CHAPITRE 24: LA BÉNÉDICTION DE DIEU
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 24 : LA BÉNÉDICTION DE DIEU.
**ARSÈNE MFOULA**
Moi : Je suis en couple avec Leslie, la mère de mes enfants.
Les autres : (Sauf Paul) Comment ça ? Pourquoi ?
Moi : Parce que je l’ai décidé.
Alvine : Après tout ce que t’a fait cette fille, tu as décidé de te mettre avec elle ?
Moi : Oui.
Alvine : Mais pourquoi ?
Paul : (Intervenant) C’est pourtant simple à comprendre.
Les autres : Et on doit comprendre quoi ?
Paul : Bah qu’il est amoureux.
Eux : (Choqués) Pardon ?
Paul : Vous avez bien entendu.
Terrence/Sosthène : C’est une blague n’est-ce pas ?
Paul : Ai-je la tête d’un blagueur ?
Alvine : Il faut bien que tu blagues parce que je ne peux pas accepter de croire qu’il soit amoureux de cette folle psychopathe, sauvage et criminelle qui par ailleurs a presque failli l’envoyer dans une tombe.
Paul : Et pourtant c’est le cas.
Brice : Attendez, c’est un plan cul ou c’est sa meuf ? Je veux bien comprendre que tu me dises me dises que tu te la tapes parce qu’on ne va pas se mentir la go est jolie et sexuellement parlant selon ses propres dires, elle sait y faire donc je peux comprendre qu’il veuille remettre le couvercle avec elle. Si c’est pour ça je suis d’accord maintenant si c’est autre chose franchement je ne comprends pas. (Me regardant) Mfoula rassure moi, quand tu parles de couple, tu parles de plan cul n’est-ce pas ?
Moi : (Silence)
Brice : (Insistant) Mfoula ?
Moi : (Après un instant à soutenir tous les yeux fixés sur moi) Non.
Eux : (Sauf Paul) Seigneur, il parle de vraie relation.
Alvine : Mfoula, tu es tombé sur la tête ? Ou c’est le choc que tu as reçu l’autre jour qui agit de la sorte ?
Moi : Je peux savoir pourquoi tu t’énerves ?
Alvine : Je ne peux pas m’énerver pourquoi quand tu fais des choses comme quelqu’un qui a perdu les esprits.
Moi : J’ai toutes mes facultés et je sais ce que je fais.
Alvine : Tu dis que tu as tes facultés en place mais tu décides de te mettre en couple avec cette folle furieuse.
Moi : (Commençant à m’énerver ) D’abord tu changes de qualificatif quand tu parles d’elle , je te signale qu’il s’agit de la mère de mes enfants donc tu la respectes. Ensuite, je ne crois pas avoir besoin de ton accord ou ta bénédiction pour me mettre en couple avec qui je veux car cela ne regarde que moi et moi seul. Je sais qu’elle n’a pas eu une conduite exemplaire au début et que ça été mal parti mais tu ne sais rien d’elle contrairement à moi qui la côtoie tous les jours donc tes jugements à son propos tu les gardes pour toi merci. Enfin quand ta propre vie sera un exemple, tu reviendras vers moi pour me parler.
Je me suis levé, j’ai ramassé mes clé et mon téléphone avant de sortir de là complètement énervé. Je m’apprêtais à grimper dans ma voiture quand Paul m’a interpellé.
Paul : Mfoula attend.
Moi : (Une main sur la portière) Quoi ?
Paul : (Levant ses deux mains en l’air ) Je viens en paix, calme toi. Je ne viens pas pour te faire des reproches. Laisse le véhicule et allons marcher tous les deux quelques minutes.
Il a mis ses mains en poches et a commencé à le faire.
Paul : (S’arrêtant pour me regarder) Tu viens ?
J’ai soupiré un moment avant de le suivre. Nous avons marché une bonne distance en silence avant que je ne prenne la parole.
Moi : (Plus calme) Toi aussi tu penses que c’est une mauvaise idée ?
