CHAPITRE 26: VIRÉE
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 26 : VIRÉE.
**BHERNIE ELLO**
Mon téléphone se met à vibrer sur mon bureau, je le récupère et c’est ‘’Ma Lumière’’, je décroche immédiatement.
« Moi : Allô ? »
« Lucia : Tu en as encore pour longtemps ? »
«Moi : Une heure tout au plus, le temps juste de bien organiser mes dossiers pour ne pas être à la traîne lundi. »
«Lucia : Ok. Tu viens toujours n’est-ce pas ? »
«Moi : Oui. »
«Lucia : (Le sourire dans la voix) Je suis contente. J’avais peur que tu changes d’avis à la dernière minute. »
« Moi : (Souriant) M’as-tu connu indécis ? »
« Lucia : Non mais la réalité de notre vie et la responsabilité qui est la tienne peuvent faire en sorte que tu ne puisses plus aller au bout de ton engagement à cause d’une urgence. »
Moi : (Silence) »
« Lucia : Et donc il était tout à fait possible que tu changes d’avis. »
« Moi : Ce n’est pas le cas. »
«Lucia : D’accord. En tout cas je suis en route pour la maison. Je vais rapidement régler les derniers détails avant que tu ne rentres pour que nous soyons prêts à partir. »
«Moi : Ok chérie. On se voit tout à l’heure, je t’aime. »
« Lucia : Me too. »
« Moi : Lumière ! »
« Lucia : (Riant) Je t’aime aussi mon Ciel »
« Moi : (Souriant) Ok, bye. »
Clic ! J’ai posé mon téléphone en souriant. J’ai effectivement résolu de voyager avec les autres ce week-end. Je suis toujours autant préoccupé par la vision que j’ai eue car je n’ai rien eu de nouveau concernant l’identité des personnes qui doivent mourir, mais j’ai réalisé que mon esprit bloquait et était fermé à cause de la peur. Rester tout seul à la maison tout un week-end ne me sera pas bénéfique, j’aurai besoin de ma ‘’safe space’’ et c’est Lucia seule qui est capable de me l’offrir. Du coup j’ai décidé de décrocher comme elle me l’a conseillé et d’essayer d’aller m’aérer l’esprit en présence des autres. J’ai également fait la proposition à Josué de venir en lui parlant de ce week-end et de la présence de Mélodie là-bas, il a accepté. Naturellement Josué est au courant pour Loyd et Lucrèce sinon je n’aurai pas pris ce risque et j’ai quand même demandé l’avis des concernés qui m’ont dit que c’était sans problème. J’ai appris que pour ce voyage, nous serons accompagnés de Jérôme qui a confirmé et de Marwane le frère de Loyd. Ce dernier, je le connais de visage et j’ai déjà eu à entendre parler de lui à de nombreuses reprises par Lucrèce, Loyd et Lucia mais je n’ai pas encore eu l’occasion de le fréquenter, on fera donc connaissance ce week-end.
J’ai continué à travailler jusqu’à la réception du message de Josué qui me disait.
-Déco : Yo, je suis prêt. Je t’attends.
-Moi : (Répondant) Ok. Je pars du bureau et je te prends en chemin.
-Déco : (Pouce en l’air)
Je classe mes dossiers par ordre de priorité avant de me lever, fermer mon bureau et m’en aller. Je dis au revoir à quelques collègues et je prends la route. Je rappelle Josué qui me donne sa position et je le récupère avant de mettre le cap en direction de la maison.
Moi : C’est quoi ton plan concrètement ?
Josué : Déjà essayer de lui parler pour éclaircir la situation et essayer de trouver un terrain d’entente par rapport à toute cette histoire avant que les choses ne se compliquent et que le groupe finisse par se diviser.
Moi : Elle te plaît ?
