Chapitre 21 :
Ecrit par Maya my'a
Paula...
Comme une sonnette d'alarme, je me sens interpellé par Patrick. J'ai un pressentiment terrible ; j'ai l'impression de le perdre. J'étouffe. Je vois son visage défilé. J'en suis sûre, il est en danger. Je fais une petite prière puis, j'abandonne mon bureau. Je monte dans mon véhicule, ensuite, je fonce directement à l'hôpital.
Dix minutes après...
Je gare dans le Parking. Ainsi, je cours dans sa chambre. Il n'y est plus. Je me laisse affaiblir, puis les secondes suivantes, je me ressaisis. Alors, je cherche une infirmière.
-Patrick... où est-il ? Dites-moi s'il vous plait, infirmière. Le patient de la chambre deux... Où est-il ?
Personne ne prête attention à ma détresse malgré mes larmes. Je pleure dans le bâtiment, complètement perdu. Un vide envahisseur m'engloutit. Je ne sais où orienter mes pensées. Mon enfant n'a-t-il pas de chance, lui aussi ? Pourquoi une telle épreuve ? Je tourne en rond dans l'hôpital.
Par grâce, un médecin se rapproche de moi.
- Est-il mort ? Docteur, dîtes moi ! Que se passe-t-il ?
Elle me regarde avec compassion et perdue tout de même.
- Il s'appelle Patrick, docteur...
-Patrick RAEVIERA???
-Oui, oui docteur ! Où est-il ?
-Son état se stabilise...
Je me lève; je saute à son coup.
- Que s'est-il passé ?
-Nous vous donnerons plus d'informations plus tard, dit-elle.
-Il s'agit d'un secret professionnel ?
-Non, ne t'inquiète pas ! Par contre, prenez soins de vous.
Par l'entremise du médecin et la force de nos avocats. Une sécurité se fait autour de lui, jusqu'à sa sortie de l'hôpital.
***
Trois mois plus tard...
En cellule :
Patrick mange avec appétit dans un silence parfait. Ni lui, ni moi, personne ne parle. Il termine son plat de feuille de manioc. Je range les assiettes dans le sac. À travers ses yeux, j'aperçois sa vulnérabilité alors, je détourne mon regard pour ne pas pleurer.
- Merci infiniment !
Je lui fais un sourire à la place d'un mot.
-Comment t'en sors-tu? Me questionne-t-il, inquiet. Je veux dire comment...
- Je bosse dans une banque !
-Oh.
Il baisse la tête.
-Hum, comment puis-je m'occuper du bébé et soutenir ta générosité ?
Je soupire en prenant le sac contenant les assiettes. Je ne sais quoi répondre.
-Tu as besoin de quelque chose? Dis-je.
- Non ! C'est déjà beaucoup ce que tu fais...
- Hum, j'y vais !
Je me tourne, avançant vers la porte. Une larme coule.
-Paula !
Je ne me retourne pas, mais je m'arrête devant la porte.
- Je veux juste mon chéquier ! Murmure-t-il, avec une petite voix.
-Ok !
je quitte les lieux en direction du bureau.
****
Sur mon bureau...
Je débarrasse les documents qui s'y trouvent. Les larmes envahissent mes yeux. Excédé par la situation que je traverse, je pleure en silence. Et enfin, je me décide à annoncer la nouvelle à Kathy. J'ignore sa réaction mais je sais tout de même qu'elle ne sera pas très agréable. Et pire lorsque je lui dirais le nombre de mois et le nom du papa. J'ai peur mais je ne peux faire autrement. Ma mère est la sseule personne en qui je peux trouver refuge.
- Bonjour maman !
- Bonjour Madame ! J'ai appris que tu vas presque tout le temps à l'hôpital et en prison; que vas-tu y faire ?
Silence...
Mon rythme cardiaque s'accélère : je stresse.
- Je te parle, Paula.
-J'y vais pour Patrick ! Maman.
