Chapitre 21 : Trop c'est trop !....

Ecrit par Sandy BOMAS



VICTORIA


Olivier me prend vraiment pour une idiote quoi ! S’il croit qu’il va s’en tirer aussi facilement il se trompe. Mon intuition me dit qu’il y est pour beaucoup dans le soit disant surmenage de ma sœur. Il a osé me raconter un bobard en me regardant droit dans les yeux. Je vais mener ma petite enquête et le coincer. « Si je l’attrape, je vais lui montrer ce que le chien a vu à Nzeng-Ayong » Mon téléphone sonna. « Ah c’est Vanessa ! Ses oreilles ont dû siffler ! » Elle ne pouvait pas mieux tomber.
« -Allô ? Vanou ? »
«- Oui Tori »
« -Tu as pu ouvrir le compte ? »
« -Oui c’est cool tout s’est très bien passé. Mais je n’ai pas très bien compris au moment de partir Mr Wora –Monplaisir m’a parlé de mercredi. Qu’est- ce qu’il y a mercredi ? »
« -Ah oui c’est vrai que je ne t’ai pas fait le compte rendu. En Fait c’est lui le client important que je devais rencontrer »
« -Oui ça j’avais compris, mais mercredi il ya quoi ? »
« -Il doit passer à l’agence et on doit affiner les besoins de la campagne avec lui »
« -Huuuum….Ok…. »
« -Sinon toi ça va ? Je veux dire avec ton gars tout va bien ? » 
« -Oui ! Pourquoi ?…. »
« -Non pour rien… »
« -J’ai juste besoin de me reposer un peu….Ne t’inquiète pas…Je serai d’attaque dans trois jours»
-« Ok repose-toi bien. Bise »
« -Bise »
« Le contraire m’aurait étonné. C’est bien ma sœur ça ! Toujours à tout gérer seule. Elle fait la go forte mais je sais qu’elle me ment quand elle dit que tout va bien et son gars y est pour quelque chose j’en suis sûre. Le petit manège d’Olivier ne va pas durer longtemps. Libreville est petit, je vais le coincer ! »
VANESSA
Je me réveillai en sursaut : 
-Cynthia ! Cynthia ! Tu dors ? 
-Huuuuummm …..Quoi ?....
-Tu n’entends pas le bruit là ?
-Quel bruit Vanou ?....Je n’entends rien…
-Si ! Je te dis….Ça vient du couloir je vais vérifier.
-Ok….
Je revins aussitôt dans le salon
-C’est bon y a rien…..La fenêtre de la douche était restée ouverte et avec le vent la battant cognait contre le mur
-Ah tu as ok…Je me disais déjà que c’était l’effet de l’alcool.
-Tchiiip à cause de deux mabouls verres de vin je serai saoule ?
Le film qu’on avait commencé à regarder était terminé depuis bien longtemps. Les trois cartons de pizzas et les verres de vin vides, encore sur la table basse étaient la preuve de l’appétit vorace que nous avions en rentrant chez moi. Cynthia se redressa sur le canapé en se frottant les yeux.
-Il est même quelle heure ?
-Il est vingt- trois heures trente.
-On n’a même pas regardé le film jusqu’à la fin, tchiiipp
-La vieillesse c’est quelque chose hein ….
-Qui est vieille ? Parle pour toi pardon…
-Huuum c’est bon …
-Je vais rentrer il est tard demain je ne dois pas sécher le boulot j’ai une réunion importante à sept heures trente.
-Je vais te raccompagner…
-Non il est déjà tard Vanou, tu ne vas quand même pas faire le trajet retour toute seule, je vais demander à mon abonné de venir me chercher. Il faut vraiment que je récupère ma voiture demain parce que là ça devient compliqué. 
-C’est clair !....
Je venais de terminer de ranger quand le chauffeur de taxi signala à Cynthia qu’il était garé dehors.
-Bon ma co, doucement oh.
-Toujours !
-Merci d’avoir passé la soirée avec moi ma co
-Merci de quoi ? Tchiiip
On se fit la bise.
-On s’appelle demain 
-Ok. Bonne nuit !
Même s’il s’agissait de son abonné, je relavai quand même son immatriculation et le numéro sur la portière. « On n’est jamais assez prudent »

OLIVIER

Les dernières vingt -quatre heures n’avait pas été de tout repos pour moi. Pendant le trajet sur le retour chez moi, je laissais mes idées vagabonder çà et là. Ma dispute avec Van’s, mon arrivée chez Tatiana et la bagarre avec sa sœur et puis, la naissance de mon fils qui fait de moi l’homme le plus heureux du monde.
Et cette pointue de Victoria comme par hasard il a fallu qu’elle arrive à la clinique quand je parlais avec Maman Antoinette. « J’espère vraiment qu’elle m’a cru… De toutes les façons j’informerai Van’s de la naissance du petit dès demain matin, je ne vais pas fuir la confrontation plus longtemps. Il faudra qu’on discute elle et moi. Je compte lui dire comment je vois désormais les choses».
Le quartier était inanimé. Seuls des gardiens étaient assis dehors. Quand j’entrai à la maison, le salon était plongé dans l’obscurité la plus totale. « Van’s est certainement déjà couchée » J’allumai la lumière et jetai un coup d’œil à l’horloge murale qui m’indiquait une heure du matin.
« Je vais prendre une douche et me coucher ». 
Je filai droit dans la salle de bain. Quand j’eus fini de prendre ma douche je fus surpris par Vanessa qui se tenait debout à l’entrée de la porte. Son visage était fermé et ne dévoilait aucun signe de gentillesse. 

