Chapitre 22: De la romance aux révélations

Assis en face d’elle je la voyais ouvrir son cadeau,

- Hum qu’est ce qu’il y a dans ce cadeau! Voyons voir...

Puis une fois qu’elle l’avait ouvert, elle souriait,

- C’est trop beau j’aime beaucoup merci chéri

- Attend je vais t’aider à le mettre.

Avant de venir rejoindre Camille j’étais passé chez le bijoutier chercher une chaînette déjà faite. J’avais craqué pour cet ensemble chaîne à petite maille avec pendentif cœur en or jaune.

Je mettais levé pour lui faire porter autour du cou, puis j’avais rejoint ma place. Ce collier illuminait encore plus le sourire de Camille.

-Tu es trop belle Camille

- Huuuuum à vrai dire je commence de moins en moins à me sentir belle tu n’as pas vu les boutons sur mon front. Ils sont apparus comme ça ce matin déjà que je ne comprends même pas comment je ne fais que noircir

- Ahahahahah l’embryon comme dit ton gynécologue commence à mieux se développer

- ahahahahah n’appelle pas Isaac comme ça

- C’est qui cet Isaac?

- Notre fils si c’est un garçon sinon c’est Ruth

J’avais fait une grimace

- Ni l’un ni l’autre. Je vais chercher des prénoms à tête reposée.

- Bon c’est bon nous n’allons pas commencer le débat des prénoms maintenant on le ferra d’ici le mois prochain et je te préviens je suis une dure à cuire dans les débats

- N’importe quoi.

J’appréciais ce moment, j’appréciais chaque petite minute que je passais là avec la femme que j’aime. Nous avions tellement de choses à nous dire que nous avions commencé par le détail de la maison. Je partageais à Camille l’idée de mon père, qui m’avait précédemment proposé de prendre une maison pour Camille en attendant

- Oui mais ça risque d’être trop de dépenses. Je veux te dire un truc mais promet moi qu’on ne va pas se chamailler

- Vas y Camille parle, je te promets de faire attention pour qu’on ne se chamaille pas

- Écoute! je refuse toute aide financière venant de ta mère. Non pas parce que je veux faire d’elle mon ennemi, non! Elle n’est pas mon ennemi, la dernière fois d’ailleurs je parlais sous le coup de la colère elle est ma belle mère et je lui dois du respect. Mais en fait je ne veux pas qu’elle nous aide financièrement. Je veux qu’on s’en sorte par nous mêmes et donc ça me ferait plaisir qu’à partir de maintenant tu cesse de te tourner vers l’argent de ta mère

- Je suis d’accord avec toi. En plus je pense que ça va aussi aider maman à comprendre que tu n’es pas une fille intéressée. Et ça pourrait améliorer vos échanges à la longue

- Je suis d’accord avec toi. Donc nous devons prendre une décision qui tient compte de tes revenus et aussi de ce que je peux apporter de mon côté. Et tu penses qu’une maison en plus ça sera faisable? Sans compter qu’on devrait se préparer pour le mariage après?

- Une petite maison même juste un studio il suffit que tu aies toutes tes infrastructures à toi seule à savoir douche et toilettes et si possible un petit coin cuisine. Maxi 70.000 frs.

- Ok donc on doit déjà lancer les recherches. Entre temps je vais en parler à papa ce soir

- Non j’avais promis que je reviendrais lui en parler moi même je dois honorer ça. Je mets Pitsou et Karl sur le coup de la maison et dès que c’est fixé je viens parler avec papa pour prendre le jour de la présentation.

Puis nous étions passés à autre chose, j’en avais profité aussi de lui raconter pour le formulaire d’adhésion que Gerald m’avait remis pour la mutuelle.

- Hum Brice attention avec ces gars là tout le monde ici sait que cette mutuelle est une sorte de loge. Ne me dis pas que tu n’en sais rien.

- Non je n’ai jamais entendu parler alors Pitsou avait raison c’est ça?

Je m’étais mis à lui raconter ce que m’avait dit Pitsou.

- Chéri pourquoi sens tu ce désir d’avoir des mentors y a t-il des choses que tu ne me dis pas?

J’hésitais avait de lui dire que mon entreprise n’était pas sur la bonne voie. Mais Camille insistait

- Brice nous sommes un couple et crois moi pour que ça marche entre nous, nous devons apprendre à tout nous dire . Combien même je n’ai pas la solution directe c’est avec moi que tu te dois de partager tes peurs et tes projets et c’est valable pour moi aussi. Qu’est ce qui se passe c’est BTL ?C’est ça ?

