Chapitre 3

Ecrit par Lady_miinash21

kayni Gueye 


Après le départ de mon père, j'ai pleuré jusqu'à en avoir mal à la tête. Puis je me suis couché sur le lit attendant la suite des événements. 


Quelques minutes plus tard, une personne entra dans la pièce, je ne le voyais pas puisque j'avais toujours le «Seurou rabal» ( pagne tissé) sur la tête, une de mes tantes m'a conseillé d'attendre que mon mari l'enlève lui-même pour que la surprise soit réussie. Je n'y ai même pas prêter attention car je ne compte pas m'investir dans ce mariage, je l'ai accepté et cela suffit largement. La seule chose qui me tracasse en ce moment ce sont mes études. Vais-je les continuer? Je dois passer le bac l'année prochaine et on est déjà à la fin de celle qui est en cours, comment vais-je faire? Mon mari va-t-il me laisser continuer mes études?


-Tu peux enlever le pagne.


Je sursaute un peu et me lève en entendant cette voix rauque qui me fit sortir de mes pensées. 


-Je...euh...je...c'est vous qui...euh...c'est vous qui devait...euh...l'enlever d'après ce...qu'on m'a dit, répondit je en bégayant


J'entends ses pas s'approcher et arrivé à ma hauteur, il soulève le pagne doucement avant de l'enlever complètement. J'avais la tête baissée et donc je ne pouvais pas le voir. Il approcha sa main et souleva mon menton. La première chose que je vis ce sont ses lèvres puis son nez et enfin ses yeux. Il était beau mais pas trop, juste ce qu'il fallait. Cependant ces yeux étaient sombres et très captivants. Il recula un peu.


-On est marié à ce que je saches, tu n'as donc pas besoin de me vouvoyer, n'est-ce pas? 


-Ou...oui tu as raison


Il me regarde encore un moment avec ses yeux qui m'intrigue au plus haut point puis s'éloigne et entre dans une autre pièce qui doit sûrement être la salle de bain. Quant à moi, je reste bouche bée. Cette chambre est tellement grande et belle. Les meubles, le lit, la grande baie vitrée, la petite véranda, tout est juste impeccable, magnifique.

Mais tout cela ne peut combler la peur que je ressens depuis que je suis entré dans cette maison. Je sens au fond de moi qu'il va s'y passer des choses qui ne seront sûrement pas à mon avantage.


Il ressort habillé d'un jogging et un t-shirt, prend une couverture sur un étagère et s'avance vers le lit pour prendre un oreiller. Je le regarde faire puis il se tourne vers moi.


-Je vais dormir dans la chambre d'à côté si tu as besoin de quelque chose appelle moi, ok?


-J'y manquerai pas, lui répondis-je avant qu'il ne sorte et ferme la porte derrière lui. 


J'ai émis un ouf de soulagement lorsque la porte s'est refermé. J'avais crû qu'il tenterai quelque chose mais il ne l'a pas fait, heureusement pour moi. Je ne suis pas prête à me donner à lui et je ne serais jamais prête je crois.


J'ai toujours cru en l'amour, lire des romans à augmenter mon envie de connaître le véritable amour, je rêvais de rencontrer mon âme soeur et l'aimer, faire de lui ma moitié, le chérir, lui donner tout de moi, qu'on se complète, qu'on fonde une famille, qu'on vieillissent ensemble et qu'on meurt ensemble. Mais hélas, tous ces rêves tombent à l'eau. 

J'ai accepté ce mariage sans broncher par respect pour mes parents mais aussi parce que je n'avais pas mon mot à dire. Les jeunes n'ont droit à aucune liberté d'expression et pourtant la vérité sort toujours de leur bouche. Beaucoup d'entre nous, de nos jours essaient de s'exprimer autrement, à leur manière, mais ce n'est pas suffisant car nos aînés ont souvent la paresse de décrypter nos messages. Nous nous retrouvons donc livré à nous même, cherchant un moyen de nous faire comprendre, un moyen souvent négative. Parce que oui, nous jeunes d'aujourd'hui, nous baignons dans le haram, et personne ne peut le nier. Certains parents manquent de vigilance dans l'éducation de leur enfants, et c'est ce qui poussent ces derniers à chercher à explorer un monde qui leur est inconnu. 

Et c'est là que je remercie Dieu de m'avoir donné des parents comme les miens, car sur ce point, je n'ai rien à leur reproché même si c'était abusif. 

*Mais alors pourquoi n'ont-ils pas eu confiance en toi et t'ont donné en mariage?*

Désolé conscience mais cette question reste un énigme pour moi.


