CHAPITRE 20: SANS LANGUE DE BOIS

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 20 : SANS LANGUE DE BOIS.

**ERINE ANGUE OBIANG**

Je sors de chez ya Bhernie avec Lens qui me talonne. Étrangement au lieu d’être en colère à cause de la gifle que j’ai reçue et le fait que je me suis faite presque maudire, je me sens légère, je suis contente d’avoir pu exprimer mon opinion même si ce n’est que le quart de tout ce que je pense et que j’aurais voulu dire.

Lens : (Me sortant de ma tête) Tu ne peux simplement pas faire comme tout le monde ?

Moi : Est-ce que je suis n’importe qui ?

Lens : Ce n’est pas ce que j’ai dit.

Moi : Et je veux que tu répondes à ma question. Est-ce que je suis n’importe qui ?

Lens : (Me regardant) Tu sais bien que non.

Moi : Alors pourquoi voudrais tu que je fasse comme tout le monde ?

Lens : (Arquant un sourcil) Donc c’est nous les n’importe qui alors ?

Moi : (Le regardant) Quand vous venez vous asseoir pour encourager les bêtises, on doit vous prendre pour qui ?

Lens : Mieux on s’en va. Je te dépose si tu vas sur mon chemin.

Moi : Ok.

Nous sommes allés tous les deux monter dans son véhicule qu’il avait garé à l’extérieur. À peine installés, nos téléphones se mettent à vibrer simultanément nous notifiant que nous venons de recevoir un message dans le groupe WhatsApp. J’ai sorti mon téléphone pour voir et c’était maman.

-Maman : ANGUE je te jure sur la tête de ton père, que je ne veux plus te voir chez moi tu comprends non ? Oublie que tu as une mère au nom d’Andeme et là où tu vas me voir, il faut fuir. Imbécile.

-Maman : Je n’ai jamais été la femme de ton père non ? Ok. Mais je te dis que tu vas voir ce que je vais te faire.

-Maman : Comme c’est cette sorcière qui est la mère de cette famille, je te dis tu vas voir, imbécile.

Je tourne ma tête vers Lens qui a aussi pris connaissance des messages ?

Moi : Moi j’ai dit à ta mère qu’elle n’était pas la femme de papa ? Vous voyez comment elle détourne toujours mes propos ?

Lens : Tu vois maintenant quand on te demande de faire comme tout le monde et de ne pas parler à tort et travers ? C’est pour éviter ce genre de chose.

Moi : Tu m’as vu parler à tort et à travers ? Vous me voyez parler des conneries de votre famille Lens ?

Lens : Tu n’étais pas obligée de dire ce que tu as dit tout à l’heure.

Moi : Et j’ai dit quoi qui est faux ?

Lens : Là n’est pas la question.

Moi : Et où se situe t’elle au juste afin que je comprenne ?

Il soupire.

Moi : Quand vous regardez comment vous vivez là vous pensez que c’est normal ? Ton frère passe tout son temps à s’amuser avec l’argent après, les gens doivent passer derrière lui pour ramasser sa merde ? Ça fait combien de fois que ya Bhernie a payé pour ça ? Et vous pensez qu’il va arrêter si vous continuez de le faire ? On parle d’un homme de 26 ans qui jamais n’assume les conséquences de ses actions et je dois être là pour encourager ça ?

Lens : (Démarrant)Je ne te parle pas de ça Erine, je te parle de ton altercation avec Chancelle. Tu n’étais pas obligée de la provoquer comme tu l’as fait

Moi : (Riant nerveusement) Je rêve (Touchant ma poitrine) Moi je l’ai provoquée ? Moi Angue je l’ai provoquée Lens ?

Lens : Tu n’étais pas obligée de lui répondre quand elle a commencé à parler, tu pouvais simplement l’ignorer comme tu fais d’habitude, tu n’avais pas à dire ce que tu as dit tout à l’heure .

