Chapitre 27 : Un

Ecrit par Auby88

 "(...) Je ne veux pas oublier que le présent est un don.

Et je ne veux considérer comme acquis tout ce temps que l'on pourrait partager

Car Dieu seul sait que ce jour peut être notre dernier

Alors à chaque fois que tu me serres dans tes bras

Serre-moi comme si c'était la dernière fois

A chaque fois que tu m'embrasses

Embrasse-moi comme si tu ne me reverras plus jamais

Chaque fois que tu me touches

Touche-moi comme si c'était la dernière fois

Promets-moi que tu m'aimeras

Aime-moi comme si tu ne me reverras jamais

(…)

Quand je me lève le matin

Tu es à mes cotés

Je suis si reconnaissante car j'ai trouvé

Tout ce que je recherchais (…)

Alicia Keys- Like you'll never see me again (Comme si tu ne me reverras plus jamais )"



Du côté de Fidjrossè.

Depuis la veille, Richmond écoute en boucle la chanson d'Alicia Keys. Debout sur le seuil de son salon, il tient en main une tasse de café. Il se sent revigoré. Un sourire apparaît sur ses lèvres.


Du côté d'Abomey-Calavi.

Cica est devant le portail de l'orphelinat. Elle découvre un beau sourire. Elle pousse le portail, emprunte à pas pressés la longue allée caillouteuse qui mène vers sa chambre. Elle est soulagée de ne rencontrer personne. Tout doucement, elle ouvre sa porte et se retrouve nez à nez avec sa mère.

- Je peux savoir où tu as passé la nuit ?

- Je …

Elle bafouille.

- N'invente surtout pas une excuse bidon !

Cica baisse la tête.

- Tu t'es offerte à lui, n'est-ce pas, petite dévergondée ?

Elle a à peine le temps de s'expliquer qu'une gifle bien dosée s'abat sur sa joue. Des larmes se répandent sur son doux visage pendant qu'elle tient sa joue endolorie.

- Je n'ai rien fait de mal, maman ! Je me suis donnée à lui par amour !

- Quel amour ! Cela fait à peine trois mois, que vous êtes ensemble, que déjà tu forniques avec ce païen. Tu étais sensée avoir une intimité qu'avec celui qui te mènerait devant l'autel. Tu viens de commettre un grave péché !

Elle lève les yeux et fixe sa mère.

- Nous avons fait l'amour maman, et tu ne peux imaginer combien je me suis sentie aimée, désirée et non rejetée. Je ne regrette rien. Pourquoi m'accuses-tu si toi-même tu n'es pas blanche comme neige ?


Une deuxième gifle, plus retentissante que la première, s'abat à nouveau sur sa joue. Cica chancelle et tombe sur le lit.


- Ne me parle plus jamais sur ce ton ! Je suis ta mère, je le reste et j'ai tous les droits sur toi ! Tu ne peux savoir à quel point, tu me fais honte. Tu n'es pas digne d'être ma fille ! Je maudis le jour où ce monstre t'a mise en moi. Tu es semblable à lui, tu ne vaux rien du tout !

Cica éclate en sanglots. Elle semble perdre son souffle, face aux propos de sa mère.

- Comment peux-tu me détester autant ? Tu es ma mère et tu te dois de me comprendre.

- Tu n'as plus ta place ici. Prends tes bagages et va rejoindre ton amant. Même si je doute qu'il te conduira à l'autel après t'avoir eue pour une poignée de sous, que dis-je, gratuitement !


Elle essuie ses larmes et regarde une dernière fois sa génitrice qui ne semble pas fléchir. Sa mère lui tourne le dos. Cica quitte la chambre sans rien emporter. Sa mère se laisse tomber sur le lit et pleure à chaudes larmes.

- Pardonnez-moi mon Dieu, je vous en supplie !


Cica se dépêche de sortir. Elle entend au loin sœur Grâce l'appeler, mais elle n'attend pas. Elle court aussi vite qu'elle peut. Dehors, elle déambule dans les vons.



Du côté de Fidjrossè.

Richmond est sous la douche. Il laisse l'eau couler sur son corps nu tout en se rappelant de Cica. C'est à ce même endroit que tout avait commencé. Il sourit en se rappelant l'expression sur son visage quand elle l'avait vu en tenue d'Adam ….

Ce matin, elle est partie bien tôt, avant son réveil, sans lui laisser le temps de profiter à nouveau de ces moments délicieux de la veille.


Quelques heures plus tôt, la veille.

