Chapitre 24 : Un de moins, un mal en plus !
Ecrit par Les stories d'une K-mer
**Jeannette**
Depuis samedi soir je passe le clair de mon temps chez
Clarisse , entre voyage au village et réception des gens au domicile à Yaoundé
ce n’est pas évident, une semaine déjà que ça dure. Après le boulot, je traine toute ma fatigue
là-bas, donner un coup de main, on s’est tellement côtoyer que je suis comme membre
de la famille. Cette semaine ça va aller très vite. Entre le corps qui arrive
Vendredi matin, le départ pour les village, veillée, enterrement le samedi et
funérailles le dimanche, je crois que je vais prendre ma journée de lundi. A ce
rythme mon dos risque de lâcher, et je n’ai même plus la force pour ça.
[Ping Message]
Will : Je suis à Paris, j’irai à la mise ne bière
d’Anaïs
Moi : euye !?
Will : C’est l’amie, du moins c’était une bonne amie à
la fille que je vois actuellement
Moi : oh !! Le monde est petit
Will : très ! et contrairement à ce que tu m’as
dit, elle est décédée d’un prééclampsie, le bébé est né à 6 mois.
Moi (ouvrant les yeux) : bébé tu dis ? Mais, elle
était enceinte ?
Will : Apparemment, et vivait avec le père de son
enfant
Moi :William tu es sûr que tu me parles de la fille de
Clarice ? Parce que je ne pense pas que ce soit de la même personne
dont-on parle
Will : Je t’enverrais des photos , mais bref. Je te
disais juste que je suis à Paris, je rejoins le Canada en fin de semaine
Moi : ok oh ! Moi je serais à l’enterrement
Will : Je m’en doute bien ;
J’ai voulu poser mon téléphone sur la chaise (le reprenant)
j’ai relu les message pour être sure que mon cerveau ne me jouait pas des
tours, vous savez, avec la vieillesse on ne sait jamais. (Tapant des mains) La
fille de Cla enceinte ? Elle n’étais pas vierge par
hasard ?hum ! 6 mois ? (tapant des mains).
Donc si je comprends bien, quand je lui ai donné les pagnes
et le parfum au nom De William (ce qui n’était pas vrai), elle a pris, m’a
souri, pourtant sa fille était déjà avec quelqu’un ? C’est Clarice qui me
fait ça ? (posant le doigt sur le torse) à Moi ?
Toujours au nom de William, je lui ai remis les sous quand
sa fille partait, tellement elle pleurait l’argent, c’est même là que tout a
commencé. On s’est dite pourquoi pas unir nos enfants. Chacun devait manœuvrer
de son côté. Mais elle ‘a dit d’attendre un peu, de laisser son enfant finir au
moins l’école. Je n’ai pas dit non. En bonne Bami, je réservais mon bien. Tout
ça pour ça ? Tout ça pour ça clarisse ? (tapant des mains) héé !
J’ai encore pris mon téléphone pour relire les messages. Je
n’arrive toujours pas à croire (secouant la tête).
Maeva (se pointant) : Maa, on mange quoi
aujourd’hui ?
Moi (le regardant) : Bonsoir madame
Maeva (du bout des lèvres) : Bonsoir Maman
Moi (la fixant) : Je ne suis pas sortie d’ici le matin
comme toi ? Je ne viens pas de rentrer comme toi ? hein ? Tu as
quelle âge ? Tu penses être trop petite pour aller à la cuisine ?
Hein ?
Maeva (tirant la bouche) :
Moi : à Ton âge, nous on allait à la rivière puiser de
l’eau avant de faire tous les travaux hein, avant et après les classes. Et on
étudiait avec les lampes, comme tu pli ta bouche là . (la regardant) reste là
hein, la nourriture va venir te trouver, malchance !
Elle a disparu (secouant la tête) vraiment les enfants hein.
A notre époque ça ne pouvait même pas être comme ça. Que tu allais commencer
par où ? (lançant la main) ha !
Je me suis levée de là pour la cuisine. J’ai enlevé mes
bijoux, et ai fait un bouillon rapide de poissons avec le plantain bouilli.
Avant de prendre ma douche et me rendre chez Clarice, aujourd’hui là, c’est à
contre cœur, et c’était comme ça tout le reste de la semaine. J’attends que
tout ça passe pour avoir une VRAIE discussion avec elle, tsuip.
***Solange**
J’ai vraiment trainée avant de sortir du lit ce matin, la
fatigue, la fatigue. Ces deux dernières semaines je dors, je ne fais que ça
dormir. Si ce n’était la levée de corps de la parente de Gilles, je ne serais pas
sortie du lit.
