Chapitre 4: Camille Mahoungou

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 4: Camille Mahoungou

 

- Mais Pitsou ton gars là n’a pas encore fait les flyers encore moins les cartes de visites rien du tout notre stand va ressembler à quoi?

 

J’étais au téléphone avec mon petit, j’étais  déjà très énervé d’une part et Désira ne cessait de me téléphoner sur mon autre numéro que cela m’énervait encore plus! 

 

Désira ne savait pas mettre un peu de paix dans mon humeur il fallait toujours qu’elle m’énerve à chaque fois c’était un don chez elle ou quoi!

 

Je n’avais pas fini de parler avec mon petit au téléphone que ce dernier avait coupé l’appel. J’étais dans ma voiture  en plein centre veille stationné devant le secrétariat où j’étais censé récupérer les flyers et les cartes de visite pour mon stand. Malgré la climatisation de ma voiture je transpirais de colère.

 

Désira continuait de me joindre et moi dans cette humeur de colère je refusais de décrocher car très souvent Désira aimait soulever des disputes bêtes au téléphone. Au bout de 10 minutes plus tard Pitsou me rappelait 

 

- Allo mais dis donc tu as coupé pourquoi?

 

- Grand j’essayais de trouver une solution au problème. Je m’en excuse 

 

- Ok là je fais comment?

 

- Il y a un secrétariat non loin de la citronnelle en roulant tu verras le secrétariat. Je viens d’avoir la confirmation d’un de mes potes que là bas ils peuvent te faire ça en moins d’une heure ils sont assez opérationnels.

 

- Donc tes gars d’ici sont restés une semaine avec le travail à faire ils ne l’ont pas fait. Tu penses que là où tu m’envoie ils seront à mesure de le faire c’est ça?

 

- Grand vas les voir et tiens moi au courant si ce n’est pas bon je vais fonctionner pour trouver un lieu

 

- T’es un bandit hein toi!

 

- Kiekiekiekiekie ( éclat de rire) Grand Brice vas au secrétariat et dis moi la suite pas de panique je gère!

 

- N’importe quoi!

 

Pitsou et moi avions grandi dans le même quartier, il était mon petit c’est avec lui que je fonctionnais toujours pour toutes mes courses. Comme il n’avait pas d’emploi fixe je l’avais pris dans mon entreprise, j’allais moi même le former.

 

Mon entreprise avait lancé ses activités depuis deux semaines, tout était parti très vite grâce aux contacts de ma mère. Pour le moment j’avais lancé avec deux produits: le jus de bouille-tsui téké et les savonnettes au café. Tu pur tous les autres produits j’attendais encore l’arrivée de mes machines.

 

Et là il y’avait un salon de l’entrepreneuriat j’avais pris un stand pour mon entreprise. Depuis hier déjà le salon avait ouvert ses portes et mon stand n’avait pas de flyers ni de cartes de visite pour donner aux visiteurs afin de les présenter nos produits et les donner un moyen de nous contacter plus tard si intéressé.

 

Je venais de garer devant le dit secrétariat. Quelques minutes plus tard j’étais dans le secrétariat. La fille qui y était m’avait reçu avec un sourire amical 

 

- Bonjour monsieur 

 

- Bonjour madame 

 

- Vous pouvez prendre place

 

- Euh à vrai dire je n’ai pas la tête à m’asseoir sans savoir au préalable si vous êtes à mesure de régler mon problème.

 

Alors que je parlais encore à la jeune femme, Désira tentait à nouveau de m’appeler, d’un air agacé je fis signe de la main  à la jeune femme comme

pour m’excuser d’interrompre notre conversation pour décrocher l’appel de Désira 

 

- Désira est ce que c’est difficile de comprendre que si tu essais de joindre une personne qui ne décroche pas près de trois fois, tu peux juste attendre que la personne te rappelle quand elle aura vu tes appels en absence. Ne me dis pas que c’est compliqué à comprendre ça!

