Chapitre 23

Ecrit par Lilly Rose AGNOURET


 

Trois jours plus tard, en un long samedi...

 

« Encore un autre week-end ici à perdre du temps. Soit nous courrons le mauvais lièvre soit quelque chose nous échappe. L'un dans l'autre, le sort semble vouloir nous jouer un mauvais tour ! », fais-je en m'adressant à Salima.

Je regarde par la fenêtre de l'appartement que nous occupons. Mon amie à commander le petit-déjeuner au room service. Il est 8h 10 ; le soleil d'octobre brille dans le ciel. Et mon cœur est  en proie à un profond malaise. Merveille Nyama est introuvable. Elle a démissionné par mail sans même prendre la peine de régler les détails de son préavis et du paiement de son solde de tout compte. Elle est introuvable d'autant qu'elle a changé de numéro de téléphone. Nous n'avons pas eu besoin de cogiter longtemps. Antoinette Nyama nous a appelée en ricanant au téléphone, elle nous a dit que l'on pouvait toujours courir si l'on espérant qu'elle serait assez bête de laisser ses enfants nous aider.

Bref ! Elle aura trouvé le moyen de me faire payer, comme elle dit.

Je regarde le ciel et essaie de lire un message dans la f orme des nuages qui sont fort légers ce matin. Il a plut hier matin, de façon continue jusqu'à 14h. Le soleil a décidé aujourd'hui de prendre les rennes et j'aurais volontiers fait un tour à La Pointe Denis,  si je n'étais pas aussi préoccupée.

« Essaie de te détendre. Viens t’asseoir et mange un petit quelque chose. J'ai appelée ta mère. J'ai rendez-vous avec elle à 10h. Pédro m'y accompagnera. »

« Que va t-il se passer ? Tu penses pouvoir en tirer quelque chose ? »

« Elle m'écoutera. Je trouverai les arguments qu'il faut. Quant à toi, essaie de t’asseoir et réfléchis à la situation. Les Nyama, on peut oublier. Que reste t-il comme solution ? »

« Ma mère. »

« Oui. Mais à part elle ? »

« Je ne vois personne d'autre. Le violeur de ma sœur est atteint du SIDA. Il est difficile de l'approcher dans ces cas là ! »

« Tu as raison. Mais dis, ce Nyama n'avait-il pas d'autres enfants ? »

« Je n'en sais rien. »

« Et pourrait le savoir ? »

« Je n'en sais rien. Il ne m'avait jamais parlé d'une autre aventure extraconjugale ou d'un enfant né hors mariage. », dis-je à Salima.

« Ce qu'il y a de compliqué dans cette affaire, c'est que les  tissus demandé doivent provenir de personnes de l'entourage. Autrement, il aurait été plus facile de trouver un donneur. »

« Oui, c'est dommage comme tu dis. »

Salima mord dans sa tartine de pain puis me dit :

« Essayons de garder l'esprit clair. Positivons. Tout ira bien. »

« Je l'espère. », dis-je simplement.

J'aimerais tant partir d'ici et rentrer à Londres y retrouver mes enfants. Au lieu de cela, le séjour s'éternise et plus ça va plus, plus j'ai l'impression que le sort s'acharne.

« Mange quelque chose, Merlie ! Tu n'as rien avalé au dîner hier soir. », m'intime Salima.

Je viens m’asseoir face à elle et me sers un verre de jus d'orange. A près quoi, je tartine de confiture, une tranche de pain, que j'avale sans conviction.

« Nous devons absolument être dans l'avion samedi prochain. Cela nous laisse 7 jours pour agir. »

« Bien. Espérons que la chance sera de notre côté. »

« Elle le sera. Déstresse. Peut-être devrais-tu sortir faire un tour, marché au bord de mer. »

« Peut-être as-tu raison. »

Un quart d'heure plus tard, Pédro arrive. Il s'installe en face de moi. Il est tout souriant, vêtu d'une chemise hawaïenne et d'un bermuda de couleur beigne.

« Tu respires la fraîcheur ! », lui dit Salima.

« On t'entend le dire avec ton accent et d'un coup, on se sent mis en valeur ! », lui répond t-il.

