occupait heureusement pour moi, voir autant de monde m’aidait à moins rester focalisée sur mes problèmes de couple.

 

« Coucou ma belle, c’est Dominique c’est mon whatssap et mon numéro d’appel aussi. Je suis bien arrivée en France et je continue d’être désolée pour le malentendu entre maman et toi.  S’il te plaît sens toi libre de m’écrire à tout moment. Prends bien soin de toi et du bébé. Bisous »

 

Je venais de recevoir un message de Dominique. C’était curieux  après tout ce que j’avais déjà entendu sur elle, je ne cessais de me demander si ce n’était pas un coup qu’elle aussi me réservait. Pourquoi était-elle si gentille avec moi? Mais je faisais tout de même preuve d’humanisme, je ne pouvais pas ignorer un message aussi gentil, même si je restais cependant sur mes gardes

 

« Coucou tata Nic, contente que ton voyage se soit bien passé. Je vais bien et je prendrais soin du bébé t’inquiète. Toi aussi prends bien soin de toi et que le Seigneur te garde. On reste en contact maintenant que j’ai ton whatssap. Bisous nous t’aimons »

 

Je continuais à assurer mon service en toute joie, faisant un effort de ne pas stresser ou penser à Brice.

 

 

*** Dans la tête de Brice***

 

Avant Camille j’avais connu bien de relations, je n’avais cependant vraiment aimé jusqu’à en perdre la tête qu’une seule fois, c’était Nadia. Si bien que le jour où j’avais appris que Nadia était enceinte de sa deuxième fille, j’avais passé les trois prochains jours alité. Aujourd’hui, tout ça était désormais derrière moi, je n’avais plus aucun sentiment pour Nadia. Mais depuis ma dispute avec Camille je venais de me rendre compte que c’était la première fois que j’avais des sentiments aussi forts pour une femme.

 

Je ne la connaissais peut être que depuis quelques mois, mais ce sentiment que j’avais de vouloir à tout prix rester à ses côtés était plus fort que tout. J’étais fou amoureux de cette jeune femme. Mais en même temps cette guerre qui commençait entre ma mère et elle, je ne savais plus où me mettre.

 

Depuis une semaine déjà je dormais et je me réveillais avec cette dispute dans ma tête...

 

...Une semaine plus tôt ...

 

- Je me prends pour celle que je suis. Quoi à tes yeux pour que j’ai le droit de me prendre pour quelqu’un de spécial il faut que je vienne d’une bonne famille ou que je sois capable d’utiliser une fourchette et un couteau à table?

 

- Non mais c’est ridicule ce à quoi tu joues. Tu penses que tu vas gagner ma compassion en jouant celle qui se sent rabaissée parce qu’elle n’a pas grandi dans des bonnes conditions? Non mais c’est trop futile que tu joues à ça! Camille arête de mélanger les choses je n’ai jamais dit ici que le fait que tu ne sois pas d’une famille riche est la raison de notre malentendu et d’ailleurs ma mère n’a jamais sous entendu de tels propos. Si tu as un complexe d’infériorité bah c’est ton problème!

 

- Moi avoir un complexe face à qui? À ta mère? Non mais tu m’as vu? J’ai trop de l’estime pour moi même, que jamais une femme qui est incapable de se montrer polie devant les autres ne peut me faire me ressentir inférieur. Tu veux mon avis, bien au contraire en voyant ta mère et ses faibles manières je me sens plutôt trop supérieure à elle

 

- Camille tu me déçois! J’ai fini par comprendre que les apparences sont trompeuses! Moi qui croyais que tu étais une fille bien! Tu parles de ma mère avec autant de haine et de légèreté. Tu sais je n’aurais jamais pu imaginer ça venant de toi.

 

Quand j’avais dit ça, j’avais enfin pu lire un peu de regret dans les yeux de Camille, ce regret que je lisais dans ses yeux m’avait un peu rassuré quand même. Car c’était devenu trop dur pour moi de devoir accepter que la jeune femme douce, tendre et attentionnée pour qui j’avais tant d’admiration autrefois était en fait cette femme pleine de colère que j’avais en face de moi.