 

Je le disais vraiment d’un ton énervé, la jeune femme frappait sur son clavier et me jetait au même moment un regard accusateur. On aurait dit qu’elle me reprochait mon ton d’une façon indirecte.

 

- Tu sais tu prends rarement l’initiative d’appeler et chaque fois que j’appelle tu te permets de me faire des reproches Brice. Je vais finir par me lasser de tes airs de suffisance 

 

- Désira ce n’est pas le moment de me faire des histoires je n’ai pas bien commencé ma journée et de grâce si tu appelles pour me dire des choses qui vont m’énerver s’il te plaît rend moi service et raccroche je vais te rappeler quand je serais tranquille 

 

Elle avait aussitôt raccroché, connaissant Désira elle n’avait pas compris que ce n’était pas vraiment contre elle que j’avais un problème.

 

C’est vrai que même si elle se comportait différemment je n’aurais pas envisagé me marier puis que pour moi le mariage restait le dernier de mes soucis. Mais tout de même je ne cessais de me demander comment Désira pouvait vouloir à tout prix se marier alors qu’elle n’était même pas capable d’être une source de quiétude pour son homme. À chacun de ses appels j’avais comme l’impression de faire l’effort de ne pas m’emporter. 

 

Entre temps la jeune femme ayant vu que j’avais fini de parler au téléphone venait de reprendre la conversation 

 

- Oui monsieur je disais que vous ferez mieux de vous asseoir et de vous calmer aussi ça ne sert pas de vous emporter comme ça. Je suis sure que votre problème trouvera bien une solution.

 

Je souriais, je souriais sincèrement parce que cette jeune femme sans savoir combien de fois j’étais emporté me demandait tout naturellement de me calmer dans tout son calme comme si on se connaissait depuis toujours.

 

Je m’étais assis sur la chaise en face de la jeune femme.

 

- Voilà monsieur là c’est mieux. Dites moi ce que je peux faire pour vous.

 

- Il me faut 200 cartes de visites et 500 flyers pour mon entreprise et je les veux là tout de suite.

 

Elle éclata de rire 

 

- Kiekiekiekiekie

 

Puis sérieusement sans rire j’ajoutais 

 

- Je veux aussi d’une grande banderole  publicitaire sur pied.

 

- Ok monsieur je vois. Les cartes de visite et les flyers je pense que je peux le faire là dans les heures qui suivent mais la banderole par contre il va falloir revenir en fin de semaine parce que nous faisons la conception mais nous imprimons les banderoles chez un partenaire.

 

- En fin de semaine ça sera trop tard. Et les cartes de visite je dois attendre combien de temps à peu près 

 

- Normalement vous auriez laissé votre commande et je l’aurais fais pour que vous que vous passer récupérer demain

 

- Sérieux je venais de vous dire que je le voulais maintenant et quand je pense que vous m’aviez demandé de me calmer comme quoi vous aviez la solution

 

Je le disais avec sourire, la jeune femme était très accueillante et gentille. En passant je lançais un coup d’œil rapide mais avec l’intention de bien voir son apparence, tout à l’heure je n’avais pas eu le temps de bien la voir.

 

Belle, mais pas très stylée, elle n’était pas à mon goût. Pour sa beauté oui, mais sa façon de s’habiller faisait trop fille calme et surtout trop simple.

 

Elle portait un genre de chemisier rose très pâle qui tendait au beige et un jean bleu, avec des ballerines. Pas vraiment maquillée mais j’avais reconnu un peu de fond de teint et un rouge à lèvre nude sur son visage.Ses ongles étaient tout taillés pas de vernis apparent mais j’avais reconnu le vernis transparent brillant. 

 

Et oui j’avais vu tout ça parce qu’après avoir vécu avec une fille qui parlait que de maquillage et de vêtements j’avais fini par m’y connaître dans toutes ces choses que Désira raffolaient. Déjà que c’était le centre de ses conversations au téléphone avec ses copines et ses sœurs.