Cica est près de la baie vitrée qui donne accès au salon. Sur le mur en face d'elle, elle remarque un grand tableau représentant deux oiseaux qui se bécotent. Elle sourit. Elle monte les escaliers en appelant Richmond. Aucune réponse. La porte de sa chambre est à demi-ouverte. Elle entre.

- Richmond, tu es là ?

- Oui, je prends une douche, crie-t-il depuis l'intérieur de la salle de bain entrouverte.

Elle prend siège sur le bord du lit.

- Je suis désolée pour mon retard. J'ai été retenue par ma mère qui voulait que je lui fasse mille et une choses. J'espère que tu n'es pas fâché !

- Bien sûr que je le suis, Cica ! Charles m'a dit qu'il a dû t'attendre longuement et j'ai dû remettre le dîner au réfrigérateur. En attendant, passe-moi la serviette sur le lit.

Sans y réfléchir, elle prend la serviette et entre dans la salle de bain. Il est dans une cabine de douche toute transparente. Elle reste prostrée sur le seuil de la douche, elle ne peut s'empêcher de le contempler.

Il se retourne. Elle baisse les yeux.

- T'aurais pu m'éviter une telle gêne, Richmond !

Il sourit intérieurement.

- La serviette, s'il te plaît !

Elle approche à reculons de la cabine, cherche la main de Richmond du mieux qu'elle peut. Il sort de la cabine et attrappe son bras. La serviette échoue sur le sol. Vers lui, il la retourne.

- Regarde-moi, lui dit-il en gardant son menton. Tu n'as pas à te sentir mal à l'aise !

- C'est indécent, Richmond ! J'irai t'attendre en bas.

Il l'attire tout contre lui. Elle frémit au contact de son corps tout nu contre elle, encore plus de sa proéminence qu'elle sent se dresser contre elle.

- J'ai toujours eu envie de toi, Cica ! Et là encore, j'ai envie de toi ! Tu le remarques ?

- Je ne devrais pas être ici, c'est bien embarrassant !

Elle fuit son regard, du mieux qu'elle peut.

- Laisse-moi te démontrer à nouveau combien je t'aime. Tu n'as pas à te sentir mal à l'aise. C'est tout à fait normal dans un couple, qu'on brûle de désir l'un pour l'autre.

- Je ne sais pas, Richmond. Je n'ai jamais été aussi loin avec un homme auparavant. Et je suis censée rester vierge jusqu'au mariage.

Il la fixe, ce qui la perturbe encore plus. Elle a l'impression de fondre.

- C'est vraiment ce que toi tu veux ou plutôt ce que ta mère veut, parce que ton corps me dit tout le contraire actuellement.

Elle essaie de se dégager de son étreinte. Il est plus fort. Il l'embrasse avec passion. Elle sent comme un volcan qui se réveille en elle.

- Tu n'as pas fini d'apprendre à me connaître, Richmond ! balbutie-t-elle.

- Cela fait trois mois qu'on est ensemble. Je connais ta couleur préférée, le mets que tu aimes le plus, je sais ce qui te fait peur, ce qui te fait plaisir. J'assiste à la messe du dimanche avec toi, je passe dans mille et un endroits en ta compagnie et tu trouves encore que je ne te connais pas assez ! Cela fait trois mois que tu me fais languir, Cica ! Je suis un homme et je ne peux plus me contenter d'une relation presque amicale entre nous. Je n'en peux plus. Et je sais que tu me désires autant que je te désire.

- Oui, je l'avoue mais j'ai peur, Richmond.

- Fais-moi confiance. Je sais que par le passé, je m'y suis mal pris, mais ce sera différent aujourd'hui. Même si je brûle presque, je t'assure que je serai patient, attentionné et tendre.

En parlant, il dépose de petits bisous enflammés sur son visage et son cou. Elle le laisse faire.

- Tu es d'accord, Cica ?

Il murmure son prénom près de son oreille. Elle hoche la tête car les mots se coincent dans sa gorge. Elle ferme les yeux et lui offre à nouveau ses lèvres. Il les embrasse délicatement.

De terre, il la soulève pour la coucher sur le lit puis se dirige vers son lecteur DVD pour jouer la chanson d'Alicia Keys. Il revient vers elle, en prenant soin de fermer la porte à clé.

Elle le regarde. Elle reste intimidée par son corps nu qu'elle voit dans toute sa splendeur. Un léger stress s'empare d'elle. Il la rejoint sur le lit. A distance, il prend soin d'éteindre la lumière blanche et de donner vie à la lumière bleutée des luminaires suspendus au plafond. Cica est fascinée par cette ambiance romantique qui s'installe dans la chambre. Elle lui sourit. Il sourit aussi et l'embrasse à nouveau avec ardeur, pendant que sa main se promène sous sa chemise. Elle ferme les yeux et soupire de bonheur.