 

Son ton avait quand même baissé cette fois ci

 

- Brice, s’il y a une chose que je ne sais pas faire c’est faire semblant d’être une autre personne alors si ça peut te rassurer tout ce que tu as vu de moi avant aujourd’hui ce n’était pas de la mascarade pour attirer ton attention et devenir après une mauvaise personne. Mais en même temps ce que tu as vu de moi aujourd’hui aussi n’est pas de la mascarade. Je suis gentille oui, prête à être là pour les autres oui mais je ne tolère pas qu’on me traite comme une ordure. Je ne peux le tolérer ni de toi ni de ta mère. Alors tu dois une bonne fois pour toute le retenir. Si tu veux continuer cette relation c’est une règle que tu ne dois jamais bafouer . Ta mère me ridiculise devant tout un tas de personne et toi tu viens ici me crier dessus. Si avant moi Désira te laissait lui traiter comme bon te semblait juste parce qu’elle voulait à tout prix bénéficier de l’argent de ta mère. Bah tu dois t’habituer au fait que moi je suis Camille. Au nom de rien je ne me laisse traiter comme une ordure, si je veux avoir de l’argent je travaille pour l’avoir et je me contente de ce que je gagne, je fais pas le lèches bottes de fils de riche!

 

- Écoutes Camille personne ne te traite comme une ordure ici. Mais je ne sais pas si tu te rends compte que partir et larguer ma mère au plein milieu d’un salon rempli de ses invités ce n’est pas non plus ce que je m’attends de la femme avec qui je dois faire ma vie. Ma mère peut être dure par moment, oui, mais elle reste ma mère et je ne tolérerais pas qu’une femme lui manque de respect. Alors je pense que jusqu’ici nous savons chacun ce que l’autre ne tolère pas.

 

- Ah ouais! Bah moi je sais surtout que ça risque de pas le faire entre nous à cette allure car après ce que je sais de ta mère je ne suis pas prête à faire amie-amie avec elle. Et autre chose sors de ta tête l’idée que je vivrais chez ta mère, pour rien au monde je n’irais vivre chez ta mère. Ce genre de luxe qui fait naître de l’insolence à la place du respect je n’en veux pas. Je ne veux même pas que mon enfant grandisse dans ça. Car je vois que chez vous, vous ne savez pas c’est quoi la richesse. La richesse c’est être capable d’avoir beaucoup mais continuer à donner de la valeur aux gens. La richesse est dans l’être et non dans les avoirs.

 

- C'est bien Camille! Bravo à  toi la donneuse de leçon c’est très bien. Moi même aussi je me demande où peut nous amener une telle relation. Tu vois je n’ai pas honte d’être riche et je connais la valeur des gens je n’ai pas à recevoir de leçons venant de toi Camille. Quand tu es incapable de respecter une mère, peu importe qu’elle soit la tienne ou pas je doute des valeurs que tu dis avoir.

 

...

 

Cette dispute d’il y a une semaine passée continuait à hanter mes pensées. Je revoyais la haine qui émanait des yeux de Camille lorsqu’elle parlait de ma mère. Je ne savais plus faire le lien entre la femme que j’aimais éperdument et celle qui il y a une semaine parlait de ma mère avec dédain carrément.

 

Assis à mon bureau, entre toutes les amandes que je devais payer suite à la visite du contrôleur sanitaire et ce papier qu’il fallait que je signe pour adhérer à la mutuelle de mon ami Gerald, ajouté à tout ça, mes problèmes de cœur, je ne savais plus par où commencer à gérer. Le papier que m’avait renvoyé mon ami concernant la mutuelle trainait là sur ma table. Il fallait que je me pose au calme pour la lire mais en même temps je n’avais pas la tête à lire en ce moment.

 

La sonnerie de mon téléphone m’arrachait de toutes mes rêveries, c’était un numéro que je ne connaissais pas

 

- Oui allo!

 

- Bonjour Monsieur

 

- Bonjour monsieur! À qui ai je l’honneur s’il vous plaît

 

- Monsieur Mahoungou le père de Camille

 

Mon cœur manquait un battement brusque, qu’est ce que Camille était encore allée dire à son père, non mais cette histoire allait se calmer ou quoi?

 

- Euh bonjour papa

 

Tellement je ne savais quoi dire que je répétais encore le bonjour que j’avais déjà dit entre autre.