- Oui Camille, ça ne promet pas du tout. J’ai bien peur d’avoir jeté l’argent de ma mère dans un projet bidon

Camille avait quitté la chaise en face de moi, pour occuper celle qui était à côté de moi et elle avait mieux avancé la chaise en question. Elle me tenait la main, j’aimais ressentir la douceur de sa main mais aussi lire cette même douceur dans ses yeux

- Brice tu dois être la première personne à croire en toi. Moi je crois beaucoup en toi, tu es mon héros à moi et au bébé. Mais en tant qu’héros il te faut des stratégies. Ton entreprise a besoin de stratégie

- Oui mais Camille si je te disais que je n’ai fais que ça, bâtir des stratégies avant même que je ne lance BTL je n’avais fait que ça bâtir des stratégies Camille. Chaque nuit je ne dors pas pour bosser sur l’avancement des choses, et je passe toutes mes journées cloîtrées dans mon bureau entrain de bosser. Mais j’ai comme l’impression de fournir trop d’efforts pour peu ou presque pas de résultats.

- Et tu te sens en insécurité n’est ce pas? C’est cette insécurité qui t’a poussé à voir derrière l’offre de ton ami une couverture n’est ce pas?

- Oui bébé c’est exact et pour être franc je me sens très en insécurité surtout depuis la mort de Junior

Camille était la femme qu’il me fallait, elle était là, elle était tout près, je me laissais découvrir sans rien cacher. Avant pour moi il ne pouvait pas avoir de plus grande intimité entre un homme et une femme que le sexe. Mais ce matin, je sentais Camille plus proche de moi que toute autre personne que j’avais connu depuis.

Elle avait serré ma main très fort, d’un geste très discret, lent et tendre j’avais pris nos deux mains ensembles et je les avais placé sur mon torse. Tout le monde autour de nous n’existait plus, il n’y avait que nous deux à mes yeux.

- Brice tu as pu considérer le choix de ton ami n’est ce pas? Tu as considéré cela parce que tu te dis que tu as à tout prix besoin de te sentir en sécurité, il y a trop de questions sans réponses, tu as essayé de comprendre tellement de choses par toi même en vain n’est ce pas?

Je répondais juste par mon regard, je ne disais rien, je la regardais juste avec beaucoup d’attentions. Elle continuait

- Viens ce dimanche au culte avec moi, laisse moi aussi te présenter celui là qui répond à toutes les questions. Tu as laissé ton ami te proposer quelque chose laisse moi aussi te proposer à mon tour.

Je sentais comme un frein à tout ça, j’étais de nature très fidèle aux engagements, c’était d’ailleurs l’une des raisons qui faisaient que je ne voulais pas m’engager avec une femme jusqu’ici. Je ne me voyais pas tromper une femme avec qui j’étais alors je préférais n’être lié à aucun engagement pour m’éviter d’être obligé de tenir à des promesses et autres.

De même que le mariage m’avait fait peur jusqu’ici, aller à l’église et toute cette vie que menaient ceux qui allaient à l’église ressemblait trop à des engagements pour moi. Devoir arrêter de faire tel ou telle autre chose,je voyais comment Camille était obligée par exemple de ne pas vivre dans la même maison que l’homme qu’elle aimait et qu’elle désirait pourtant juste à cause des engagements. Ou encore mon petit frère Karl avoir une vie qui le mettait à l’écart par rapport aux autres jeunes de sa génération juste à cause des engagements des histoires d’église. Je n’étais pas prêt à franchir ce genre de pas.

- Camille c’est trop me demander. Ne plus pendre l’alcool, ne plus aller en boîte, c’est trop me demander

- Je ne t’ai rien demandé de tel j’ai juste dit viens à l’église ce dimanche.

- Mais je sais déjà ce que ça implique

- Non ce qui importe à Dieu c’est que tu viennes d’abord à lui il dit dans sa parole venez à moi vous qui êtes chargé et fatigué et je vous donnerais du repos. Il ne dit pas et je vous défendrais de prendre l’alcool ou de faire ceci il dit et je vous donnerais du repos. Et toi en ce moment tu es vraiment fatigué tu a trop essayé mon chéri viens, c’est un appel que le Seigneur te fait, viens!

- Camille je...

Elle ne m’avait pas laissé continuer ma phrase, elle avait déposé ses lèvres sur les miennes et m’avait serré très fort contre elle.

