Chapitre 22: les abîmes de la solitude

Ecrit par Rhema 241

Chapitre 22 : « Les Abîmes de la Solitude »


**Tania OGOULA**


TPL : Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais je me sens différent, il y a quelque chose que j’ai du mal à cerner.


Moi : On va prier pour ça, je suis sûr que le Seigneur nous parlera.


TPL : Ok mon cœur, et pour le mariage, tu as décidé quoi ?


Moi (souriant) : Un mariage civil au Cap, pas au bord de mer. Tu vois notre terrain en zone 5 ?


TPL : Oui.


Moi : Là-bas.


TPL : C’est la forêt.


Moi : Non, c’est un champ de fleurs.


TPL : Ok, et le nombre d’invités ?


Moi : 1200 personnes.


TPL : 1500, bébé. 1200, c’est peu car entre les personnes de l’église, de la famille, les amis, les collègues, on ne va pas s’en sortir. Disons carte blanche.


Moi : Ok, on fera ça.


TPL : Et ta robe ?


Moi : Je vais devoir voyager pour les essayages, mais elles sont déjà quasiment prêtes.


TPL : Mes costumes aussi le sont.


Je suis content. Ce matin, j’étais un peu soucieux avec la fin du programme, je me demandais comment se fera la suite des choses, mais cette nuit, par contre, je suis en paix. Je sais qu’ils vont commencer à partir, à regagner leurs foyers, mais je prie que le Seigneur puisse veiller sur eux.


Moi : C’est également ma prière, mais Alphie ne part pas. Je veux qu’elle reste ici.


TPL (soupirant) : Je suis bien d’accord. Il ne manquerait plus que j’entende qu’elle sort avec des personnes de ma génération, vraiment, il ne manquerait plus que ça.


Moi : Ne t’énerve pas s’il te plaît.


TPL : Je déteste taper sur les enfants. Je déteste ça et je me sens toujours aussi coupable car je reconnais que c’est allé très loin. Rose a bien failli en finir avec elle, mais en même temps, je suis en colère.


Moi : On va laisser tout ça passer, puis nous irons parler avec elle, ça te va ?


TPL : Oui.


Moi (montant sur lui) : Tout ce temps sans faire plaisir à ta femme, tu ne penses pas qu’il est temps de me donner ce qui me revient de droit ?


TPL : Après c’est pour appeler ta mère et tes enfants.


Moi : Ce n’est pas de ma faute si tu sais t’y prendre aussi bien.


TPL : Je t’avais dit ça dès le départ (appuyant mes fesses). Celui que tu appelles papi va te surprendre.


Moi : J’adore cette surprise, bébé. Je l’adore.


Il me laisse commencer avant de proprement me récupérer. Je me lâche une bonne partie de la nuit, heureuse de prendre plaisir dans les bras de mon homme.


On se réveille malgré la fatigue pour prier, puis c’est l’un et l’autre, complètement collés, qu’on referme les yeux…


Toc toc toc.


Toc toc toc.


Toc toc toc.


TPL : C’est qui ?


Des petites voix : Nous, c’est nous, Mpiga, Mbou, Shamma, Seraya, Lyana, Junior, Hulda, Hugues et bébé Doudou.


TPL (s’étirant) : Seigneur, ils nous veulent quoi.


Moi : Est-ce que je sais ?


Je vais ouvrir les baies vitrées, j’éteins le Split puis je me rends dans la douche. Je brosse mes dents, fais mon bain de bouche avant d’aller sous l’eau. Monsieur mon chéri fait la même chose avant de me retrouver.


Petite séance bisous câlin, des couinements, des petits gémissements, je t’aime, des mercis pour tout, puis retour à la chambre. Pendant que monsieur sélectionne nos tenues du jour, j’en profite pour dresser le lit et passer un coup de balai. Je parfume la chambre, après quoi j’ouvre la porte, et comme je m’en doutais, ils sont toujours là, tous assis près de ma porte.


Moi : Mes patrons ! Allez, vous pouvez entrer.


C’est cette vie que j’ai toujours voulue. Ce n’est pas facile tous les jours, mais j’adore ma famille.


Moi : Bébé Doudou, le bébé de mamie.


