Chapitre 21

Ecrit par sokil

Chapitre 21 :

 

Le premier semestre tirant à sa fin, Ben m’a dit qu’il ne nous enseigne pas au second semestre ; ça me réjouit, car ça devenait très pesant pour moi surtout, être là entrain de regarder le mec que tu aimes te donner cours, et faire semblant de se connaître ; le plus dur était de gérer nos regards, le trouble était presque palpable. Un jour, en plein cours il m’envoie un message « t’es trop belle !!! Avec ta mini jupe, toutes tes cuisses dehors, je ne tiens plus…. » ; Je  souris discrètement, et je lui réponds, « Et toi, tu es toujours sexy avec ton regard pénétrant…. » ; Il lit le message, et comme ci de rien n’était, il continue le cours, toujours avec la même froideur et toujours entrain d’attraper ou de punir un élève ; je me dis intérieurement, « Weee !!!! Bayigha !!! Tu vas me tuer avec ta tactique… ».

 Pendant tout ce premier semestre, il m’a donné un coup de main, je m’en suis quand même sortie, avec juste une matière à reprendre, il est fier de moi, et me motive à tous les coups, et avec ma volonté de fer, je sens que je vais m’en sortir cette année. Comme ce sont les congés, on a prévu de passer plus de temps ensemble, on se voit presque tous les jours, nos enfants ont commencé aussi à se fréquenter, Ben se comporte aussi comme un père pour eux, il me propose tout le temps de les amener chez lui les week-ends, il a une voiture, il les amène un peut partout, il me dit « On sort entre mecs !!! » et à leur retour, les enfants sont émerveillés, ils l’adorent et l’appellent oncle Ben !!!! Moi, pendant ce temps, je passe la journée avec ses jumelles et Angéla, elles sont aussi adorables, parfois un peu casse cou comme tous les enfants à cet âge là ! Comme je n’ai pas eu de filles, je découvre un univers un peu différent ; elles sont plus malléables, voire un peu plus sages, elles me peignent les cheveux, fouillent dans mes affaires et elles veulent se faire un peu de maquillage, leur père rit aux éclats.

-          Ben : C’est quoi ? Les poupées Barbie ?

Le second semestre s’annonce plutôt bien, Ben ne nous donne même plus cours, d’ailleurs il risque ne plus en donner, on vient de l’affecter directement au ministère de la justice ; ça nous arrange très bien, on peut fonctionner comme un couple normal ; rien de plus normal, il me fait découvrir le monde dans sa simplicité, son univers, rien n’est compliqué avec lui ; chez lui, quand j’y passe le temps, je me transforme en maîtresse des lieux, il adore ça ! Je lui fais de bons petits plats, on passe le temps avec nos enfants, rien de plus normal ! Je me suis rendue compte que ma vie d’avant était bien plus compliquée que je ne le pensais, j’ai cru qu’en vivant dans le luxe, en m’accrochant sur des artifices, ça comblerait mon bonheur ; j’ai eu un mari qui devenait mystérieux, qui me frappait , j’ai eu une belle famille qui me déteste par-dessus tout ; avec Ben c’est tout le contraire, dans son petit appartement on vit presque dans l’harmonie, les réalités de la vie quotidienne. Il veut me présenter à sa mère, il est orphelin de père, j’ai un peu peur.

-          Anne : S’il le fait ça veut tout simplement dire qu’il prend votre relation au sérieux.

-           Moi : Oui, mais j’ai très peur, je ne sais pas comment elle réagira quand elle me verra et qu’elle constatera que je suis une femme avec deux gosses !!! Elle va penser que je suis une de ses vieilles filles au lieu que son fils cherche les jeunes poupées ici dehors….

Mes sœurs sont finalement au courant ; elles n’en revenaient pas, c’est Ben qui le leur avait annoncé, il les avait invitées chez lui, j’avais fais la cuisine et tout. Je leur ai juste dit de ne rien dire aux parents, encore moins à la mater.

Mon expérience avec Martin et sa famille m’a tellement marqué que pour moi toutes les belles familles sont ainsi, elles détestent toujours la compagne d’un homme ; alors je ne fais que retarder cette histoire de présentation à sa mère, je connais le résultat. Avec Angéla, c’était pareil au tout début de notre rencontre, je me méfiais d’elle et j’étais très distante, juste les commodités, la politesse et tout ! Mais grande fut ma surprise de constater qu’elle est tout le contraire des préjugés que je me suis toujours fait vis-à-vis d’elle ; chaque fois qu’elle a su que je suis chez son frère, elle n’a pas manqué de montrer beaucoup d’égards, de gentillesse, elle n’a pas manqué de me ramener toujours un petit quelque chose, et chaque fois en la remerciant je lui disais de ne pas se gêner, mais c’est peine perdue, elle le fait toujours, si bien que nos rapports se sont approfondis, on s’est rapprochées, on est devenues amies, de très bonnes amies.