Sans attirer son attention, j’avais très vite essuyer les larmes que j’avais aux yeux, je m’étais serré très fort à elle aussi.

Le temps était passé tellement vite que je n’avais plus parlé à Camille du message de Nadia. Mais n’empêche que ce petit déjeuner m’avait donné une telle force et une telle paix. En conduisant vers mon bureau, après avoir déposé Camille au secrétariat, j’avais passé un appel à ma mère

- Allô maman bonjour

- Bonjour Brice

Elle avait l’air de quelqu’un qui faisait la tête, je savais que la veille je m’étais mal comporté et c’était pourquoi j’appelais d’ailleurs

- Comment vas tu?

- Ah! tu me demandes comment je vais? Comme tu as trouvé la princesse maintenant tu peux tout simplement manquer de respect à celle qui t’a donné la vie à cause d’une femme. Laisse moi te dire qu’une bonne femme ne te pousserait jamais à mal parler à ta mère

- Maman j’étais dans un sale état Camille n’est pour rien dans tout ça. Excuse moi si je t’ai vexée maman

- Hum, je vais être claire avec toi, ta Camille là? Ne compte pas sur moi pour te donner ma bénédiction oh, comment peux tu expliquer que depuis seulement qu’elle est arrivée dans la vie des gens c’est déjà la guerre! Si tu veux te marier je ne suis pas contre mais pas avec cette fille. Je préfère même celle qui vivait avec toi en Allemagne. Pas celle là

- Maman je ne vais pas me mettre entre Camille et toi, Camille est ma femme et toi tu es ma mère. Ça me rend la tâche difficile à devoir me ranger quelque par entre vous deux.

- Ta femme? Elle est devenue ta femme quand? Brice on va voir si elle va devenir ta femme.

Elle avait coupé l’appel. Mais pourquoi maman ne pouvait pas tout simplement accepter Camille, elle ne la connaissait même pas bien mais se permettait  d’émettre un jugement!

Arrivé au bureau je m’étais concentré dans mon travail, puis j’avais reçu l’appel de Marc mon ami de l’Allemagne

- Allô Biyo!

- Hum le gars qui me néglige

- N’importe quoi, tu as vu l’offre que je t’avais envoyé dernièrement?

- Non non tu m’as envoyé ça où?

- Via ton hotmail essai de voir bon après c’est juste un projet c’est Lamine mon pote là qui tient le projet et comme tu es du domaine bah j’ai pensé à toi

- Euh Lamine ton ami pasteur là?

- Fils de pasteur, il n’est pas pasteur c’est son père qui l’est

- Mais bon à l’entendre parler on aurait cru que c’est lui le pasteur

-Toi t’es grave essai quand même de jeter un coup d’œil il a un projet qui pourrait t’intéresser vous évoluez dans le même domaine je lui ai même rappelé à propos de toi et c’est lui qui m’a demandé de t’envoyer le document tu vas jeter un œil pour le moment c’est un projet mais ça peut se concrétiser si Dieu permet

- Ok je vois! Sinon comment va Alice?

- Alice va très bien! finalement mon beau père a fixé une date et donc dans deux mois je viens au pays pour la dot

- Waouuuuh bah enfin! Je suis trop heureux pour toi sachant combien tout ça te dérangeait.

- Eh oui la patience peut cuir une prière mon ami. Au fait dis moi comment va madame, même si tu ne veux pas donner son numéro

- Oh je ne fais qu’oublier en fait mais tu seras là et tu pourra faire sa connaissance. Comme vous êtes tous des gens d’église elle va certainement te plaire

- Tu es fou toi Biyo, les gens d’église carrément quoi! Mais c’est une bonne chose tu sais c’est à peine si j’arrive à le croire tu vas finalement prendre l’engagement d’être plus sérieux avec une femme. Je faisais rire Alain hier à ce propos!

- Ahahahahah il m’a même taquiné dans la soirée à ce propos. Alain aussi sera là pour ta dot j’espère. Ça me ferrait plaisir qu’on se retrouve encore tous les trois

- Oui surtout qu’enfin cette fois ci tu seras accompagné pour de vrai. Donc on pourra enfin se faire un vrai resto en couples. Enfin!

- Accompagné en vrai? Non mais t’es méchant toi! Donc avant quand je venais chez toi avec Désira j’étais accompagné en faux c’est ça?

- Mais attends je savais au fond de moi que tu ne t’engagerais pas avec elle comment voulais tu que je sois plus ouvert avec la fille tout en sachant que mon ami lui fait perdre son temps?