Je le porte et l’entraîne avec moi sur le lit, puis je viens soulever Junior (le fils d’Aria, c’est Sean Junior, le copie conforme de son père même dans la démarche).


Moi : Mon gros bébé Juju, le bébé de mamie.


Je le pose sur le lit après, c’est le tour de Lyana. Elle tend directement ses mains et couvre mon visage de bisous.


Moi : Mamoumou de mamie, la princesse de mamie, mon amour.


Lyana : Mon amour.


Elle continue à m’embrasser jusqu’à ce que je la pose sur le lit. Les enfants là me donnent du travail.


Moi : Mais ce sont les jumelles de qui ?


Les jumelles : your Twins.


Je tends mes bras et elles courent vers moi. Je soulève mes princesses et les couvre de bisous avant de les poser sur le lit. Hulda et Hugues suivent, mais Hulda n’hésite pas à trahir tout le monde, même ses parents. L’enfant là ne joue pas avec trahir, jamais.


Moi (croisant les bras) : Mais la belle fille là, c’est qui ?


Seraya : C’est BENGONE LEKOUA Seraya Saveur.


Moi : C’est Sésé de mamie Tania ?


Seraya (souriant) : Oui, c’est moi.


Moi (falsely shocked) : Mais tu as grandi, hier tu n’avais pas cette taille.


Seraya : C’est parce que j’ai bu tout mon lait, et j’ai aussi mangé des carottes.


Moi : Mais c’est très bien ça !


Je fais tout ça car le problème de Seraya, c’est la nourriture. Cet enfant n’aime pas manger, pour elle, manger c’est une punition, une trop grande punition. Donc, quand elle mange un peu, je lui fais croire qu’elle a grandi ou encore qu’elle est devenue plus belle.


Moi : Je suis fière de toi, ma princesse.


Après l’avoir déposée sur le lit, je regarde avec un beau sourire mon amoureux.


Moi : Shamma de mamie !


Il sourit et tend les mains.


Moi (m’éloignant de lui) : Viens, viens mon cœur, allez marche vers mamie.


Il avance tout doucement.


Moi : Allez, on encourage tous Shamma.


Les enfants : Shamma, Shamma, Shamma, Shamma !


Il avançait avec le sourire jusqu’à tomber dans mes bras. Je le réceptionne puis le couvre de bisous.


Moi : Le gros bébé de mamie, Shamma ça va ?


Shamma : Shamma ça va ?


Moi : Dis, oui ça va.


Shamma : Oui, ça va.


Moi : Un bravo pour Shamma !


Les enfants : Clap.


Moi : Deux !


Les enfants : Clap clap.


Moi : Mille bravos d’amour.


Ils se sont mis à applaudir comme s’il y avait un problème.


TPL revient dans la chambre, il était au balcon en appel avec Nicky. Les deux là sont toujours en train de parler de je ne sais trop quoi pendant de longues minutes.


Les enfants sautent sur lui et c’est parti pour une matinée agitée pour nous. Petit déjeuner improvisé avec tout ce qui se trouve dans le frigo de la chambre : pain de mie, beurre et jambon pour les enfants, jus de fruits pour les jumelles et Seraya, yaourt pour Lyana, Hulda et Hugues, et petits pots pour les bébés de mamie.


Seigneur, qui pour s’occuper de mon mari ?


Je finis de donner à manger aux plus petits pendant que TPL surveille les plus grands. Après ça, je vais allumer la machine à cappuccino pour nourrir mon homme. On a un mini-bar dans la chambre et un micro-ondes, donc pas besoin de sortir pour prendre des choses en bas. Je fais à manger pendant que le beau monde regarde Pahé Pahé. Comme quoi, c’est un dessin gabonais, donc ça va faire du bien aux enfants, bon, c’est Bae qui le dit.


Quand je finis, je dépose tout sur le balcon. Mon chéri et moi allons manger ensemble pendant que les enfants regardent la télé.


TPL : Nicky a rencontré quelqu’un.


Moi : Il rencontre toujours quelqu’un.


TPL : Mais il n’en parle pas avec autant d’enthousiasme d’habitude. En plus, ils n’ont pas encore couché ensemble. Selon lui, ils ne se prennent pas la tête et apprennent simplement à se connaître.


