Chapitre 22

Ecrit par Kaylee

LA SECONDE ÉPOUSE


Épisode 22 : Nouveau foyer


****  Kamila BIAOU ****


«Votre correspondant MTN n'est pas disponible pour le moment, Veuillez rappeler plus tard. Merci»

Grrrrr. Je voulus lancer mon téléphone contre le mur mais je me souviens que cela n'arrangera rien puis reprends contenance. Depuis ce matin que j'appelle Liam il ne décroche pas, ou plutôt, son numéro ne passe pas. C'est la première fois qu'il est injoignable et ça ne me plaît pas du tout. Depuis le désastre d'hier je n'ai plus eu aucune nouvelle de lui alors que normalement il aurait dû m'appeler pour prendre des nouvelles de mes états d'âme et s'excuser également pour les évènements fâcheux d'hier dont il est le principal fautif. Mais non, monsieur ne prend même pas la peine de m'appeler et reste injoignable.


 Maman : Calme-toi mon bébé.


 Moi (sentant les larmes me monter aux yeux): Pourquoi il me fait ça Liam hein ? Pourquoi me traite-t-il comme de la merde ? Quelle faute tant grave ai-je commise pour qu'il me fasse tous ces misères ?


 Maman : Rien. Tu n'as rien fait mon cœur. Liam est juste un goujat doublé d'un imbécile sans moral.


 Moi : C'est moi qu'il ridiculise en choisissant une va-nu-pieds devant une foule de plus de deux cents personnes. C'est moi la victime mais c'est toujours moi qui me suis retrouvée à genoux en larmes à supplier pour un comportement justifié que j'ai eu dans ces circonstances. J'ai demandé pardon à cette va-nu-pieds devant tout le monde pour qu'elle accepte de partager mon HOMME avec moi. Maman tu imagines ?


 Maman : Je sais tout ça mon bébé. Mais ce n'est pas une raison pour que tu te laisses abattre comme ça. Sèches tes larmes et arrêtes de penser un moment à Liam et consorts. Les pleurs ne vont rien changer à part te rendre malade. Il faut que tu t'armes de courage et réfléchisse. Nous devrions chercher un moyen pour évincer cette fille de ce mariage dès que vous serez installés. Tu m'écoutes ?


 Moi : Oui maman.


 Maman : C'est toi qui a toujours connu Liam. C'est toi qui l'a rencontré, toi qui est restée plusieurs années en couple avec lui, toi qu'il avait choisi pour être son épouse et la mère de vos futurs enfants. C'est vrai que la donne a maintenant changé et qu'il y a une pouilleuse dans la barque. Mais contrairement à toi, elle ne connait rien de concret de Liam et du clan Elisha. On peut lui fait commettre facilement des fautes qui vont lui coûter. Il faut vraiment réfléchir ma chérie.


 Moi : Tu as totalement raison maman. Les larmes ne vont rien régler. J'attends seulement de pieds fermes cette fille dans mon foyer.


*

*


***** Salewa *****


— Bienvenue dans la famille madame Elisha, (me dit cette bienveillante dame qui est maintenant ma belle-mère ).


Madame Elisha. Cette appellation me fait me sentir toute bizarre mais je crois que je dois désormais m'y habituer.


 Moi : Merci maman.


Le mariage a été scellé il y a à peine une heure à la mosquée du village. Je n'ai pas eu un mariage traditionnel en grande pompe avec tout ce qui va avec et dont toutes jeunes filles rêvent mais ça ne fait rien. Je ne suis pas bien placée pour me plaindre. Je retourne son sourire à ma belle-mère. C'est vraiment une très belle dame malgré sa cinquantaine, d'ailleurs elle ne la fait même pas car on dirait une jeune femme d'à peine une trentaine d'années.


 Mère de Liam : Je te promets que tu ne seras pas déçu de ce mariage.


Je lui souris pour toute réponse et m'en vais rejoindre ma mère qui est dans sa chambre entrain de renifler.


 Moi : Tu pleures, néné ?


 Maman (s'essuyant furtivement les larmes ): Non ma fille. C'est l'émotion qui fait ça. Je n'arrive toujours pas à croire que toutes mes filles sont maintenant mariées.


 Moi : Néné...


 Maman : Félicitations mon bébé.


 Moi (l'enlaçant): Merci ma néné de mon cœur.