 

- J’avais demandé à Camille de te faire savoir que je tiens à te rencontrer mais depuis je t’attends en vain je peux comprendre pourquoi?

 

L’appel du père de Camille me mettait en panique totale, celui qui parlait était loin d’avoir la même gentillesse que celui qui m’avait offert une bière dernièrement

 

- Euh papa je m’en excuse j’ai eu un programme chargé au boulot. Mais je passerais ce soir si vous ne voyez pas d’inconvénient.

 

- Ce soir ça me convient donne moi une heure exacte

 

- À 18 heures papa.

 

- Ça marche à tout à l’heure. Sinon ta santé ça va?

 

Oh non mais ce papa franchement, il avait d’abord fini de me traumatiser puis c’est ma santé qui l’intéressait maintenant

 

- Oui papa merci je vais bien

 

- D’accord c’est une bonne nouvelle. À ce soir alors!

 

- D’accord papa!

 

Cet appel avait réussit à m’énerver, je mourrais envie d’appeler Camille pour lui dire que son père avait tenu à me voir ce soir, peut être qu’elle allait me réconforter et m’assurer que ce n’était rien de grave. Mais je bloquais chaque fois que je voulais le faire, je pensais tout de suite à la façon dont elle avait parlé de moi et de ma famille la dernière fois. Et franchement je ne pouvais pas m’empêcher de l’en vouloir après tout ça.

 

M’étant levé je m’étais mis à arpenter la pièce de vas et viens, j’étais nerveux, tout ça me mettait hors de moi.

 

Pitsou qui était entré dans mon bureau sans frapper me trouvait ainsi entrain de faire des vas et viens

 

- Grand ça va? Tu m’as l’air contrarié

 

- Je dois avouer que ça ne va pas, le père de la fille là vient de m’appeler et franchement ça me rend nerveux je ne sais pas pourquoi

 

- Hum et entre vous c’est toujours le froid? Déjà que tu l’appelles maintenant la fille là!

 

- Pfff! Oui elle est restée dans son arrogance depuis

 

Pitsou éclatait de rire

 

- Kiekiekiekiekie mais Grand, il ne faut pas oublier que ya Camille est enceinte et franchement je trouve que parfois les femmes enceintes manquent d’objectivité. Il faut peut être que tu fasse le premier pas et que vous arrangez tout ça. Le peu de temps que j’ai passé avec ya Camille, je ne pense pas qu’elle ait pensé ce qu’elle a dit. C’est une femme, elles s’énervent comme ça les femmes!

 

- En fait en ce moment je ne sais pas ce qui ne va pas mais je sens une vraie pagaille dans ma vie. Tu sais que hier j’ai reçu une liste d’amande à payer suite à la visite du contrôleur sanitaire et le tout s’élève à des centaines de milles. Sans compter plein d’infrastructures au laboratoire qui doivent être améliorées selon les rapports du gars, sous peine de fermer le laboratoire. Je me demande si le laboratoire ferme combien de temps nous tiendrons sans production.

 

- Pfffff c’est du n’importe quoi tout ça! Ce laboratoire que tu as installé dans toutes les normes il veulent même raconter quoi?

 

- Je t’assure! Regarde la lettre est sur mon bureau

 

Je parlais en continuant à faire des vas et viens dans la pièce, pendant ce temps Pitsou était assis sur la chaise visiteur de mon bureau.

 

Il était silencieux un moment concentré sur le document qu’il lisait

 

- Non mais c’est du pipot ça! Ils cherchent l’agent c’est clair. Grand Brice parles en à maman je pense que c’est mieux sinon c’est parti pour payer des amandes chaque fois à cette allure. Les gars se disent qu’ils ont eu leur gros poisson.

 

- Tu sais je fais l’effort de garder les choses claires et je ne veux vraiment pas être le genre qui ne fournit pas d’efforts et compte sur sa mère. C’est d’ailleurs ce que j’ai toujours reproché à mes sœurs et c’est aussi la raison pour la quelle j’ai refusé la collaboration de tonton Alfred.

 

- Je te comprends grand mais c’est chaud là! Ça veut dire que tu vas payer les contraventions ci, c’est ça?