 

La jeune femme en face de moi était très loin du genre de Désira et à vrai dire mon genre c’était plutôt le genre de Désira. 

 

Désira se levait à 4 heures alors qu’elle commençait le boulot à 9h, même là jusqu’à 8h elle n’avait presque jamais fini de se maquiller et de s’apprêter et il faut noter qu’elle ne faisait le ménage que les week-ends, ce qui répartissait tout son temps de 4h à 8h à se peaufiner.

 

Je ne m’en plaignais pas, j’aimais bien le fait qu’elle était si chic à chaque fois qu’elle en avait fini avec ses pinceaux et autres.

 

Cette jeune femme avait une façon très calme de parler

 

- Oui monsieur juste parce que je sens que c’est si urgent pour vous je vais le faire maintenant et en plus je n’ai pas de client aujourd’hui il faut l’avouer même si j’ai un ou deux projets que je dois faire, je vais tout de même m’occuper de vous.

 

- Vous êtes très gentille. Moi c’est Brice!

 

- Enchanté Mr Brice moi c’est Camille! Dites vous avez un modèle précis pour vos cartes et vos flyers?

 

- Non pas vraiment proposez moi. Mais vous pouvez m’appeler Brice pas de Monsieur s’il vous plait

 

- Ok. Vous avez déjà un logo?

 

- Oui Camille attendez je vous envoie le logo . Vous avez quel type de téléphone?

 

- Un androïde 

 

- Pas possible de transférer j’ai un iPhone passez moi votre numéro de téléphone je le fais par whatssap si ça ne vous dérange pas 

 

Elle me passait son numéro pendant ce temps elle était déjà entrain de concevoir un modèle à me proposer.

 

Au bout d’une heure elle avait terminé avec la conception des cartes et des flyers. Pendant que j’y étais je jetai un coup d’œil aux photos dans un cadre au mur, c’étaient un grand monsieur, certainement le propriétaire du secrétariat. Camille devait être une employée.

 

Elle s’était levée de son poste pour entamer les impressions. Je n’avais pas été flexible, à chacune de ses propositions pour les modèles, il y’avait quelque chose qui ne me plaisait pas mais j’avais aimé le professionnalisme de Camille. Elle était patiente et savait mettre les gens en confiance. 

 

Les minutes passées là à concevoir ces maquettes nous avait permis de pas mal sympathiser que finalement Camille s’était proposée de voir dans la mesure du possible comment imprimer la banderole pour moi d’ici demain.

 

- Ça sera trop cool Camille. Parce qu’il ne reste que quelques jours pour le salon et je veux faire une très bonne impression pour le marketing 

 

- Je comprend très bien et vous n’avez pas tort pour une entreprise qui lance à peine il vous faut en effet donner une bonne image

 

- Ok donc demain j’appelle le matin pour savoir si vous avez pu le faire 

 

- Oui appelez vers 10 heures. Demain je travaille à midi et donc le matin je peux aller imprimer ça pour vous. Mais seulement vous ne pourrez pas venir le chercher ici. Je fais juste la conception au compte du secrétariat mais pas l’impression.

 

- Ok et pourquoi donc?

 

- Nous avons un partenaire pour les impressions de ce format et avec notre partenaire il faut attendre 4 jours selon le contrat que nous avons avec lui. Donc j’irais le faire ailleurs.

 

- Ça veut dire que je dois vous donner les sous déjà

 

- Normalement oui, mais je vais le faire et vous me donnerez mon argent une fois que je vous apporte la facture 

 

J’éclatais de rire 

 

- Kiekiekiekiekiekie

 

Puis j’ajoutais 

 

- Sérieux Camille genre je peux t’accuser de me voler quoi!