 Maman : Je suis heureuse et triste à la fois. Heureuse parce que tu ne vas plus vivre chez Jessica. Elle est certes ma nièce mais j'ai toujours eu mes réserves à propos d'elle. Ce n'est pas parce que je n'ai jamais rien dit que je ne vois rien. Tu m'en as voulu un moment pour mon refus de te laisser aller en ville mais je ne voulais que ton bien. Je suis triste parce que j'espérais toujours que tu reviennes vivre avec nous ici mais ce n'est plus possible pour le moment. Peut-être que tu viendras passer des séjours ici quand ton mari te permettra. Je ne sais dans quelle circonstance vous vous êtes rencontrés mais si je suis sûr d'une chose, c'est que ce garçon t'aime. Malgré son air austère et son calme apparent, cela se voit dans ses yeux même à des milliers de kilomètres. Je te sais comme étant une fille patiente, bienveillante, respectueuse, compréhensive, travailleuse et naïve sur les bords même si le dernier point m'agace un peu. Mais ne change pas ma fille et ne vas pas nous mettre la honte là-bas. Sais être tolérante quand il le faut mais je ne dis pas non plus que tu te laisses marcher dessus. Tout ce que je te demande est de savoir faire la part des choses. Tu as une coépouse a-t-on dit. Ne cherche jamais à piétiner sa place. Respecte-là et reste à ta place quand il le faut. Je peux compter sur toi, Saly ?


 Moi (la gorge nouée): Tu peux compter sur moi néné.


 Maman : Encore une fois, félicitations bébé.


 Tante Hilda (entrant dans la chambre à ce moment): J'espère que tu lui as dit que le mariage c'est être soumise, travailler et enfanter.


 Papa (derrière elle) : Hilda !


 Tante Hilda : Eh pardon, ne crie pas sur Moumouni. Je n'ai rien dit de méchant.


 Papa : Tsuiiip. Saly chérie, c'est le moment de rentrer avec ta belle famille.


J'éclate en sanglots et cours me jeter dans les bras de mon père.


 Moi : Tu vas me manquer papa.


 Papa : Tu vas me manquer aussi mais ne t'inquiètes pas, nous allons prendre fréquemment de tes nouvelles. Tu vas dans une bonne famille alors je ne m'inquiète pas. Suis juste les conseils de ta mère et tu seras une gagnante.


 Moi : D'accord papa.


 Papa : Allons rejoindre les autres.


Une heure plus tard me revoilà dans la voiture avec ma belle-famille et mon mari pour la ville et ma nouvelle vie auprès d'eux et dans mon foyer. J'espère que tout ira bien pour moi.


On arrive à destination après près de quatre de route. Le chauffeur se met à klaxonner, me faisant ainsi quitter mon sommeil. Je me frotte bien les yeux pour voir si je ne rêvais pas car la maison devant laquelle nous sommes est comme celle que je voyais souvent dans les films nigérians qu'allumait Jessy. C'est une Villa très élégante. Quand la voiture pénètre la maison, j'ouvre totalement la bouche cette fois-ci. C'est la maison des boboh (riches) oooh. Depuis le dehors je voyais déjà le salon en live. Disons qu'il n'y que des vitres qui font office de mûr. Je me demande s'il y a même une pièce là-dedans qui est au moins fait en mur.


 L'oncle de Liam : Bienvenue chez toi ma fille. C'est la maison de ton mari et par conséquent la tienne également. C'est ici que vous allez vivre Liam, Kamila et toi. Ça te plaît ?


 Moi (timidement): Oui elle est jolie. Mais on voit tout hein.


 La mère de Liam (riant): Hahaha. Va dire ça à ton mari là-bas oooh. C'est son délire.


 Liam : Chacun son goût.


Je le regarde furtivement, nos yeux se croisent et je baisse la tête. Depuis le matin c'est maintenant qu'il ouvre la bouche devant moi. Je me sens tellement gauche et intimidé à ses côtés. Nous entrons dans le salon et je craignis même de m'asseoir de peur d'abîmer ce beau divan mais voyant le regard encourageant de sa mère, je m'assis timidement. Nous discutons de tout et de rien, enfin, eux ils discutent, moi je n'intervienne que de temps en temps. Une fille vient nous servir à manger après puis ma belle-mère me montre ma chambre qui est au premier étage. Dieu merci qu'elle n'est pas tout vitré et que j'ai au moi l'intimité voulue. Une chambre qui fait trois celle que j'occupais chez Jessica.


 Belle mère : Demain le chauffeur va t'accompagner et tu iras prendre tes affaires chez ta cousine. Tu vas gérer ça avec ton mari. Moi je vais rentrer avec le mien et tonton Georges.


 Moi (surprise): Ah, vous rentrez ? Je croyais que vous vivez ici.


 Belle-mère : Mais non ! Quelle idée ! Je vais rentrer ma puce mais je viendrai te voir demain dans l'après-midi.


Quelques minutes plus tard, elle s'en va avec son mari et l'oncle comme dit et je me retrouve dans la maison seule avec " mon mari ". Je cours vite dans ma chambre pour ne pas avoir à être dans la même pièce que lui.

On frappe à ma porte et mon cœur commence à sauter. Ça ne peut qu'être lui. Je me demande comment m'en sortir. Qu'est-ce qui va se passer ? J'espère qu'il ne voudra pas faire le truc avec moi oooh. Je vais m'évanouir sinon.

LA SECONDE ÉPOUSE