 

- Oui c’est ça. Mais je vais aussi en parler à Gerald pour voir s’il connaît quelqu’un parmi les mentors de la mutuelle qui peuvent m’aider à réduire les coûts de ces maudites amandes.

 

Pitsou était calme je me disais qu’il était toujours sur le document des amandes, mais apparemment non!

 

- Grand Brice c’est à qui le formulaire d’adhésion?

 

Je me retournais pour voir de quoi parlait-il. Je m’étais alors rendu compte qu’il tenait entre ses mains le formulaire que m’avait remis Gerald la veille.

 

- À moi, je pense t’avoir parlé de la mutuelle de Gerald, ils proposent pas mal d’avantage parmi lesquelles des couvertures sociales

 

- Nooon le gaillard là est dans ce foutu deal non! Je ne crois même pas. Alors ça veut dire que les rumeurs sur lui sont vraies, c’est donc pour ça que sa femme avait déserté le foyer je pense

 

- De quoi parles tu encore?

 

- Je sais d’une source très sure que cette mutuelle est une couverture en fait c’est la filiale d’une secte occulte.

 

J’éclatais de rire, décidément le congolais!

 

- Kiekiekiekiekiekie ne me dis pas que tu crois à ce genre d’âneries quand même! Tu sais dans deux matins quand je réussirais mieux que ça les gens diront que je suis moi aussi dans une secte et tu me fuiras c’est ça? Il ne faut pas avoir de raisonnement aussi bas. Les gens travaillent dur pour amasser des richesses voilà! Certains préfèrent dormir et à la fin ils crient que ceux qui réussissent sont dans des mouvements bizarres.

 

- Je suis d’accord yaya, de nos jours les gens dramatisent sur les richesses, je ne suis pas de ceux qui pensent que tous ceux qui ont réussi sont mêlés à des sectes non yaya! La preuve en est tu as réussi mais t’es un homme intègre tu travailles dur. Et il y en a tant d’autres aussi qui travaillent durement et finissent par devenir des références mais crois moi cette mutuelle n’est pas une mutuelle c’est la couverture d’une secte je sais de quoi je te parle, je le sais du mari de ma tante qui y est.

 

- Ahahahahhahahah Pitsou tu es un vrai humoriste toi! Et donc le mari de ta tante t’a dit que c’est une secte c’est trop facile ça. Il y est, et il te dit que c’est une secte.

 

- Grand Brice apprend à écouter s’il te plaît n’adhère pas à cette mutuelle, n’y adhère pas je t’en prie yaya! Le mari de ma tante ne m’a jamais dit directement mais indirectement dans nos conversations il me l’a dit. Ils vont même à un genre de pèlerinage au bord de l’eau une fois le trimestre. Ils apprennent des exercices tel que le voyage astral pour avoir plus de capacité de concentration. J’ai eu à lire des documents dans son bureaux sur ce qu’ils font. Demande à Ya Gerald s’il connaît un certain monsieur Serge Bahouila, comptable dans une très grande boîte de la place, c’est l’un des membres de cette mutuelle c’est lui le mari de ma tante. Il y a adhéré par contrainte pour monter en grade à son poste en fait c’était une condition de la boîte où il travaille

 

- Ahahahahahah Pitsou le fait qu’il le connaisse n’est pas une preuve puis que toi même tu dis que le mari de ta tante y est donc forcément Gerald le connaît!

 

Pitsou était désespéré à la fin, il ne savait plus quoi me dire pour me faire entendre raison

 

- Ya Brice si tu adhères à leur mutuelle je ne travaillerais plus à BTL et je ne vivrais plus chez toi. J’en parlerais aussi à ya Camille parce qu’en le faisant tu vas mettre même ta petite famille en danger

 

Je secouais juste ma tête, c’est fou ce que le raisonnement populaire avait formaté la manière de penser des gens.

 

- Bon écoute de toute les façons je ne me suis pas encore décidé, il faut que je prenne du temps de lire à tête reposée le formulaire et les conditions

 

- Grand! ce formulaire ne te dit pas tout dès le départ crois moi!