 

Je venais de la tutoyer, cette jeune femme avait l’art de mettre les autres en confiance et quand on parlait avec elle, on avait l’impression de la connaître depuis toujours 

 

-Non ce n’est pas ce que j’ai dis mais c’est mieux que vous me donnez l’argent une fois que vous aurez votre banderole. Euh, voilà votre facture entre temps pour les cartes, les flyers et la conception de la banderole que je vais faire tout à l’heure et je vous envoie le modèle sur whatssap pour que vous fassiez des modifications car je sais qu’il y’en aura

 

- Ahahahahaahha je vois que j’ai donné l’impression d’être trop exigent hein 

 

- En effet, mais je suis habituée avec les clients. 

 

J’avais réglé la facture, je voulais bien lui dire de garder la monnaie qui était autour de 6000 frs mais j’avais trouvé cela insultant. Je ne voulais pas que Camille le prenne mal, alors j’avais repris la monnaie qu’elle me tendait. Puis avant de quitter j’avais lancé avec sourire 

 

- Demain je te ferais déguster les premiers produits de BTL.

 

 BTL c’était le nom de mon entreprise (Brice Taty Leader). Il y avait deux côtés en moi, un côté responsable et mon côté un peu fou, la tête que ma mère avait faite quand j’avais ajouté leader à la fin du nom de mon entreprise!

 

- J’en serais honorée.

 

Me répondait Camille. C’est dans cette convivialité que j’avais pris congé de la jeune femme très souriante qu’était Camille.

 

——-

 

Camille venait de me confirmer qu’elle avait pu faire la banderole, elle passait au stand la déposer avant de partir à son travail. Du coup, j’étais très pressé de me rendre au stand, pour non seulement donner son argent à Camille pour les frais d’impression mais aussi lui faire goûter notre jus.

 

Juste au moment où je m’apprêtais à monter dans ma voiture, maman qui était encore dans sa chambre venait de sortir elle était devant la porte de la maison 

 

- Brice je dois te parler!

 

Non maman aussi! elle ne pouvait pas attendre! Mais bon je ne préférais pas la dire que j’étais pressé alors j’abandonnais l’idée de monter dans ma voiture pour finalement me retrouver assis sur l’un des fauteuils de la véranda en face de ma mère 

 

- Brice je n’aime pas ce mélange que tu fais avec Junior

 

- Quel mélange maman?

 

- Comment ça quel mélange! Samedi tu es allé le déposer chez ton père là bas et il y a passé la nuit 

 

- Mais maman je ne comprends pas bien comment peux tu appeler cela mélange? Il est autant chez lui là bas qu’ici!

 

Je parlais avec un ton que je veillais de garder respectueux, maman aussi parlait calmement mais je la sentais très contrariée

 

- Brice Junior est encore un enfant, il est encore trop petit pour faire ce genre de mélange dans son éducation la bas ils ont un autre style de vie et ici aussi nous en avons un autre je ne veux pas qu’il commence à aller dormir là bas et vivre ici ça c’est embrouiller l’éducation de l’enfant 

 

- Maman t’es quand même entrain de parler de la maison de notre père à Nic et moi. Puis je ne vois pas quel mélange de valeur il peut ramener. A ce que je sache papa éduque ses enfants avec les mêmes valeurs que tu le fais ici maman sérieux! 

 

- Brice moi c’est ton manque de position là que je n’aime pas. Parfois tu es trop large à force de ne pas vouloir vexer les gens je ne sais pas si tu en es conscient

 

- Maman! Là je n’essaie pas d’être trop large vois tu? J’essaie seulement de familiariser mon fils à son grand père 

 

- Je n’en disconviens pas mais de là qu’ils passent sa nuit là bas. Nous n’avons pas les mêmes habitudes chéri et vois tu depuis son retour il pose beaucoup de questions du genre pourquoi ici il y’a ci et pas là bas 

 

- Maman tu sais que parfois t’es un peu barge toi!

