Chapitre 21: Le vœu de Camille

Ecrit par Plume Inspirée

Camille ne s’arrêtait plus de parler, je restais pendant ce temps les yeux rivés sur le téléphone comme si je n’avais pas déjà lu tous les messages de Désira. Je ne savais comment lever les yeux vers Camille. Je n’en pouvais plus de cette guerre.

 

Je ne savais pas comment lui dire de se calmer, en même temps je savais que ce n’était pas bon pour Camille de s’énerver autant avec la grossesse

 

- Camille s’il te plaît écoute...

 

- Je dois écouter quoi? Tu veux que j’écoute quoi? Brice? Donc ta mère va aller voir les parents de Désira et tu veux que je me calme.

 

- Bébé s’il te plaît calme toi

 

- Non pas de ça avec moi. Tu veux me dire que ta mère s’est levée un matin puis s’est décidée toute seule sans ton avis de prendre rendez vous avec les parents de ton ex?

 

- Bon sang Camille tu peux te taire à la fin pour que je parle aussi

 

J’avais tellement haussé la voix, que la minute d’après Camille s’était calmée aussitôt.

 

Je ne voulais pas d’une telle relation avec Camille. La Camille que j’aimais c’était celle qui riait tout le temps aux éclats, celle qui me taquinait en m’appelant leader, celle qui me donnait de sage conseils. J’avais compris une chose, pour récupérer cette Camille là il fallait que je me rabaisse, cette Camille là me manquait.  Je m’étais approché d’elle, je l’avais tenu par la main

 

- Camille je ne sais pas si tu vas me croire, j’ai tous les défauts du monde mais je n’entretiens jamais une relation avec deux filles à la fois. Je n’ai jamais fait ça. Quand je ne veux plus d’une relation je l’arrête avant d’en commencer une autre. J’ai dit que je vais t’épouser toi, je le ferais. Oui Camille moi qui ne pensais jamais au mariage je ne faisais pas aussi des promesses de mariage aux filles. J’ai dit que c’est toi que je vais épouser riche ou pauvre, pro du maquillage ou pas c’est toi que je veux épouser Camille. Mais de grâce l’une des raisons qui m’ont poussé à décider ainsi c’est la paix et la quiétude que je ressentais chaque fois que j’étais avec toi. Camille la querelleuse que tu deviens je ne l’aime pas.

 

Elle allait dire quelque chose comme pour se justifier mais je l’arrêtais tout de suite

 

- Non Camille je n’ai pas envie d’écouter tes justifications, Désira t’a écrit, ma mère t’a rabaissé, tu reproches aux membres de ma famille d’être arrogants, et que sais je encore... Toutes ces raisons je n’ai plus envie de t’écouter les utiliser comme prétexte pour crier et râler comme ça. Je n’aime pas ça. Tu veux savoir l’une des raisons pour lesquelles j’ai rompu avec Désira? Elle ne téléphonait jamais sans m’accuser de ci ou de ça, elle pouvait mettre tous les habits chers du monde et tout le beau maquillage de la terre, elle pouvait utiliser les fourchettes les cuillères, les couteaux à table comme une fille de la haute classe, cependant je ne me sentais même pas motivé de lui confier mes peurs parce qu’elle ne me rassurait pas. Camille ne perd pas ce que tu as de spécial à cause des gens.

 

Je sentais une douleur atroce au niveau de mon crâne, bien que Camille s’était calmée et m’écoutait je sentais que si je traînais ici j’allais tomber, il fallait que je rentre chez moi, loin de tout ça.

 

J’étais comme en face d’un échec, j’avais eu tort de croire que Camille m’apporterait un peu de paix et de tranquillité mais apparemment je m’étais trompé, tout d’un coup je n’avais plus goût à la vie, j’avais perdu mon fils, mon entreprise semblait couler, ma mère et ma fiancée se faisaient la guerre, la mère de mon défunt fils ne m’adressait plus la parole parce qu’elle m’accusait d’avoir sacrifié notre fils avec ma mère et pour couronner le tout mon ex que je savais déterminée à tout avait refait surface pour s’allier à ma mère...