Paul : La vérité c’est qu’actuellement, je suis incapable d’émettre un jugement objectif étant donné que tout ce que nous avons sur elle comme information est négatif, je n’ai pas eu le temps de voir une autre facette de sa personnalité donc présentement je ne peux rien te dire dessus. C’est toi qui la côtoie tous les jours comme tu l’as dit et toi seul sait si oui ou non elle est bien. Même si l’avis d’un homme amoureux ne peut être pris pour argent comptant vu qu’il est biaisé par le filtre de l’amour.
Moi : Tu penses qu’il est possible que je me trompe à propos d’elle .
Paul : C’est possible. Tu peux te tromper comme tu peux avoir raison mais présentement nous ne pouvons le savoir, seul l’avenir nous donnera raison ou non. Et puis, ne te fâche pas avec les gars, tout ce qu’ils veulent c’est ton bien et tu sais (posant une main sur mon épaule en souriant) Ils ne connaissent rien de l’amour vue qu’ils ne l’ont pas encore expérimenté.
Moi : (Souriant à mon tour) D’accord .
Nous avons repris à marcher en silence avant que je ne le brise à nouveau.
Moi : Comment l’as-tu su ?
Paul : Que tu étais amoureux ?
Moi : Oui.
Paul : Bah, je te connais et je t’ai déjà vu amoureux avant. Tu te comportes presque toujours de la même façon. Tu avais rencontré Mariame au Lycée et tu avais décidé que tu aimais les filles de teint foncé avec des formes plus ou moins généreuses et toutes les filles avec lesquelles tu avais couché après elle avaient ces caractéristiques physiques. Tu as rencontré cette fille il y a 6 ans, (me regardant) résultats ?
Moi : (Réalisant en silence)
Paul : (Souriant) Je crois que tu viens de comprendre. Et puis pourquoi un homme qui a failli se faire tuer par une femme va lui-même décider de se mettre en couple avec elle si ce n’est pas l’amour qui l’y pousse.
Moi : (Silence)
Paul : Voilà. J’espère seulement que vous avez bien défini les choses afin qu’il n’y ait aucun débordement.
Moi : Nous allons le faire ce soir.
Paul : D’accord . (Souriant) Mfoula l’amoureux de sa petite folle dingue. Qui sait, c’est peut-être d’une folle comme ça dont tu as besoin pour te calmer.
Moi : (Souriant) Tu parles en connaissance de cause.
Paul : (Riant) Bien-sûr, j’ai épousé ma folle dingue et je suis heureux, on espère que ce soit le cas pour toi aussi.
Moi : (Souriant) Je l’espère aussi.
Paul : Bon allez, on retourne trouver les autres ?
Moi : D’accord .
Paul : (Me Tapant sur l’épaule ) Sacré Mfoula.
Nous sommes retournés auprès des gars et je me suis excusé de mettre laisser emporter tout à l’heure, ils l’ont également fait. Alvine m’a dit qu’il n'était pas d’accord avec ma décision mais il respectait mon choix et donc il n’allait plus se mêler de cette histoire. Nous avons fini par changer de sujet et passer un bon moment ensemble entre nous…
**LESLIE OYAME**
Mfoula vient de me déposer à la route et c’est avec un grand sourire sur les lèvres qui ne me quitte pas, et ce malgré le fait que je sois dans ce quartier, que j’arrive à la maison. J’ai aperçu quelques regards des personnes de ce quartier qui me fixaient avec curiosité tant ils étaient surpris de me voir sourire, mais je n’ai pas fait cas, ils ne peuvent pas me gâcher ma bonne humeur. Lorsque je suis arrivée à la maison tout était propre, signe que Lucrèce nettoie correctement ici. J’ai ouvert les fenêtres avant de l’appeler au téléphone pour lui dire que j’étais là. Elle est arrivée quelques minutes plus tard.
Lucrèce : Bonjour tantine Leslie.
Moi : (Souriante) Bonjour Lulu, ça va ?
Lucrèce : (Me regardant avec les grands yeux) Euh oui.
Moi : Ah d’accord . Maman est à la maison avec qui ?
Lucrèce : Avec Junior et Didier ( les deux premiers enfants de sa sœur)
Moi : D’accord , donne moi mon sac là-bas, il faut que j’aille lui parler.
Lucrèce : (Me donnant le sac) Il y a un problème tantine Leslie ?