Moi (souriant) : Mais c’est très bien ça, donc ils sont en couple ?


TPL : Pas encore, mais il pense qu’avec elle, les choses peuvent aller loin.


Moi : S’il le pense, je croise simplement les doigts pour que ça marche. Il mérite le bonheur.


TPL : Je suis d’accord.


Seraya : Papi, mamie. Quelqu’un cogne à la porte.


Moi : Vas ouvrir, trésor.


On regarde par la baie vitrée et c’est Julie qui rentre. Elle se rapproche de nous après avoir salué les enfants. Je ne sais pas si elle-même constate comment son visage rayonne, ça se voit qu’elle est épanouie, ça se voit vraiment.


Moi : La blanche des gens.


Julie : La grand-mère jeune.


TPL : Coucou princesse, ça va ?


Elle nous fait la bise avant de prendre place et de piocher dans l’assiette.


Julie : J’ai décidé de quitter Hugo.


Moi (me redressant) : Sérieusement ?


Julie : Oui, je suis fatiguée de tout ça, ça ne nous emmènera nulle part, on perd juste du temps.


Moi (posant ma main sur sa cuisse) : Ça va aller ma puce.


Julie : Je… je voulais savoir si je peux rester quelque temps ici, le temps de tout remettre en ordre dans ma vie.


Moi : Tu es chez toi mon cœur, n’est-ce pas bébé ?


TPL (continuant à manger) : Mais c’est chez elle.


Moi : Tu vois, tu peux rester, ça nous fait plaisir, la maison est immense et on aime vous avoir avec nous.


TPL : Qu’elle reste dans son studio derrière, je n’aime pas les avoir dans ma maison, uniquement mes petits-enfants, elles me fatiguent.


Moi : Tu es juste jaloux de me voir parler avec mes filles à longueur de journée.


TPL : Je vous regarde juste, elles vont partir, je verrai où tu feras encore le malin.


Je me lève et vais m’asseoir sur les cuisses de mon homme pour le serrer dans mes bras, mon chéri est très rancunier donc il ne faut surtout pas prendre ses dires à la légère.


Moi : Tu sais que dans mon cœur il n’y a que toi, mitonda wé oremiwami.


Julie : Pardon, mieux je retourne d’où je viens. Shamma a mangé ?


Moi : Oui, oui.


Shamma (à son frère) : Doudou, laisse-moi crantile.


On a tous écarté les yeux.


TPL (se levant) : Shamma, ça va ?


Shamma (secouant la tête pour dire oui) :…


TPL : Non Shamma, je t’ai dit quoi tout à l’heure ?


Shamma : On parle avec la bouche.


Moi : Seigneur Jésus.


TPL : Ok, doudou t’a fait quoi ?


Shamma : Il a pris mon truc.


Julie était en larmes, ça fait des mois qu’il ne fait plus d’effort pour parler, ni pour marcher, et avec la maladie qu’on lui a diagnostiquée à l’hôpital, on s’attendait au pire.


TPL (soulevant Shamma) : Je suis fier de toi, mon grand, tu comprends ?


Shamma (secouant la tête) :…


TPL : Qu’est-ce que je t’ai dit ?


Shamma : Merci, papi.


Julie : Mon cœur, maman est très contente, tu comprends ?


Shamma : Oui, maman.


Elle porte son fils puis le couvre de bisous, après ça elle dépose l’enfant avec les autres avant de sortir.


C’est à 13 heures que les enfants sortent pour aller déjeuner, TPL va avec son meilleur ami à Ntoum, il va nous ramener de bonnes choses, j’en suis sûre.


Moi aussi je dois sortir, je dois me rendre au terrain familial, ça va faire une semaine que je n’ai pas vu mes gens de là-bas.


Je n’ai même pas envie de dire que j’y vais sinon ils vont tous me coller et décider d’y aller aussi, pardon moi je ne veux pas de charge.


Je décide de prendre un taxi pour y aller, ça fait vraiment longtemps.


Moi (arrêtant le taxi) : 1500 cité pépinière ?


Le taximan : Ping !


Je monte dans le taxi en saluant tout le monde.


Conversation dans le taxi.


