Chapitre 30
Ecrit par R.D
«
Lorsque tu es éprouvé et que tu ne vois pas de fin à tes tourments,
souviens-toi toujours que ton créateur est attribué de sagesse et qu’il
ne t’éprouvera jamais par quelque chose que tu ne peux surmonter »
Boubah
Je suis toujours sous le choc face aux révélations de Mounas. Je savais
pourtant que c’était le cas mais le fait qu’elle me l’ait confirmé m’a
quand même fait plus mal que ce que je croyais.
Je n’ai jamais
réussit à faire semblant dans ma vie. Ça peut peut-être être une
qualité ou un défaut, je n’en sais rien. Seulement il en est que lorsque
quelque chose ne me plait pas, je ne peux pas ne pas le montrer.
Si j’ai demandé à partir c’était pour pouvoir réfléchir. J’avais besoin
d’être seul et pour ça, je me suis rendu à la plage la plus proche. Je
n’aurais pas toujours Ibrahim à côté de moi pour me dire ce que je dois
ou ne dois pas faire.
Je dois prendre une décision qui
impactera soit de façon positif ou négatif dans ma vie et j’avoue que je
suis énormément perdu. Que faire ? Lui donner une seconde chance ?
Devrais-je suivre les conseils d’Ibrahim et essayer de nous laisser une
chance ?
Depuis mon dernier échec en amour je n’ai plus voulu
me rouvrir à une femme. J’évite de souffrir et je ne sais pas si je
pourrais encore supporter une telle douleur surtout émanant d’une femme
au passé assez douteux.
Je ne suis pas un saint et je le sais
mais là, il s’agit de mon avenir, de celle qui élèvera mes enfants, de
l’éducation qu’elle inculpera à mes enfants. Pourrais-je lui faire
entièrement confiance ?
Que faire mon Dieu ? Miser le tout pour
le tout ? Je sais que rien n’arrive sans rien. Mais comment me
comporterais-je lorsque maman décidera de lui mener la vie dure ?
Lorsqu’elle m’obligera à épouser cette fille ?
Je ne compte pas
être polygame si jeune. Je ne veux pas bousiller ma vie pour les
caprices de maman. Si j’envisage cela avec mounas c’est parce qu’elle
porte mon enfant.
Devrais je me jeté dans le vide ? Devrais-je
faire fi de tout ce qui a bien pu se passer entre nous et repartir sur
de nouvelle base ? À la base Mounas me plait. C’est vrai que je n’ai
jamais envisagé une quelconque relation, mais elle me plait énormément.
C’est une fille qui peut se montrer drôle quand elle le veut. Elle a
toujours été posée avec moi et elle a commencé à me manquer de respect
qu’après avoir su qu’elle était enceinte de moi.
Je suis
entrain de regarder les vagues défilés sous mes yeux et je n’ai qu’une
seule envie, me jeter et rester sous l’eau pour essayer de fuir ce train
train quotidien qui devient à la limite infernal. J’ai dû prendre une
semaine de congé pour pouvoir réfléchir correctement à ce que je dois
faire et là, je perds à la limite la tête.
***
Je suis
remonté dans la voiture tout en prenant la direction de chez Mounas. Je
crois que si je ne tente pas le tout pour le tout, je n’aurais jamais
l’esprit posé.
Je me dis que tout comme moi, elle doit être
aussi énormément perdu et si je ne mets pas carte sur table pour pouvoir
éclaircir cette situation, on avancera jamais.
Lorsque je suis
arrivé, j’ai respiré un grand coup avant de cogner à la porte. Quelques
secondes se sont écoulées avant que la porte ne s’ouvre sur, Awa ? Awa ?
La awa d’Ibrahim ? Petite sœur de Karim ?
Awa : oh beau goss, comment tu vas ?
Moi (perdue) : heu.. je vais bien et toi ?
Depuis quand ces deux là sont amies ?
Awa : ça va Dieu merci. Rentre ! Mounas est sous la douche.
Moi : ça fait plaisir de te voir. Comment va Karim ?
Awa : il va bien Dieu merci et le boulot ?
Moi : je m’accroche du mieux que je peux.
Qu’est ce qu’elle fait ici ? Ça n’augure rien de bon.
Je l’ai laissé au salon pour me rendre dans la chambre. Mounas est
sortit de la douche, recouverte d’une petite serviette. Elle a semblée
très étonnée de me voir allongé dans le lit.
Mounas : Boubah ?
Moi : je t’attends dans la chambre à côté. J’aimerais te parlé.
Mounas : ok !