 

Je le disais d’un ton taquin, j’aimais bien taquiner ma mère et franchement je n’aimais pas être en contradiction avec elle. Cette femme était prêt à tout pour ses enfants, elle ne méritait pas de se faire du soucis sur ce genre de détail 

 

Ma petite remarque taquine avait réussit à la faire sourire puis elle ajoutait d’un ton désolé

 

- J’espère que je ne t’ai pas mis en retard à ton rendez vous?

 

- Si tu l’as fait madame qui s’inquiète de tout et de rien à la fin

 

Elle venait d’éclater de rire, j’étais rassurée elle n’était pas fâchée. En même moment je venais de me rappeler que j’avais oublié un paquet que j’avais réservé pour Camille c’était des savonnettes de mon entreprise, trois savonnettes que je voulais qu’elle teste c’était déjà ma façon de me faire des clients, en plus Camille avait été très gentille avec moi.

 

- J’ai oublié les savonnettes d’une amie dans ma chambre 

 

- Ah! en parlant de savonnette, tu sais ma copine a vraiment aimé le résultat de la savonnette au café là, elle dit que sa peau est toute lisse depuis qu’elle a commencé 

 

- Bah tu vois qu’on peut consommer congolais et être tout de même satisfait!

 

-Huuuum laisse moi ton marketing là!

 

- Franchement Marceline t’es difficile à convaincre hein maman!

 

J’étais repartie dans ma chambre récupérer le paquet quand Junior qui sortait de sa chambre s’était empressé vers moi, 

 

-Ah au fait papa hier je disais à mémé que samedi prochain il faut qu’on me dépose chez papy Paul, dimanche je dois repartir à l’école du dimanche j’ai aimé ça. Il y’avait plein d’autres enfants et ils racontaient des histoires.  Ils ont raconté l’histoire d’un roi qui était très sage j’ai oublié son nom c’est dans la Bible tu connais son nom?

 

- Plus tard Junior là je suis pressé 

 

A vrai dire je ne pouvais pas connaître le nom d’un roi de la bible qui était sage c’était vraiment pas mon focus ça!

 

-D’accord papa! Bonne journée

 

- Merci mon petit 

 

En sortant j’avais juste fais un signe de la main à maman qui était au téléphone.

 

Dans ma voiture, je réfléchissais à ce que maman venait de me dire. Quelle différence y’avait-Il entre chez mon père et chez nous à la maison, en dehors du confort? Pour ce qui était du confort, j’avais déjà expliqué à Junior et il avait compris. 

 

Junior venait de me dire avoir dit à sa mamie qu’il voulait repartir samedi chez mon père à cause de cette histoire d’église. Était ce le fait que Junior voulait y repartir qui contrariait ma mère. Se disait-elle que Junior allait très vite s’attacher à mon père qu’à elle? 

 

Je me posais des questions en roulant  quand de l’autre côté de la rue je voyais Camille qui descendait du bus et se dirigeait vers là où étaient les expositions. J’avais voulu m’arrêter et lui dire de monter mais j’avais peur de blesser son égo.

 

J’étais tout le temps comme ça, il y’avait ce côté chez moi qui n’aimait pas mettre les autres en position de faiblesse. C’est vrai que je pouvais tout simplement m’arrêter et prendre Camille tout comme la dernière fois je pouvais bien lui donner cette monnaie, mais je ne voulais jamais faire un geste déplacé qui susceptible de rabaisser l’autre.

 

Je savais tendre la main aux personnes avec qui j’étais proches mais je ne savais pas comment introduire ce désir d’aider aux personnes avec qui je n’avais pas encore cette relation de proximité.

 

J’étais arrivé au stand, la vendeuse était là avec mon petit Pitsou.

 

- Grand tu ne devineras pas qui est passé ici?

 

- Qui? 

 

- Grand Serge

 

- Quel Serge, Serge du quartier?

 

- Oui oui je lui ai même dis que c’est ton entreprise. Il a pris des savonnettes et toute une palette de jus.