Un homme : Je te dis que moi-même j’étais au stade, le prophète a sorti les docs de la famille, il a fini de les descendre, mais quand le TPL est venu, le TPL s’est mis à genoux devant lui, tout le monde était choqué.


Le chauffeur : Mais le TPL que vous voyez là, c’est parce qu’il a décidé de laisser la politique. C’est le seul homme dans ce pays que s’il se présente aux élections, il gagne sans battre campagne, il est bon. Je me souviens de comment il était avec les jeunes.


Une dame : C’est toujours le cas, il fait beaucoup de choses pour aider les gens, donc quand on m’a envoyé la vidéo hier, j’ai prié, j’ai dit Seigneur toi-même fait justice à ton fils. Si aujourd’hui mes deux enfants sont en Europe, c’est à cause de la bourse qu’il avait donnée de sa poche pour 50 jeunes quand il était ministre de la communication en 2006. Mes enfants sont partis et aujourd’hui ils travaillent là-bas.


Le chauffeur : C’est vous tous là, on vous donne la bourse pour vous former et revenir développer le pays, mais vous rien, c’est pour garder les enfants là-bas.


La femme : Ah papa, ici il n’y a pas de travail. S’ils ont déjà trouvé le travail là-bas, pourquoi revenir encore.


L’homme à côté de moi : Mais il n’a pas de femme ?


Le monsieur à la place du mort : Sa femme est assise juste à côté de vous.


Ils m’ont tous regardée comme pour dire hein ?


Le chauffeur : Toi tu racontes quoi ? Tu sais ça comment ?


Le monsieur : On prie dans la même église.


La femme : Madame, c’est vrai ?


Moi (souriant) : Oui, c’est moi.


La femme : Wooooo, Seigneur Jésus.


Le monsieur près de moi a ouvert son sac et m’a remis un dossier.


Le monsieur : Pardon madame, c’est mon CV, si vous pouvez m’aider à trouver du travail, peu importe le travail, ça va m’aider.


Moi (souriant) : Ok.


La femme a commencé à prier pour que Dieu prenne soin de moi et le taximan me conseillait de rester tranquille et humble comme je suis présentement. Je suis descendue la première et j’ai remis 15 000 au chauffeur.


Moi : Je paie pour tout le monde.


Les autres : Que Dieu te bénisse maman, vraiment qu’il te bénisse.


Je marche un peu avant de trouver ma nièce et un garçon du quartier.


Moi (l’attrapant par l’oreille) : Madame, c’est ce que tu fais ? Passe là-bas !


Le petit a pris ses jambes à son cou. C’est un garçon comme ça qu’elle suit dans les couloirs à 15 ans.


Quand je rentre dans la cour, je me mets à crier son nom. Elle court comme si je ne venais pas ici aussi.


Moi : Merveille, toi tu cherches les hommes maintenant ?


Merveille (en larmes) : C’est mon ami.


Moi : Tu me connais, n’est-ce pas ?


Merveille : Oui, maman Tania.


Moi : Maintenant, quitte devant moi.


Elle se met à courir car elle sait que je peux changer d’avis et correctement lui faire mal.


Je vais saluer toutes mes mamans avant de finir chez celle qui fait battre mon cœur.


Moi : Solange, mon amour.


Maman Sou : Tu n’as même pas honte, entre toi et ta sœur je ne sais même pas qui est pire que l’autre.


Moi : Ma sœur comment ?


Maman Sou : Depuis une semaine, ta sœur dort soi-disant chez un ami.


Moi (arquant les sourcils) : Ça fait une semaine qu’elle a rompu avec Daniel.


Maman Sou : Ah, c’est ce que j’ai dit, une semaine seulement, mais ta sœur ne dort plus ici, ne rentre même pas à la maison pour faire semblant, rien. Elle passe en coup de vent ici.


Moi (prenant mon téléphone) : Donc ça glosse dans la vie d’Ogoula et moi je ne suis pas au courant ?


Maman Sou : Qu’est-ce que tu appelles ça glosse ?


Moi : C’est une adulte, maman.


Maman Sou : Une adulte qui ne veut pas grandir. À peine elle finit une relation, repose-toi un peu non ? En tout cas, elle va revenir me trouver ici.


