Chapitre 24

Ecrit par Kaylee

LA SECONDE ÉPOUSE


Épisode 24 : Les choses des grands


****  Liam Hakim Elisha ****


Je n'arrive toujours pas à croire que je suis polygame mais c'est belle et bien là réalité. Oh, je ne m'en plains pas le moins du monde. Personne ne m'a forcé à rien. C'est moi-même qui ait provoqué cette situation. J'ai voulu de cette fille dès la seconde où mes yeux se sont posés sur elle sur cette voie la nuit où je quittais la salle de gym avec mes amis. Je souris au souvenir de la manière dont elle m'avait ramassé. C'était ma première fois d'approcher une fille pour la draguer certes mais je ne m'étais pas montré si minable que ça. Mais cette petite a blessé mon égo de mâle dominant en traitant mon approche comme étant une drague de puceau en me laissant en plan. Puceau sérieusement ? À cet instant précis j'ai ressenti le besoin immense de la rattraper et lui montrer de quoi le puceau était capable mais j'ai fini par laisser de côté cette idée et j'ai même fini par rire de sa tirade quelques jours plus tard même si son visage de poupée m'était resté gravé dans la mémoire. Jamais une femme ne m'avait tapé ainsi dans l'œil.

À la cérémonie de dot, j'étais loin de savoir qu'elle y était, encore moins qu'elle était la fille que j'avais désigné à la place de ma fiancée. Je ne saurai expliquer ce qui s'était passé en moi le jour là mais j'étais tout à coup comme hypnotisé. Je n'arrivais plus à contrôler mes sens et mon cœur battait la chamade. Je ne crois pas en l'amour alors je n'irai pas jusqu'à dire que c'était ça mais j'ai quand même ressenti quelque chose que je n'avais jamais ressenti auparavant. Un coup de foudre peut-être. J'ai offensé Kamila. J'ai agi comme un salaud, un sans cœur avec elle. Elle ne mérite pas ce que je lui ai fait. J'avais pitié d'elle mais je n'avais pas la volonté de tout arrêter et n'épouser qu'elle. Je me suis montré égoïste et je compte me rattraper avec elle plus tard. Pour le moment j'ai d'autres chats à fouetter.

Dès que la voiture de mes parents disparaît derrière de l'autre côté du portail de la maison, je me retourne et vois notre chère Salewa qui se précipitait dans les escaliers. C'est moi qui me fait des idées ou cette fille est vraiment entrain de me fuir. En tout cas on va confirmer cette idée s'avère vraie tout à l'heure.

 Je monte pas à pas les quelques escaliers menant au premier étage. Une fois devant la porte de la chambre que ma mère vient de lui attribuer, je tape légèrement là-dessus.

Aucune réponse. Je tape encore et encore une fois de plus, aucune réponse ne me parviens. J'aurais pu croire qu'elle n'était pas dans la pièce si sa respiration saccadée ne se faisait pas entendre derrière la porte.


 Moi : Est-ce que tu peux s'il te plaît m'ouvrir ?


 Elle : .....


Je souris et me mets à craquer mes doigts en faisant du bruit.


 Moi : Je crois que je n'aurai pas d'autres choix que de casser cette porte qui m'a coûté une petite fortune.


 Elle : Euhh, non non. C'est que je dors.


 Moi ( souriant franchement): C'est bizarre. J'aurais pu te croire presque si tu ne respirais et ne parlais pas juste derrière la porte. Le lit se trouve à l'autre bout de la chambre si je me trompe et puis, le sommeil t'a empêché de répondre quand je toquais la porte mais a quand même pu te rapporter l'épisode où je disais vouloir défoncer la porte.


 Elle : Écoutez monsieur, je ne vois pas ce que vous trouvez drôle dans cette situation mais sachez que pour moi elle ne l'est pas du tout. J'ai besoin d'être un peu seule pour faire le bilan sur ma vie et les situations de ces derniers jours.


 Moi : Discuter avec moi quelques minutes ne t'empêchera pas de faire ton bilan.