Josué : (Se passant la main sur la tête) La vérité c’est que je n’en sais rien. Je l’aime beaucoup et je tiens énormément à elle mais je ne l’avais jamais vue sous cet angle. On est amis depuis des lustres quoi et je la considère comme étant un membre de ma famille. Une sœur avec qui on a fait les 400 coups. C’est vrai que je l’ai souvent taquinée dans ce sens comme avec toutes les autres mais c’était sans arrière pensée. Ce n’était pas la première fois que l’on dormait ensemble. Mel avait déjà dormi avec moi chez mes parents. Tu connais leurs principes et les règles de la maison. Pourtant ils l’ont laissée faire plusieurs fois sans aucune crainte. Tu comprends à quel point on la considérait comme une de mes sœurs à la maison et c’est pareil avec ses parents. Je suis incapable de te dire pourquoi ni comment nous l’avons fait. Si au moins nous avions consommé de l’alcool ce jour on aurait pu mettre ça sur le compte de l’alcool mais on n’avait pas bu une seule goutte ce jour alors je ne sais pas.
Moi : Joy (sa fiancée) est au courant ?
Josué : Non. Je ne sais même pas par où commencer pour lui parler de ça et la vérité est que je veux d’abord régler le problème avec Mel avant de réfléchir à ce que je vais bien pouvoir lui dire.
Moi : Je vois.
Nous sommes arrivés à la maison et j’ai klaxonné. Le portail s’est ouvert et en rentrant j’ai aperçu Lucia et Mel mais également Jérôme et un autre homme que j’ai reconnu comme Marwane. Ils sont déjà tous là apparemment. Nous sommes descendus et nous sommes approchés du groupe.
Nous : Bonjour.
Eux : Bonjour.
Lucia est venue vers moi et m’a embrassé sur la bouche pendant que je l’ai tenue par la taille.
Lucia : (Souriante) Bonne arrivée bébé.
Moi : (Répondant à son sourire) Merci mon cœur. (Regardant les autres) C’est nous que vous attendiez ?
Lucia : Oui. Tout le monde se connait n’est-ce pas ?
Moi : (Regardant Marwane) Je suppose que vous êtes Marwane.
Marwane : Exact.
Moi : Ok. Bhernie et lui c’est Josué un ami.
Marwane : D’accord. Ravi de pouvoir enfin faire ta connaissance.
Moi : Moi de même.
Lucia : (À Josué) C’est le petit frère de tantine Leslie.
Josué : Je vois.
Lucia : Tu connais déjà Jérôme non ?
Josué : Oui. On s’était vu l’année qu’il était venu pour ses fiançailles.
Lucia : C’est vrai.
Jérôme : Tu sais que moi je suis un gars populaire. Tout le monde me connait.
Lucia/Moi : (Riant) C’est ça.
Moi : Je vous arrive, je me change rapidement.
Eux : D’accord.
Je suis rentré dans la maison et Lucia s’est occupée de Josué en lui donnant un rafraîchissement avant de me suivre à l’étage. Elle m’a aidé à me déshabiller et je suis rapidement passé sous la douche. En ressortant, ma tenue était déjà prête et assortie à la sienne. Je l’ai rapidement enfilée, j’ai mis les accessoires qu’elle avait mis avec, mon parfum et nous sommes sortis. J’ai attrapé notre sac vu qu’on l’a en commun et je suis redescendu. Il n’y a plus moyen de manger correctement. On a eu droit à des sandwiches fait maison et on a pris la route de l’hôpital militaire. C’est là-bas que Loyd nous a dit qu’on devait prendre notre départ. On ne maîtrisait ni les tenants, ni les aboutissants. Sur place Lucia a appelé le contact que Loyd lui a donné et un agent est venu nous prendre au portail pour nous conduire sur l’espace où les hélicoptères atterrissent dans la structure. On a salué un autre homme en tenue qui nous a dit être un général et ami de Loyd, c’est un de ses hommes qui devait aller nous déposer et les minutes d’après, nous étions dans l’engin.
Marwane : Mais Loyd là devient quelqu’un de dangereux hein. Il connaît même les généraux maintenant.
Nous avons éclaté de rire puis avons suivi les directives du pilote et nous nous sommes élevés dans les airs. Nous avons déjà tous pris l’avion mais l’expérience est différente et unique.
Mélodie : (Attrapant la main de Marwane en riant) C’est bon Mezui, on peut mourir en paix, on a tout vu et tout vécu.
Marwane : (Riant) C’est sur. Attend on va faire une photo pour envoyer à Elsa.