Moi : Hum. Vous savez ce qui vous dérange ? C’est parce que vous savez tous que j’ai raison et c’est pour ça que mes paroles vous touchent autant mais comme vous êtes une bande d’hypocrites, vous faites comme si ce que vous voyez était normal. Quand tu regardes ton grand frère Lens, il ressemble à quelqu’un qui a une femme dans sa vie ? Regarde un peu là où il vit, tu crois que ça lui ressemble honnêtement ? Regarde comment il se présente devant les gens avec des vêtements froissés et délavés, c’est ya Bhernie ça ? Même quand il était célibataire, il était mieux et vous dîtes qu’il a une femme ? Mais elle est où ? Si ce n’est pas lui faire des enfants, c’est quoi sa valeur ajoutée dans sa vie ? Vous pouvez faire une comparaison entre ya Bhernie d’avant et le zombie que vous avez créé là ? Un moment donné il faut arrêter. J’ai dit que je ne parle pas vos choses mais ne me provoquez pas. Votre Chancelle ou qui là, je ne l’ai pas calculée, c’est elle qui est venue me trouver dans mon coin pour me provoquer, je parlais avec mon gars, je n’ai embêté personne, elle est venue mettre sa bouche dans ma conversation avant de s’énerver toute seule comme si elle pensait que ses grimaces pouvaient me faire quelque chose. Vous pensez que j’ai son temps ? Si entendre le prénom de Lucia la dérange, c’est son problème et non le mien, elle est qui pour venir me dire de ne pas parler de Lucia ?

Lens : Hum.

Moi : Un moment donné il faut arrêter les conneries.

Lens : En tout cas.

Moi : Bref, laisse moi ici, il faut que je récupère la petite avec la sœur de Fred.

Lens : Ok.

Il a manœuvré et s’est arrêté sur le côté.

Lens : Ya Lucia est rentrée depuis quand ?

Moi : Hier.

Lens : Tu sais où elle est descendue ?

Moi : Non. Elle me le dira quand on se verra.

Lens : Tiens moi informé stp.

Moi : Pourquoi ?

Lens : Je veux savoir où elle est pour aller la voir.

Moi : (Souriant) Hum. La femme de ton frère est restée chez vous, laissez ma mère tranquille. Elle n’a pas besoin de mauvais esprits autour d’elle.

Lens : Erine.

Moi : (Descendant de sa voiture) Pardon au revoir.

J’ai claqué la portière et je suis partie.

Moi : (Parlant toute seule) Non tiens moi informé, ce n’est pas de ta faute, c’est parce que je t’ai dit qu’elle était revenue, conneries comme ça.

J’ai marché un bon moment avant d’arriver chez Frida.

Moi : (Devant la porte) Toc, toc ? On peut rentrer ?

Le rideau s’ouvre sur elle et ma petite boule d’énergie qui me voit, se lève de sa place pour venir dans ma direction en courant un énorme sourire sur le visage. Je la réceptionne et la soulève en l’emmenant vers mon visage.

Moi : (Souriante) Mais ça c’est le bébé de qui ? (Frottant mon nez contre le sien) C’est la princesse de qui ça ?

Lucia : (Heureuse) Ya princhèsse* de maman.

Moi : (Souriante) C’est vrai ça ? C’est la princesse de maman ?

Lucia : Ouiiii.

Je la serre dans mes bras en lui faisant des bisous.

Frida : (Nous sortant de notre bulle) Pardon qu’elle aille d’abord finir son assiette, là où elle t’a vue là, elle ne va plus le faire.

Je souris car je sais que c’est la vérité, Lucia n’aime pas manger et ce depuis qu’elle est née. Pour la voir avaler quelque chose, il faut être sur son dos. Bébé même déjà, elle refusait de s’alimenter et j’ai dû forcer le sein pour qu’elle le prenne. Elle a strictement refusé le lait artificiel et le lait maternel dans le biberon c’était limite, si ce n’était pas parce qu’elle avait extrêmement faim et que sa tante et sa grand-mère forçaient en mon absence, elle ne devait pas boire jusqu’à mon retour. Elle a un peu plus de 13 mois aujourd’hui mais ce n’est qu’à ses 1 an que j’ai arrêté le sein parce que c’était la seule chose qu’elle mangeait plus ou moins bien. Elle mange la vraie nourriture mais comme je l’ai dit, il faut être sur son dos.