 

J’avais mal au crâne. Je ne savais même plus par où j’avais arrêté mon discours de tout à l’heure. Je lui tendais son téléphone à Camille.

 

Le regard de Camille s’était attendrie mais je n’avais pas envie de rester là une minute de plus, elle s’attendait à ce que je continue de dire tout ce que je disais, mais moi j’étais monté dans ma voiture

 

- Camille je n’ai pas besoin d’une femme qui me querelle peu importe les raisons que tu trouves pour le faire je ne suis pas prêt à jouer à ce jeu.Ma vie est déjà pourrie je n’ai pas envie d’un problème de plus. Je dois rentrer j’ai mal à la tête tout d’un coup

 

Elle me regardait sans trouver quoi dire. Et moi j’avais démarré le moteur de ma voiture.

 

- Au fait fais moi un message avec les dépenses que tu as fait chez la sage femme et chez le médecin. Je dois me reposer là, à plus!

 

- D’accord Brice!

 

Ce regard, c’était le regard de la Camille que je connaissais.

 

  ** Dans la tête de Camille**

 

Le bruit du moteur de la voiture de Brice m’avait comme sorti d’un rêve, qu’est ce qui m’arrivait en quoi étais je entrain de me transformer? Ce n’était pas moi cette fille qui criait pour un rien. La mère de Brice m’énervait c’est vrai mais est ce que j’avais besoin de faire toutes ces querelles pour le faire comprendre à Brice? Désira m’avait écrit est ce que j’avais besoin de faire toutes ces querelles pour le dire à Brice.

 

En rejoignant la parcelle, je m’étais tout simplement assise à la véranda, ils étaient tous à l’intérieur. Assise, il y avait ce passage du livre des proverbes qui montait dans mon cœur:

 

«Une femme querelleuse est pareille à une gouttière percée qui ne cesse de couler un jour de pluie.»

Proverbes 27:15 BDS

 

Mon cœur était tout d’un coup rempli de tristesse, ce que je voulais c’était que Brice me montre son respect et là tout à l’heure il l’avait pourtant fait pour me demander de me calmer mais je n’avais même pas voulu l’écouter.

 

Toutes ces pierres qui me tombaient sur la tête par surprise, venant de ma belle mère étaient entrain de me changer, non! je refusais de lui donner ce plaisir de me changer en une nouvelle personne. Je voulais que Brice me fasse ses excuses mais pas dans cette guerre. À chacun son arme, mon arme à moi c’était la tranquillité, il fallait que je récupère mon arme.

 

- - Seigneur ceci ne me ressemble pas, je refuse d’être une autre que celle que je suis censée être. J’ai le caractère de Christ en moi et je suis censée manifester le fruit de l’esprit, je refuse d’être une image erronée du royaume des cieux. Brice jusqu’ici avait toujours eue une image positive de la parole de Dieu combien même il n’ouvrait pas la Bible, il pouvait la vivre par mon comportement, Seigneur je refuse ce caractère colérique, il n’est pas le mien au nom de Jésus.

 

Je restais là à prier dans ce sens. Puis il y’avait cette voix qui me disait que les choses auraient été plus faciles si seulement les yeux de Brice pouvaient s’ouvrir. Je me souvenais vaguement d’une parole dans la Bible où un prophète avait demandé à Dieu d’ouvrir les yeux de son serviteur afin qu’il voit les mêmes choses que lui. Comme je ne me souvenais pas de la référence exacte, je lançais une recherche avec mon application Bible du téléphone.

 

La recherche chargeait encore mais je m’impatientais, je sentais qu’il fallait que je lise ce passage là maintenant, alors je ressortais de l’application pour cette fois ci, téléphoner mon pasteur

 

- Allô Camille!

 

- Bonsoir papa désolée du dérangement je cherche une référence biblique

 

- Tu ne me dérange pas Camille vas y je t’écoute qu’elle référence cherches tu?

 

- Euh dans la Bible il y avait un prophète je crois qui lors d’un combat avait demandé à Dieu d’ouvrir les yeux de son serviteur pour qu’il arrive à voir la même chose que lui, afin de prendre conscience de l’armée qui les entourait.