 

- Pitsou sois rassuré j’ai beaucoup de considération pour toi et si j’adhère à cette mutuelle je te dirais pour que tu prennes tes dispositions tel que tu le dis, quitter BTL et la maison. Mais là en ce moment je dois plutôt penser à ce que j’irais dire à mon beau père

 

Il éclatait de rire

 

- Kiekiekiekiekie toi le Grand Brice, celui qui se fout du mariage tu appelle le père d’une femme ton beau père , waouh Ya Camille à quelque chose hein!

 

- Kiekiekiekiekie non c’est bon petit sors de mon bureau ahahahahahha

 

Il se levait en riant. Je le voyais quitter le bureau en riant aux éclats. Pitsou était comme mon propre petit frère et je ne savais plus quoi penser de tout ce qu’il venait de me dire. Déjà je savais que Pitsou ne venait pas d’une bonne famille et j’étais vraiment son appui, c’était même moi qui avait financé sa formation alors que j’étais encore en France, je l’envoyais des sous pour ça. Pour lui j’étais comme un père, un mentor, un grand frère et aussi un ami. Alors je savais que prendre une telle décision de quitter ma maison et le boulot que je lui avais donné où il était de surcroît très bien rémunéré, il ne le prenait pas à la légère. Il fallait peut être que je me renseigne mieux sur cette mutuelle mais pour le moment je pensais à ma mère, à mon père et au père de Camille... Tout ce cercle commençait à me pendre la tête. Que me voulait le père de Camille aussi!

 

.............

 

- Alors Brice c’est toi qui ne veux pas venir me voir?

 

Assis dans le salon, le papa de Camille me faisait face, j’étais à la fois nerveux et stressé mais je faisais l’effort de me comporter normalement comme si de rien était

 

- En fait papa c’est indépendamment de ma volonté j’ai été très occupé depuis que j’ai reçu par Camille la nouvelle que vous vouliez me voir

 

- Ah bon! Ça commence mal là, on ne va quand même pas commencer avec des mensonges. Camille m’aurait fait savoir que ton père ne voulait pas que tu viennes seul!

 

Oh mais cette fille Camille qu’est ce qui lui prenait à en vouloir mes parents comme ça, me disais je au fond de moi. Mais je gardais tout mon calme. Le papa de Camille avait reprit de parler

 

- Mais qu’à cela ne tienne, je tenais à te rencontrer pour clarifier quelques points avec toi, car vois tu ce n’est pas ton père qui a grossi ma fille, alors c’est avec toi que je dois mettre les choses au clair. Puis après quand tes parents viendront nous serons alors sur la même longueur d’onde. Est ce que tu me comprends?

 

- Oui papa je comprends

 

- Voilà, sens toi décontracté, tu es pour moi un fils et je ne te veux aucun mal

 

À cette dernière remarque qui me mettait en confiance, j’avais juste sourit

 

- Mais tu sais en tant que père je ne peux que rechercher le bonheur de ma fille. Je veux entendre de tes propres mots quel est l’avenir que tu réserves à ta relation avec Camille. Car Camille a une place ici pour dormir même si ce n’est pas un palais, combien même elle doit partager sa chambre mais elle est en paix ici. Ce qui est fait est fait, elle est enceinte ce n’est pas le souhait d’un père de devoir voir ses petits enfants naitre chez lui, mais si c’est arrivé je ne vais pas chasser ma fille ou lui donner en mariage par contrainte. C’est pour te dire que tu ne dois pas te sentir obligé de prendre Camille pour après dire c’est son père qui m’avait forcé comme elle était enceinte, non! Mais si tu décides de prendre Camille de ton propre gré mon petit le jour où tu failli à tes devoirs tu auras à faire à moi. Peu importe le nom de la famille d’où tu viens tu auras à faire à moi personnellement. Donc je réitère quel avenir réserves tu à ta relation avec Camille?

 

- Euh papa je veux faire d’elle ma femme

 

- Tu sais que dans son état chez nous on n’épouse pas une femme? En fait ça pouvait se faire si au préalable elle ne m’avait pas déjà annoncé sa grossesse.

