Chapitre 29
Ecrit par Myss StaDou
Chapitre 29
Je n’arrive pas à y croire. Les hommes vont tout me faire voir ici à Yaoundé ! Après presqu’un mois de sevrage brutal et non voulu, et des espoirs que la torture est finie, je suis toujours au même point qu’au départ : brûlante d’envie. J’ai le corps en feu et monsieur dort tranquillement. Après m’avoir chauffé avec ses paroles en boite, il se couche et s’endort comme si de rien n’était ! Si c’était moi qui faisais ça, on dirait encore que les femmes sont de mauvaises partenaires et ne donnent pas le maximum pour assouvir les désirs de leurs hommes. Et je fais comment maintenant ? J’ai envie d’escalader les escaliers qui mènent au 7e ciel. Mais mon partenaire dans cette course ronfle tranquillement. Et je ne veux que lui et personne d’autre !
Je pense à tout ça, collée contre lui. La chaleur de son corps tient le mien en éveil. J’ai l’impression d’être en feu. Je reste un moment à fulminer contre mes envies. Si l’eau de Yaoundé n’était pas si glacée, je serais allée prendre encore une bonne douche. Mais je ne veux pas attraper le palu pour lui. Je refuse net ! Après un moment, je lève la main comme pour le secouer et lui enjoindre de me faire l’amour sur le champ ! Aka, lui aussi ! Il dort quoi ? Je suis même tombée sur quel genre d’hommes ?
Je laisse retomber ma main dans le vide. Mais bon, en y repensant, est-ce que je veux juste une partie de jambes en l’air ou bien je veux qu’il me fasse les choses dans les règles de l’art ? Non, j’ai pu attendre tout ce temps. Malgré les « innombrables » tentations. Je repense à ce samedi soir où j’ai erré dans les prémisses de l’hôtel à Kribi. J’ai écouté ce couple d’une nuit, le portier et la jeune femme frustrée, prendre leur plaisir au rythme des vagues et je les ai envié. J’étais prête à faire une bêtise juste pour calmer les ardeurs de mon corps. Mais le destin en a décidément autrement.
Je ne vais pas le forcer. Qu’il dorme. Mais je l’attends au carrefour ! Quand il viendra à moi, je le ferais bien mariner.
Je ne sais pas à quel moment s’est arrivé, mais je m’endors tout doucement, emportée par la fatigue qui s’est répandue dans mon corps. La journée a été très longue et quasiment sans aucun repos. J’ai la tête bien embrumée. Je me tiens dans la cuisine de Victor. Je viens de prendre mon petit déjeuner et je m’ennuie grave car il m’a laissée toute seule dans la maison.
J’ai juste trouvé un mot sur la table de chevet disant qu’il sortait faire une course rapide.
Le jour s’est levé depuis un moment déjà. Je me sens si seule. Je ne porte qu’un pagne attaché en dessous de mes aisselles. Je suis seule de toutes les manières et il fait vraiment chaud. Le lecteur CD au salon est allumé et passe une série d’anciens slows des années 2000. Ce sont les Poetic Lovers qui viennent de prendre le relais et je souris car ça me rappelle tant de bons souvenirs. Leur chanson « Fier d’avoir ton love » m’a fait rêvé à l’époque et me fait frissonner en ce moment car ça réveille en moi le manque criard que j’ai de sentir sur mon corps des mains expertes me...
Je m’accoude sur la table de la cuisine, mon menton entre les mains et fermant les yeux. Je reste ainsi un moment à réfléchir, l’esprit assez dispersé. Je sens tout d’un coup une douce caresse entre mes cuisses. Whaouh, quelle sensation… Ce doit être un coup de vent. Pourtant quelques instants plus tard, la caresse se fait plus pressante et je sens alors une main se poser sur mon ventre.
Hum… Victor est de retour et je sens qu’il va me faire une petite gâterie. Il m’écarte les jambes pour pouvoir mieux s’installer. Il passe un doigt sur mon sexe. Comme pour allumer un bouton secret. Je ne peux m’empêcher de gémir son nom :
− Victor… Oui... Vas-y.
Je pense un moment à bouger et me retourner pour lui faire face, mais je me décide à ne pas gâcher la magie de l’instant. De ses doigts qui caressent doucement mon intimité nue, il me procure un doux plaisir. Je ne sais pas trop ce qu’il fait, placé derrière moi. Mais je savoure ce moment. Soudain, je sens quelque chose de chaud et de mouillé, qui farfouille les secrets de ma féminité. Je serre les yeux encore plus forts, tout en gémissant. Bon sang, ce que sa langue est bonne et chaude, elle sait exactement où me toucher pour me procurer du plaisir. J’avais oublié comme c’était bon de se faire happer de la sorte. Le sexe avec lui m’a vraiment manqué. Nos escapades et nos parties rapides à des endroits fous, c’est ça qui pimente notre relation.