 

- Oui c’était Élisée je t’envoie la référence exacte par message, raccroche je vais chercher rapidement

 

- Merci papa

 

- Je suis très content que tu t’attèles ainsi à la méditation et la prière

 

Même pas 5 minutes plus tard, le pasteur m’avait fait un message

 

« 2 Rois 6:17 »

 

Je n’avais même pas répondu au pasteur que déjà je lançais ma bible pour lire le passage:

 

«Élisée pria, et dit: Éternel, ouvre ses yeux, pour quil voie. Et lÉternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour dÉlisée.»

2 Rois 6:17 LSG

 

- - Seigneur c’est toi même qui dit que Comme la pluie et la neige descendent des cieux, Et ny retournent pas sans avoir arrosé, fécondé la terre, et fait germer les plantes, sans avoir donné de la semence au semeur Et du pain à celui qui mange, Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche: Elle ne retourne point à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma volonté Et accompli mes desseins.»

Si c’est réellement ton Saint-Esprit lui qui sonde ton cœur qui a mis cette parole dans mon cœur, cette parole dont je ne connaissais même pas la référence exacte, alors qu’elle ne retourne pas vers toi sans avoir accompli tes desseins. Ainsi Éternel Dieu de gloire ouvre les yeux de Brice. Ouvre lui les yeux, ouvre lui l’intelligence, qu’il voie ce qu’il y a autour. Si le serviteur avait pu voir ton armée Brice aussi peut réaliser ses combats, je te promets que je vais l’amener à toi. Je te fais un vœu et j’ose risquer de le faire si je ne l’amène pas à toi alors reprend nous cet enfant. Voilà l’alliance que je conclu avec toi ce soir.

 

Je faisais cette prière avec des larmes, c’était ma première fois de faire un voeu de ce genre à Dieu. Je tenais mon ventre en le disant,

 

- C’est notre secret à toi et à moi Seigneur, ouvre lui les yeux qu’il arête d’être autant aveuglé, je ne sais pas comment tu le ferras mais moi de mon côté je te promet amener son âme à toi. Si je ne le fais pas prends l’enfant que tu nous a donné. Parce que je n’ai d’ailleurs pas envie que cet enfant naisse dans une telle incertitude, cette famille est trop liée alors il faut que Brice se détache, sinon toute la vie de mon enfant sera un tel combat que je ne sais pas si je serais à mesure de me battre comme ça. Sors Brice de là!

 

Je savais que j’avais trop parler et que Dieu n’était pas influencé par les vaines paroles, mais je restais persuadée que même deux phrases de tout ça avait atteint le ciel, car chaque mot que je sortais venait là du plus profond de mon cœur.

 

Je me levais de la véranda pour rejoindre la maison avec tellement de Foi, car je savais désormais que la balle était de mon côté. Dieu ne faillissait jamais a sa fidélité c’était déjà ça le problème que j’avais après cette prière, celui de savoir que Dieu allait forcément honorer sa part et que maintenant c’était à moi de travailler dur et de me faire violence pour honorer la mienne.

 

 

   ** Pendant ce temps, Brice...**

 

 

Dans ma voiture je faisais l’effort de conduire jusqu’à chez moi. Mon mal de tête ne faisait que s’accroître mais j’avais pu garer devant chez moi.

 

Je trouvais Karl entrain de faire la cuisine et Pitsou entrain de travailler sur les rapports de laboratoire. Dès mon arrivée, Pitsou avait voulu entamer une conversation sur le travail

 

- Ya Brice, je pense que j’ai trouvé un moyen de faire annuler les amandes qu’ils veulent nous faire payer, les rapports ne correspondent pas avec...

 

Je ne le laissais pas finir sa phrase

 

- Pas maintenant Pitsou j’ai envie de rester seul.

 

Une fois dans ma chambre, je m’étais jetté dans mon lit, je tournais dans tous les sens, je pleurais, je n’arrivais pas à retenir mes larmes

 

- Junior nooooooooon Juniorrrrrrrrrrrr noooooooooooon

 

Je criais tellement fort que Karl et Pitsou étaient entrés dans ma chambre

 

- Ya Brice?

