Chapitre 23

Ecrit par Kaylee

LA SECONDE ÉPOUSE


Épisode 23 : Supporter


****  Oumou ****


Tout le monde dans mon école savent maintenant pour ma grossesse. Pas besoin que j'en parle car mon ventre se montre clairement dans l'uniforme. Mais heureusement pour moi, tout se passe bien. Tous mes camarades sont aux petits avec moi. Cette grossesse m'a fait gagner leurs cœurs je dirais. J'avais toujours pensé qu'une fois que ces gosses de riches verront mon état, qu'ils allaient commencer à me chahuter ou me regarder de haut mais non. Ils me ménagent tous. Orlane ma meilleure amie dans la classe me surveille comme le lait limite. Elle ne rate pas une occasion pour dire que mon bébé est son futur sac à main, sac à main parce qu'elle va tellement se l'accaparer que je vais la supplier avant de la garder même deux minutes dans mes bras, donc d'y faire beaucoup attention. Cette fille est un amour. Que dire d'Amir ? Je n'ai plus de ses nouvelles depuis qu'il est retourné aux USA. Je lui avais également souhaité un joyeux anniversaire sur WhatsApp mais il m'a seulement tapé un vu. Je ne me prends plus trop la tête à tout le temps penser à lui. Mon amour pour lui est resté intact malgré son mépris envers ma personne. Mon beau père ne reste qu'une semaine sur deux à la maison et en ces périodes là je ne le vois qu'aux soirs à mon retour des cours ainsi que les weekends. Il prend de mes nouvelles, celles du bébé et de comment je m'en sors au cours. Je ne suis pas tant proche de lui mais son implication me donne du baume au cœur. Si ce n'était pas grâce à lui et sa fille Maïmouna, la petite sœur d'Amir, je peux même mourir et pourrir dans la maison, ça ne ferait ni chaud ni froid à ma belle-mère.

Cette dame m'en fait tellement voir de toutes les couleurs que j'en suis dépassée. On dit que le mariage ce n'est pas seulement le bonheur mais aussi la souffrance mais depuis moi je ne vois pas ma part de bonheur. Que d'amertume depuis que j'ai mis pieds dans cette maison.

Je suis à six mois de grossesse mais depuis le petit farceur que j'ai dans le ventre ne veut pas nous montrer son sexe. À chaque fois que le médecin est à un doigt de le démasquer, il change de position alors nous avons dû laisser tomber. Je discute régulièrement au téléphone avec mes parents. Ils m'ont d'ailleurs annoncé pour le mariage de Saly. Ça m'a étonné car elle n'avait pas de petit ami et ma connaissance, enfin je ne maîtrise pas encore bien l'histoire-là mais je suis quand même contente pour ma sœur. Maman m'a dit qu'elle n'a pas encore un numéro de téléphone mais qu'elle me le communiquera dès qu'elle l'aura.


 Orlane : Alors comment se porte la plus belle futur maman du monde ?


 Moi (souriante jusqu'aux oreilles): Madame atalaku (flatteuse).


 Orlane : Réponds non ma vielle.


 Moi : Je me porte bien et toi ?


 Orlane : Ça va aussi. Mon sac à main ne t'a pas beaucoup dérangé la nuit j'espère.


 Moi : Je dis hein Orlane, arrête de traiter mon enfant de sac à main.


 Orlane : Tu dis pour toi là-bas. Attends de voir ce que je vais faire d'elle quand elle va naître.


 Moi : Pardon va faire pour toi aussi.


 Orlane : Hein ? Que quoi ? Tu connais Alexander Miller ? Il va me demander de creuser mon 1m50 avant qu'il ne descende et va m'enterrer vivante par la suite.


Je pouffe de rire.


 Moi : Sois un peu sérieuse. Ton père avec qui tu n'arrêtes pas de faire les amourettes au téléphone à chaque pause ? Il va se fâcher mais ne va pas te tuer.


 Orlane : Si lui ne me fait rien alors c'est Melvin qui le fera. Ou bien maman va faire un AVC. 


 Moi : Je blaguais hein Orla. Je ne disais pas ça pour que tu ailles tomber forcément enceinte hein.


 Orlane : Je sais que tu blagues la maman de mon sac à main.


Je lui tire la langue et nous prenons nos cahiers de cours pour jeter un dernier coup d'œil avant l'arrivée du prof d'histoire. Orlane est une vraie boule d'énergie. À chaque fois que je dois rentrer à la maison, je regrette d'avance sa compagnie. Heureusement pour moi qu'il y a souvent Maïmouna pour me tenir compagnie parfois dans ma chambre.


