Chapitre 3 : 99 jours pour le voleur.

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Marianne***

On arrive chez Emi, j’essuie mes larmes pour aller saluer sa mère et ensuite on part dans sa chambre.

Emi (lisant les msgs) : Marianne, tu vois jusqu’où ça part ? Il lui racontait même les détails de votre sexualité !

Moi : Je suis déjà au fond du trou alors, autant aller jusqu’où bout… Comment j’ai pu rester là 3 ans ? Je ne sais pas snif…

Emi : Je t’avais dit que c’était un imbécile Marianne, je t’avais dit, depuis le lycée !

Moi : Je sais Emi snif, mais j’étais déjà amoureuse, je ne pouvais pas reculer.

Elle : J’espère que maintenant c’est terminé ! D’ailleurs, je n’espère pas, je te dis que là c’est terminé.

Elle continue à lire les messages et plus on avance, plus un sentiment de dégout m’envahit.

Cette fille connait toute mon intimité avec Marco, il lui racontait TOUT et il me dénigrait surtout.

« Marianne est une étoile de mer au lit, elle est nulle… Heureusement que je t’ai toi ».

« Aucun de mes amis ne l’aime car elle ne fait aucun effort avec eux, c’est avec ma famille qu’elle fera quel effort ? Toi au moins, mes frères t’aiment, mes amis aussi, tu es bien avec eux »

Emi : Donc en fait, tout le monde était au courant sauf toi ? Waouh ! Et ça faisait les hypocrites à venir aux barbecues que tu organisais les vacances passées ! Et d’abord, faire les efforts avec qui ? Une bande d’hypocrites, imbéciles, qui passent leur temps à encourager le mec à faire des conneries, c’est avec ceux-là que tu devais faire des efforts ?

Moi : J’étais vraiment aveugle dans cette relation, apparemment j’étais en couple seule vu la manière avec laquelle il parle de moi.

Emi : Mais pourquoi est-il resté tout ce temps avec toi si derrière il te crachait dessus ?

Moi : Je ne sais pas Emi snif… Une chose est sûre, je ne retournerai jamais avec lui. Y’a pas de retour en arrière possible, qu’il aille se faire foutre.

 

Quand j’ai bien fini de vider mes larmes, je suis rentrée à la maison aux environs de 21h.

Maman : Tu sors d’où Marianne ? Tu veux faire comme Molly et Maurine déjà ? Hein Marianne ? Tu n’es plus concentrée dans les études ? (Hurlant dans mes oreilles) Elles t’ont contaminé ?

Maurine : De ne pas mettre mon nom.

Maman : Toi tu la fermes, tu la fermes. Je t’ai demandé quelque chose ? Tu te prends pour qui ?

Papa (entrant) : Pourquoi ça crie dans ma maison ? (Regardant Maurine) C’est encore toi ? Dis-moi tu comptes arrêter de faire chier le monde quand ?

Maman : Préviens Maurine oh, préviens Maurine, je vais finir par la bastonner ici !

Maurine (énervée) : C’est à cause de moi qu’elle criait ? Tu rentres, tu ne sais pas ce qui se passe mais directement c’est Maurine le problème. C’est TA fille Marianne qui fait n’importe…

Maman (la coupant) : OH TU LA FERMES. À part toi, qui peut me faire crier ?

Maurine : Bravo une fois de plus, on va couvrir sa fille, chapeau.

Papa : Couvrir quoi ? Maurine, tu racontes encore quoi ? On sait tous que c’est toi l’enfant à problèmes dans cette maison, pourquoi tu veux mettre sur Marianne ?

Et c’est reparti pour un tour ! Ils vont encore aggraver ma situation et je n’ai pas besoin de ça actuellement.

Moi (intervenant) : C’est à cause de moi que maman a crié parce que je viens de rentrer et il est 21h. Voilà la vérité papa, Maurine n’a rien fait.

Papa : Quoi tu veux couvrir ses conneries Marianne ? Tu veux mentir pour elle ? C’est comme ça que je t’ai éduqué Marianne ? Ah bon ?

Moi : Je ne mens pas ! Papa, c’est moi qui ai fauté… Je ne me sens pas bien, je peux aller en chambre ?

Il a commencé à me hurler dessus en me disant que je mens pour couvrir Maurine et maman l’encourageait sur cette piste.

Moi, j’avais juste mes larmes qui coulaient, entre mes problèmes de cœur et le regard assassin que Maurine me lançait car une fois de plus, on la mettait au centre des histoires.

Maurine (pétant le câble) : J’EN AI MA CLAQUE, JE N’AI RIEN FAIT ! C’est votre fille qui fout la merde et c’est sur moi qu’on hurle… (pleurant de colère) VOUS ME FAITES CHIER !