A ses caresses qui descendent plus bas sur son corps et qui brûlent sa peau, elle s'abandonne, se tortillant de plaisir. Progressivement, il la dévêt, déboutonnant son haut en premier, titillant, mordant doucement ses tétons puis s'aventurant plus bas pour ôter sa jupe et le carré de tissu qui couvre son intimité.

Elle ouvre les yeux pour voir l'homme en face d'elle. Elle lui sourit encore. Il en fait autant, en plongeant son regard dans le sien. Il décore sa peau d'une kyrielle de bisous enivrants. Elle pousse de petits soupirs qui plaisent à Richmond...

A présent, elle se sent rassurée, détendue au point d'être prête à lui dévoiler une autre facette d'elle.

- A mon tour de m'occuper de mon homme ! Sache que je ne suis pas si innocente que cela !

Il écarquille les yeux, agréablement surpris. Elle se met sur lui. Il adore la belle vue qu'il a devant lui. Il ne peut s'empêcher de caresser son corps. Elle l'arrête.

- Non, Richmond. C'est à mon tour maintenant de te procurer du plaisir.

Il hoche la tête, amusé. Il se laisse faire.

Du bout de ses doigts, elle zigzague sur son torse, puis avec ses lèvres caresse sa peau. Par moments, elle lève des yeux coquins vers lui. Il est enchanté. Avec sa langue, elle caresse l'arrière de son oreille, mord et suce doucement son lobe, souffle dessus, murmure à son oreille pendant que ses mains descendent sur sa poitrine. Il soupire, marmonnant on ne sait quoi. Elle se montre plus entreprenante en promenant ses mains vers le bas de son corps, caressant ses bijoux de famille. Il est ravi. Elle sourit. Elle y descend ensuite ses lèvres, ce qui ne manque pas de lui arracher des gémissements.

N'en pouvant plus, il la fait culbuter sous lui et l'embrasse avec fougue, insinuant ses doigts dans des coins où ceux de son ex petit-ami ne s'étaient jamais aventurés. Il sait qu'elle est prête. Elle le laisse faire. Elle s'ouvre à lui. Il est sur le point de s'introduire dans son antre d'amour quand elle l'arrête.


- Tu devrais mettre un préservatif, Richmond ! Je peux tomber enceinte.

Il secoue la tête.

- Je ne compte pas utiliser un condom avec toi ; pas avec la femme que j'aime. Et un bébé de nous deux ne serait qu'une bénédiction pour notre couple.

Elle ne partage pas son avis. Elle se dégage de lui et va s'enfermer dans la salle de bain.


- Cica, ne me laisse pas ainsi en plant. Reconsidère les choses !

- Un enfant, c'est une responsabilité importante, Richmond ! L'orpheline que je suis sait qu'on ne les fait pas à la va-vite !

- Cela fait longtemps que j'ai envie d'être père, crois-moi. J'ai assez mûri ma réflexion là-dessus et tu es la mère idéale pour cela. Tu ne seras pas seule, je serai là. S'il te plaît, ouvre-moi.

Elle ne dit plus rien. Elle réfléchit. Elle pense aux conseils du vieux. Mais son amour pour Richmond reste plus fort. Elle a entièrement confiance en lui. Elle est sûre qu'il ne la laissera jamais tomber, qu'il ne l'abandonnera pas avec un enfant sur les bras. Elle ouvre le robinet du lavabo et laisse l'eau froide couler sur son visage. Elle est plus détendue. Elle n'a plus peur. Sûre d'elle, elle est.

Richmond est demeuré contre la porte de la salle de bain. Il entend le bruit d'une clé dans la serrure. La porte s'ouvre.

- Cica !

Pour toute réponse, elle hoche la tête tout en lui souriant. Ils s'embrassent à nouveau, retournent sur le lit, se caressent à nouveau … Puis il s'invite en elle. Tout doucement. Elle a mal. Elle le repousse. Il l'embrasse encore, la caresse et s'insinue à nouveau en elle, plus profondément. Elle crie, insérant ses ongles dans sa peau. Il continue quand même en l'embrassant et lui murmurant des mots à l'oreille. Des gouttes de sang se répandent sur le drap. Peu à peu, la douleur qu'elle ressent diminue pour laisser place à une sensation rassurante, délicieuse qu'elle ne connaissait pas. Elle se retient quelques minutes puis laisse ses murmures de plaisir s'échapper, son corps vibrer au rythme des mouvements de son amant expérimenté. Ils ne font plus qu'Un. Il retarde autant que possible chez lui, l'extase finale qui se faisait imminente pour combler sa partenaire. Il adore l'entendre gémir, frémir au contact de ses lèvres sur sa bouche, sur ses seins, sur les parties de son corps qu'il arrive encore à atteindre puis avec un gémissement intense, il monte au septième ciel. Sur sa joue, elle dépose un long et tendre bisou qui le réjouit…