Moi : Pardon, tu as préparé quelque chose ? J’ai faim.


Maman Sou : Ton gros nez Imane, c’est ce que tu vas manger aujourd’hui.


Moi : Je vais te trouver un mari, l’aigreur là est déjà trop.


Maman Sou : Ce n’est pas avec moi que tu blagues, Ogoula. Je voulais te parler de ta sœur Anne-Kelly qui doit se marier.


Moi : Oui, elle m’a parlé de ça, c’est ma petite sœur, je suis disponible et disposée pour ça.


Maman Sou : Mais depuis là, on n’a jamais vu le fiancé. Les histoires de voir l’homme le jour du mariage, non, moi je ne veux pas ça.


Moi : C’est vrai, il faut mettre un peu de pression.


Maman Sou : C’est ce que je disais à Delphine, mais tu connais ta mère, comment elle est.


Moi : Maman, Delphine trouve ça normal ? Comment dans le même pays, une personne veut épouser ta fille et toi tu ne l’as jamais vue ?


Maman Sou : Elle l’a vue, toi tu connais Delphine.


Moi : En tout cas, je suis prête pour ça.


Je parle avec ma mère un moment puis je prends mes affaires pour rentrer. Au portail, je croise Anne-Kelly.


Moi : C’est comment ?


Anne-Kelly (en colère) : Ce n’est pas cet idiot, il me prend pour une demeurée. Déjà, je ne voulais pas partir là-bas, il m’a obligée à aller chez lui. Quand on arrive, comme il est descendu avant moi, je le vois revenir de la maison précipitamment. Il me tire et m’oblige à monter dans la voiture, puis démarre comme s’il y avait un problème. Quand je demande ce qui se passe, il me dit qu’il y a un serpent dans la maison. Il me prend pour une idiote ? Moi, OGOULA OGOULA ? Il pense que son serpent est plus venimeux que moi ? [tapant sur sa main] Si c’était une autre femme, j’aurais vu mon grand-père, et l’histoire finirait au commissariat. On ne se moque pas de moi.


Elle parlait en criant tellement elle était en colère. Anne-Kelly, c’est un petit piment : c’est petit, mais ça pique fort. Elle a toujours aimé les problèmes, donc le type ne sait pas ce qu’il a ramassé.


Je regarde en bas et vois du sang.


Moi : Anne-Kelly ?


Elle : Oui, yaya.


Moi : Reste calme, tu saignes.


Alphie Lafee LEKOUA


Moi (montant dans la voiture) : Bonsoir, je veux juste les vêtements de la petite.


Nicky : Ça ne va pas ? Y a-t-il un problème ?


Moi : Non, juste que je n’ai pas envie de rester dehors plus longtemps.


Nicky : Quand tu m’as appelé, je pensais que…


Moi : Que je voulais coucher avec toi, c’est ça ?


Nicky : C’est quoi ton problème à la fin ?


Moi : Je sais que je ne suis bonne qu’à ça, donc ne fais pas semblant.


Nicky : Tu as de sérieux problèmes, mais sache que je ne vais pas me prendre la tête avec toi aujourd’hui.


On arrive chez lui, et je remarque tout de suite qu’il y a une femme qui vit ici. Ça ne peut pas se cacher. J’ai vraiment cru qu’il s’intéressait à moi. Sincèrement, je n’ai pas le moral pour supporter une autre déception, vraiment pas.


Quand il me raccompagne, je vois bien qu’il a envie de dire quelque chose, mais il se retient.


Moi : Elle s’appelle comment ?


Nicky : Quoi ?


Moi : Ta petite amie ?


Nicky : Alphie, je…


Moi : Je sais que tu vois quelqu’un. Je ne suis pas idiote. Je sais qu’il y a une femme qui vit chez toi en ce moment. Ça ne me dérange pas. De toute façon, j’ai appris à être le second choix, ou même le vingtième. Ce n’est pas grave. Mais ne fais pas semblant de t’en vouloir. Nous ne sommes pas en couple. Tu as le droit de vivre ta vie.


Nicky : Elle et moi, ce n’est pas encore officiel. Nous ne sommes pas encore en couple, mais on s’entend bien.


Moi : D’accord.