La réaction de papa ne s’est pas faite attendre. Il a bondi sur elle en lui donnant de grosses claques puis il a enlevé sa ceinture pour commencer à la bastonner, s’en était trop pour moi.

Moi (devant lui) : Arrête papa s’il te plait, elle n’a rien fait, elle n’a rien fait.

Il m’a poussé de là et il a continué à la frapper sans arrêt.

 

Papa (essoufflé) : Ose encore me parler ainsi et tu foutras le camp de ma maison, enfant impoli.

Il est parti dans sa chambre et maman n’a pas hésité à rajouter une couche en insultant Maurine car elle a mis papa à bout.

Moi : Maman, arrête, c’est bon ! Elle a compris.

Maman (furieuse) : Marianne, fais très attention, je te vois venir, je vois ta tendance. Fais attention !

Elle a tourné ses talons et Maurine était toujours allongée au sol, pleurant de colère, le corps plein de traces de ceinture.

Moi (la touchant) : Maurine, je suis désolée snif…

Elle (dégageant ma main) : Marianne, tu vas me payer tout ça, à cause de toi, à cause de toi, toujours toi. (Jurant)

Elle s’est levée avec difficulté, elle s’est rendue dans la chambre et elle ne m’a plus jamais adressé la parole, ni ce soir-là, ni à aucun moment.

 

Je suis restée seule à broyer du noir et panser mes plaies intérieures.

 

***Maurine***

Toute ma vie, je vais subir à cause d’une seule et même personne : Marianne. Toute ma vie ? Ça ne va pas se passer ainsi.

Les traces laissées sur mon corps par cette ceinture, Marianne va les payer. C’est trop facile que je paie toujours à sa place.

 

Moi : On doit y être à 14h

Molly : Oui oui, je sais. Mais j’ai d’abord un souci.

Moi : Lequel ?

Molly : Ça fait 2 jours que Théo est indisponible mais vraiment totalement. Et aucun de ses amis ne me donne une réponse concrète, ça m’inquiète.

Moi (suspicieuse) : Hum Molly, ton gars-là me fait peur. Moi je te dis que c’est un faux type.

Molly : Arrête tout de suite.

Moi : Okay oh, faut continuer à être comme tu es là. Et quand il reviendra, il va t’embrouiller vite fait et tu vas succomber, bref. Tu me maquilles stp ?

Molly : Ok d’accord.

Elle prend sa trousse de maquillage et elle me fait un beau make-up ainsi qu’un brushing.

Puis, elle s’occupe d’elle-même.

On s’habille vraiment en bombe avec nos belles tenues en pagne.

Moi (la regardant) : Tu donnes la sœur ! Mal belle, Théo ne sait pas ce qu’il a entre les mains quoi. Regarde le bodje (les fesses) paaaah paaah paaah, donne-moi un peu ?

Molly (souriant) : Tchiup fou moi le camp. Dieu sait pourquoi il t’a donné un mini bodje, parce que s’il t’avait donné ce que j’ai là, tu devais être encore plus bordelle.

Moi (faussement touchée) : Moi ?

Molly : Pardon, allons-y, ne me fais pas parler.

On sort de la chambre et on passe par le salon pour sortir par la porte avant.

Papa nous lance un regard plein de colère mais moi quoi ? Je claque encore bien mes talons sur le sol, qu’il gère sa fille Marianne.

Je sais qu’il ne me mettra pas à la porte de sa maison car c’est un homme trop axé sur les apparences. Un père qui met sa fille dehors ? Il n’a pas envie d’avoir cette étiquette, il préfère celle de Maurice « papa aimant ». Lol.

Molly s’en fiche également, depuis qu’elle a clairement dit qu’elle va vivre sa vie, les réactions des parents sont le cadet de ses soucis.

On monte jusqu’au carrefour où on prend le taxi qui nous laisse non loin du lieu du mariage.

Apparemment on a un peu de retard vu que quand on arrive, les barrages sont déjà terminés.

Molly : Là les gens vont nous regarder en mode « qui sont -elles ? » Façon nous sommes sapés là !

Moi : Je t’assure. Attends je l’appelle pour qu’elle vienne nous faire entrer pardon.

J’appelle ma copine en lui disant que je suis au portail avec Molly, elle me demande de patienter deux secondes.

Même pas 5 minutes, elle vient nous trouver au portail.

Elle : Bien belles oh les filles.

Molly (souriante) : Merci.

Moi : J’espère que ta famille ne va pas nous manger le nom ho (rigolant) parce qu’on est trop sapées, comme si c’était même notre mariage.

***Molly***

Pendant que Maurine discute avec son amie, je reconnais au loin la bouille d’un ami à Théo. Ah super, je vais pouvoir lui demander où se trouve Théo.