Près d'elle, il s'affale et la regarde étendue, toute nue près de lui. Elle lui sourit et se cache la face avec une couverture qu'il ôte. Il l'embrasse à nouveau et l'enlace tout contre lui. Elle se love dans ses bras.

- Tu es définitivement mienne, Cica !

- Oui, et j'en suis honorée, Richmond ! A présent, serre-moi bien fort tout contre toi. Je voudrais pouvoir garder ce moment en mémoire, sentir ta peau contre la mienne, tes bras qui m'entourent. C'est un moment unique, une nuit inoubliable que je compte graver pour toujours dans mon esprit. Je ne regrette vraiment pas de l'avoir fait avec toi. Tu as été un amour. Merci, Richmond !

Il lui murmure quelque chose à l'oreille. Elle rit aux éclats. Ils se lèvent pour changer le drap et prendre une douche ensemble. Il la regarde, fixe à nouveau ses courbes et ses perles à la taille, qui ne l'avaient pas laissé de marbre tout à l'heure ainsi que ses seins fermes que ses lèvres avaient touchés. A ses yeux, elle est magnifique, sans aucun artifice.

 

Quelques minutes plus tard, ils sont assis sur le carreau de la chambre. Elle est entre ses jambes. Les bras de Richmond l'entourent. Elle rit aux éclats.

- Je ne pensais pas faire une folie pareille, Richmond ! Je ne devais m'offrir qu'à mon époux.

- Je ne partage pas cette philosophie. Je pense qu'on doit se connaitre intimement avant de se marier pour éviter des surprises désagreables comme par exemple un mari impuissant. Cependant, je reconnais qu'être le premier homme de la femme qu'on aime est fabuleux. C'est le plus beau et précieux cadeau qu'une femme puisse offrir à l'homme qu'elle aime, un noble sacrifice.

- Tu le penses vraiment, Richmond ?

- Oui, Cica ! Merci de m'avoir offert ta pureté. Tu es une femme exceptionnelle.

Ses mots la réconfortent. Elle sourit.

- Je dois également avouer que cela m'a permis de sortir l'homme câlin qui sommeillait en moi.

- Parce que d'habitude tu es une brute ?

- Plutôt une mini-brute. Disons que  toutes les femmes que j'ai fréquentées​ adoraient cette facette de moi.

- Je me demande ce que tu gagnais à être autant volage !

Il lui donne une légère tape dans le dos.

- On ne parle pas ainsi à son grand frère !

- On ne fait pas l'amour avec son grand frère !

Il sourit, pris à son propre piège.

- Ok. Tu ne peux imaginer le nombre de femmes frustrées par des hommes et en manque de sexe. Disons que je leur donnais du plaisir et elles m'en étaient reconnaissantes. Avoue que tu as bien bénéficié de ma grande expérience avec toutes ces femmes.

Il la chatouille.

- Oui, Richmond ! Arrête. J'espère que dès à présent, je resterai la seule qui profitera de ton "expérience".

- Oui, bien sûr, pourvu que tu sois prête à tester la brute en moi. Pourquoi pas maintenant ? Je t'assure que tu ne seras pas déçue. J'irai progressivement.

Elle s'esclaffe.

- Non, Richmond. Je ne suis pas intéressée, dit-elle en se levant.

- Moi, je veux encore ce truc que tu as fais sur mes oreilles et sur "ma flûte" tout à l'heure.

Elle pouffe de rire.

 - Tu es vraiment experte en la matière, Cica !

- Ne va surtout pas croire que je l'ai déjà fait auparavant. Je me suis laissée guider par mes envies et mon amour pour toi. J'avais besoin de te  démontrer à quel point je t'aime, Richmond.  

- Je n'ai aucun doute là-dessus. Et, je suis encore partant pour cela et plus maintenant.

- Non, Richmond ! Tu ne m'auras pas. Je suis fatiguée. Je veux me reposer.

- Pas question. J'insiste, Cica ! N'oublie pas que nous avons un bébé à mettre en route.

- Je ne cèderai pas à ton chantage !

Il essaie de saisir sa main mais elle esquive, se met à courir dans la pièce. Il la rattrape et l'attire tout contre lui. Elle ne résiste pas à son étreinte.