Moi : Non. Ne t’inquiètes pas. En attendant, aide moi à prendre quelques vêtements des jumeaux, tu me mets ça dans le sac, j’arrive .
Lucrèce : D’accord .
Je suis sortie et je me suis rendue chez sa mère que j’ai trouvé allongée sur un vieux matelas au salon. Elle a l’air d’avoir pris au moins 50 ans sur ses 58 ans d’âges. Je la regarde et j’ai la nette impression que ses jours sont comptés et qu’elle ne fera plus long feu.
Moi : Bonjour Denise, je peux rentrer ?
Denise : Hein ma fille, oh rentre. C’est chez toi ici. (Je me suis exécutée) Prends la chaise tu t’asseois.
J’ai tiré une vieille chaise en bois dont les pointes même ne tenaient presque plus et que si j’étais une grosse femme, elle n’aurait pas pu tenir sous mon poids. Pourtant il y a trois hommes valides dans cette maison mais aucun d’entre eux pour ne fût-ce que prendre un marteau pour arranger les chaises. La maison est dans le même état, les planches et les tôles sont en train de s’en aller, mais les gens rentrent et sortent sans rien faire. Mieux pour moi, je me concentre sur ce que je suis venue faire ici car si je me remets à penser à tout ce qui ne va pas dans cette maison, je risque de m’énerver .
Denise : Bonjour ma fille, ça va ?
Moi : (La regardant) Oui, je vais bien. Mais je vois que ce n’est pas le cas pour toi. Tu bois les médicaments ?
Denise : Oui, ta petite sœur a même encore acheté d’autres ce matin, mais les médicaments là même ne me font rien oh. J’ai déjà même dit à Lucrèce d’arrêter de m’acheter ça mais comme elle est aussi têtue, elle achète toujours.
Moi : Tu sais que si elle n’achète pas ça tu vas passer toute la journée à pleurer à cause de la douleur n’est-ce pas ?
Denise : Ah.
Moi : Voilà. Donc il faut boire.
Denise : Je vais boire ma fille.
Moi : Si je suis venue te voir aujourd’hui , c’est à cause de Lucrèce.
Denise : Elle a fait quelque chose de mal ? J’ai dit à Lucrèce de rester tranquille parce que
Moi : (La coupant) Elle n’a rien fait de mal. Ne t’inquiètes pas.
Denise : Ah d’accord, je croyais qu’elle s’était mal comportée.
Moi : Non. Je ne sais pas si elle t’a dit mais je vais bientôt déménager.
Denise : Oui, elle m’a dit ça, elle m’a même dit que peut-être qu’elle n’aura plus de travail vu qu’elle ne sait pas si tu vas accepter de la garder à cause de la distance.
Moi : C’est justement pour ça que je suis venue te voir aujourd’hui parce que j’aimerais que Lucrèce vienne avec moi, elle ne fera plus les navettes mais elle va rester sur place. Je n’ai pas envie qu’elle reste dans ce quartier qui à la longue peut l’influencer négativement. Lucrèce fait bien l’école et je sais que si elle est bien suivie, elle peut aller loin. C’est pour ça que je suis venue te parler afin que tu parles aussi avec ton mari et si vous êtes d’accord , je viendrai la prendre.
Elle m’a regardé pendant longtemps en silence avant de se mettre à pleurer.
Moi : (Confuse) J’ai dit quelque chose de mal ?
Denise : (Essayant de se redresser malgré la douleur toujours en pleurant)
Moi : (Allant vers elle) Pourquoi tu veux te relever alors que tu sais que tu ne vas pas tenir assise ?
Denise : (Parlant en pleurant) Même si ça me fait mal, je veux m’asseoir .
Je l’ai aidée à se mettre assise avant de revenir à ma place, elle pleurait toujours.