*

*


**** Rainha Koné ****


Je ne suis pas non seulement l'unique fille à mes parents en plus de mon petit frère mais je suis également très brillante à l'école. Nos parents nous ont présenté Amir et moi quand nous étions adolescents en tant que futur mari et femme. C'était un beau garçon très intelligent. Je déteste les nuls alors son intelligence a pesé dans la balance. Depuis huit ans alors, je me suis toujours fais à l'idée que j'avais un fiancé. Nous n'étions pas proches et on ne se voyait qu'à de rares occasions. J'avais des échos sur ses aventures avec les filles et son vagabondage mais je n'y prêtais pas attention car moi aussi je ne menais pas une vie de nonne ici à Boston. Je me disais qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait ainsi que moi de mon côté. De toute façon, la finalité serait notre mariage. Mais ce que je n'avais pas envisagé est qu'il part engrosser une petite pisseuse villageoise. Je ne digère donc pas bien le fait que Amir n'est rien fait de ce que je prévoyais. Ses parents nous ont certes demandé pardon mais qu'est-ce que ça pouvait changer alors que mon père a rompu la promesse de mariage ? Le père d'Amir n'a même pas essayé d'insister auprès de mon père alors qu'ils étaient censés être amis. Ça m'a tellement mis en rogne. Je ne voulais pas d'un autre fiancé à part Amir. Je ne dirais pas que j'en suis amoureuse mais je m'étais déjà fait à l'idée que ce n'était qu'avec lui que j'allais finir ma vie. On était tous deux brillants, venions de familles aisés, avions fait de grandes études alors je ne vois pas pourquoi je vais me retirer de la danse tout simplement parce qu'une indésirable s'y est immiscé. J'ai appelé une ou deux fois la mère d'Amir pour pleurer dans ses oreilles. C'était un conseil de ma mère car apparemment Amir est très attaché à sa famille et si je le prends par

là j'aurai un meilleur avantage. Ça a marché et avant de repartir pour New-York, Amir et sa mère son venue voire mon père pour le supplier de donner une seconde chance à Amir à l'insu du père de ce dernier. Amir a promis répudier cette fille une fois qu'elle aurait accouché et c'est tant mieux car mon père a bien spécifié que sa princesse que je suis ne sera jamais dans un foyer polygamique. Une fois de retour à Boston, j'ai effectué un transfert pour l'université de New-York. Comme ça j'aurai un œil sur mon fiancé. Je ne permettrai pas qu'il me refasse le coup d'une seconde grossesse alors je le surveille très bien. C'est lui-même qui est venue supplier mon père pour me reprendre alors il va sauf que me supporter. On ne se fout pas de ma gueule, parole de Rainha Koné.

Je viens chez Amir après mon dernier cours de la journée et je le vois qui s'apprêtais à sortir.


 Moi : Tu vas où chéri ?


Il commence par se gratter la tête, réfléchissant sans doute à ce qu'il va me sortir comme mensonge mais dommage pour lui que je ne suis pas bête.


 Amir : Euhh je vais chez Melvin. Il y a déjà Raoul là-bas. Nous avons prévu passer la soirée entre mecs et faire une partie de match après.


 Moi : Ah ça tombe bien alors. Je m'ennuyais à l'appart, raison pour laquelle je suis venue ici pour passer la soirée avec toi mais comme tu vas chez tes amis, allons-y tout les deux alors.


 Amir : J'ai spécifié que c'était une soirée entre hommes.


 Moi : Ne t'inquiètes pas. Je me ferai toute petite. Vous n'allez même pas remarquer ma présence.


 Amir : S'il te plaît Rainha.


 Moi : Je te suis Amir. Je suis très sérieuse.


Il se passe une main nerveuse sur le visage, lance un juron et retourne dans la chambre se changer.


 Amir : C'est mieux que nous restions ici.


 Moi : Ça ne me dérange pas mon cœur. Je l'embrasse et me sers un verre de cognac avant de m'asseoir tranquillement devant la télé tandis qu'il se marchait nerveusement les mâchoires, me faisant ainsi rire dans mon for intérieur. Il va confirmer qu'il a vraiment trouvé femme. Je sais qu'il ne sortait pas rejoindre ses amis sinon il allait accepter que je le suive. Il partait sans doute sauter une de ses nombreuses pétasses mais désolée pour lui. S'il compte rester en couple avec moi, la fille de Koné, il va sauf que supporter.

LA SECONDE ÉPOUSE