-Il faut qu’on parle Olivier. 
Son ton était ferme, quasi menaçant. J’épongeai machinalement mon corps encore ruisselant.
-Ecoute Vanessa il est tard ...Je suis fatigué…Si tu veux on parlera demain…
- Demain ? Tu blagues ou quoi ? On va parler ce soir ! 
-Vanessa….Laisse-moi dormir s’il te plait…On pourra discuter demain matin très tôt si tu veux, mais là je suis fatigué….
Elle était sexy dans son pyjashort qui laissait nues ses jambes interminables. « Elle veut m’obliger à la confrontation à une heure avancée de la nuit elle n’est pas sérieuse ! » Malgré mes protestations, elle insista. Je sortis de la salle de bain me dirigeai vers la commode de laquelle je sortis boxer. « Mon sexe à demi bandé y sera beaucoup mieux » 
En temps normal j’aurais joué la carte de la réconciliation sur l’oreiller, mais là, je savais que c’était perdu d’avance, ça ne marcherait pas, même pas un peu. Comme elle vit que mes yeux s’était posés sur un de ses seins qui s’était échappé de son débardeur, elle me toisa tira rapidement sur le pagne posé sur la corbeille de linge, et le serra fortement sur sa poitrine.

-Tu ferais mieux de te coucher….dis-je d’une voix qui cachait mal mes émotions.
-Parce que tu crois que je vais dormir ? Qu’est-ce que tu as fait de mon argent Olivier ?
« Et merde ! J’ai oublié de lui dire pour l’argent !...»
-Tu fais comme tu veux mais moi je me couche. 
-Ah non tu as menti Olivier ! Tant que ne dors pas, tu ne dormiras pas non plus ! En tout cas de deux choses l’une soit tu me donnes les explications que j’attends, soit tu sors d’ici et tu retournes d’où tu viens.
-Je rêve ou tu es en train de me menacer Van’s ?
-Je ne veux plus te voir Olivier ? Prends tes affaires et casse- toi je n’ai pas envie de finir ma vie avec un imposteur ! 
-Pardon ? Qu’est-ce que tu viens de dire ?
VANESSA
J’avais sortis ces mots machinalement, je venais de donner naissance à mes pensées.
Furieux, Olivier sorti du lit alors qu’il venait de s’y installer, s’avança vers moi menaçant .Et comme un geste d’auto-défense je fis en pas en arrière quand il s’approcha de moi.
-C’est vraiment ce que tu veux Vanessa ? Tu veux vraiment que je m’en aille ?
Il avançait vers moi, imposant, prise de panique je reculais, jusqu’à ce que je me retrouve contre le mur.
« Aie je crois que j’ai merdé ! Et puis non, oui c’est ce que je veux ! Il n’a qu’à partir !»
Mon cœur tambourinait douloureusement dans ma poitrine. Je ne saurais dire si c’est parce que je venais de lui demander de partir de la maison ou si c’était à cause de son corps à peine vêtu.
-Ecoute moi bien Vanessa …Je ne partirai pas d’ici ….Je suis chez moi….Et tu es ma femme ! 
« Je suis sa quoi ?! »
-Maintenant si tu ne veux plus vivre sous le même toit que moi, on convoquera le conseil de famille et tu le diras ouvertement devant tout le monde….Il est tard….Je suis fatigué…Je vais me coucher…
Il avait parlé avec une lenteur déconcertante, comme s’il voulait s’assurer que je saisisse bien chacun de ses mots. « Je n’ai pas l’intention de me laisser déstabiliser par toi mon cher ! »
-Tu crois que tu vas t’en tirer comme ça Olivier ? Où est passé l’argent qui était sur le compte ? Hein ? Tu t’en es servi pour ta trainée et votre batard d’enfant ?
Mes mots eurent sur lui l’effet souhaité. Il me fusilla du regard. Je continuais de vomir des méchancetés en tout genre. Juste pour lui faire mal. Il fallait qu’il souffre autant que moi. « Si mes mots peuvent le blesser c’est tant mieux ! »
-Tu n’es qu’un ingrat Olivier ! 
-ça suffit Vanessa !
-ça suffit ? Est-ce que tu t’es seulement dit ces mots un seul instant quand tu me faisais des crasses dans le dos ? Hein ?! Au contraire tu t’es dit elle est tellement conne la Vanessa que je peux vider le compte bancaire sans qu’elle s’en aperçoive. Je peux coucher avec toutes les trainées de la ville et je peux même faire un gosse à l’une d’entre elle pour que ce soit encore plus drôle. 
Les poings fermés je lui assenais de coups de toutes mes forces. Je hurlais ma colère et ma douleur à ameuter tout le quartier.
-J’ai dit ça suffit ! Ses yeux lançaient des éclairs.
« Vlan ! » Il me gifla. Bientôt les coups pleuvaient sur moi sans que je n’ai ni le temps ni la force de me défendre. Je le suppliais d’arrêter. Mais il continuait. Il frappait encore et encore. 
-Frappe -moi encore une fois et je t’arrache ce que tu as entre les jambes ! Dis-je en tenant son paquet que je n’étais pas prête de lâcher



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