Frida : Manga passe manger.

Elle me serre le cou comme pour me signaler son refus d’y aller.

Moi : (Souriante) Mon amour allons manger, maman va te donner à manger d’accord ?

Elle remue affirmativement la tête et nous partons toutes les deux nous rasseoir où elle était et je lui donne moi-même à manger. Elle le fait jusqu’à la fin sans grand souci.

Moi : (Applaudissant) Mon bébé a fini toute son assiette comme une grande. Bravo mon cœur.

Elle aussi applaudit et sourit pendant que Frida remue la tête dépassée.

Frida : Vraiment je ne comprends pas d’où est venu l’esprit là, une fang pur sang qui n’aime pas la nourriture ? On a vu ça où ? En plus ses parents c’est 2 grands gourmands.

Moi : (Riant) Respecte moi hein. C’est ton frère qui mange beaucoup et non moi.

Frida : C’est ça. Comme si je ne te connais pas.

On rit de bon cœur avant de nous reprendre.

Moi : Elle a pris le pied de son homonyme, ya Lucia aussi n’aime pas manger. À la vérité, elle mange vraiment parce qu’on a dit que c’est important mais sinon. Pourtant pour préparer, elle est championne et elle prépare toujours les grosses marmites mais elle-même ne mange pas. Quand elle était encore avec mon frère, leur congélateur était toujours plein de restes de nourriture car les deux étaient pareils.

Frida : Je vois. Vous allez encore vous voir aujourd’hui car il est déjà presque 19h ?

Moi : Je ne sais même pas, elle m’a dit le matin qu’elle allait d’abord chez ses parents et après on allait se voir. Attends je vérifie si elle ne m’a pas fait un message.

Je prends mon téléphone et je vois qu’elle m’a laissé un message.

-Ma mère : Bonsoir mon bébé. Je suis vraiment désolée, on a eu un petit souci chez les parents et ils ont décidé de nous bloquer ici avec Lucrèce. Je ne peux plus bouger aujourd’hui.

Ça fait une dizaine de minutes que j’ai reçu ça et je réponds.

-Moi : D’accord maman, je comprends. Ça fait quand même trois ans qu’ils n’ont pas vu leur bébé et c’est tout à fait normal qu’ils te bloquent. Je ferais de même si j’étais à leur place.

-Ma mère : (Emojis qui rient) Tu es terrible.

-Moi : Je sais. Finis avec toutes les visites que tu vas faire et après reviens moi. Je te veux exclusivement pour toute une journée où je vais te séquestrer.

-Ma mère : (Emojis qui rient) Encore toi-même. Je vois mon programme et je te rappelle un peu plus tard pour te dire quand est-ce que l’on pourra se voir et oui, il nous faudra une journée voir même deux pour être avec mes trésors.

-Moi : (Emoji qui fait un gros sourire) Le battement de mon cœur, c’est à cause de ça que Fred devient jaloux parce qu’il n’arrive pas à me faire sourire comme toi tu le fais.

-Ma mère : (Emojis qui rient) À tout à l’heure.

-Moi : Ok maman.

J’ai posé mon téléphone et j’ai regardé Frida qui me regardait et s’est mise à bouger la tête.

Moi : (Souriante) Quoi ?

Frida : Tu fais on dirait tu parlais même avec ton amoureuse jusqu’à sourire toute seule comme une idiote.

Moi : Mais c’est mon amoureuse.

Frida : C’est mon pauvre frère qui souffre cadeau ne sachant pas qu’il a une rivale de taille.

Moi : (Riant) Oh t’inquiète,  il le sait très bien. Lui-même sait qu’il ne fait pas le poids devant ma mère, c’est elle le véritable amour de ma vie.

Frida : (Riant) Pardon oh. Et donc l’amour de ta vie dit quoi ?

Moi : Ce n’est plus bon aujourd’hui, on se verra en semaine.

Frida : Ok.