« Tu dragues très mal, Pédro ! », lui dis-je.

« Je ne drague pas ! C'est mon charme naturel qui agit.

« Ton charme n'agit sur personne, chéri. Alors, ne te vante pas trop ! », le rabroue Salima.

« Et moi qui pensais que j'étais irrésistible ! », fait-il en feignant d'être vexé. « Au fait, inutile de bouger de l’hôtel. Je viens d’apercevoir  ta mère à la réception. Elle est sapée comme jamais. »

« Comment ça ? Elle et moi avons rendez-vous dans son salon de coiffure là-bas dans son quartier. »

« Elle a sûrement estimé qu'il valait mieux qu'elle se déplace. Elle est à l'accueille, vêtue comme une duchesse qui s'apprête pour le bal. », répond Pédro.

« Oh ! Je vais voir ! », dis-je.

« Non, non, non ! », m'arrête Salima. « N'y va pas car vous risquez encore de vous disputer. Je te signale que nous avons besoin d'elle. Reste là, je m'en occupe. »

Elle sort retrouver Albertine Malanga et je reste là avec Pédro.

« Elle est si sapée que ça ? »

« Le mot est faible Merlie ! Où a t-elle trouvé l'argent pour s'acheter tous ces bijoux qu'elle porte là ? »

« Je préfère ne pas le savoir. », fais-je, sceptique tout de même.

Même pas une demi-heure plus tard, Salima m'appelle sur mon portable et me demande de la rejoindre au plus vite. Quand j'arrive au bar au bord de la piscine, je prends place à leurs côtés en saluant ma mère ;

« Bonjour ! Comment vas-tu ? »

« Je vais très bien. Ça se lit sur mon visage, non ! », me répond Albertine Malanga.

Je la regarde et effectivement, cette femme est sapée comme si elle se rendait à une communion. Sa tête est parée d'un beau foulard argenté, qu'elle porte en turban ; elle est vêtue d'un ensemble en super Wax, avec des bijoux au cou, aux oreilles, au poignet. Elle scintille. Et son parfum, est sans contexte du Chanel.

« Es-tu invitée quelque part ? » ; lui dis-je.

« Une femme n'a plus le droit de se faire belle un samedi ? Après tout, je reste belle et désirable malgré mon âge. »

« Qu'est ce que cela veut dire, cher mère ? »

Là, Salima me dit :

« Je crois qu'il est temps que je vous laisse. »

« Non ! Reste là ! Tu ne vas pas te défiler. Dis-moi pourquoi tu m'as demandé de venir. », fais-je à mon ami.

« Désolée, Merlie. Je pensais pouvoir t'aider mais il semble que mon pouvoir de persuasion n'est bon que pour les négociations d'affaires. »

« Comment ça ? Que se passe t-il ? »

« Ce n'est pas pour me rencontrée que ta mère est venue ici. C'est vrai qu'elle et moi avions rendez-vous mais sa présence ici se justifie par autre chose. »

« Oui, oh ! Parle bien, Salima ou Salima ! Je suis ici pour mes intérêts. J'ai un rendez-vous hautement plus important que vos petites histoires de sang ou de plaquettes. Je sais même que les plaquettes c'est quoi ? »

« Tu lui as expliqué, Salima ? »

« Y a rien à m'expliquer, Azizet ! J'ai mon programme bien établi. Il se trouve que je suis en congé depuis hier, 17h. Donc, voilà. Ma vie, je la gère comme bon me semble. Et si j'estime qu'il est temps que j'aille à Dubaï pour profiter de la vie, j'y vais. »

« Oh ! Tu vas à Dubaï ? Il n'y a pas quelques jours tu te plaignais de tirer le diable par la queue et aujourd'hui, voilà que tu vas à Dubaï ? Tu as gagné au loto ? »

« C'est quoi le loto ? », me répond t-elle.

« Elle a peut-être gagné au tiercé ! », me fait Pédro qui se tient debout derrière moi.