Après toutes ces réflexions, je me lève et me dirige vers la où...(je ne sais même plus comment il s'appelle) en tout cas mon mari était entré tout à l'heure, waouh je n'ai jamais vu une salle de bain pareille. La baignoire est devant une fenêtre ouverte sur la mer, plus loin il y a la douche et juste en face un dressing. Simple mais jolie, magnifique même.


Je prends une douche vite fait et enfile un ensemble débardeur et short avant d'aller me coucher, fatigué de cette journée et redoutant celle de demain.


Ismaïla Junior Sy


Ma vie n'est pas au beau fixe en ce moment et ce mariage n'arrange rien. Étant élevé par mon oncle et sa première femme qui ont été comme des parents pour moi, je ne pouvais pas refuser d'épouser la fille de son frère. J'ai accepté pour lui montrer ma gratitude et le remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi jusqu'à maintenant. Au fond de moi j'avais espéré que cette fille se rebelle et n'accepte pas ce mariage, mais ce qui est fait est fait.


Elle est belle et a un visage innocent mais cela m'importe peu. J'espère juste qu'elle restera à sa place et ne viendra pas fouiner dans mes affaires sinon elle regrettera vraiment ce mariage.

D'ailleurs il faudra que je lui expose les règles de cette maison car elle envahit mon espace personnel. J'ai aménagé la chambre d'amis comme si ça a toujours été la mienne et j'ai pris un oreiller pour lui faire croire que je lui laissait ma chambre.


Je me réveille à l'aube pour prier mais je ne me recouche pas, je prends un bain, m'habille et sors pour aller travailler. À mon retour je parlerai à cette fille dont je ne connais même pas le nom. 


Kayni Gueye 


Après la prière de Fadjr, je ne me suis pas recouchée me préparant à aller à l'école oubliant même que ma mère m'avait obtenu un repos d'une semaine, un repos pourquoi même, Pff. J'ai donc pris un bain, et me suis vêtue d'une robe en wax. J'hésitais entre sortir et rester dans la chambre, je m'ennuyais et voulais faire quelque chose. Je décide alors de sortir et rentre dans une immense contemplation. Cette maison est juste...waouh, j'ai pas les mots. Il y a deux pièces en face de la mienne qui sont fermés à clé, bizarre. Les escaliers en bois sont en forme de spirale et donne sur un grand salon bien meublé avec des couleurs éclatantes dont principalement le blanc. J'ose dire que mon «mari» a du goût. J'avance vers une porte qui donne sur le jardin, j'aperçois un homme un peu âgé qui arrose les plantes.


-Bonjour, le saluais-je


-Bonjour Madame, je suis Abdou, le jardinier. 


-Enchanté Abdou, moi c'est Kayni. Comment allez-vous?


Il parut surpris avant de me répondre.


-Je vais bien merci et vous? 


-Ça va bien alhamdou lilah, savez-vous où se trouve monsieur?


-Monsieur est parti travailler, il reviendra vers 17h. Me dit-il avec un sourire 


-Bien reçu, merci 


-De rien madame, bonne journée!


-À vous aussi, dit-je en retournant à l'intérieur. 


Il est très sympathique. Son étonnement quand je lui ai demandé comment il allait m'a parut bizarre. Il a sûrement pas l'habitude.

Je continue ma contemplation et débouche sur la véranda, j'entends des bruits provenant d'une pièce sur ma gauche, j'avance et découvre une jeune fille entrain de chercher je ne sais pas quoi dans l'étagère du haut, elle est petite de taille et n'arrive pas à l'atteindre.


-Laisse je vais t'aider


Elle sursaute et se tourne vers moi la main sur le coeur, je lui ai fait peur je crois. 


-Oh mon dieu, vous m'avez fait peur madame 


Pourquoi ils m'appellent tous madame aussi, sheut.


-Oh pardon je ne l'ai pas fait exprès, désolée. Je peux t'aider?


-Non laissez ce n'est pas grave


-D'abord arrête de me vouvoyer, on a sans doute le même âge et puis j'ai bien vu que tu n'arrivais pas à atteindre l'étagère, laisse je vais t'aider, tu cherches quoi? 


-le lave-vitre et la bouteille d'eau de javel.


Je monte sur le banc et sort les deux bouteilles. En descendant je m'aperçois que la pièce c'est une buanderie.


-Merci mais vous...


-Tu, la rectifiais-je


-Pardon tu pouvais me laisser appeler Abdou pour qu'il m'aide.


-Mais non ce n'est rien, je suis là et je peux le faire pourquoi déranger Abdou. 


-Merci. Vous...euh je veux dire tu es la nouvelle femme de monsieur n'est ce pas?


-Euh...oui 


-Tu es très belle et très gentille pas comme...euh merci pour l'aide, dit-elle avant de sortir en courant 


-Mais attend hé 


Chamboulé