On continue de discuter jusqu’à la venue de son frère et nous rentrons tous les trois chez nous. Techniquement c’est chez moi mais il y vit depuis que j’ai accouché. Le terrain est un cadeau de ya Bhernie et ya Lucia quand j’ai eu mon bac. Je suis allée au Sénégal et en parallèle des cours, je faisais toujours le make-up et la coiffure qui me rapportaient de l’argent, je confectionnais et vendais également les perruques. N’ayant aucune charge sur mes épaules, j’ai donc ouvert mon compte pour me faire des économies puis j’ai lancé les travaux l’année où ya Bhernie a commencé ses conneries en allant faire l’enfant avec cette fille. Cette histoire m’avait tellement pris la tête qu’en retournant au Sénégal, j’avais coupé les ponts avec lui et tout ce qu’il faisait pour moi, j’avais en même temps dû stopper mes travaux juste après avoir fait sortir les fondations du sol parce que je devais m’assumer toute seule. Cela a duré une bonne année et c’est ya Lucia qui m’a fait revenir à la raison en venant me voir au Sénégal. Elle était restée avec moi pendant son mois de congé et m’avait remis les pendules à l’heure. À la vérité, j’étais en colère, déçue, triste mais surtout j’avais peur qu’en fin de compte ya Lucia finisse aussi par couper les ponts avec moi maintenant qu’elle n’était plus avec ya Bhernie et ce que ma famille lui avait fait. J’étais tellement attachée à cette femme que la seule perspective de ne plus lui parler me faisait peur. Elle était venue me trouver et m’avait rassurée sur ce fait en me disant que je n’avais pas besoin de m’éloigner de ma famille à cause d’elle, elle ne le voulait pas, elle m’avait dit que certes c’était à cause de Bhernie qu’on avait été mises en contact mais notre relation était à part et suffisamment profonde pour ne pas se détruire, qu’elle continuerait à être ma mère si je voulais qu’elle le soit et que je pourrais toujours compter sur elle pour quoique ce soit à condition que je ne lui parle ni de Bhernie, ni de la famille. J’avais alors accepté et j’avais renoué avec tout le monde. Ya Bhernie m’avait grondée et tout mais ça avait glissé sur moi. Il avait tout de même repris à s’occuper de moi en envoyant le double de l’argent que je recevais pour combler l’année où il n’avait pas pu m’envoyer les sous. Sachant qu’il ne me restait plus qu’une année au Sénégal et ne voulant pas aller vivre avec maman à Atsimi-Tsoss, je m’étais grouillée en investissant le moindre centime que je gagnais dans la construction de la maison que j’avais reprise. J’ai failli une fois de plus arrêter quand j’ai découvert ma grossesse mais Dieu merci ce ne fut pas le cas, Fred a été présent financièrement tout le long et ya Lucia a pris en charge tout le trousseau, quand je dis tout c’est vraiment tout, les vêtements, couvertures, les biberons et toute la panoplie qu’il y a autour de ça, gamme de soins, les poussettes, ports bébé, berceau, tapis pour ramper, les meubles de la chambre, même la décoration de la chambre du bébé, c’est elle qui a fait. J’ai eu une grossesse sereine autant sur l’aspect financier, matériel que physique car elle était sans encombres. Du coup, j’ai continué les travaux qui sont finis 1 mois avant que l’on ne rentre au Gabon et 3 semaines après, j’ai accouché. J’avoue que Fred m’a vachement aidé dans les finitions de la maison étant donné que je lui avais dit que je n’allais pas aller chez ma mère et qu’il n’était pas non plus questions que je descende chez lui car il vit dans un terrain familiale dans une chambre américaine.