En criant, elle injure mon père que je n'ai pas vraiment connu.
- Paula ! Peux-tu me donner les raisons pour lesquelles tu rends visites à ce violeur ? Ce criminel.
- Maman, s'il te plaît, calme-toi. (SNIF). Je... (Snif)...je...euh...je suis enceinte... de... Il est le père de ton futur petit fils.
Elle s'arrête quelques secondes.
Calmement :
- Que dis-tu ? Tu es enceinte de qui ?
-Patrick, maman !
-Ah! c'est donc vrai ! Ce criminel te baisait en la prison ?
-Maman !
Elle reprend en criant:
-Oh, non ! Je rêve... Quel malheur, seigneur. Je n'y crois pas. Dis-moi qu'il s'agit d'une blague de mauvais augure...
- Non maman, j'ai cinq mois...
Elle s'arrête encore une fois. Et calmement:
- Quand as-tu su que tu étais enceinte ?
Je veux répondre, mais...
En criant :
-Ferme ta salle bouche ! Tu as l'audace de m'informer de ta grossesse de cinq mois issue d'un viol mais tu n'as eu le courage de t'en débarrasser dès le premier mois ? Paula, qui mange ta cervelle ? Pourquoi décides-tu de garder l'enfant d'un criminel, avec tous les hommes qui trainent dans le monde entier ? Tu n'es qu'une trainée...
J'éloigne le téléphone de mon oreille.
-Hum, maudit soit le jour ou ton père a disparu. Ce fils de pute a fui ses responsabilités, pour ne pas te donner une bonne éducation...
-(Silence)...
-Paula, tu n'as aucune valeur; aucune classe. Tout ce temps, tu fantasmais sur ce violeur au point de te rendre à la prison lui écarter tes cuisses, et pire prendre une grossesse ? Qu'est-ce qu'il a sur son Bangala (phallus) ? Du miel ? Un autre homme ne pouvait-il pas te baiser ? Ou dit moi, ce criminel te baiser tellement bien jusqu'à enlever ta cervelle à trente-deux ans ?
-Maman...(SNIF)...
- Maman ? Tu me fais honte ! Jamais, je n'aurai imaginé que mon unique enfant ferait la pute dans une prison. De surcroît, avec un homme qui a baisé brutalement son vagin et son cul pendant des jours...
Elle souffle un peu puis...
- Ce maudit homme a frotté quoi sur son gland pour te faire vibrer de naïveté ? Tu es si désespéré ? C'est dû au fait qu'à 32 ans tu sois sans enfant contrairement à ta copine Sophie ?
Dis-moi, c'est son argent qui t'attire? L' as-tu fait pour son argent ? Ou dit moi... c'est à cause de la maudite voiture qu'il t'a offert pour acheter ton silence ? As-tu donc regretté de lui avoir porté plainte contre ce indigène ?
Pleure toutes les larmes de ton corps de pute, cet enfant ne sera jamais mon petit fils. Jamais, tu m'entends ? Écoute-moi très bien, raccroches, et ne m'appelle plus. Je n'ai pas mis au monde une chienne.
Elle raccroche, me laissant épouvantablement meurtri. Je sèche mes larmes n'ayant plus la force pour pleurer. J'ai des maux de têtes. Je me couche sur la table dans une marré de morve. Près de vingt minutes après cette conversation, j'entends un toc à la porte, et lorsque je lève la tête :
- Bonjour ! Je veux les États d'acomptes quinzaine pour ce mois et les listes émargées du mois passé.
J'essuie le visage avec un mouchoir ; je me redresse.
J'ai eu une promotion depuis trois mois. Je suis désormais chef de service paie.
Ces derniers jours, je ne travaille plus convenablement, mais, j'ai néanmoins traité lesdits documents. Les salariés qui prennent leurs avances sur salaires sont intransigeants. Je devais faire le retour des documents à Sophie, sauf que, je n'ai pas pu. Elle en a besoin pour ses archives.