J’essaie d’envoyer une main pour toucher la tête de Victor et le caresser aussi. Mais je n’y arrive pas. Pourquoi ? Je tente alors de me retourner pour le regarder. Je n’y arrive pas aussi. On dira qu’un sac de cent tonnes de ciment repose sur moi. C’est bizarre. Mais je sens toujours sa langue entre mes cuisses, en train de me lécher de plus en plus fort. Je gesticule de plaisir et je sens la jouissance monter. Mais je ne veux pas jouir seule.
J’essaie d’ouvrir alors les yeux. Mais il me faut du temps pour cela. Tout est bizarre. J’ai les paupières vraiment lourdes et c’est difficile de distinguer les objets autour de moi. Le plus étrange est que ce n’est pas la table de la cuisine que j’ai face à moi, mais le plafond, apparemment d’une chambre. Une lueur du soleil venant d’une fenêtre ouverte éclaire le plafond au dessus de moi. Bizarre.
− Hum.
Je n’ai pas pu m’empêcher de gémir sous l’effet de la caresse que je venais de recevoir d’une langue experte sur mon sexe. Surprise, je lève mon buste et baisse la tête pour découvrir un Victor nu comme un ver, installé entre mes jambes. Et moi qui croyais que je rêvais… C’est le meilleur réveil de la terre. Je repose la tête sur le lit, bien décidée à profiter de ce plaisir à fond. Quand un fantasme devient réalité… Vu que je ne rêvais plus, autant mieux aller jusqu’au bout. J’écarte un peu les jambes et remonte mes cuisses pour lui donner un champ d’action plus grand.
Non, j’ai eu raison d’attendre. Le mec connait sa chose, anti ! Ça a un ancien goût, vous ne pouvez pas imaginer. Victor est bien décidé à me rendre folle de plaisir, vu le soin avec lequel il prend son temps pour me procurer du plaisir, avec sa langue et ses doigts. Aucune partie de mon corps n’est épargné. Je sens son corps si chaud contre le mien. Je lance un coup d’œil plus bas et j’aperçois son membre déjà bien tendu qui ne demande qu’à venir danser dans mon antre.
Je pense encore au fait qu’il m’ait laissé dormir sur ma faim hier et que je voulais le bouder aujourd’hui. Je tchipe encore à cette pensée. « Lui aussi ! Est-ce que je suis en bois ? » J’ai dû m’exclamer tout haut, car Victor retire sa tête de mon entrejambe pour me regarder, un petit sourire aux lèvres mais d’un regard suppliant.
− Nic chérie, tu n’es pas fâchée contre moi, j’espère ?
− Pourquoi ? demandé-je en jouant la fausse fière.
− Parce que je me suis endormi hier sans te toucher.
− Hum ! Je devrais ?
− À te voir, tu me bouderais bien pour cela, dit-il en souriant.
− Si tu le dis !
− Écoute. J’étais trop crevé après la longue journée et la sortie en boite hier. Et sincèrement, je préfère attendre pour bien te faire l’amour que de le faire à la va-vite. Surtout après ce long temps de sevrage.
Je le regarde en silence.
− Chou, laisse-moi t’envoyer au septième ciel. Je vais me racheter et tu vas aimer. Ok ? Je veux t’entendre encore gémir de plaisir.
Qu’allais-je encore dire? Dans le fond, c’est exactement ce que je voulais alors que de bouder, j’en profite. Il baisse la tête et se remet à me caresser. Je me tords de plaisir, ne pouvant plus tenir. J’ai tellement dormi, que je n’ai même pas senti quand Victor s’est réveillé, ensuite déshabillé pour se faufiler entre mes jambes sous la couverture. C’est sur qu’un bandit pouvait donc venir me porter et m’emmener, je n’aurais rien senti. Fatigue quand tu nous tiens !
Je me tords encore plus de plaisir, le suppliant de ne surtout pas s’arrêter. Mais il s’arrête et me regarde, une main posée sur mon sein droit. Intriguée, je le regarde.
− Quand je me suis réveillé tout à l’heure, je t’ai entendu gémir, dit Victor d’une voix sensuelle. On aurait dit que tu étais proche de l’orgasme…
− Ah bon ? demandé-je, un peu honteuse.
Victor a avec un sourire super sexy :
− Ce qui m’a vraiment titillé, c’est que tu murmurais mon nom d’une voix si sexy… Et je n’ai pas pu résister à ton magnifique corps qui m’appelait. Tu m’as trop manqué, Nic.
− Toi aussi.
− Je vais savourer ton corps. M’imprégner de chaque partie de ton corps et te faire gémir si fort, que tu ne douteras plus de moi.
Cet homme savait comment me prendre. Nos ébats m’ont trop manqué…