- Hum tu l’as croisé depuis sinon?

- Qui ça?

- Désira

- Oui deux ou trois fois, au centre commercial, toujours sur ses hauts talons et tout.

- Mon gars tu sais que maintenant c’est elle que ma mère veut pour belle fille? Elle l’aurait même contactée et je ne comprends pas si Désira perds la tête mais elle a fait un message à Camille pour dire que ma mère aurait prit rendez vous avec ses parents.

Marc éclatait de rire

- Kiekiekiekiekiekie Ta Désira là est une folle sérieux! Mais ça t’apprendra d’aller draguer en boîte de nuit

- Non ce n’était pas en boîte mais à une fête ahahahahah. Mais tu sais pour être franc je suis embêté or tout ça... tout à l’heure ma mère m’a clairement fait comprendre qu’elle ne me donnera jamais sa bénédiction pour ma relation avec Camille tu te rends compte?

- Tu veux mon conseil? Ne te met pas entre ta mère et ta femme. Elles ne sont pas obligées d’être des grandes copines. Toi tu dois juste respect à ta mère et amour à ta femme. Voilà ! Donc que ta mère n’aime pas ta femme dis toi juste que ce n’est pas elle qui va l’épouser mais c’est toi. N’impose rien à ta mère mais ne lui laisse pas aussi influencer ta relation avec ta femme. Tu vieillis tu as besoin de te stabiliser et franchement si ta mère ne comprends pas ça, je suis quand même perdu mais elle reste maman. Tu vois?

- Oui c’est vrai que tu n’as pas tort. Donc tu me conseilles de ne plus parler de Camille avec elle?

- Exact, quand tu as le temps va lui rendre visite, parler d’autre chose mais pas de ta fiancée.

- Elle revient toujours sur ma fiancée voilà le problème

- Même quand c’est le cas toi ne lui réponds pas. Ce n’est pas elle qui doit épouser cette fille mais c’est toi. Je le dis par expérience. Tu sais maman aussi était contre le choix de mon grand frère ya Aimé, c’était chaud mais mon grand était sage, il ne prenait le parti de personne. Mais aujourd’hui tu sais quand elle voit les petits enfants que lui ont donné la femme du grand bah ça va la relation s’améliore quand même. Pour maman c’était le fait que la dame soit blanche mais pour ta mère on ne saura dire mais elle a ses raisons je suppose!

- Ahahahahah je me souviens encore de comment ta vieille parlait de la femme de Grand Aimé. Mais bon nos mamans en Afrique franchement!

- Je t’assure on les aime comme ça.

- Mais n’oublie pas de me laisser le numéro de madame hein parce qu’Alice rentre déjà dans deux semaines pour les préparatifs et tu sais qu’elle a quitté le pays depuis très longtemps et donc elle risque de pas s’en sortir surtout qu’elle n’a pas de sœurs hein

- Sans problème, elle pourra compter sur Camille, elles sont du même genre pour une fois Alice ne va pas bouder mes choix comme c’était le cas avec Désira qu’elle n’appréciait pas

- Ahahahahahahha je te jure.

- Je te fais un texto avec le numéro de Camille et entre-temps j’en parle à Camille déjà. 

Ça m’avait fait plaisir de parler avec Marc et surtout encore plus plaisir de savoir que j’allais encore le voir dans quelques mois. Je lui faisais aussitôt un message avec le numéro de Camille.

  -Deux jours plus tard-

  **Dans ma tête de Camille**

Je savais que j’avais fais un vœu à risque mais toute cette histoire était elle même une histoire à grand risque. Depuis mon petit déjeuner avec Brice, le lendemain j’avais commencé un jeûne. Stella ma collègue disait que je mettais trop la vie du bébé en danger, je jeûnais trop disait-elle, mais ce qu’elle ne pouvait pas savoir, c’étaient mes combats.

 Je savais désormais que nous étions dans un monde où chacun avait la réalité de son combat, il ne fallait donc pas se laisser distraire par l’avis des autres. Tant que je savais le combat qui était là, je n’avais pas besoin de justifier ce que je faisais, je savais pourquoi je le faisais.

Toute la journée d’aujourd’hui aussi j’avais été en jeûne, et je m’étais rendu à l’église pour clôturer mon jeûne, où j’avais profité du culte d’enseignement pour clore mon jeûne. Le pasteur était absent, c’était l’un des frères qui avait apporté la parole.