Je lui tends les documents, lui notifiant :
- Certains employés n'ont pas émargé et précisé les montants.
-Ok.
- J'ai noté leurs noms plus bas.
- Ok.
Elle aussi a eu une promotion. Et pas seulement, elle a été mutée en ressources humaines. Actuellement, elle est responsable du personnel. Nous travaillons toujours en collaboration.
Elle prend les documents et marche vers la porte.
- Sophie, je dois te parler. C'est important.
Elle revient sur ses pas; Elle se tient face à moi.
- Je suis enceinte !
Elle fronce les sourcils.
-Hum !
Elle pose ses documents sur la table, et elle croise ses bras.
- De quoi ?
-De quoi ? Comment ça ?
-De qui ? Si c'est mieux ainsi.
-Hum, de Patrick !
Elle éclate de rire.
-Tu considères cet enfant comme celui de ce criminel où comme un bâtard ? De toute façon, c'est la même chose.
En tapant ses mains, elle s'éloigne de moi, je suppose pour bien m'observer.
-Hum, (s'exclame a-t-elle avec mépris) tu as pris cette grossesse à l'hôpital où en prison ?
-Sophie !
- Oh ! Je capte. Tu pars presque tous les jours à la prison pour te faire baiser par un criminel ? Ce malade te viole, va en prison, et toi, tu le rends visite pour prendre une grossesse. Simplement pour avoir un enfant mulâtre ?Hum, dis moi!
-Sophie, je ne te permets pas...
Je suis encore plus terrifiée et profondément déçus.
-Je plains ta mère. Pauvre Kathy. Tu fais honte, Paula. Tu as suivi sa bite jaune, c'est ça ? Une belle intelligente et intellectuelle femme qui se comporte de manière désinvolte...
-Ça suffit, Sophie !
- Madame fait à manger à un prisonnier avec l'argent gagné à la sueur de son front pour se faire sucer le cul, ces quelques heures de visites. Que veux -tu encore ? Tu as la récompense de ce violeur, ce criminel...
Je suis interloqué par ses propos. Je ne pensais pas que elle aussi réagirait de la sorte. Sophie est ma meilleure amie depuis le lycée, mais là, je ne la reconnais plus.
-Quelle honte tu es. À trente-deux ans, tu agis pire qu'une adolescente, comme prostituée en chaleur. Voilà le genre d'amie que j'ai...
-Je ne te reconnais pas Sophie !
-Tant mieux ! Pour rien au monde, je ne souhaiterai m'associer à une dévergondée. Si ça se trouve, il n'y a pas qu'avec ce criminel que tu couches. Qui sait, tu le fais peut-être avec les gardiens de prison pour y accéder...
Cette fois, je n'en peux plus. Je lui donne deux gifles sur la bouche. Elle claque son dos contre le mur. La main sur la bouche, son regard devient noir.
- Si tu ne veux pas m'accompagner dans cette difficile épreuve, casse-toi mais, ne me traite pas comme une vulgaire loque.
-Dommage pour ta mère. Une lionne ne fait pas de chèvre. Sauf pour ton cas. Tu viens prouver le contraire. Le plus grave est que tu veuilles mêler une femme mariée à tes saletés. Un homme vicieux te viole...
-Ferme là, Sophie ABESSOLO, sinon je ne réponds plus de rien.
-Tu n'as pas mieux à faire. Tout le monde saura...
Je me rapproche d'elle ; je saisis fermement ses cheveux :
-Essaie !
Elle ricane.
-Essaie la propagande de ma vie privée...
- Ah, tu en as une, Paula ?
-Mieux que la tienne, oui... Essaie ! Ta famille fera l'objet...
-Tu ne vas pas t'en prendre à ma famille, sinon c'est toi qui, réellement apprendra à me connaître. Tu m'as toujours envié, aujourd'hui, je le découvre. Je suis mariée, j'ai de beaux enfants...
-Sors de mon bureau Immédiatement !
(Aucun droit sur image)
...