« Wèèèè ! Est-ce que j'ai eu la chance un jour à ce PMUG là ! Pardon, oh ! Faut laisser comme ça. Je ne dois de comptes à personne. On m'offre ce voyage. Je ne vois pas pourquoi je resterai ici pour faire plaisir aux filles ingrates que j'ai sorties de mon ventre. »

« Pense à Lauryne ! Tu disais il y a quelques temps que tu voulais la revoir. C'est l'occasion qui t'est donnée là de renouer le contact avec elle. »

« J'ai réfléchis. Je pense que je n'ai plus besoin de vous dans ma vie. Et tu sais pourquoi, Azizet ? Parce que ça va faire 15 ans que Lauryne ne m'a plus donné signe de vie. Et cela fait combien de temps déjà que tu es partie sans te retournée ? Qu'as-tu dit au téléphone à ma copine Bebette le soir où elle t'a appelée pour te dire que ma maison brûlait ? Tu lui as dit que tu t'en foutais. Et puis, tu es partie. Donc, considère que toi et moi nous sommes des étrangère. Et si ta sœur Lauryne se souvient de moi, elle viendra d'elle-même me demander ce service. »

« Mais... Albertine » lui dis-je. 

« Oui, Appelle-moi Albertine parce que je ne suis rien pour toi. Et je te trouve vraiment très culottée, ma fille. Tu viens ici faire ta blanche en me prenant de haut. Et maintenant que tu te rends compte que tu as besoin de mon sang, il faut que je me plie à tes désirs ? »

« Ce n'est pas pour moi, maman. C'est pour ton PETIT-FILS. C'est lui qui a besoin de ces tissus sanguins. Ne peux-tu le faire pour lui ? »

« Est-ce que je le connais ? NON ! Donc, ne me fatiguez pas. Vous n'arriverez pas à me faire culpabiliser là-dessus. Un petit-fils que vous m'avez caché, des vies dans lesquelles vous n'avez pas besoin de moi. Tout ça là, ce n'est plus mon problème. Je m'en vais à Dubaï. », lance t-elle en me toisant, avant de croiser ses bras autour de sa poitrine.

Je suis obligé de cligner des yeux un moment, tellement ses seins qui ressemblent à deux grosses papayes murs, sont installés au balcon, mis en valeur dans cet ensemble en pagne.

« Avec qui vas-tu à Dubaï ? Tu es tellement belle et bien apprêtée, que j'imagine déjà l'émir qui t'attend là-bas ? »

Elle sourit et me dit :

« Tu prêches le faux pour avoir le vrai, c'est ça !? Tu es vraiment une pauvre fille, Aziz et. Mais comme tu veux étancher ta soif je vais te le dire. J'ai un amant qui m'a relancé. Il m'offre le voyage à Dubaï. Mon avion décolle à 15h. C'est lui qui m'a fait ce Western de 2 millions pour que je m'achète de belles choses et que je prépare mon départ. C'est quelqu'un qui connaît ma valeur. »

« Il connaît la valeur de tes fesses, maman. »

« Et alors ! Si mes fesses peuvent me faire sortir de la misère dans laquelle ta sœur et toi me laisser croupir, ça regarde qui ? Ça te dérange en quoi ? »

Je la regarde alors qu'elle continue de me toiser. Là, elle m'envoie balader d'un geste de la main en me disant :

« Tu me pompes l'air, Azizet. Allez, fous-moi le camp avec toutes tes histoires. Je ne suis pas venue ici pour te voir. Je n'en veux pas à ton argent. Alors, de grâce, disparaît. Mon rendez-vous va bientôt arriver. Allez, faites de la place. »

« Je veux comprendre. Tu prends l'avion tout à l'heure pour Dubaï pour aller retrouver un de tes amants. Et là, tu attends qui concrètement à l'instant, dans cet hôtel ? »

« Tu travailles à la police, Azizet ? Je fais ce que je veux de mon corps ! Après tout, s'il est encore désirable malgré mon âge, je ne vois pas pourquoi je vais garder mes jambes serrées ; je suis une femme. J'ai des besoins sexuels comme tout le monde. »

« Seigneur ! Albertine Malanga, tu te prostitues ? C'est ce que tu fais là ! »

« Ça regarde qui ? A chacun son potentiel. Si à ton âge malgré ta jeunesse tu te retrouve divorcée, moi, je sais comment utiliser mon corps pour faire plaisir à un homme. Si tu veux avoir honte, c'est ton problème. Maintenant, fous-moi le camp ! »

Là, Pédro freine mon élan et me chuchote dans l'oreille :

« N'insiste pas. Retourner dans l'appartement. Je la surveille à distance. »

Salima et moi prenons donc congé de ma mère qui reste là assise comme une déesse grecque, attendant son fameux rendez-vous. Pédro feint de nous suivre mais bifurque vers le parking alors que nous rentrons dans l’hôtel.