La voir dans cette tenue me trouble énormément . Depuis qu’elle est
enceinte, elle a pris du volume et elle est franchement deux fois plus
séduisante. Oui oui, maintenant qu’elle ne m’énerve plus trop je peux
faire ce constat là. Je vous vois déjà venir hein.
J’ai
toujours dis qu’elle est impolie. Insolente, et tout mais je ne l’ai
jamais traité de moche loin de là. C’est une très belle femme bien
qu’elle peut se changer en une véritable diablesse quand elle le veut.
Elle est venue me rejoindre quelques minutes après dans une robe
tellement large que même moi je pourrais rentrer à l’intérieur. Si
c’était pour ôter de ma tête son image en serviette, c’est réussit.
Mounas : tu n’as pas vu Awa au salon ?
Moi : si mais j’avais besoin de te parler en tête à tête. Je ne savais pas aussi que vous étiez amies.
Mounas : on se connait depuis deux ans déjà.
Moi : ah ok !
Je ne sais pas si je dois le dire à Ibrahim mais bon je suppose que ça ne le regarde pas et que mounas sait ce qu’elle fait.
Mounas : je te sers quelque chose ?
Moi : tu avais dis que tu devais préparer pour moi n’est ce pas ? J’espère que tu as préparé le diner.
Mounas : heu.. Je ne savais pas que tu devais revenir donc..
Moi : je t’embête juste. Déstresse.
Elle m’a esquissé un sourire avant de détourner son regard.
Moi : je suis désolé d’être partit tout à l’heure mais j’avais besoin
de réfléchir parce que là, c’est de notre avenir dont il est question et
je ne veux pas qu’on le bousille. Un divorce est toujours un échec pour
les deux parties peu importe celui qui a le plus souffert et je ne veux
pas qu’on en arrive là.
Mounas : crois moi que je suis vraiment désolée pour ce qui c’est passé entre nous.
Moi : je ne suis pas saint non plus. On m’a toujours traité de con et
de sans cœur, chose que j’assume jusqu’ à aujourd’hui parce que je n’ai
pas voulu laisser à une femme le soin de me faire encore du mal.
Seulement comme je dis, personne ne peut aller à l’encontre de son
destin. On a fauté tout les deux et on n’avait pas prévu que tu
tomberais enceinte. Comme c’est venu comme ça on est obligés de s’y
conformer. Je ne veux pas souffrir et je suppose que c’est aussi ton
cas. Si je suis revenu, c’est pour te demander si tu acceptes qu’on
reparte sur de nouvelle base. Pas de tricherie ni de mensonge entre
nous. Tu es appelé à être ma femme et moi je suis appelé à être ton
mari. Je sais qu’on est tous les deux très têtue quand on le veut, mais
je me dis qu’on est aussi assez mature pour pouvoir vivre ensemble sans
trop de prise de tête. Il suffira juste que j’évite de te faire ou de
dire des choses que je n’aimerais pas que tu me fasses. Maintenant, si
tu es d’accord, je veux qu’on remette le compteur à zéro et qu’on
reparte sur de nouvelle base mais stp, si je me donne à fond, ne me
déçois pas. Si je te fais quelque chose de mal, ne le garde surtout pas
pour toi. Parle-moi, car la base d’une relation c’est la communication.
Je dirais que c’est le fondement même. Je sais que j’ai un très sale
caractère mais il peut m’arriver de me montrer gentil. Je ne suis pas
une mauvaise personne, j’ai juste un mauvais comportement et je tiens ça
de maman. Je ferais tout pour changer là-dessus. J’aimerais qu’on soit
toujours sincère l’un envers l’autre donc si je dois connaitre autre
chose déjà, mieux vaut que ce soit maintenant.
Elle est restée silencieuse un long moment avant de reprendre la parole.
Mounas : j’accepte de repartir sur de nouvelle base seulement, il ya quelque chose qui m’intrigue.
Moi (étonné) : quoi ?
Mounas : ta mère ne m’aime pas et ce n’est pas un secret vu qu’elle m’a pratiquement insulté et traiter à la limite de pute.
Moi : je suis désolé
Mounas : non, ça ne me touche pas autant que ça. Seulement, je ne veux
pas vivre dans la maison familiale de ton père. J’ai vu ma mère souffrir
et se faire maltraiter par mes belles mères, je ne veux pas que mes
enfants vivent ce que j’ai vécu.
Elle a laissée échapper une
larme qui m’a énormément touché. Je n’ai pas le droit de la toucher
parce qu’elle n’est pas encore ma femme mais je n’ai pas pu m’empêcher
de la prendre dans mes bras.
Moi : tu ne souffriras pas. On continuera à vivre ici, ne t’inquiète pas.