Nicky : Donc, on ne pourra plus se voir à la maison.


Moi : Mais à l’hôtel, oui, c’est ce que tu veux dire ?


Nicky : Si tu le veux bien. Alphie, tu es une fille bien et…


Moi : Épargne-moi tout ça, s’il te plaît. Je n’ai pas besoin de ta pitié.


Nicky : Je n’ai pas pitié de toi, je t’apprécie sincèrement.


Moi (essayant d’ouvrir la portière)…


Il cale brusquement le moteur, car la voiture était en marche. Je déverrouille et descends du véhicule.


Nicky (hurlant) : Tu es folle ? Tu ne sais pas que c’est très dangereux ?


Les gens klaxonnent derrière nous, mais je m’en fiche. En fait, j’en ai marre de cette vie.


Nicky : Remonte dans la voiture. Si tu veux me dire quelque chose, dis-le-moi.


Moi : Fous-moi la paix. Je ne veux rien de toi. Je ne veux pas te parler.


Il me fait monter de force dans la voiture avant de me déposer à l’endroit habituel. Les petits chargeurs qui sont toujours à Mbolo vont m’aider à transporter ça.


Nicky : Appelle-moi quand tu te seras calmée.


Je ne réponds pas. Qu’il rentre chez lui retrouver sa femme et me laisse en paix, c’est tout ce que je demande : la paix.


J’arrive à la maison et vais directement dans mon studio avec les choses que j’ai achetées. Durant toute la nuit, je pleure. Je ne saurais expliquer le vide que je ressens en moi, mais il est très profond. J’ai tellement mal que j’ai juste envie d’en finir. De toute façon, je ne suis bonne à rien, même pour prendre soin de mon enfant.


Le matin, je ne sors pas pour le petit déjeuner. Je n’ai pas faim. Je veux juste qu’on me laisse tranquille.


À 22 heures, je ressens à nouveau cette envie d’en finir, de tout arrêter. Et au même moment, Nicky m’appelle pour me dire qu’il est au carrefour.


Je me lève et porte quelque chose de décontracté. 


Je décide de sortir, car si je reste ici, je vais faire une bêtise. J’arrive à l’entrée de la ruelle et monte dans sa voiture.


Moi : Oui ?


Nicky : Je sais que tu ne vas pas bien. Il y avait dans tes yeux, quand je t’ai rencontrée, une lueur, comme une lueur d’espoir. Mais elle n’est plus là. Je ne sais pas ce que tu traverses, mais sache que tu peux compter sur moi. Je ne sers pas juste à avoir des rapports sexuels, Alphie. Je peux être ton ami, malgré mon âge. Sache que je peux l’être.


Moi : Je ne veux pas créer de problèmes dans ton couple.


Nicky : Tu ne vas rien créer. De plus, nous ne sommes pas encore ensemble.


Moi : Mais c’est pour bientôt.


Nicky : L’avenir nous le dira.


Moi : Et tu resteras mon bon grand ? Même si on ne couche plus ensemble ?


Nicky : Oui, je te le promets.


Moi (le prenant dans mes bras) : Merci, merci beaucoup.


Nicky : Et que veux-tu présentement ?


Moi : Toi, ici, dans cette voiture.


Nicky : Tu es sûre ? Je vais vraiment me mettre en couple.


Moi : Et je vais vraiment arrêter cette vie, une fois que tu seras officiellement en couple.


On a fini par se faire du bien dans cette voiture, puis il m’a déposé à l’endroit habituel. Être dans ses bras et ressentir du plaisir m’a permis d’oublier tout, mais juste pour quelques minutes. Je m’endors avec l’idée de changer. Je dois le faire, je vais le faire.


Le matin, je vais arroser les plantes avec Jessye. Ponguy viendra avec sa famille pour la récupérer aujourd’hui avec la petite. Quand on termine, je reçois un message de Nicky. Pourquoi Nicky et pas mon calmant ?