« Lui as-tu vraiment tout est expliqué ? Le viol de Lauryne et tout le reste ? »

« Elle sait tout. Je lui ai tout dit hier pendant en discutant avec elle pendant une heure au téléphone. Cela n'a rien changé à sa détermination à ne pas vous aider.

« Ok. Je vois. », fais-je avec un pincement dans le cœur.

Je ne sais que penser de cette attitude. Je suis résignée à la comprendre. Aussi, je décide d’effacer l'image de ma mère, d'un revers de la main. C'est décidé, je vais sortir faire un tour et me détendre un peu. Sinon, c'est la déprime assurée.

« Allons nous perdre au village artisanal, veux-tu ? », fais-je à Salima.

« Oui, allons-y. »

Nous allons dans la chambre nous préparer. Un quart d'heure plus tard, nous sommes à la réception de l’hôtel et attendons Pédro. Regardant partout, je ne le vois nulle part. Là, je l'appelle sur son portable et tombe sur son répondeur.  Je décide alors de lui envoyé un sms. Puis, nous suivons le chauffeur accrédité pour me conduire dans mes déplacements. Nous nous rendons au village artisanal. Le chauffeur descend de voiture avec nous et nous suis de près dans les allées abondamment fournies de ce marché aux couleurs chatoyantes.

Il est midi quand nous revenons à l’hôtel après avoir fait une petite promenade au bord de mer. Toujours pas de nouvelles de Pédro. Christian m'appelle alors et m'annonce qu'il vient nous chercher et nous invite à manger dans un restaurant en bord de mer du côté de la Sablière.

« Nous ferons une traversée en bateau après. Prévoyez des maillots de bains. »

« D'accord. »

Je raccroche et nous nous mettons à préparer nos affaires. Là, deux coups sont tapés à la porte. Je vais ouvrir. Je vois le  visage souriant de Pédro qui reste là me regarder avant de me dire :

« Merlie Anderson, c'est ton jour de chance ! »

« Que veux-tu dire ? D'où sors-tu comme ça ? »

« Oh, disons que ta mère a une vie palpitante, trépidante. Disons que grâce à elle, ton problème avec la famille de Victoire Ratanga est réglé. »

« Que veux-tu dire, Pédro ? Raconte. »

« Laisse-moi m’asseoir parce que là ! »

Il continue de rire en entrant et en allant s’asseoir dans un fauteuil. Salima le regarde tout aussi intriguée.

« Que se passe t-il ? »

Là, il se met à raconter.

« J'ai suivi ta mère. Elle était là pour un "entretien" d’embauche. Mettez le mot entretien entre parenthèse, s'il vous plaît. »

« Raconte, Pédro. De quel entretien s'agit-il ? », lui dis-je.

« Figurez-vous qu'une des suites est réservée pour faire passer des testes d'embauche au poste de secrétaires à 5 candidates. Je l'ai su e n suivant ta mère. Donc, les 5 candidates attendaient tranquillement assises. J'ai demandé à une femme de ménage ce qu'attendaient ces dames. Elle m'a indiqué qu'il s'agissait d'entretien pour un poste de secrétaire pour une entreprise de la place. Je suis repartie vers la réception, j'ai demandé un stylo et des feuilles de papier. Je suis revenu m’asseoir à côté de ces 5 femmes. Je me suis étonnée qu'elles soient toutes d'un certain age. La plus jeune doit avoir 35 ans. Et ta mère ne faisait pas sa cinquantaine. Bref ! Je me suis assis là alors que ta mère et une autre dame  tout aussi bien sapée, venaient d'entrées dans la pièce. Je suis resté là et j'ai piqué la curiosité de la jeune dame de 35 ans qui était assise à côté de moi. Elle a souri puis m'a tapé dans les côtes en me disant : Vous les hommes d'aujourd'hui, vous n'avez peur de rien, mon gars ! Là, j'ai compris que cet entretien était louche. Elle m'a déballé le pot aux roses. L'entretien en question est arrangé. En fait, des grands type sont là dans là dans la chambre. Ils sont à 5 pour faire passer ses entretiens là. D'après toi, combien de SG faut-il pour interviewer une secrétaire ? »