Ils ont tous les deux éclatés de rire. Ils étaient dans leur mood bien à eux.
Josué : (Juste à moi) Il se passe quoi entre les deux là ?
Moi : Je l’ignore. Mais Mel le connait depuis le Ghana. Ils se sont rencontrés sa dernière année là-bas.
Josué : Je vois.
Jérôme : Marwane filme nous aussi.
Marwane : Je t’ai déjà dit de m’appeler tonton, je ne suis pas Loyd qui accepte les conneries.
Nous avons éclaté de rire.
Jérôme : (Riant) Pourtant tu es son partenaire de crimes le plus proche.
Marwane : Quand vous avez commencé à vous balader avec les bombes j’étais ? Association de malfaiteurs.
(Éclats de rire)
Marwane : Vous n’irez pas au ciel, c’est moi qui vous le dit.
Josué : (Riant) Heureusement que Lucia a un ciel à elle toute seule, elle va nous accueillir là-bas.
Moi : Dégage.
C’est dans cette même ambiance que nous sommes arrivés à Lambaréné une heure plus tard. Le pilote a tourné la ville d’après les instructions reçues par Loyd avant d’aller atterrir sur un vaste terrain ayant des allures d’un terrain de foot sans les goals. Une grande maison était un peu plus loin. Nous sommes descendus et avons trouvé Loyd et Lucrèce debout dans un coin collés-serrés et souriants. Ils ont fini par se rapprocher.
Eux : Bonsoir.
Marwane : C’est quel bonsoir sec comme ça.
Nous avons éclaté de rire avant de nous faire des câlins.
Loyd : Ça a été le voyage ?
Marwane : Il nous faudra plus que ça pour nous impressionner.
Jérôme : (Riant) C’est trop commun comme moyen de transport. On a l’habitude.
Lucrèce : (Riant )C’est sûr.
Mélodie : Pardon filmez nous d’abord devant là comme preuve.
Lucia : Et elle tue le game.
Nous avons à nouveau ri. Puis Loyd s’est mis à nous filmer avant de donner son téléphone au pilote afin d’être également dans les photos. Après plusieurs clichés. Il a remercié ce dernier, lui a remis une enveloppe et le gars s’en est allé.
Lucrèce : Le jour tombe maintenant. Allons y à la maison.
Mélodie : Ne nous dis pas que c’est ce qu’on voit là.
Elle s’est mise à rire.
Mélodie : (Les grands yeux) Non, arrêtez ça.
Jérôme : (Riant) Et moi qui pensais avoir construit, je viens de comprendre que c’était du jeu.
Moi : (Souriant) C’est sûr.
Marwane : C’est pour ça que je ne peux pas m’inquiéter de savoir où je vais vivre. Mon frère construit pour toute la famille.
Nous avons éclaté de rire.
Loyd : (Riant en bougeant la tête de gauche à droite) Allons y plutôt au lieu de dire des bêtises.
Nous avons ramassé nos affaires et les avons suivis jusqu’à la clôture que nous avons traversée. Puis nous avons vu une première maison devant laquelle était assise une jeune fille qu’ils nous ont dit être l’enfant de leurs employés. Nous avons ensuite rencontré le gardien puis la dame de ménage qui était dans la maison et nous a donné à boire.
Lucrèce : Merci Maman Nicole. Tu as fini à la cuisine ?
Elle : Oui. Madame.
Lucrèce : Ok. Tu peux te retirer. Nous allons nous débrouiller pour le reste.
Elle : Ok.
Jérôme : C’est encore vide.
Lucrèce : (Souriante) Justement, c’est pour ça que vous êtes là non ?
Lucia : Hum.
Lucrèce : Allez venez on vous montre la maison et chacun va choisir sa chambre
Mélodie : Je dors avec Lucia.
Marwane : Et moi avec Loyd.
Loyd/ Moi : (En chœur) Vous fumez le chanvre.
Éclats de rire.
Jérôme : (Riant) Je crois que c’est monnaie courante au Ghana là-bas.
Moi : C’est sûr.