L’amie : On y va !

On rentre dans une belle concession où on voit des tentes au loin.

Heureusement, c’est sa famille qui est dos à nous, donc on pourra s’asseoir derrière sans que personne ne soit trop dérangé par notre présence.

On prend place et on constate que nous sommes toujours à l’étape des pourparlers.

Moi (à l’oreille de Maurine) : J’adore cette étape.

Maurine : Grave !

Quand je lève ma tête pour poser mes yeux sur l’orateur, mon attention est détournée car je vois trop de visages familiers.

Moi (à voix basse) : Ils font quoi ici ?

Pourquoi je vois tous les amis de Théo ici ? Je ne savais pas qu’une personne de son groupe se mariait.

Je n’ai même pas fini de réfléchir que Maurine me secoue la cuisse.

Maurine (l’air choqué) : Attends man, ce n’est pas ta belle-sœur qui est au deuxième rang là ?

Moi (regardant) : Si si, c’est la grande sœur de Théo ! (Réalisant) Elle fait quoi ici ?

Maurine : Manita, c’est louche, c’est trop louche.

Mon cœur commence à battre très fort, c’est quelle histoire ça ?

L’orateur décide de payer pour que la cérémonie se passe en français.

Lui : Nous sommes venus ici car notre fils, Théodore Junior (mon cœur fait un boom) a dit avoir aperçu une belle pierre précieuse au sein de votre concession.

Non seigneur, pas ça, pas ça s’il te plait.

L’orateur de la femme : Et comment se nomme cette pierre précieuse ? Parce que j’en ai plusieurs dans ma cour.

L’orateur : Son nom entier est Anne-Marie OKE, et Théodore nous dit même que son petit nom de la maison est AMO.

C’est comme si mon cœur me tombait sur les pieds.

Seigneur, qu’est-ce-que je t’ai fait ?

Maurine (captant) : Théodore genre ton Théo ?

Mes larmes ont commencé à couler, j’attrapais ma tête entre mes mains.

Moi (pleurant) : Pince moi Maurine, pince-moi pour que je me réveille de ce cauchemar.

Maurine : Je t’avais dit Molly ! Mais ça ne va pas se passer comme ça.

 

L’orateur : Mon fils Théodore, il faut te lever, il faut qu’on montre à la famille comment tu es craquant.

Je vois seulement une personne qui se lève et il n’y a plus l’ombre d’un doute : Mon mec est entrain de se marier alors qu’il y’a quelques jours, il disait m’aimer ; alors que depuis 4 ans, je suis « sa titulaire ».

Maurine se lève brusquement et elle tire ma main.

Elle : Il va faire quoi ? C’est ce qu’on va voir.

Je savais qu’il me trompait mais au point de se marier ? Mon cœur saigne ! Les gens doivent surement se demander pourquoi je pleure.

 

Maurine (devant tout le monde) : THEO !

L’orateur s’arrête et tout le monde nous regarde, moi en larmes et Maurine, rouge de colère.

Moi : Théo, c’est ce que tu me fais snif ? C’est ce que tu me fais ?

Les gens commencent à s’exclamer, chuchoter entre eux.

Théo : Qui êtes-vous svp ?

NON, je rêve, je rêve. Il n’en fallait pas plus.

Moi (pétant un câble) : QUI JE SUIS THEO ? TU ES SÛR QUE TU ME POSES CETTE QUESTION ? snif, donc pendant que je cherche à te joindre, tu te maries ! (Avec la rage) 4 ans de ma vie, 4 ans !

La foule commence à hurler, la famille de la fille est en ébullition et celle de Théo essaie de s’interposer pour que j’arrête de parler.

Moi : DONC TU ME MENTAIS EN FAIT ? Tu me mentais Théo !

J’ai foncé sur lui en le tenant par le col, j’ai eu le temps de bien le secouer avant que son meilleur ami ne vienne se mettre entre nous.

Ses amis ont tenté de me mettre dehors avec Maurine, mais c’était sans compter sur le père de la fameuse Anne-Marie, qui au passage je vous notifie que Théo m’a trompé avec elle notre première année et après il a juré qu’il ne l’a plus jamais revu.

Sauf que la preuve est là, en fait, c’est surement elle qu’il trompait avec moi.

Mon DIEU, ça fait un mal de chien.

Le père d’AMO ; Vous allez m’expliquer ce qui se passe ! Ma fille ne se mariera pas avec un coureur de jupons, ça jamais !

Maurine : Oh papa, ne t’inquiète même pas, moi je vais tout te dire. Ça t’évitera d’accueillir ce chien vert chez toi.

Il brise mon cœur et il va se marier ? On sera tous brisés aujourd’hui.