 

- Oui papa je sais. C’est pourquoi avant tout ça nous avons prévu venir avec mes parents pour la présentation et par la même occasion prendre Camille. Pendant ce temps nous nous préparerons pour le mariage en attendant qu’elle accouche

 

- Tout ça c’est bien. Mais Camille m’aurait fait savoir qu’elle ira vivre chez ta mère

 

- Oui papa, c’est ainsi que nous nous sommes convenus avec Camille. Et dès que nous régularisons notre situation on s’installera ensemble

 

- Voilà, je t’ai fait appel pour te dire que si tu ne peux pas assumer de vivre avec Camille, ce n’est pas à ta mère de le faire. Camille n’a pas fait cet enfant avec ta mère. Camille n’ira pas vivre avec ta mère. Avant que tu ne viennes ici avec tes parents il faudra que tu revienne me donner une solution mieux réfléchi sur où vivra Camille. Si tu dors dans la rue, bravo à vous! car vous serez un couple de la rue.

 

Je ne savais même plus quoi dire à ce papa. J’avais bien envie de lui dire que l’idée de ne pas s’installer ensemble ne venait pas de moi mais de sa propre fille avec ces conneries de sainteté ou que sais je encore. Mais je m’abstenais, je me contentais juste de lui dire

 

- D’accord papa, je parlerais avec Camille et elle et moi reviendrons vers vous avec une solution avant que je ne vienne avec mes parents tel que vous l’avez dit!

 

- Voilà après ça je pense que je peux t’offrir une bière car je ne voulais pas le faire avant notre discussion de peur que tu ne dises que le papa là parlait sous le coup de l’alcool ou encore qu’un jour tu nie te souvenir avoir dit ci ou ça parce que tu aurais sois disant été sous le coup de la bière.

 

Le papa de Camille me plaisait bien, combien même il m’avait un peu chauffé la tête. Il avait fait appel à Cynthia la grande sœur de Camille

 

- Cynthia?

 

- Oui papa

 

Cynthia répondait depuis une chambre

 

- Maman Cynthia vraiment excuse moi du dérangement mais tous les petits là sont absents. Vraiment mère prends nous deux bières là à côté

 

Elle souriait tout juste en réponse à son père, je remarquais qu’elle ressemblait beaucoup à Camille quand elle souriait. Elle s’était adressée à moi avec le même sourire

 

- Brice bonsoir comment vas tu?

 

Je m’étais levé pour lui serrer la main

 

- Bonsoir grande soeur, je vais bien et toi?

 

À vue d’œil j’estimais avoir le même âge que Cynthia mais comme elle était la grande sœur de Camille je n’avais pas osé l’appeler par son nom

 

- Je vais bien aussi. Pour papa c’est la class et toi tu prends quoi?

 

- La heineken

 

- Mais maman Cynthia n’oublie pas de prendre ton jus même si j’ai peur avec vos jus là c’est le diabète que vous finirez par attraper. Je vous répète tout le temps que c’est important de prendre une bonne petite bière mais tu parles! Surtout Camille toujours la Bible a fait ceci la Bible a interdit ça. Vous pensez que vous êtes les premiers à prier sur la terre hein. Moi je prie avant même que nous ne veniez au monde je connais bien la Bible moi!

 

- Hum papa c’est bon tout ça seulement pour une histoire de bière! Sérieux

 

Cynthia était sortie de la maison avec son sourire, puis le papa avait éclaté de rire. Je n’osais pas rire aux éclats je ne savais pas trop ce qui convenait de faire dans ce cas, de toutes mes relations, c’était la première fois que je me retrouvais à avoir une relation de beau père et beau fils et franchement tout ça était nouveau pour moi.

 

Quand Cynthia avait ramené les boissons, elle avait voulu s’éclipser à nouveau dans la chambre, mais leur papa l’avait retenue, elle était restée au salon avec nous.

 

C’était un très bon moment, j’avais apprécié, ça m’avait aidé à mieux découvrir la famille de Camille. Par la même occasion aussi le père de Camille avait voulu en savoir plus sur mon entreprise. Ça m’avait fait plaisir de discuter avec lui. Je m’étais même retrouvé à lui partager mes challenges en tant que jeune entrepreneur, que de sagesse dans ces mots j’avais trouvé. Mais aussi dans la douce voix de Cynthia. Elle avait beaucoup de sagesse aussi. Ça m’avait fait un grand bien ce moment. Ma bière avait pris fin et je m’apprêtais à prendre congé quand la voix de Camille se faisait entendre à l’extérieur, elle parlait avec son petit frère qui venait d’arriver aussi apparemment.