Moi (trainant le pas) : On ne petit déjeune pas
aujourd’hui ?
Gilles : Me regardant si (sourire)
Moi (regardant autour) : Aymar n’est pas encore
debout ?
Giles (l’air de rien) : Si ! Il arrive.
Il s’est finalement pointé (tournant les yeux) sa présence
seule me met hors de moi, (soufflant) mais je prends sur moi parce que je sais
que ce n’est plus pour longtemps. (levant les yeux). On a trouvé une autre
solution, que celle de le tuer, je veux dire de nos propres mains. Quelqu’un
d’autre le ferra, et tout aura l’air normal (pause) J’ai la chair de poule
quand j’y pense, de Pute, à femme de quelqu’un, et maintenant complice de
meurtre (levant les yeux) Seigneur j’espère mériter ton pardon un jour.
Le petit déjeuner s’est pris dans un silence de mort, même
Ayar qui a l’habitude de me lancer des piques ne m’a pas calculé aujourd’hui.
Dès qu’il a fini de manger, il est remonté. Et n’est sorti qu’à l’heure où on
devait se rendre à la morgue. Je n’ai pas cherché à savoir ce qui se passait.
Depuis une semaine, Gilles flotte entre nous deux, c’est sale de le dire mais
c’est le cas. Après m’avoir pilonner comme il se doit, il s’en va répondre à
ses devoir conjugaux de l’autre côté. (soufflant) Comme je vois l’ai dit, je supporte
cette situation, parce que je sais que ça ne va pas tarder à s’achever.
Aymar (me fixant) : Le chief et l’un des notre arrive
ce soir
Mon cœur est tomber dans mon ventre.
Moi (ouvrant les yeux) : Pardon ? (Gilles
arrivant) Tu étais au courant de ça ?
Gilles (s’installant à l’arrière) : Quoi donc ?
Aymar (hautain) : Elle commence son service ce soir, le
chief est là, ainsi que
Gilles (claquant la porte) : Pourquoi tu ne me l’as pas
dit plutôt ?
Aymar (ouvrant les yeux en prenant place) : ça aurait changer
quoi ? (fermant à son tour) Et pourquoi d’ailleurs je dois te prévenir, tu
le savais bien , n’est-ce pas ?
Gilles (petite voix) : On a couché ensemble hier
Aymar (pétant un câble) :Pardon, donc tu montes encore
sur cette catin ? Gilles ça veut dire quoi ce bordel ? Comment
j’explique ça au chief ? Elle est passé où nos arrangements ? Mais
putain Giles, tu sais très bien que personne, personne n’a le droit de toucher
à la marchandise dans le mois qui précède le service du Chief ,
Personne ! PERSONNE Gilles. Comment j’explique ça ? (criant)
Comment ? (marquant une pause) Tu as dit coucher ?
Gilles (balbutiant) : Violé (me fixant)
Aymar (ouvrant la portière) : Tu as dit coucher
Gilles ! Donc tu prends ton pieds avec elle ? Avant de me (pause).
Donc tu prend ton pieds avec elle avant de me rejoindre c’est cela ?
(soufflant longuement). Tu vas à ta levée de corps (me fixant) elle et moi on
reste ici (claquant la porte)
Moi (devant la voiture) : Je n’irai nulle part avec ce
pédé
Aymar (revenant sur ces pas) : Répète ce que tu viens
de dire ?
Moi (tordant la bouche) :
C’est d’un coup qu’il m’a tiré à l’intérieur, en me
balançant au sol, comme si mon corps ne valait rien. Il était suivi en cascade
par Gilles.
Gilles (hors de lui) : Arrêtes Aymar !
Aymar (regard en sang) : Tu la fermes Giles. Ça fait
trop longtemps que je te laisse gérer à TA MANIERE, et on en ai où ? à
risquer ma tête pour une catin ? Pas question ! (le bosculant) tu vas
vaquer à tes occupations, moi, je m’occupe d’elle !
Gilles (le fusillant du regard) : Il n’est pas question,
Aymar que je te laisse faire du n’importe quoi ? S’il faut s’expliquer
devant le chief je le ferais, (sourire vicieux) Tellement elle est un coup
qu’il me comprendrait. (passant la main sur le visage) Mais il n’est pas
question que je te laisse commettre les bêtises, comme avec les autres, non
Aymar, Cette fois je dis Non !
Aymar (me fusillant du regard) : libère les lieux
J’ai bondit du sol où il m’avait jeté pour aller me réfugier
dans la première pièce que j’ai trouvée, en fermant derrière moi. C’est parti
en cris dans la maison, de plus en plus fort, heureusement que la maison est
insonorisée. Je me suis bouchée les oreille pour ne pas avoir à les entendre énumérer
tous les cadavres qu’ils avaient à leur actif ; Je me suis recoquillée
dans un coin de la pièce, je n’avait rien sur moi, pas de téléphone rien !