Je me dégage avec violence des mains de son meilleur ami.

J’arrache le micro à l’orateur et quand je veux commencer à parler, Théo veut m’arracher le micro.

Papa d’AMO : Qu’on la laisse parler ! Tu as dit que tu ne la connais pas n’est-ce pas ? Qu’on la laisse.

Moi : Votre fille est au courant que ça fait 4 ans qu’il sort avec moi ? snif, 4 ans de ma vie.

Papa d’AMO : Pardon ? Pendant qu’il est avec notre fille depuis 8ans ? Elle était à l’étranger pour ses études et lui, il se la coulait douce ?

Koum ! Mon cœur !

Moi (la mort dans l’âme) : Au début de notre histoire, j’ai entendu parler de votre fille, mais je croyais qu’il m’avait trompé avec elle, snif, alors qu’en vrai, c’était moi la conne dans cette histoire. Mais tu sais quoi Théo, va te faire foutre. Toi et tes amis hypocrites qui étaient au courant de tout, allez vous faire foutre. Tes sœurs, celles là même qui me montraient leurs dents, je VOUS EMMERDE !

Théo : N’insulte pas ma famille.

Moi (meurtrie) : Tu n’es qu’un IMBECILE, et si cette fille se marie avec toi aujourd’hui, je lui souhaite bonne chance car elle ne connait pas le SALE CHIEN, TROMPEUR, MST sur pattes qu’elle va épouser. (La foule hurle) Je te hais, de toute mon âme et je te souhaite le malheur à n’en plus finir pour m’avoir brisé le cœur à ce point. (Regardant la famille de la fille) Accepter ce mariage, c’est accepter que votre fille souffre à vie avec ce malhonnête.

Sa sœur : AH LA FERMES ! Tu as trop mal, tu rentres chez toi !

Je vois seulement un groupe de filles débouler, je reconnais la fameuse AMO au milieu.

Maurine : À la bonne heure ! (À AMO) si tu épouses ce chien c’est à tes risques et périls. (À Théo) Va te faire foutre !

Elle vient tirer ma main pour qu’on parte mais au même moment, AMO fonce sur moi.

Moi (me dégageant) : Ne me touche pas !

AMO (en colère) : Tu viens faire ton cinéma alors que tu as toujours su que tu n’as été que son plan cul ? Cette histoire s’est passée il y’a 4 ans, idiote, il t’a utilisé une seule fois et jeté comme une chaussette, et toi tu ne cesses de le coller, d’emmener son nom partout. Débranche meuf, pour une seule coucherie, tu gâches mon mariage ?
J’hallucine ! Donc en fait, à moi, il me disait qu’elle n’avait été qu’un plan cul et il lui disait la même chose de moi ?

Maurine (applaudissant) : Tu es vraiment fort Théo, waouh ! Tu es vraiment une plaie dans ce monde, un sale connard.

AMO : Je ne te permets pas.

Maurine : Oh toi tu la boucles !

AMO : C’est à moi que tu parles ?

Maurine : À quelle autre idiote vais-je parler ?

AMO a bondi sur elle et elles ont commencé à se battre, la famille est vite intervenue et j’ai tiré le bras de ma sœur.

Moi : Avant que j’oublie, je n’étais pas son plan cul, on a fait 4 ans ensemble.

Je la vois écarquiller les yeux et se tourner vers Théo.

Je tire ma sœur et on marche pour sortir de cet endroit où mon cœur vient d’être brisé.

Théo (loin derrière moi) : Je vais pourrir ta vie Molly, je jure sur tous mes parents.

Maurine(hurlant) : AH va te faire foutre, sale chien.

Moi : Allons-y Maurine, snif, 4 ans !

 

Waouh, le choc est immense.

4 ans ? 4ans dans les 8 ans d’une autre personne ? Et venir le découvrir à SON mariage ? Non, la vie ne pouvait pas me frapper plus fort.

On monte dans le taxi et quand on arrive à la maison, je me mets directement dans mes draps.

Je pleure, je pleure car ça fait mal, je pleure car cette trahison dépasse l’entendement.

 

Maurine (essuyant mes larmes) : Ça ira Molly. Je t’ai bien dit que l’amour fait mal, tu vois maintenant ?

Moi (pleurant) : Tu avais raison !

L’amour fait mal, très mal même.

Moi : Moi encore ? Plus jamais ! On va tous jouer !

 

Note de Laya : L’indifférence de Maurine face à la peine de Marianne et son dévouement face à la peine de Molly, vous montre à quel point il existe une scission, un désamour entre Marianne et ses sœurs. Origine ? Les parents et leur éducation qui cause bien de divisions.

Sœurs M : Divergence...