Denise : (Après un moment) Si je pleure là hein, c’est parce que je sais qu’il y a un Dieu dans le ciel qui écoute les prières. Des fois nous sommes là et nous demandons des choses à Dieu mais quand il nous répond nous ne savons pas le reconnaître parce que cela ne vient pas sous la forme que l’on s’attendait. Les gens ont dit beaucoup de choses sur toi au quartier ici depuis que tu es arrivée mais moi je sais que c’est Dieu qui t’a envoyé pour répondre à mes prières. Ça va faire 5 ans, si je dors ici avec quelque chose dans le ventre c’est parce que c’est toi qui a donné, c’est avec ce que Lucrèce rentre ici que les gens de cette maison mangent, si l’enfant là n’est pas debout debout dans le quartier ici, c’est parce qu’elle a peur de toi et elle sait que tu vas te fâcher donc quand elle rentre ici elle ne sort plus et pars étudier ses leçons. Si l’enfant là ne suit pas les pas de ses grands frères, c’est à cause de toi, si elle part à l’école et s’habille avec les jolis vêtements, c’est toi et aujourd’hui tu viens me dire que tu veux l’emmener hors de ce quartier parce que tu veux qu’elle s’en sorte. Les gens disent que tu es mauvaise mais moi je sais que ce n’est pas le cas, personne ne peut venir me faire croire le contraire car je sais que tu as un bon cœur et tu es la bénédiction de Dieu pour ma fille. Je suis d’accord, dès mardi même Lucrèce va t’emmener un papier de Benoît et moi dans lequel nous t’autorisons à partir avec elle. Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour moi et ma fille mais ce que je peux dire c’est que tu es bénie et Dieu te le rendra. Laisse-moi prier pour toi.
Je n’étais pas certaine mais je me suis quand même approchée d’elle . Elle a saisi une de mes mains dans la sienne avant de poser l’autre sur mon front et s’est mise à proclamer des paroles de bénédictions, de longévité, prospérité, de bonheur et d’amour dans ma vie. À la fin, j’ai dit Amen. Et je me suis levée. Je l’ai aidée à se rallonger avant de revenir à ma place.
Moi : C’est ce que je voulais te dire, je vais donc partir à la maison parce que je suis venue prendre les choses des enfants.
Denise : D’accord. Comme je disais mardi, ta sœur va t’emmener le document là.
Moi : Ok.
J’ai fouillé mon sac et j’ai sorti 20 mille que je lui ai remis avant de retourner chez moi et finir avec les affaires que je suis venue récupérer. Quand je suis revenue trouver Lucrèce, elle me regardait étrangement.
Moi : Y a quoi ?
Lucrèce : Rien.
Moi : Maintenant tu me fixes avec les grands yeux pourquoi ?
Lucrèce : J’ai fait quelque chose de mal ?
Moi : Non. Du moins pas à ce que je sache. Tu as quelque chose à me dire dessus ?
Lucrèce : Non.
Moi : Donc voilà.
Lucrèce : Tu vas me renvoyer ?
Moi : Tu me demandes ça pourquoi ?
Lucrèce : Je ne sais pas, parce que tu es partie parler à maman. Je sais que bientôt tu vas déménager et peut-être que ce sera loin, donc je ne pourrai plus garder les jumeaux.
Elle parlait avec une voix vibrante qui indiquait qu’elle n’allait pas tarder à pleurer et les minutes qui ont suivi des larmes ce sont mises à perler sur ses joues.
Moi : Lucrèce arrête de pleurer, je ne vais pas te renvoyer donc arrête. Je t’ai déjà dit qu’on ne doit pas pleurer pour tout et pour rien.
Elle s’est mise à essuyer ses larmes.
Moi : Si je suis partie voir ta mère c’est pour lui dire effectivement que je vais bientôt déménager mais que j’ai l’intention de t’emmener avec moi. Je suis donc partie la voir pour qu’elle parle avec ton père et qu’ils me donnent leur accord.
Lucrèce : (Me regardant avec les grands yeux) Tu veux m’emmener avec toi là où tu vas partir pour habiter là-bas ?
Moi : Oui.
Elle est restée à me fixer et ses yeux se sont à nouveau remplis de larmes. Elle s’est approchée pour venir me serrer dans ses bras en pleurant. C’est la première fois qu’il y a ce genre de contact entre elle et moi, les seuls que je prenais dans mes bras, c’était mes enfants. J’ai fini par refermer mes bras sur elle pour la serrer contre moi.
Lucrèce : (Les pleurs dans la voix) Merci tantine Leslie.
Moi : De rien…