Après la courte prédication du frère, c’était le moment de la prière. Nous avions abordé presque toutes les intentions de prière possible. Ce moment m’avait fait beaucoup de bien. Comme j’en profitais de clôturer mon jeûne aussi, j’avais attendu la fin du culte après le départ de tout le monde, j’étais restée un peu en prière seule.

- Seigneur donne moi la force, Saint-Esprit donne moi la force. Je ne vais certainement pas y arriver par moi même ce combat mais je sais une chose je puis tout par celui qui me fortifie. Alors je suis confiante que je vais y arriver. Que les cieux s’ouvrent, que la terre proclame ta grandeur. Seigneur tu es venu pour donner la liberté aux captifs, Seigneur libère Brice de cette prison. Libère lui de l’emprise de sa mère, ouvre ses yeux Seigneur. Il a besoin de ta parole pour être affranchi mais s’il ne vient pas écouter ta parole comment serait ce possible. Seigneur touche son cœur, qu’il considère l’invitation que je lui ai faite.

Je continuais à prier pour que le Seigneur touche le cœur de Brice qu’il se décide à venir à l’église ce dimanche tel que je le lui avais proposé.

Après ce temps de prière seule, je sortais du temple de l’église, quand l’un de mes frères de l’église s’était rapproché de moi,

- Sœur Camille comment vas tu? C’est assez rare de te voir au culte de semaine hein

- Je vais bien et toi comment vas tu? C’est vrai qu’avec mon programme au boulot ce n’est pas évident mais aujourd’hui j’ai fini à 15h du coup j’ai pu être là

- Ah je vois, je ne sais pas si c’est une réponse à ta prière mais le Seigneur met dans mon cœur le passage de proverbe qui dit

«Le cœur du roi est un courant d’eau dans la main de l’Éternel; Il l’incline partout où il veut.»

‭‭Proverbes‬ ‭21:1‬ ‭LSG‬‬

Dès qu’il avait parlé je ne pouvais m’empêcher d’être émerveillée, cette parole m’avait réconfortée, à un point où je n’avais pas hésité de lui dire

- Tu sais depuis quelques jours je prie pour un frère à qui j’ai demandé de venir à l’église. C’est très important pour moi car je sais que le frère a des combats et ça sera tellement capital qu’il donne sa vie à Christ. Et sans te cacher par moment je me décourage

On cheminait avec le frère tout en parlant

- Tu sais soeur Camille, c’est Dieu seul qui a le pouvoir de tourner les cœurs comme tu viens de l’écouter dans cette parole de proverbes, notre part c’est de jeter la graine c’est à dire parler de la parole de Dieu pas d’une manière agressive mais en s’adaptant à la personne, c’est à dire quand une occasion se présente ne jamais la rater pour parler de Jésus-Christ tout en respectant les limites de la personne

- Oui frère et parfois c’est le fait de respecter les limites de la personne qui pose problème car il arrive que ce soit une urgence tu vois?

- Oui je vois donc si c’est une urgence il faut déclarer l’état d’urgence aussi

- Comment ça

- La prière fervente du juste est d’une grande efficacité, oui après avoir planté la graine il faut veiller en arrosant. Continue à prier. Mais surtout si c’est une personne qui est proche de toi donne lui une image de ce qu’il rate par ta façon de vivre. Tu dois être un panneaux de référence pour lui. Mais n’oublie pas quand l’heure va sonner il viendra à Christ crois moi sista!

- C’est vrai tu as trop raison.

Le frère m’avait accompagné jusqu’aux arrêts de bus. Cette conversation avait encore fait du bien à mon cœur.

Le vœu que j’avais fait pouvait être effrayant mais ce message de Dieu me rassurait le cœur du Roi est comme un courant d’eau. À mon arrivée je n’avais pas cessé de répéter

- - Le cœur de Brice est comme un courant d’eau entre tes mains Éternel, c’est toi seul qui décide de l’incliner où tu veux. Touches son cœur Seigneur.

Le lendemain j’avais parlé avec Brice au téléphone, il m’avait dit qu’il avait passé mon numéro à la femme d’un de ses amis qui arrivait d’Allemagne pour leur dot. Puis il m’avait parlé d’un studio que Karl avait trouvé non loin de chez eux et que Brice allait visiter ce soir puis revenir vers moi pour me donner la suite.

Depuis je ne lui rappelais plus pour dimanche, et notre relation était paisible et source de paix. On ne se chamaillait plus et personne de nous deux  n’évoquait plus sa mère dans nos conversations.