 

- Sortez je veux rester seul, je veux rester seul je n’ai pas perdu la tête je sais ce que je fais

 

Les deux n’avaient pas insisté, ils étaient sortis aussitôt

 

- Nooon mon fils! Mon fils me manque, mon Dieu aide moi je n’arrive pas sniff sniff mon fils me manque je ne suis pas prêt à être père à nouveau j’ai faillis avec mon fils. Mon fils me manque je n’en peux plus. Mon Dieu aide moi mon fils me manque

 

Je tournais dans tous les sens dans mon lit, je sentais une chaleur au niveau de ma nuque, cette chaleur descendait peu à peu vers mes jambes, je sentais mes jambes se tétaniser. Je ne sentais plus mes jambes comme si j’étais tout d’un coup paralysé.

 

Cette sensation difficile à supporter avait duré une trentaine de minute avant que je ne ressente à nouveau mes jambes.

 

J’avais quitté le lit pour cette fois ci m’asseoir à même le sol. J’avais réussi à me calmer un peu. Mon téléphone sonnait je décrochais sans faire attention au numéro

 

- Allô Brice

 

C’était ma mère,

 

- Oui je t’écoute

 

- J'ai parlé avec Désira ton amie de l’Allemagne

 

Je ne lui laissais même pas finir sa phrase

 

- Maman tu me pourri la vie, tu me rend la tâche difficile. Tu vois la différence entre papa et toi c’est que lui il sait que je n’ai pas encore fait le deuil de mon fils, il a cherché tous les moyens pour que je fasse le deuil de mon fils et que je me sente bien mais toi tu as cru qu’il suffirait d’une fête pour qu’on tourne la page sur lui. Il a vécu dans ta maison toute sa vie. Et toi tu étais comme la seule figure parentale qu’il a eu mais il t’a suffit d’une fête pour que tu t’imagines qu’on va tourner la page. Et pour couronner le tout tu es allée ressusciter Désira. Tu me pourri la vie maman!

 

J’avais raccroché sans chercher à écouter ce qu’elle allait me dire par la suite. Je revoyais encore les photos de Junior que j’avais dans mon téléphone, on aurait dit que depuis tout ce temps je n’avais pas encore réalisé que mon fils était mort. Tout était passé tellement vite que je n’avais pas encore réalisé. Je revoyais les vidéos de lui, mes yeux étaient remplis de larmes. Une vidéo que je suivais s’était arrêtée avant la fin, quelqu’un venait de me faire un message

 

- Non mais c’est qui encore!

 

Je criais exaspéré,

 

« Brice Taty Leader »

 

Ce message de trois mots seulement qui même mis ensemble ne voulaient pourtant rien dire m’avait fait sourire.

 

« Dame Camille pain citron »

 

« Hum je t’invite demain on se fait un resto avec l’argent du salaire »

 

« Eh Camille tu es une vraie riche hein »

 

« Une vraie de vrai, bon ça ne sera pas un resto BCBG hein, la citronnelle le matin, un petit déjeuner comme je bosse à midi ça te dit? »

 

« Tant que c’est la riche qui paye, je suis tout ouïe»

 

« Parasite ce n’est pas avec mon argent que tu vas grossir hein »

 

Je riais tellement fort en lisant son dernier message, puis j’avais tout juste lancé l’appel

 

- Non Camille tu es gonflée hein, c’est un salaire de combien qui te fait parler comme ça?

 

Elle éclatait de rire, il y’avait rire et rire. Le rire de Camille était comme une pilule qui me redonnait la joie. Je ne savais pas définir ce que ça me faisait de l’entendre rire ou de la voir sourire. Elle continuait de rire à l’autre bout du fil avant d’ajouter

 

- Avant le mariage je ne vais pas te dévoiler ma richesse. Sinon tu risques de m’épouser à cause de mon salaire on se connaît ici

 

- Pardon la riche c’est bon. Arrête toi seulement là. Ahahahahhahaha, dis moi la riche je te dois déjà combien pour tes dépenses chez la sage femme et le gynécologue

 

- Prends tout ça comme des dons, j’ai l’argent je ne te fait pas payer

 

- Kiekiekiekiekie ouais c’est ça, dis plutôt que c’était gratuit oui!