 Elle ( hésitante): Dis... discuter ?


 Moi ( sourire amère) : Oui discuter. Sinon quoi d'autre ?


 Elle : Euhh rien. Je croyais que... enfin que...


 Moi : Si tu pouvais déjà ouvrir la porte je t'en saurai gré. J'aime regarder mes interlocuteurs dans les yeux en discutant.


Elle ouvre timidement la porte de la chambre et au lieu de m'inviter à y entrer, elle me rejoint dans le couloir en fermant derrière elle.


 Moi : Bien. On en était où déjà ? Heinhin, tu croyais que...?


 Elle (fuyant mon regard): Je croyais que... enfin euh...


 Moi : Je n'ai pas toute ma vie devant moi Salewa. Plus vite nous allons parler, plus vite nous irons vaquer à autre chose.


 Elle (se triturant maintenant les doigts): Je croyais que vous veniez pour faire les choses des grands avec moi.


Je fronce d'abord les sourcils puis comprenant à quoi elle faisait allusion, je suis pris d'un fou rire. Hahaha. Mais cette fille vient de quelle planète pardi ? Elle est vraiment naïve ou fait-elle semblant de l'être ?


 Moi : La chose des grands ? Tu as quel âge déjà ?


 Elle : 20 ans.


 Moi : Et à cet âge tu te considères encore comme un enfant ? Tu es déjà grande donc c'est tout à fait normal que nous ferions les " choses des grands".


Elle me toise du regard et là je reconnais enfin la fille grande gueule que j'avais rencontré la toute première fois.


 Moi : Voici enfin la Salewa que j'ai connu. La timidité t'allait bien mais je préfère ce toi-là qui n'a pas froid aux yeux.


 Elle rougit puis me regarde d'un air perdu tout à coup.


 Moi : Si j'ai bonne mémoire, il y exactement une semaine de cela sur la chaussée non loin du stade tu m'as dit exactement en ces termes :« Écoutez moi bien monsieur, j'ai eu une dure journée et là je m'en vais chez moi. Vous me donnez la migraine à m'arrêter en pleine rue pour une drague de puceau. Vous me perdez inutilement le temps. Sur ce, passez une bonne soirée.» C'est bizarre d'entendre de la bouche de cette même fille aujourd'hui parler du sexe comme une gamine.


Elle ouvrit grandement les yeux et sa bouche forme un O de surprise.


 Salewa : C'était... vous ?


 Moi : Oui c'était moi.


 Salewa (soudain paniquée): Vous m'avez reconnu à la dot et c'est pour cette raison que vous avez créé ce scandale pour m'épouser et vous vengez de moi pour vous avoir mal parlé ? Je vous jure que ce n'était pas volontairement que je vous ai parlé ici. Je ne parle pas mal au gens, je jure. Vous pouvez demander à mes parents ou ma cousine pour voir. Je ne sais pas ce qui m'avait...


 Moi : Stop. Pourquoi tu t'affoles ainsi ? T'inquiète, je n'ai aucune dent contre toi. Tu peux dormir en paix. J'ai compris que tu n'étais pas d'humeur ce soir-là.


Elle soupire en paraissant visiblement soulagé. 


 Moi : Maintenant que nous sommes mari et femme, je crois avoir largement le pouvoir de te montrer ce que vaut le " puceau" au lit.


Elle devient toute rouge et se met à tousser.


 Moi : De l'eau ?


Elle me lance encore une fois un regard menaçant. C'est fou la manière dont elle peut passer du calme à la tempête.


 Moi : Bofff, je te laisse alors.


Je quitte le couloir puis sort de la maison. Il y a trois voitures dans le garage. Chacun est une voiture de grande marque. Je choisis le BMW, le gardien m'ouvre le portail puis je me mets en route pour chez Kamila.