Tôt ce matin par contre Dorcas m’avait fait un message me disant que le père de Brice souhaitait me parler et j’avais promis passer après le boulot. Mais je n’avais rien dit à Brice, je ne savais pas à quoi m’attendre et du coup je refusais d’avoir toute conversation fragile avec Brice, je préférais converser cette quiétude entre nous en tout cas jusqu’à dimanche il fallait que je lui donne envie de venir à l’église avec moi.

J’étais encore en jeûne, je m’étais décidée d’être en jeûne jusqu’au dimanche et je  priais pour que Brice vienne au culte. Après le boulot j’avais pris un taxi pour me rendre chez le père de Brice.

A mon arrivée, Dorcas et maman Eliane m’avaient réservé un très bel accueil, ils étaient déjà au courant pour la grossesse pour mon engagement avec Brice, parce que maman Eliane m’avait appelé par madame Brice

- Tu reviens droit du boulot Ya Camille?

- Oui ma puce. Comment se sont passées les sessions sinon

- Bien ça promet mais on attend les résultats pour conclure oh!

- Papa fait sa prière il va arriver d’un moment à l’autre.

M’avait dit maman Eliane avant d’ajouter

- Tu n’es pas comme ton mari j’espère que toi c’est le jus?

- Oui maman moi c’est le jus. Même si je n’ai pas trop envie d’en prendre mais je ne vais pas dire non chaque fois hein

Je jetai rapidement un coup d’œil discret sur mon téléphone pour voir l’heure, il était 18h... Je me disais que je pouvais au moins accepter de prendre ce jus.

- Vraiment la dernière fois tu avais refusé de manger j’avais noté hein!

- Maman, je vais prendre ce jus en tout cas!

- Bon il y a aussi le bissa hein yaya

Avait lancé Dorcas,

- Ah fallait commencer par ça, je vais prendre le bissap c’est mieux!

Quelques minutes plus tard, Dorcas m’avait servi du bissap et le père de Brice était sorti de la chambre. Il m’avait salué et avait demandé à Dorcas de sortir. Nous étions restés que trois au salon: Maman Eliane, le père de Brice ainsi que moi. Il avait commencé par me demander si je ne voyais pas de mal à ce qu’on prie, ce qui d’ailleurs ne me dérangeait pas du tout. Puis il avait prit la parole

- Comment vas tu ma fille?

- Je vais bien papa

-As tu déjà commencé avec le suivi de la grossesse?

- Oui papa j’y étais même allée avec Karl comme Brice était empêché

- D’accord je vois. Tu sais ma fille Camille, Brice est un garçon très bien il a très bon cœur non pas parce que je suis son père mais je le dis parce que tel est le cas. Avec leur mère j’ai fais deux enfants et je ne te cache pas que Dominique ne me téléphone jamais, elle ne décroche jamais mes appels, elle ne fréquente même pas Karl et Dorcas c’est déjà pour te montrer combien de fois Brice es un garçon avec un bon cœur. Regarde comment il se comporte avec Pitsou et Karl là bas à la maison. Aucune différence on aurait dit que les deux sont ses frères. Déjà que c’est dur de voir une personne souffrir mais c’est encore plus dur de voir une personne avec un aussi bon cœur souffrir a un point où je ne suis pas tranquille depuis la mort de mon petit fils car je sais que Brice en souffre énormément

Quand il parlait on pouvait lire la peine dans ses yeux, je restais calme et je le suivais pendant ce temps il poursuivait

- Je n’ai cessé de prier pour que Dieu console son cœur depuis la mort de son fils et je te vois comme cette consolation que Dieu l’envoie car je le vois quand il parle de toi. Il a l’air de se sentir en sécurité avec toi mais si je t’ai fait appel ce n’est pas pour te dire tout ça c’est plutôt pour te partager quelque chose de très délicat, que nous avons appris depuis quelques jours avec Eliane ma femme qui est là.

Il restait silencieux un moment, je sentais qu’il avait du mal à le dire. Puis il faisait l’effort de continuer mais cette fois ci il avait changé de sujet

- Est ce que tu connais Jésus-Christ, je veux dire es tu née de nouveau?

- Oui papa je le suis depuis quelques années pour être précise près de 6 ans aujourd’hui

- Ok je vois. Et c’est très bien, car il se passe quelque chose de compliqué avec Brice et ce que nous avons appris m’arrache toute ma paix c’est à peine si j’arrive à manger. J’ai longtemps hésité de te le dire car je sais qu’une femme enceinte peut être très fragile face aux fortes émotions mais Eliane m’a persuadé de le faire