Mounas : ok ! Merci de me redonner cette seconde chance. Je ferais tout pour ne pas te décevoir.
Moi : moi aussi. Que Dieu nous accompagne.
Je ne sais pas si j’ai pris la bonne décision mais comme on dit, qui ne
tente rien n’à rien. Rien n’est facile dans la vie. Tout réside dans la
volonté de vouloir changer.
Ibrahim
J’ai passé un
merveilleux moment avec elle. Nous sommes sous la couette actuellement,
entrain de parler de tout et de rien. Je passe mon temps à poser ma main
sur son bas ventre.
Bien vrai que ce soit tôt, je ne peux pas
décrire la joie qui m’a animé quand j’ai su qu’elle était enceinte et
qu’un bout de nous poussait en elle. J’ai même prévu faire des rakas
(unité de prière) pour remercier tout d’abord Dieu, ensuite lui demander
de nous protéger.
N’empêche, il ya toujours une question qui
est resté en suspens dans ma tête que je n’ai pas pu poser à cause du
désir qui m’aveuglait. Maintenant que j’ai repris mes idées et qu’elle
m’a complètement vidé, je peux lui demander.
Moi : mon bébé?
Fatima : oui ?
Moi : pourquoi était tu si distante avec moi de la sorte ? Qu’est ce
qui te tracassait ? Je me suis énervé après toi à cause des messages que
tu échangeais avec Karim mais ça n’explique en rien ton comportement
avant cela.
Elle a enroulé le drap autour de sa poitrine juteuse avant de s’asseoir dans le lit en croisant ses jambes.
Fatima : tu as raison. Ça n’à rien avoir avec ça.
Moi : qu’est ce qui ce passe alors ? Tu as un problème ? J’ai constaté que c’était après ton retour de chez ta mère.
Elle s’est passé les mains sur le visage avant de pousser un soupir.
Fatima : ne te fâche pas après moi stp. Si j’ai mis du temps pour t’en
parler, c’est parce que je cherchais le bon moment mais je me rends
compte qu’il n’y aura jamais de bon moment.
J’avoue que je commence à avoir peur.
Moi : qu’est ce qui se passe ? Dis-je inquiet. Le bon moment pour me parler de quoi ?
Fatima : de ton père as t elle finit par lâcher après un long moment.
Moi (surpris) : papa ? Il lui est arrivé quelque chose ?
Fatima : non non rien du tout. Ne panique pas.
Moi : quoi alors ? Parle au lieu de me laisser dans cet état.
Fatima : pardonne-moi.
Moi (paniquant) : mais de quoi ?
Lorsqu’elle a commencée à m’expliquer, j’ai crû tout d’abord que
c’était une blague. Mais elle avait tellement l’air sérieuse, que durant
tout son monologue j’ai été traversé par différent sentiments. Haine,
colère, surprise, dégoût et j’en passe pour le reste. Mais au final,
j’avais tellement mal que je suis resté figé sans pouvoir réfléchir
correctement.
Si j’ai bien compris, si mes oreilles ne m’ont
pas trompés, ma femme m’a dit que sa mère sortait avec mon père et que
ce dernier veut se venger d’elle raison pour laquelle il a tenu coûte
que coûte à ce que je la marie.
Il planifie de la violé tout
simplement pour se venger de sa mère qui lui a fait du mal et qu’elle
l’a découvert ça fait deux semaines c’est la raison pour laquelle elle
se comportait si étrangement ? Est ce ça ?
Fatima : stp Ibrahim, parle-moi.
J’ai l’impression que sa voix résonne comme un écho dans mes oreilles.
Actuellement, je ne peux pas répondre. Même si je le veux, ma langue
pèse trop dans ma bouche.
Mon cerveau n’a toujours pas
assimilé tout ce qu’elle m’a dit. Non, je dirais plutôt que mon cerveau
a rejeté automatiquement tout ce qu’elle a dit. Je ne comprends rien du
tout.
Fatima : Ibrahim ?
Je l’ai regardé comme si je
n’avais pas affaire à ma femme. Je l’ai regardé comme si j’avais affaire
à une inconnue que je venais à peine de rencontrer. Je ne sais pas. Je
ne sais pas pourquoi mon cerveau fait un blocage.
Fatima : je t’en supplie Ibrahim, parle moi. Ne reste pas comme ça.
C’est lorsqu’elle m’a bousculé que je suis sorti de ma bulle.
Moi : ta mère t’a vendu ? Mon père veut te violer ? Mais pourquoi ? Fatima pourquoi ?