 

- Hum Cam’s la riche aujourd’hui tu as pris le bus quoi! Ta richesse était de courte durée comme une personne qui a touché aux fétiches hein

 

Les éclats de rire de Camille avaient envahi le salon, c’était de cette Camille là dont j’étais amoureux pas de la colérique du samedi dernier...

 

- Kiekiekiekiekiekie eh pardon tu as fini avec moi. Mais non j’avais envie de marcher un peu qu’est ce que tu penses. Tu oublies que je suis salariée hein, mon salaire est tombé petit! Je n’ai pas pris le taxi par choix oh, sinon j’ai l’argent mon petit

 

- Eeeeeeeeh Cameya meya arrose!

 

Le petit frère de Camille était enthousiaste tout comme sa grande sœur il criait très fort depuis l’extérieur

 

- Ya Tiaaaaaa sors ici Cam’s a eu son salaire viens elle a dit elle arrose

 

Ils étaient cette fois ci entrés dans la maison, mon regard avait croisé celui de Camille. Son regard était froid, il ne laissait paraître aucune émotion, j’avais juste envie de lui dire Camille arrêtons ça je n’en peux plus j’ai trop de chose à te dire, tu me manques,... Je me contentais de sourire quand son petit frère s’était adressé à moi

 

- Ya Brice ça tombe bien, aujourd’hui là, la riche Cam’s paye à boire à toute la famille elle a eu son salaire.

 

- Kiekiekiekiekiekiekie

 

Cynthia éclatait de rire.

 

- Camille si elle paye à boire ça ne sera que des jus, mon fils tu peux rentrer à la maison. N’espère même pas prendre une bière avec le salaire de l’assistante du pasteur

 

Avait lancé avec humour, le père de Camille pour taquiner sa fille qui s’était contentée d’un sourire avant de rejoindre la chambre en mois laissant tous là au salon. J’avais pris congé et je je savais pas quoi faire, fallait-il que je sorte sans faire signe à Camille ou bien fallait-il que je dise à sa sœur de lui faire signe pour moi? Tout en sachant que son père était là, je ne savais pas quel geste faire. Camille ne m’avait même pas facilité la tâche en rentrant sans faire attention à moi. Heureusement pour moi, sa grande sœur qui était pleine de sagesse avait anticipé

 

- Camille Brice va partir oh!

 

- J’arrive ya Cynthia, je me changeais juste.

 

Quelques petites minutes plus tard elle était sortie de la chambre, Camille était belle, elle l’était simplement sans faire beaucoup d’effort, elle savait être tout simplement elle et c’était déjà ça toute sa beauté.

 

Vêtue de sa robe en pagne, son téléphone en main, elle s’était approchée de moi, puis sans dire mot j’avais compris qu’elle était prête pour m’accompagner à ma voiture. J’avais une fois de plus remercier papa pour la bière et promis revenir dès la semaine prochaine avec une suite sur ce qu’on s’était dit.

 

Une fois dehors, j’avais essayé de faire sourire Camille

 

- Donc tu me donnes ma part du salaire?

 

- Quoi les riches aussi veulent quelque chose venant des pauvres!

 

A cette remarque, je n’avais même plus envie qu’elle arrive jusqu’à ma voiture , mais on continuait à marcher cette fois ci en silence. Une fois devant la voiture, elle me tendait son téléphone,

 

- Lis les messages et dis moi où à t-elle pu avoir mon numéro? Brice ne me stresse pas avec tes gens, ce que je ne t’ai pas dit c’est que le samedi j’ai saigné et obligée de me rendre chez une sage femme puis chez le gynécologue le lundi. Je sais que par mon sal comportement madame la reine ta mère s’est sentie sois disant humiliée mais par son si bon comportement j’ai failli perdre mon enfant. Donc c’est déjà assez il ne faut pas qu’a cela s’ajoute celle là!

 

Je prenais le téléphone, tout en écoutant Camille je lisais aussi les messages sur son whatssap dans la conversation qu’elle avait déjà ouverte avant de me rendre le téléphone

 

- Non mais Désira franchement!

 

M’écriais je d’un air agacé! 

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