Les fenêtres sont barricadées, impossibles de m’enfuir, et…
Boum !
C’est le bruit que j’ai entendu venir du salon, je me suis
précipitée vers la porte à me demander si j’ouvrais ou pas, j’ai paniquée, les
mains moites, le visage plein de sueur. Je me suis finalement décidée à ouvrir
la porte, aussi lentement que j’ai pu, tombant ainsi nez à nez avec Aymar, qui
pointait son arme sur mon visage
Moi (paniquée) : Pardon, ohh (levant les mains) pardon
ne me tue pas, pardon ohh
Aymar (regard noire) : Tu ramènes tes fesses sur le
fauteuil et que ça saute !
Je me suis précipitée, aussi vite que j’ai pu, trouvant
Gilles, sur qui il avait tiré, au niveau du pied
Moi (tremblant) : Pourquoi tu as fait ça ? Je
pensais que tu l’aimais
Aymar (noir de colère) : Tu la fermes Sale pute !
Je ne sais pas de quel charme tu as usé pour me pousser à ça ! Oui je
l’aimais, je l’aime, mais lui (passant nerveusement la main sur le visage) il
(sourire) Bref !
Gilles (silence de douleur) :
Aymar : tu vois Gilles, je t’avais prévenu ! Je
t’avais pourtant prévenu bon sang ! Pourquoi ? Pourquoi il a fallu
qu’on en arrive là ? Pourquoi ? (reniflant) Tu pouvais coucher avec
elle, faire d’elle ce que tu veux, je ‘en branle, mais pas, TU n’avais pas le
droit de développer des sentiments pour elle
Moi (fixant Gilles) :
Gilles (me fixant) : Je t’ai dit que j’ai des
sentiments pour elle juste pour te mettre en rogne ! TU as bien eu le bégum
pour son ami à ce que je sache ?
Aymar : Donc c’était ça ta vengeance ? (rire
nerveux) C’était ça ! (lui tendant l’arme) Finis- en, si ce n’était qu’une
vengeance ! On dira au chief qu’elle n’a pas coopéré et ce sera tout
Moi (du tic au tac) : Je coopère, je coopère ohhh (me
levant) je dois faire quoi, dis-moi, je fais ça maintenant , là là
là , même s’il faut
Aymar (me coupant) : Tu la fermes
Moi (bondissant de peur) :
Aymar : Qui t’a sonné bon sang ! Tu ne peux pas la
garder en veilleuse pour une fois (pointant l’arme sur moi) Il est peut être
temps de mettre fin à tout ton bruit
Gilles (silence de douleur) : ça changerait quoi
Aymar ? Qu’est que ça changerait ?
Aymar : Ton attention serait portée sur une seule
personne, et devine qui (souriant) MOI ! comme ça a toujours été le cas,
et puis même, si je me souviens bien, quand tout à commencer on s’est juré de
ne laisser personne se mettre en travers de notre chemin (rire nerveux) J’ai
éliminer un à un les membres de ma famille, et crois moi ce n’est pas une catin
de son genre pour qui j’aurais des remords, même pas le moindre du monde !
[Téléphone qui sonne]
C’était celui de Gilles. Aymar a décroché en mettant sous haut-parleur
Voix d’homme : Bonjour Monsieur, c’est Gary,
Gilles (serrant la douleur) : Oui Gary, désolé un petit
contre temps. Vous êtes où actuellement ?
Gary : euhh, nous sommes à la morgue et le corps ne va
pas tarder à sortir. (pause) On se dirigera directement à l’aéroport après ça
Gilles : d’accord, je passe quelque coups de fils, et
je fias de mon mieux pour vous y retrouver !
Gary ; ce serait sympa, merci !
Gilles : Mais pas de quoi ! à très vite !
clic.
Il a regardé Aymar sans rien ajouté. Le salon était plongé
dans un silence total ! Rob a frappé à la porte, surement pour savoir si
oui ou non on n’allait plus sortir. Bien sûr c’est Aymar qui est allé ouvrir.
J’ai profiter de l’occasion pour filler à la cuisine prendre un couteau que
j’ai enfilé sur dans mon pantalon, j’ai fait aussi vite que j’ai pu, mais quand
je revenait sur mes pas, Aymar m’a surpris.
Aymar (me fixant) : Qu’est-ce que tu faisais ?