Je ne me rappel pas avoir ressentis pareille douleur. Même la mort de
ma mère ne m’a pas causé autant de douleur malgré que j’en aie
énormément souffert.
Oui, j’ai craqué. J’ai craqué en pleurant
dans les bras de ma femme qui se contente de me serrer en silence. Je
pleure dans ces bras comme si c’était elle qui m’avait donné la vie.
Elle me berce comme une mère bercerait son enfant.
Je ne
comprends pas mon Dieu, qu’est ce qui ce passe ? Pourquoi ? Pourquoi
bousiller ma vie en une fraction de seconde ? Qu’ai-je fait à cet homme ?
Qu’est ce que Fatima a fait à sa mère pour se retrouver si ignoblement
vendu ? Comment as t elle fait pour garder le silence là-dessus ?
Moi (me calmant) : je suis désolé.
Fatima : non ibrahim, tu n’as pas à l’être. Tu n’as pas à être désolé.
Nous sommes tous les deux des victimes de nos parents mais c’est Dieu
qui en a voulu ainsi.
Moi : pourquoi as-tu gardé ça pour toi ?
Fatima : j’avais peur de t’éloigner de ton père. Peur de détruire ce qui vous unissait.
Moi : mais Fatima, mon père ne m’a jamais considéré comme son enfant.
Il a toujours été injuste avec moi. Il préférait favoriser d’autres
enfants que moi. J’arrivais souvent à pleurer dans le silence de son
comportement vis-à-vis de moi. Je me demandais, mais qu’ai-je fait ?
Pourquoi cet homme me déteste ? Est-ce mon père ? Regarde, regarde ce
qui me tombe dessus ? Je me suis dis qu’il voulait peut être que je sois
heureux, raison pour laquelle il a insisté pour qu’on se marie mais au
lieu de ça, je découvre que c’est par simple soif de vengeance.
Qu’aurais tu briser ? Fatima il n’y a rien à brisé. Pardonne-moi de
t’avoir fait vivre dans cette maison.
Fatima : Dieu nous a montré ce
qu’on complotait contre nous. Pour moi c’est une chance qu’on a eu
ibrahim. Imagine-toi une seconde que tous ces plans voyaient le jour ?
Imagine toi que..
Le reste de sa phrase s’est perdu dans ses larmes.
Moi : ne te mets pas dans cet état. On s’en sortira. Dieu est grand, on s’en sortira.
Fatima : promets moi de ne jamais m’abandonner. Je ne pourrais pas vivre sans toi.
Moi : jamais. Je suis là et je resterai toujours là pour toi. Dieu ne nous abandonnera pas.
Nous sommes restés l’un dans les bras de l’autre en silence. Dès fois
le silence parle plus que les mots et au point où on en est, je crois
qu’on se comprend. Comment pourrais je vivre sans elle à mes côtés ?
Cette peur qu’elle ressent, je la ressens aussi. J’ai énormément peur
de notre avenir parce que je ne savais pas que cet homme pouvait se
montrer si ignoble envers des innocents. Ne crains t il pas Dieu ?
J’ai voulu décrocher mon combiné pour l’appeler et lui dire que je sais
tout, mais je crois que ce serait trop bête de ma part. Ce serait trop
con d’agir sous la colère sinon je regretterais énormément.
Lorsqu’elle s’est endormie dans mes bras, je l’ai bien recouverte avant
d’enfiler une culotte et me rendre sur la terrasse de la chambre. Je
n’ai pas sommeil et je ne crois pas avoir la force de dormir avec ce que
j’ai appris.
J’ai tellement mal. J’ai tellement mal. J’en
viens toujours à me demandé, que lui ai-je fait ? Que lui ai-je fait ?
Quel est ce pacte que ma belle mère et papa on noués ? Quel est ce passé
qui les lient autant ? Je me dois de le découvrir. Rien que pour le
bien de ma femme et de mon enfant, je me dois de le découvrir.
J’ai besoin de savoir et de comprendre pourquoi veut-il s’en prendre à
nous ? A moi ? Comment me donner une femme pour ensuite vouloir en
abuser ? Mais qu’est ce qui ne va pas ?
Suis-je maudit ?
Suis-je maudit pour avoir un tel père ? Je ne sais pas quoi faire ni
comment agir mais une chose est sûre, je ne le laisserais jamais allé au
bout de ces idées et peu importe ce qu’il a derrière la tête, je ne le
laisserais jamais faire. Jamais il ne constituera un frein à mon ménage
et dès demain, je déménagerais. Que Dieu nous aide dans ce combat.
Fatima ne mérite pas ce qui est entrain de lui arriver et je me
dresserais sur le passage de quiconque osera s’attaquer à elle………………..