-          Moi : Angéla ? Je peux te demander quelque chose ?

-          Angéla : Vas y !

-          Moi : Comment est votre maman ? Je veux dire parle moi d’elle !

On s’en donne toujours à cœur joie dans les divers lorsqu’on se voit chez Ben, surtout quand celui-ci est sorti ! Elle s’ouvre à moi, me fait des confidences parfois sur leur famille.

-          Angéla : Notre mère est très simple….

Je découvre que Ben et Angéla ont toujours été élevés par une mère presque seule, lorsque son mari décède, Ben est encore tout petit ; elle s’est remise avec quelqu’un d’autre, mais l’histoire n’a pas fonctionné longtemps, il lui a laissé un bébé sous le bras, Angéla ; Ils sont demi frères.

-          Moi : Mais vous ressemblez terriblement !!!

La mère de Ben, je me suis trompée sur toute la ligne, toute aussi joviale que son fils, m’a bien accueillie ; elle m’a dit que je suis la deuxième femme qu’il lui présente, à part son ex épouse, et que je suis la bienvenue dans la famille, je tombe des nues, je n’en reviens pas, l’accueil est chaleureux, Ben est heureux et touché, moi aussi d’ailleurs ; je comprends que s’il le fait, ça veut tout simplement dire que notre relation est prise très au sérieux ; et que  moi aussi je devrais faire pareil avec les miens ; connaissant ma mère, je sais qu’elle aura toujours une réserve quelque part, et je sais qu’elle a souvent raison pour certains détails.

En l’espace de deux ans je me suis réhabituée à vivre sous le toit de mes parents, bien qu’ils ne contrôlent pas mes faits et gestes, entrées et sorties, ils ont souvent quelques petites remarques, du genre je sors trop, je rentre tard, et que c’est pas à eux de s’occuper des mes gosses en longueur de journée ; je coordonne tant bien que mal tout cela, entre mon boulot, où j’ai recommencé par travailler en alternance, mes cours où parfois j’y vais et parfois j’y vais pas, et je reste prendre les cours après, ma relation avec Ben et s’occuper des enfants. Je suis devenue hyper active, j’ai beaucoup gagné en maturité, j’en ai presque oublié mes problèmes d’antan, la guerre avec les Olam, je les sens de moins en moins, l’affaire est toujours en suspens ; je n’y pense pas, je me sens revivre avec Ben, il me rend heureuse et j’en oublie le reste. Notre couple, notre histoire compte plus que tout, et ça se fait vraiment sentir à la maison. Mes parents l’ont remarqué, et ils ont fini par comprendre que je voyais quelqu’un ; parce qu’au moment où je dois être à la maison, je n’y suis pas, je suis avec Ben, et j’amène les garçons chez lui un week-end sur deux.

-          Ma mère : C’est qui qu’on appelle tonton Ben ?

-          Moi : Hein ???

-          Ma mère : Je connais presque tous les oncles de la famille sauf celui là !

Petit François et Enzo ! Ils sont marqués par Ben, ils l’aiment beaucoup, parlent de lui tout le temps, ils ne savent pas la fermer.

-          Moi : Bof ! c’est un ami c’est tout !

-          Ma mère : En tout cas, ce n’est pas mauvais, tu n’es plus une enfant et tu sais ce que tu fais ! j’espère seulement qu’il sait….

-          Moi : Quoi ? mon passé ? Oui…Biensûr… Mais pas en totalité !

-          Ma mère : Tes enfants parlent beaucoup de lui, et du coup on a su que vous vous fréquentez, si ça te rend bien dans  la tête, apparemment il a l’air bien, je ne sais pas !

-          Moi : Il est quelqu’un de bien !

Je me suis ouverte à ma mère, pour une fois, elle me comprend, elle sait combien je souffre et j’ai souffert, et que je suis une femme, un être humain, j’ai besoin de ça. Je lui raconte tout dans les détails, ma rencontre avec lui, jusqu’à ma rencontre avec sa mère.

-          Ma mère : Mais ne fais pas cette erreur là !!!!

-          Moi : Laquelle ?

-          Ma mère : Il semble sincère avec toi et pourquoi lui caches-tu la vérité ?

-          Moi : Non mama ! Je ne peux pas !!!! Quoi ? Lui dire que je suis en fait mariée, que Martin a disparu, que c’est peut être une affaire de sorcellerie ? que j’ai même été envoutée par lui ou sa famille ? que je vivais dans l’opulence avant ? Je trouve que c’est trop pour lui !!!

Au Coeur de la Tourm...