Nous avons commencé la visite en riant, d’abord le bas puis en haut sauf la chambre principale que nous n’avons pas vu. On a départagé les chambres. Naturellement j’étais avec Lucia, c’est non négociable. Marwane avec Jérôme, Mel et Josué dans une chambre chacun. Il y avait la possibilité que chacun ait un espace bien à lui mais on a préféré simplifier la chose. On a laissé nos affaires, on s’est mis à l’aise avant de redescendre pour aller nous attabler au bord de la piscine où une grande table bien dressée nous attendait.
Mélodie : Seigneur, Loyd tu es sûr que tu ne veux pas une deuxième femme ? Je te jure que je vais accepter.
Lucrèce : Il tente et je le tue.
Mélodie : (Riant) Le mauvais cœur.
C’est en riant tous ensemble que Loyd a fait la prière comme à son habitude avant chaque repas avant de nous souhaiter bon appétit. Nous avons mangé dans la bonne humeur avant nous mettre à raconter. C’était essentiellement Marwane et Jérôme qui animaient la galerie en prenant en chaud Loyd, nous autres nous rions à en pleurer surtout quand Marwane nous a relaté la mission sauvetage qu’ils avaient fait à Libreville il y a plus de 7 ans maintenant. On pleurait de rire.
Marwane : La façon dont le cœur de Loyd battait quand la voiture des agents là avait freiné devant nous. Il était devenu tout rouge et s’agrippait au fauteuil comme s’il voulait rentrer à l’intérieur.
Éclats de rire.
Loyd : (Riant) Et toi-même ?
Marwane : Moi ma seule envie était de balancer ta mère par la fenêtre, elle était une vraie emmerdeuse.
Jérôme : (Riant )Donc vous étiez tous au bord de l’évanouissement ?
Marwane : (Riant) Je te parle. La façon dont Loyd et Princy m’avaient menacé après ça on dirait qu’ils devaient me frapper. Je m’étais calmé en même temps. Mais on avance, la route bloquée de partout. Obligés de nous cacher dans un chantier de construction. La mater dit elle a faim. Princy boude mais finit par nous envoyer Loyd et moi. On avait aussi décidé de leur donner des somnifères. Je suis allé en pharmacie et Loyd à la cafète. Je le trouve là-bas et le gars a seulement pris 2 plats. Je lui demande et nous ? Il avait tellement peur que même la faim l’avait fui.
Loyd : Tu es un vrai connard.
Marwane : (Riant )J’ai menti ?
Lucia : (Riant) C’est quoi la suite ?
Marwane : Je lui ai dit que si je dois mourir au moins ce ne serait pas le ventre vide. J’ai commandé mon plat avec de l’eau et le jus. Comme entre temps il avait eu un peu le réseau, il était parti parler au téléphone. Quand il est revenu, il a vu mon plat et il a dit qu’il voulait aussi.
Mélodie : (Riant) Accablé.
Marwane : (Riant) Comme je savais qu’il allait forcément demander à boire j’ai profiter à mettre les somnifères dans toutes les bouteilles en triplant la dose des vieux.
Nous : (Écarquillant les yeux) Tu vous avais tous drogués ?
Marwane : (Riant) Oui.
Nous : Oh.
Loyd : Un vrai chien.
Moi : Maintenant si les effets vous avaient pris avant ?
Marwane : On aurait pas vu la mort arriver. Et puis on a eu le temps d’aller nous cacher dans l’herbe quand il y a eu du mouvement. On a soulevé les parents qui dormaient déjà. Loyd tremblait tellement qu’il a commencé à prier. Au début c’était une vraie prière mais quand les comprimés l’ont pris, il disait maintenant ‘’Jésus c’est toi qui nous poursuit pour sauter dans l’herbe qui danse avec les anges dans l’eau de l’Egypte où Moïse était assis.’’
Lucrèce est tombée de sa chaise à force de rire, Lucia l’a suivie pendant que Jérôme, Josué et moi recrachions nos boissons . Loyd s’est levé et a poursuivi Marwane avant de le pousser dans la piscine. Ce dernier l’a attrapé et ils ont tous fini à l’intérieur. C’est dans la piscine que cette soirée s’est achevée très tard dans la nuit. Je ne regrette pas d’être venu…