 

- Ah mais comment as tu su? En fait la sage femme c’était la copine de maman et le gynécologue n’a pas demandé de consultation parce que c’était encore dans la période de ma précédente consultation, donc voilà

 

- Après tu voulais faire genre quoi! Sinon le bébé va bien j’espère?

 

- Oui même si ça m’énerve quand le docteur dit l’embryon au lieu de dire le bébé

 

- Hum lui il est bête même avec son doctorat quoi c’est l’enfant des gens qu’il appelle embryon hein

 

- Genre il a trop fait l’école eeeh. Au fait demain le matin ça ne va pas te causer du tort de manger avec moi au lieu d’être au bureau?

 

- Ah voilà maintenant je vais te dire d’un côté il y a vous les riches et de l’autre il y a nous les leaders. Nous, même quand on a pas beaucoup d’argent on a l’avantage sur notre temps personne n’est mon patron, madame la riche tu as saisi la différence entre toi et moi?

 

- Pfff je préfère l’argent que le temps

 

- Tu es folle quoi Camille! Mais le temps c’est aussi l’argent hein

 

- Demain essai de payer la facture avec ton temps on va voir

 

- Kiekiekiekiekiekie

 

J’éclatais de rire. Cette conversation m’avait tellement fait du bien.

 

- Au fait il va falloir qu’on trouve une solution pour ton logement, hier monsieur mon beau père m’a fait savoir son mécontentement sur le fait de vivre chez ma mère

 

- Ok on en parlera demain. Bon si on trouve le temps, parce qu’on a beaucoup de choses à l’ordre du jour, tel que chercher un prénom pour le bébé

 

- Nooooon Camille la riche tu as vraiment les choses des riches hein, même pas trois mois de grossesse tu veux chercher un prénom? Ah pardon ne m’embarque pas dans ce genre de casse tête.

 

La conversation avait continué dans ce sens, c’était comme par magie que j’avais retrouvée la femme que j’aimais. On s’était quitté après près de deux heures passées au téléphone.

 

Après ça j’avais eu envie de faire un message à Nadia. La douleur que j’avais ressenti tout à l’heure en pensant à Junior m’avait tellement percé le cœur que je comprenais enfin la révolte de Nadia. On avait perdu une partie de nous, je savais que pas mal de gens m’accusaient et que Nadia aussi certainement, mais il fallait que je lui dise moi même en face que j’étais perdue tout comme elle.

 

« Nadia bonsoir tu es la personne qui peut comprendre le poids de la douleur et de la culpabilité que je ressens, mais au lieu de ça tu t’es décidée de me faire la tête. Je ne sais pas ce que tu penses de moi mais Junior me manque comme tu ne peux pas imaginer. Le plus dur reste le fait que tu fais de moi ton ennemi. Nadia dis moi ce que tu me reproches? »

 

Je m’apprêtais à dormir, quand Nadia m’avait répondu, c’était d’ailleurs la première fois depuis la mort de notre fils qu’elle le faisait

 

« Ta naïveté, voilà ce que je te reproche »

 

Ce message me serait le cœur j’avais été naïf mais comment? Je voulais savoir de quoi parlait-elle?

 

« Ma naïveté? Nadia dis moi plus clairement je t’en prie »

 

Elle n’avait plus répondu à mon deuxième message, j’avais essayé de la joindre elle refusait de décrocher. Je lisais et relisais son message, ma naïveté!

 

 Demain j’allais en parler avec Camille me disais je avant de trouver le sommeil.

 

 

——- Quelques mois plus tard —-

 

 

La veille j’avais été à l’hôpital avec Camille, la grossesse de Camille avait vraiment évolué. Nous avions fait une échographie la veille, on avait enfin le sexe, c’était un garçon j’étais tellement content. Une fois de retour à la maison j’avais rangé l’échographie dans un des tiroirs de ma commode.

 

Ce soir après le boulot, en revenant à la maison je trouvais les portes de la maison grandes ouvertes

 

- Pitsou? Karl?

 

Aucun des deux ne répondaient mais où étaient-ils tous passés? J’essayais de voir dans leur chambre mais ils n’étaient pas là. Pourquoi avaient-ils laissés le portail ouvert ainsi que la porte centrale de la maison? Puis je concluais que l’un d’eux était là et avait fait un tour dehors prendre soit du crédit ou acheter un truc ou même accompagner quelqu’un.