- Je t'aime, Cica !

- Moi aussi, Richmond !



- Richmond, crie une voix masculine. Tu es là ?

La voix de son ami le tire de sa rêverie.

- Oui Samson, je prends une douche.

Samson scrute attentivement la chambre et note un petit détail. Le lit est complètement défait et dessus, il voit une boucle d'oreille en pagne.

- Bonjour Samson ! Tu es plutôt matinal !

Il ôte sa serviette et s'essuie devant son ami. Puis dans son dressing, il pique des vêtements qu'il met à la hâte.

- Je vois que tu as passé une nuit mouvementée. Avec Cica, je suppose. Une de ses boucles d'oreilles traîne encore sur ton lit. Comme quoi, elle est finalement passée à la casserole. Et moi qui croyais que c'était le genre de fille très sage qui restait chaste jusqu'au mariage. J'espère au moins qu'elle était vierge.

Il ricane.

- Samson, tes commentaires déplacés sur elle ne me plaisent pas !

Richmond parle sur un ton ferme.

- Qu'est-ce qui te prend, Richmond ? J'ai toujours fait de l'humour par rapport à tes aventures et cela ne t'a jamais dérangé.

Richmond fixe Samson.

- Je m'attendais même à ce que tu me donnes des détails sur votre nuit d'amour.

- Excuse-moi si j'ai été froid tout à l'heure. Mais tu dois comprendre que ma relation avec Cica n'est pas une simple aventure. C'est vraiment sérieux et sacré. Je ne peux donc te dévoiler quoi que ce soit sur notre intimité ou notre relation de couple. Ce serait comme la trahir, comme lui manquer de respect.

- Mais …

- Sujet clos ! Je suis prêt. On s'en va.

Ils descendent les escaliers et tombent nez à nez avec Cica ! Ses yeux sont tous rouges.

- Cica, qu'est-ce qui se passe ?

Elle demeure muette.

- Je suis désolé Samson, mais je ne pourrai pas jouer au tennis avec toi aujourd'hui ! Je m'excuse.

- Je vois ! Je peux aider ?

- Non. Merci, conclut Richmond.


Samson s'en va, ruminant intérieurement. Depuis que Richmond fréquentait Cica, leur amitié avait pris un coup. Il n'en avait que pour elle. Cet amour trop parfait ravive la haine et la jalousie qu'il éprouve pour Richmond.


- Mon amour, viens ! Dis-moi tout.

Ils s'assoient dans le canapé.

- Ma mère m'a ... chassée de l'orphelinat parce que j'ai passé la nuit avec toi. Elle m'a dit des mots humiliants et m'a presque reniée.

Il se lève et ferme les poings.

- Ta mère mérite que je lui dise deux mots. Elle n'a pas le droit de te traiter ainsi. Nous n'avons rien fait de mal.

- Non, Richmond, je ne veux pas que tu fasses une bêtise. Personne ne doit savoir qu'elle est ma mère.

- Jusqu'à quand préserveras-tu ce secret ?

- Jusqu'à ce qu'elle décide de me reconnaître publiquement. C'est à elle de le décider, pas à moi, pas à toi Richmond !

Il s'accroupit près d'elle.

- Ne te laisse surtout pas abattre. Je te rappelle que tu es quelqu'un de bien, une femme d'exception, un coeur en or. Ma maison est toute à toi. Je t'avais déjà proposé de venir t'installer avec moi.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Mais j'accepte provisoirement, en attendant de mettre mes idées au clair.

- Viens, suis-moi.

- Où m'emmènes-tu ?

- Dans la cuisine, même si j'avoue que j'avais un autre plan en tête.

- Je n'ai pas le coeur à cela, Richmond.

- Je sais. Tu vas m'assister en cuisine !


Sans grand intérêt, elle le regarde jouer au barista. Il chauffe du lait, fait du café à l'aide de sa machine à expresso puis verse la mousse de lait dans le café avec une gestuelle et une délicatesse dignes d'un chef. Elle ne comprend pas pourquoi, il s'applique si tant à faire du café au lait. Elle l'aurait fait en quelques secondes. Il finit sa manoeuvre à l'aide d'un stylet.

- C'est du latte art.

- Pardon ?

- Regarde.

Elle ouvre grand ses yeux et reste bouche bée devant ce qu'elle voit :

"Je t'aime Cica" écrit à la surface du café au lait avec un dessin de coeur au milieu.

Elle sourit et se blottit contre lui. Les bras de Richmond se resserrent autour d'elle.




 



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