Mon très cher généreux m’a caché la vraie raison de son voyage. Donc, le bon monsieur a un cancer de la prostate. Pendant tout ce temps, il ingurgitait toutes sortes de remèdes traditionnels pour rester debout et endurant. Donc tout ce qu’il faisait là, c’était le poutoulou. Vraiment, c’est l’arnaque. Mais malheureusement pour lui, même les aphrodisiaques pour chevaux ne font plus rien. Ça ne se lève plus, rien à faire. J’ai essayé, mais c’est mort de chez mort. C’est pour ça qu’il insistait pour m’épouser aussi vite.


Dieu merci, j’ai refusé. Je ne vois pas où cette relation nous mènera. Il n’est pas question que je reste en couple avec un impuissant. Pour quoi faire au juste ? Quel âge ai-je pour sacrifier ma vie sexuelle ? Pour quel but ? Son argent ? Quoi, c’est le seul homme à en avoir au Gabon ? Jamais.


Je veux bien changer, mais même dans mon changement, je ne peux pas être en couple avec ce genre de personne.


Je souris bêtement devant le message de Nicky. Cet homme est trop drôle. Je commence vraiment à m’attacher, pourtant je sais que c’est un ami en or, mais pour un petit ami, ce serait une très mauvaise idée. Dictateur, trop strict, pardon. Mieux vaut qu’on reste comme nous sommes présentement. En plus, il va se mettre en couple, mais je ne veux pas perdre son amitié.


Jessye (refermant le portail) : Là, tu parles encore avec qui ? Le gardien est allé où encore ?


Moi : Mon bon grand. Il est sûrement en train de prier, il est l’heure.


Jessye : Tu couches avec ton bon grand, je parie.


Moi : Mais non, pourquoi tu penses ainsi ?


Jessye : J’en étais sûre. Tu ne t’arrêtes jamais.


On entre dans la cour et je vois une voiture que je connais.


Moi : Ça ressemble à la voiture d’une personne que je connais.


Jessye : Ah, entrons voir.


On se dirige vers la grande maison et une fois au salon, je me rends compte que c’est bien lui. Il fait quoi ici ? Qu’il ne pense même pas à dire à tonton qu’on est ensemble, pardon, moi je ne veux pas de problème.


Moi : Mais…


Jessye (sautant sur lui) : Tonton Nicky !


Nicky (souriant) : Ma puce, Seigneur, tu as grandi !


Jessye : Tonton, elle c’est Alphie, ma petite sœur, et ALPHIE, lui c’est tonton Nicky, le meilleur ami de papa depuis le primaire.


Seigneur, j’ai vraiment la poisse, c’est définitif.


Jessye : Tonton, ça va ?


Nicky : Oui, ça va, juste que…


Au même moment, papa sort de la maison. Quand je le vois parler avec Nicky et que je vois leur complicité, quand je me souviens de comment Nicky parle de lui, j’ai envie de disparaître. Je vais rapidement dans mon appartement et m’enferme à l’intérieur.


Je pleure à nouveau une bonne partie de la nuit, et je suis troublée par des pensées de mort. Je réussis quand même à dormir. À mon réveil, j’ai plus de 30 appels de Nicky.


Je continue à faire défiler les publications sur mon téléphone, et je tombe sur des post qui me glacent le sang.

**Scandale au sommet : Le multimillionnaire accusé de graves abus**


Sur Facebook, une vague d’indignation a éclaté aujourd’hui après la publication d’un article exposant les agissements d’un multimillionnaire réputé, surnommé « Le Riche ». Selon les témoignages recueillis, cet homme influent serait impliqué dans un scandale sanitaire de grande envergure. Les accusations sont graves : plusieurs jeunes femmes affirment avoir contracté le VIH à la suite de relations avec lui.


L’article, qui fait le tour des réseaux sociaux, décrit comment le multimillionnaire aurait utilisé sa position de pouvoir et son charme pour manipuler des jeunes filles, laissant derrière lui un lourd bilan sanitaire. De nombreux témoignages corroborent ces allégations, détaillant l’impact dévastateur sur la vie des victimes.


Ce scandale révèle non seulement l’hypocrisie de certaines figures publiques mais aussi la vulnérabilité des jeunes femmes face à des abus de pouvoir. Les révélations continuent d’affluer, alimentant une indignation croissante parmi les internautes.


Seigneur, m'as tu un jour aimée ? 


C’est fini, j’abandonne.

SAVEUR GABONAISE TOM...