« C'est une partouze organisée, c'est ça ? »

« Tu as tout compris, Merlie. Ta mère est restée à l'intérieur pendant 3 heures. Quand elle est sortie de là, euh... »

« Dis-moi tout ! Plus rien ne peut me choquer. »

« Disons que son foulard ne tenait plus vraiment sur sa tête. Et son maquillage avait disparu. Mais elle avait la mine réjouie et un son sac bien collé sous son aisselle. »

« Laisse-moi deviner. Il y avait beaucoup de pactole à la clé. »

« Oui. 500 mille francs par personne. Dis-moi, Merlie, d'où ta mère tient-elle ce goût du risque ? Plus d'un mec en même temps ? Elle compte écourter sa vie sur terre ou quoi ? La vieille est solide ! J'ai voulu lui serrer la main quand elle est sortie de cette suite, mais elle m'a insulté comme du poisson pourri en me disant  que c'est son con et qu'elle en fait ce qu'elle veut. »

Plus je l'écoute, plus j'ai du mal avec ses révélations.

« Elle t'a vraiment insulté comme ça ? »

« Oui. Vu que je ne me suis pas gêné pour lui dire ce que je pensais, elle m'a envoyé au diable en me disant qu'elle ne fait de mal à personne et que son corps, c'est son corps. »

« Ok. Et en quoi les escapades sexuelles de ma mère me sont elles utiles ? »

« Devine qui s ont les 5 personnes qui font passer des entretiens d'embauche de ce genre ? Les deux papas de Victoire Ratanga, son parrain le commandant Pascal Malékou, et deux autres types du même acabit mais que tu ne connais pas. »

« Non ! C'est une blague ! », s'étonne Salima.

« Non. Ce sont eux. Comme cela demande du temps et de l'énergie d'entretenir une relation extraconjugale, ils ont opté pour une journée de partouse, pour agrémenter leur vie. Comme ça, cela se fait une fois par mois et chacun retourne à sa vie. »

« Qui t'a raconté tout ça ? »

« Oh, c'est la dame de 35 ans dont je vous parlais. C'est une régulière, comme on dit. Elle passe ces entretiens d'embauche depuis deux ans. Elle s'arrêtera dans 3 mois parce qu'elle vient de terminer sa maison de 4 chambres, du côté du stade d'Angondjè. Elle a apparemment compris au bout de deux ans que jamais elle n’obtiendra le job de secrétaire pour lequel elle postule, s i vous voyez ce que je veux dire. »

« Tu as vraiment beaucoup d'humour, Pédro ! », lui fait Salima.

« Il faut en avoir dans ce monde de plein de connerie. Vous imaginez ! Ma mère dans ce genre de situation ! »

« N'en rajoute pas, Pédro. On a compris. Explique comment je m'en sors du fait qu'Albertine Malanga se soit donnée à ces types ? »

« Laisse faire le magicien et ce soir, on t’appellera pour te dire que tu n'as plus rien à craindre d'eux. »

« Mais encore ? »

« Tu n'as pas besoin d'avoir les détails, ok ? Mais sache simplement que les types ont tellement peur de leurs épouses respectives qu’ils paieraient des sommes colossales pour que je ne dévoile pas à celles-ci le pot aux roses ! »

« Je t'offre une coupe de champagne si tu arrives. »

« Commande déjà la bouteille de champagne, alors ! Bon, je vous laisse. L'un des mères de mes enfants m’attend. »

« Pédro ! Et celle qui habite chez toi ? »

« Oh, disons que je ne résiste pas à l'idée d'aller me faire dorloter dehors. A tout à l'heure. »

Il s'en va et Salima et moi restons là à attendre Christian. 

...CA VA SE SAVOIR