Moi (bégayant) : Je- je suis allée voir s’il y avait de
quoi éponger le sang qui coulait, mais,
Aymar (me coupant) : Pourquoi avec toi il faut toujours
que ça dégénère ? Pourquoi ? (soufflant longuement) Pourquoi faut-il
toujours que tu me pousses à bout ? (se tournant en regardant Gilles) Je
suis désolé bébé, mais cette fois…
BOUM !!!
C’est le bruit qu’à fait le coup qu’Aymar a fait partir
quand il a reçu mon coup de poignard sur l’épaule. Son arme est tombée, pas
très loin ! Et le temps qu’il se débatte pour la récupérer, elle était
déjà dans les mains de Giles, qui n’a pas hésité à lui tirer une balle en plein
cœur
Moi (portant les mains à la bouche) :Ma-Mais ….
Je n’arrivais pas à croire ce qui venait de se passer. Je venais
de poignarder un homme, et d’assister à un meurtre ! Paniquée, je me suis
une fois de plis recoquillée sur moi-même à me balancer d’avant en arrière. Je
n’entendais plus rien , rien ;
Gilles (me lançant un coussin) : Solange !
Moi (sursautant) :
Gilles : ramènes moi la boite à pharmacie s’il te plait
Je me suis levée comme un automate à la recherche de cette
fameuse boîte que j’ai amenée avant de prendre ma position initiale.
Gilles (l’air de rien) : Vas prendre une douche, on
ressort
Je l’ai fixé comme un extraterrestre. Le corps d’un être
humain gisait sur le sol, et le bon monsieur ose avoir le sang-froid ?
N’a-t-il pas peur des retombés de nos actes ? On avait un crime sous mes
mains, (attrapant ma tête) Non non, il ne peut pas agir comme si rien ne
c’était passer, c’est trop à digérer. Il m’a regardé une nouvelle fois, en mettant une couche d’alcool sur sa plaie
qui avait l’ai superficielle.
(Soufflant) J’ai fini par me lever, en allant prendre ma
douche. J’ai frotter un à un les traces de sang qu’il y avait sur moi, en
pleurant. Comment j’avais pu en arriver là ? Comment ? Par amour pour
l’argent ? Par peur de mourir ? Comment ? C’était tout sauf par
« amour » pour Gilles. Malgré tout l’attirance que j peux avoir pour
lui, je ne tuerais jamais pour lui. Je l’ai fait pour me défendre, instinct de
suivi. C’est la phrase que je me suis répété jusqu’à ce qu’on arrive à la
morgue.
Moi (baissant mes lunettes) : Mya ?
Mya (se retournant) : Oui ? (me regardant)
Oh !
Moi (perdue) : Qu’est ce que tu fais là ?
Mya : euh ? Nous sommes à la morgue Unice
Moi (articulant) : C’est SOLANGE désormais. Unice n’existe
plus
Mya : oh ! désolée ! Félicitation déjà pour
ton mariage, je n’i pas pu y venir
Moi (tournant les yeux) : C’est ça oui ! tchhrr
J’ai tourné les talon en grande Dame, allant rejoindre Gilles, MON EPAUX
(Soufflant), qui boitait.
**Gary**
Moi (lui faisant l’accolade) : Tu as pu venir
finalement
Gilles (boîtant) : oui ! (l’air mal) Je dois
m’assoir
Moi (lui donnant un coup de main) : ça va ? (femme
débarquant) c’est bon je m’en occupe
Gilles : Gary, je te présente Solange, mon épouse
Moi (lui faisant un sourire) :
Gilles (s’asseyant) : Solange, Gary le compagnon de ma
cousine
Solange (répondant à mon sourire) : Enchanté
5 minutes Après leur arrivé, c’était notre tour, je veux
dire le tour d’Anaïs (pause). J’ai
demandé à être seul avec elle un moment. C’était mon moment, le dernier que
j’aurais avec elle. Parce que je sais qu’une fois au pays, c’est à peine si sa
famille me laissera le droit d’approcher son corps. Alors j’ai pleuré, je lui
ai dit tout ce que j’avas sous le cœur, le manque qu’elle laisse, la douleur
qu’elle me fait subir. (soufflant) Je lui ai surtout promis de donner à notre
bébé tout l’amour que j’avais pour elle, et même au-delà. (sniffant).
J’ai repris mes esprits, en retrouvant les autres qui eux
aussi voulait la voir pour la dernière fois. Ils ne viendront pas au pays avec
moi. Donc c’est la dernière fois qu’ils la verront. Ils sont passé tour à tour
me souhaiter leur condoléances. Astrid, Adrien, Mya, le gars avec qui elle
était, Gilles et son épouse. Après ça, on a tous filé à l’aéroport. J’ai
embarqué avec le corps. (Soufflant longuement) Demain matin j’affronte les
Kouma.