En ce qui le concerne, on s’est rencontré à Dakar à une soirée des gabonais à laquelle j’avais pris part et c’était d’ailleurs ma première et seule fois d’y aller lorsque j’étais en 2e année. On avait sympathisé sans plus. 2 semaines plus tard il m’avait écrit en me disant qu’il avait obtenu mon numéro par le canal d’une des filles qui était avec moi et qu’il espérait que cela ne me dérangeait pas. J’avais dit non à condition qu’il n’avait pas l’intention de me draguer car dans ce cas il pouvait oublier. Il avait dit non mais qu’il voulait être mon ami. Bien évidemment je savais qu’il mentait mais j’avais joué le jeu. On a fait une année d’amitié avant qu’il ne se déclare vers la fin de ma licence, lui étant en master 1. J’étais loin d’être indifférente à son charme et il était le premier à me faire vraiment ressentir des sentiments comme j’avais vu ya Bhernie et ya Lucia avant qu’ils n’aient de problèmes et j’étais prête à accepter de me lancer dans une relation avec lui quand je suis partie au Gabon pour les vacances. À mon retour, j’étais tellement en colère que c’est sur lui que je m’étais déchaînée en disant qu’ils étaient tous pareils et que lui aussi allait venir dans ma vie pour foutre son désordre et partir. Il ne comprenait rien mais je lui avais dit de me laisser tranquille car je ne voulais pas me mettre avec lui. Bien que dépassé par ce retournement de situation, il ne s’est pas découragé pour autant, il a insisté encore et encore jusqu’à ce que je finisse par céder 6 mois après. On s’est mis ensemble avec beaucoup de réserve mais j’avais fini par le présenter à Lucia qui m’avait dit qu’elle l’aimait bien et que je devais vivre ma vie en arrêtant d’être sur le qui-vive comme je l’étais. J’avais décidé d’essayer de me laisser aller et la relation a évolué. Il m’a présenté à ses parents via les réseaux et quand je suis tombée enceinte, sa famille a été là pour moi. C’est d’ailleurs sa mère qui m’a fait de l’eau chaude car maman a refusé de le faire quand j’ai décidé d’appeler ma fille comme ya Lucia. Elle était venue rester à la maison pendant 1 mois de façon continue avant de faire les navettes entre le 2e et le 3e mois où j’ai arrêté de faire de l’eau chaude. J’avoue avoir eu un peu peur de me retrouver avec une belle mère comme ma mère mais Dieu merci j’ai été épargnée. Cette femme m’a montré que c’est une mère, se faisant discrète quand il le fallait, reprenant son fils ou moi quand nous étions en tort et sachant faire la part des choses. Elle m’a d’ailleurs dit que c’était bien comme j’avais ma propre maison parce que les hommes là ils étaient méchants, elle m’a dit de pousser mon homme à investir mais de ne pas rester naïve en ne mettant pas un œil dessus, que pour le bien de mon enfant même si la relation ne fonctionne pas entre nous, il ait quelque chose donc de toujours tout mettre au nom soit des enfants soit à nous 2. Elle m’a dit que tant que je pousse son enfant dans le positif et que moi-même je ne souffre pas dans cette relation, elle sera toujours de mon côté alors jusqu’à présent c’est cela. Avant de revenir au Gabon, j’avais parlé avec Fred par rapport à ses projets, s’il comptait construire ou rester en famille pendant longtemps et tout. Il m’a dit vouloir construire et a même acheté un terrain sur lequel il construit. En venant vivre avec l’enfant et moi, il a libéré sa chambre et l’a mise en location. Au début il refusait de venir chez moi parce qu’il estimait que ce n’était pas normal, que c’était moi qui devrait aller chez lui et qu’il ne peut pas vivre chez une femme à cause de son orgueil et tout mais je l’ai tout de suite rassuré que premièrement, il n’allait pas rester chez moi plus de 3 ans et que c’était le délai que je lui laissais pour terminer de construire, il me connait assez pour savoir que l’amour ne me rend pas bête et que j’ai le cœur d’un côté et le cerveau de l’autre, je ne vois rien dans 3 ans, il part de chez moi. Deuxièmement, toutes les grandes charges domestiques sont à ses frais, il a dit il veut être l’homme et bah qu’il assume en s’occupant financièrement de sa petite famille. Troisièmement, on joue franc jeu, il connaît mes avoir en terme de finance et inversement, nous avons un compte commun que nous approvisionnons pour des projets futurs. Quatrièmement, chacun s’occupe de sa famille. Depuis un an que l’on a commencé, tout se passe bien et chacun connaît sa place. Nous travaillons tous les deux, lui dans une banque et moi dans une boîte de communication où je gère tout le côté finance. En parallèle, j’ai un petit Institut de beauté dont je m’occupe à mi-temps mais pour qui bientôt je vais consacrer tout mon temps car les retours sont très encourageant à mesure que le temps passe et j’ai de plus en plus de demandes. Je me suis accordée 2 ans, le temps pour moi de bien fidéliser ma clientèle et me faire plus ou moins bien connaître ici au Gabon avant de le faire. Après avoir considéré tout ça et vu le besoin que j’avais de lui à la naissance de la petite, il est venu à la maison et a mis sa chambre en location.