 

C’était en arrivant dans ma chambre que j’étais surpris de la voir là entrain de fouiller dans la commode, de dos je pouvais la reconnaître, elle portait même une robe qu’elle avait l’habitude de mettre tout le temps à la maison.

 

- Que fais tu dans ma chambre à fouiller dans mes affaires?

 

Mon ton n’était pas du tout amical, comment pouvait-elle se permettre de rentrer dans ma chambre et fouiller partout, à ma question elle ne répondait même pas, elle continuait cependant à tout renverser

 

 

- Je répète que fais tu dans ma chambre? Et qui t’as donné la permission d’entrer ici?

 

Silence de sa part...

 

Bon sang! j’étais dans tous mes états, elle continuait à fouiller partout, elle avait tout renversé, tout était de travers

 

- Mais où as tu eu les clés de chez moi? Que fais tu ici? Je m’étais rapproché et l’avais tenu la main avec violence

 

- Sors de chez moi!

 

- Donne moi cette échographie, elle parlait sans se retourner

 

- Mais je ne comprends pas tu veux faire quoi avec cette échographie? Réponds moi, Désira réponds moi!

 

C’est alors qu’elle s’était retournée vers moi,

 

- Maman? Attends je ne comprends pas !

 

C’était le visage de ma mère, le corps et la voix de Désira. J’étais troublé, j’essayais de comprendre, j’étais perdu elle se dirigeait vers la porte pour sortir en courant...

 

Et c’est là que le bruit de la guitare de Karl m’avait réveillé.

 

J’essayais de me reprendre de ce rêve, j’essayais de mettre toutes mes idées en place, qu’avais je fait déjà la veille? On était quand aujourd’hui? Le gros ventre de Camille était une réalité ou bien? L’échographie tout ça... j’essayais de me remettre les idées en place.

 

Je commençais par prendre mon téléphone et voir l’heure, il était 5h 15. Cette fois ci je partais dans ma messagerie

 

« Bonjour mon amour tu as bien dormi? »

 

C’était Désira, avec mon rêve je n’étais pas encore vraiment redescendu sur terre, je revoyais nos dernières conversations avec Désira, ça datait de quand j’étais en séjour chez mon père. Ok! Donc dans la réalité Désira était en Allemagne et son message là de ce matin c’était encore ses folies!

 

Cette fois ci je passais à mes conversations avec Camille le dernier c’était son message

 

«  Parasite ce n’est pas avec mon argent que tu vas grossir hein »

 

Ok là aussi tout me revenait j’avais téléphoné après et on avait passé un bon et long moment à rire. Ok ça voulait dire que la grossesse n’était pas encore comme celui du rêve. Je me rappelais aussi du message de Nadia et de mon dernier message, j’avais aussi vérifié de ce côté là, c’était comme la veille pas de réponse au deuxième message...

 

Ok donc c’était un rêve, un rêve qui m’avait tellement l’air réel, en plus ce rêve était effrayant, Désira avec le visage de ma mère, vouloir à tout prix prendre l’échographie de mon fils pour en faire quoi? Je réfléchissais.

 

Puis un détail me revenait, avant que la Désira du rêve ou je dirais ma mère au corps de Désira ne quitte la chambre, elle avait dit une phrase une fois qu’elle était arrivée à la porte de ma chambre mais je n’arrivais plus à m’en souvenir

 

Je m’étais allongé à nouveau essayant de retrouver le sommeil, mais en vain. Cependant j’écoutais attentivement les paroles du chant que fredonnait Karl sous la douce mélodie de sa guitare

 

« j’ai longtemps erré sans guide

Altéré de vrai bonheur

Mais hélas mon coeur avide

Ne trouvait que la douleur

 

Où sera la main puissante

Qui pourra par son effort

M’arracher sur cette pente

Où déjà je vois la mort

 

C’est au deuxième couplet du chant de Karl que je m’étais souvenu des paroles que la femme de mon rêve avait prononcé avant de quitter la pièce...

Sortir du Filet de l...