Elle doit m'en vouloir terriblement de n'avoir pas pris de ses nouvelles depuis avant-hier mais bofff. Si cela ne tenait qu'à moi, notre mariage civil prévu pour le weekend de la semaine prochaine serait annulé mais malheureusement je ne peux oser dire après tout ce qui s'est passé. J'ai aussi une sœur et je n'imagine pas ce que j'allais faire si un homme avait osé faire ce que moi j'avais fait à Kamila. Même si j'essaie de ne rien laisser paraître, je culpabilise énormément. 

Une vingtaine de minutes après, je gare mon véhicule devant le domicile des BIAOU, descends et appuie sur la sonnerie de la maison. Quelques minutes plus tard, le portail s'ouvrit sur la mère de Kamila.


 Moi : Bonjour madame.


 Elle : Hun.


 Moi : Je suis là pour voir Kamila.


Cette dame avec qui je n'ai jamais pu accrocher me lorgne du regard avant de tchipper et m'ordonner de la suivre. Je prends sur moi et la suis. J'ai horreur du mépris envers ma personne et de l'impolitesse. Même si j'ai offensé sa fille et leur famille peut-être, ce n'est pas une raison pour qu'elle me méprise ainsi clairement, d'autant plus que je vais probablement épouser sa fille dans quelques jours.

Une fois dans le salon, je m'assis dans un fauteuil. Kamila descends quelques minutes plus tard, élégamment vêtue d'une longue robe rose avec une longue fente, le visage comme toujours couvert d'une couche de maquillage. Elle fait toujours dans la case extravagante mais n'empêche qu'elle est une belle femme avec ou sans maquillage. Kamila est le genre de fille qui attache une très grande importance à son apparence physique et à sa réputation. C'est le genre de femme bonne à t'accompagner pendant des sorties entre amis, partenaires et consorts et te fais te sentir fier de sa compagnie.


 Moi : Bonjour Kamy.


 Kamila : Oui.


Elle s'assit sur le fauteuil en face de moi.


 Moi : Comment vas-tu ?


 Kamila ( explosant) : TU ES SÉRIEUX AVEC CETTE QUESTION, Liam ?


 Moi : Ne hausse pas le ton sur moi mademoiselle.


 Kamila : Je suis toujours vivante comme tu peux le constater.


 Moi : Et j'en suis content.


 Kamila : Tsuiiip.


 Moi : Je suis désolé pour tout ce qui s'est passé Kamila. Vraiment. Je ne peux pas retourner en arrière pour réparer les choses mais je te promets faire de mon mieux pour que tu te sentes à l'aise dans notre maison une fois le mariage civil passé. Salewa est une fille sans problème alors je te promets qu'elle ne va pas t'importuner.


 Kamila : Tu es sérieux avec ce que tu me dis, Liam ? Tu es vraiment sérieux ? Donc tu comptes vraiment faire de cette fille ma coépouse ?


 Moi : Je l'ai épousé à la mosquée chez ses parents ce matin.


 Kamila : QUOI ? LIAM ?


 Moi : Je ne dis pas ça pour te faire mal mais tu sais que je ne badine jamais et je te le dis parce que je te dois la vérité.


 Kamila ( reniflant): Pourquoi tu me fais ce Liam ? Qu'est-ce qu'elle a et que je n'ai pas pour que tu décides de me faire subir une série d'humiliation ?


 Moi : Pleurer ne va rien résoudre Kamila. Je suis un salaud oui mais je ne suis pas insensible à tes ressentis. Moi-même je n'ai jamais envisagé vivre un jour dans la polygamie mais comme c'est là maintenant je m'y fais.


 Kamila : Tu t'y fais ? Mais personne ne t'a poussé à être polygame pardi ! Arrête de raisonner comme si c'était une obligation. Il n'est pas tard. Tu peux toujours répudier cette fille.


 Moi : De la même façon que tu peux toi aussi renoncer au mariage civil ainsi qu'à moi.


 Kamila : Jamais de la vie !


 Moi : Nous sommes quitte alors. Passe une bonne soirée. On se revoit le 22 à la mairie.


Je lui fais une bise sur le front et ressort prendre le volant de ma voiture pour rentrer chez moi.

LA SECONDE ÉPOUSE