 

- Ah ouais! Mais t’aurais pu lui passer mon numéro je n’ai plus son contact 

 

- Il a pris la carte de visite 

 

- T’es sérieux toi! Pitsou réfléchis un moment sur la carte de visite il n’y a pas mon numéro personnel mais celui du bureau

 

La vendeuse avait éclaté de rire 

 

- Kiekiekiekiekiekiekie ah Ya Pitsou

 

C’était Maryse l’une de mes petites sœurs du quartier qui vendait au stand. 

 

 Camille était enfin arrivé au stand, je la voyais de loin, elle cherchait le stand, elle avait l’air perdu elle lisait en haut de chaque stand pour voir. Puis j’agitais ma main pour la faire signe. Elle avait le même sourire que celui d’hier 

 

- Ah ici tous les stands se ressemblent et j’avoue que la banderole va faire une assez grande différence, tu n’avais pas tort de vouloir à tout prix une banderole 

 

Hier alors qu’elle concevait la banderole et m’envoyait à plusieurs reprise le résultat pour que je fasse mes modifications, j’avais fini par lui dire qu’elle pouvait me tutoyer, ce qu’elle faisait depuis.

 

- Tu vois hein j’ai le génie de la pub, en effet ça change de tous les stands.

 

En voyant la banderole je n’avais pas manqué de la dire merci encore

 

- C'est trop bien fait Camille, merci tu m’as vraiment sauvé la vie!

 

- De rien ça fait plaisir d’aider. C’est fait à base de quoi ce jus?

 

- fruit du baobab mélangé à des tsui téké

 

- Sérieux? 

 

- Eh ouiiii!

 

- Ok je vais goutter mais je vais acheter  pour supporter l’entreprise BTL c’est déjà quoi TL? Brice déjà je sais c’est le B

 

- Taty Leader 

 

- Leader c’est ton deuxième prénom?

 

- Non leader parce que je suis un leader 

 

Elle éclatait de rire, cette fille avait un rire joyeux et contagieux 

 

- Noooon sérieux Leader! Désormais je t’appellerais Leader!

 

Cette fois ci c’était moi qui éclatais de rire. Camille avait pris deux bouteilles de jus et elle avait payé 1600 la bouteille étant à 800 frs.

 

Puis elle n’avait pas traîné, elle m’avait fait savoir qu’elle travaillait au shift de midi aujourd’hui. Je l’avais alors accompagné arrivé en dehors du salon d’exposition j’avais arrêté un taxi. Ça au moins je me devais de le faire elle était venue pour me livrer.

 

 En lui remboursant l’argent de la facture qu’elle avait payé j’y avais mis 10 milles en plus et je l’avais remis le paquet contenant les savonnettes 

 

-Permet moi de t’offrir ces savonnettes, c’est fait à base de café, c’est tte hein pour la peau, j’espère te compter bientôt parmi les fans des savonnettes BTL?

 

- Merci beaucoup Brice, je ferais la pub autour de moi je connais des filles qui aimeront beaucoup ce genre de savonnette 

 

- Je compte sur toi tu as mon contact et j’ai aussi le tien donc on s’écrit!

 

- D’accord Brice

 

Puis son taxi avait démarré même pas deux minutes plus tard elle me faisait un message 

 

«  Je viens de me rendre compte que tu as mis 10 milles en trop sur mon argent »

 

« C’était ton taxi Camille, tu as fait le déplacement pour moi »

 

«  Je suis allée imprimer en bus 150 frs je suis venu te déposer ça en bus 150 frs et le taxi de mon retour 1000 frs. En chef d’entreprise tu devrais peut être gérer ton budget tu n’étais pas obligé de me donner 10 milles pour mon déplacement »

 

Je lisais et relisais le message, puis je m’étais décidé à répondre 

 

« Merci, j’ai bien saisi le conseil »

 

« Ahahahahah pas de quoi »

 

Je souriais moi même en repartant au stand, cette fille était gentille en tout cas! 

          
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