Nous sommes arrivés à la maison et sans perdre de temps j’ai entraîné la petite à la douche pour la laver. Je me suis occupée d’elle puis je l’ai laissée avec son père pour aller réchauffer la nourriture que j’ai préparée ce midi.

Fred : (Sur le cadran de la porte)Tu n’as plus vu maman Lucia ?

Moi : Non. Il y a eu un contre temps. On se verra finalement en semaine.

Fred : J’espère que tu n’es pas trop déçue, tu étais tellement excitée ce matin.

Moi : Non. C’est vrai que je voulais la voir mais bon, ce n’est pas grave. Je prends mon temps car je sais que l’on se verra. Il y a ses parents qui la réclament également alors elle doit d’abord les contenter afin de mieux être libre de son temps.

Fred : C’est vrai. Maintenant qu’elle est là, les choses risquent de vite aller pour son mariage.

Moi : Je sais.

Fred : Tu es sûre de vraiment être à l’aise avec ça ?

Moi : J’ai été l’une des premières personnes à lui dire de quitter mon frère car il ne la méritait pas. Même si j’aurais souhaité le contraire, je préfère la voir mariée à un homme qui l’aime et la rend heureuse. Ya Viclaire est quelqu’un de bien alors je suis à l’aise.

Fred : Ok.

Moi : Sinon, et ta journée ? Vous avez encore joué aux cons tes potes et toi hein ?

Il rit et me raconte sa journée. Je finis par dresser la table et nous dînons dans la bonne humeur. Deux heures plus tard Lucia m’appelle et me donne son programme, lundi et mardi elle sera chez tantine Reine et tonton Arsène, on a calé la journée du mercredi. C’est vrai que je vais travailler jusqu’à 15h30 mais bon je verrai comment faire pour prendre ma journée, une maladie peut arriver à tout le monde non ? Je ne suis pas un robot…

 

**AUBIERGE ANDEME VEUVE OBIANG**

Nous sommes partis de chez Bhernie depuis un bon moment maintenant mais la colère qui me tient aux tripes est telle que je ne me rappelle plus la dernière fois que j’ai été dans cet état.

Lui : Tu peux arrêter de tourner comme un lion en cage ?

Moi : Non, je ne peux pas. Tu as écouté ce que ta fille a dit ? Que jamais je n’ai été la femme de son père.

Lui : Aubierge arrête d’aller dans tous les sens, elle ne s’adressait pas à toi.

Moi : (Élevant la voix) Elle s’adressait à moi en disant que jamais je ne serai la mère de cette famille. Cette enfant je verrai tous mes parents, elle va voir ce que je vais lui faire. Je ne comprends même pas où elle est venue et depuis là je n’arrive pas à mettre la main sur elle.

Lui : Aubierge tu vas arrêter tes conneries ? Tu crois que les agitations d’Angue sont notre problème ? C’est aujourd’hui qu’Erine a parlé ainsi ? C’est quoi qui est nouveau dans ce qu’elle a dit ? Et ce d’autant plus que tu sais que c’est la vérité, au lieu de perdre ton temps inutilement, concentrons nous sur le vrai problème.

Je le regarde.

Lui : Elle est de retour Aubierge, nous devons nous assurer que jamais ils ne se lient à nouveau, jamais…

 

 

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...