CHAPITRE 30 : STATUTS VISÉS.

**LUCIA MANGA MFOULA**

Je me lève en sursaut en faisant sérieusement dandiner le lit.

Moi : Le sang de Jésus.

Lucrèce : (Se levant elle aussi) Qu’est-ce qui se passe tata Luce ?

Moi : Hein ?

 Lucrèce : Pourquoi tu as dandiné comme ça en criant le sang de Jésus ?

Moi : J’ai fait un rêve bizarre.

Lucrèce : Et c’était quoi ?

Moi : J’ai vu le père de Bhernie en rêve et il a essayé de me toucher.

Lucrèce : (Écarquillant les yeux) Hein ?

Moi : J’ai rêvé du père de Bhernie.

Lucrèce : Comment ça ?

Moi : (Mettant la lumière, soupirant) Je ne sais pas. Je l’ai vu. Et ce n’est pas la première fois. C’est la deuxième fois que je rêve de lui et c’est à chaque fois le même rêve.

Lucrèce : Et il s’agit de quoi ?

Je lui raconte.

Moi : À chaque fois que j’arrive devant cette porte et qu’on me demande d’ouvrir la porte c’est là qu’il apparaît. Je ne comprends pas pourquoi je le vois dans mon rêve et encore moins ce que ça signifie. Je ne sais pas si c’est un esprit de mort qui veut me coller ou c’est quoi, je ne comprends pas.

Lucrèce : Tu as prié pour briser ça ?

Moi : Oui. La dernière fois j’avais prié et brisé, c’est aujourd’hui que c’est revenu.

Lucrèce : Viens on va encore prier et demander à Dieu d’éloigner cet esprit de mort. S’il veut déranger les gens il n’à qu’à aller chez ses parents et te laisser tranquille.

Moi : Ok.

On s’est agenouillées de part et d’autre du lit et avons commencé à prier pour le chasser, nous avons brisé tous les liens avant de nous endormir car il était 2h du matin (…)

Moi : Pardon Erine, fait vraiment quelque chose de léger, je ne veux pas en faire trop.

Erine : (Souriant) Est-ce que c’est aujourd’hui que j’ai touché ton visage ? Tu as peur de quoi ?

Moi : (Souriant) Je n’ai pas peur, je ne veux juste pas en faire trop.

Erine : Ton visage m’appartient, reste tranquille et laisse moi faire.

Moi : Hum. Lucrèce est où ?

Erine : Ta mère l’a appelée quand tu étais à la douche.

Moi : Ok.

Erine : On va commencer par les yeux et finir par le teint pour qu’il n’y ait pas de résidus à retoucher.

Moi : D’accord.

Je l’ai laissée faire pendant que je la regardais et j’ai repensé à ce rêve où je vois son père.

Moi : Je peux te poser une question assez étrange ?

 Erine : (S’arrêtant pour me regarder) Vas-y.

Moi : Depuis que papa est mort, tu as déjà rêvé de lui ?

 Erine : Papa, mon père ?

Moi : Oui.

Erine : Non. Jamais.

Moi : Je vois.

Erine : Pourquoi cette question ?

Moi : Juste pour savoir.

Elle s’est mise à me regarder et Lucrèce est rentrée dans la salle.

Lucrèce : Vous avez déjà fini ?

Erine : (Reprenant le maquillage) Presque, il manque les lèvres et c’est bon.

Ya Reine : (Entrant dans la pièce) Où en êtes vous et (écarquillant les yeux en me voyant) Mon Dieu Lucia.

Moi : Quoi ?

Elle a mis ses deux mains sur sa bouche et ses yeux se sont mis à briller. J’ai regardé Lucrèce et Erine pour comprendre ce qui n’allait pas.

Moi : Il y a un problème ?

Tantine Leslie : (Entrant dans la pièce) Où sont les

Elle aussi a écarquillé les yeux avant de me faire un grand sourire.

Tantine Leslie : Eh Lucia, c’est toi qui est belle comme ça ?

Ya Reine : (Émue) Tu as vu non ? Mon bébé est trop belle.

Elle est venue me prendre dans ses bras et s’est mise à couler des larmes.

Moi : Tu pleures ?

Ya Reine : (Essuyant ses yeux) C’est l’émotion mon bébé, tu es trop belle. Je ne me rappelle même plus de la dernière fois que je t’ai vue comme ça.

Moi : Merci ya Reine.

Erine : Ne pleure pas hein, je n’ai pas encore fixé le maquillage.

Ya Reine : Non, elle ne va pas pleurer, fixe vite.  

On est mis à rire. Et on s’est séparé. Erine a pu fixer le tout.

Erine : (Souriant) Voilà c’est bon (Tournant ma chaise vers le miroir) Tu peux maintenant te voir.

Je me suis regardée et j’ai eu moi-même un énorme sourire car effectivement j’étais très belle.

Erine : (Souriant) Tu aimes ?

Moi : (La tirant dans mes bras) Viens là mon bébé.

Je l’ai serrée avant de lui faire un bisou.

Moi : Merci. J’adore.

Elle s’est mise à sourire.

Lucrèce : Pardon viens d’abord porter ta robe.

Moi : D’accord.

Nous nous sommes séparées.

Erine : Ya Lucrèce viens déjà t’asseoir.

Elle s’est exécutée pendant que ya Reine m’aidait à enfiler la robe.

Ya Reine : (À Erine) Tu peux aussi nous faire des trucs légers à Leslie et à moi là, juste pour faire un peu sortir le visage.

Erine : Il n’y a pas de problème.

Elle a continué et les femmes là sont allées rapidement se laver vu que tout était déjà prêt. Erine a fini avec Lucrèce et moi, elle nous a fait des photos en nous demandant si elle pouvait nous poster sur ses réseaux sociaux et on a accepté. Les deux femmes là sont revenues et Erine s’est occupée d’elle en faisant un joli chignon à ya Reine avant de lui faire le make-up et elle a bouclé la perruque de tantine Leslie et elle l’a maquillée. Finalement, elle a aussi fait à maman et elles ont toutes apprécié son travail en lui promettant de passer à son institut. Elles étaient très réticentes à l’idée que ce soit Erine qui s’occupe de moi et même quand elle est arrivée le matin pour la coiffure, les regards sur elle étaient insistants mais maintenant ça va. Je crois qu’elles ont compris qu’Erine est toujours la petite fille qu’elles avaient accueillies par le passé et que peut-être elle était repêchable dans le lot qu’ils ont vomi.

Mon téléphone s’est mis à sonner et c’était Vic.

«Moi : (Décrochant) Allô ? »

 «Viclaire : Oui bébé, nous sommes devant le portail de tes parents. »

 « Moi : Klaxonne et le gardien va vous ouvrir. »

Maman : Ils sont déjà là ?

Moi : Oui maman, ils sont au portail.

Maman : (Sortant) Ok, on va les accueillir.

Moi : Ok.

« Viclaire : Nous sommes entrés. On se voit tout à l’heure. »

«  Moi : D’accord. »

 «Viclaire : Et fais doucement avec la beauté là-bas, tu sais que mon cœur est fragile et je lutte déjà suffisamment comme ça. »

 « Moi : (Riant) Il faudra demander des comptes à Erine, elle est responsable de ce que tu verras tout à l’heure. »

«Lucrèce : (Riant )Je t’assure que tu n’es pas prêt pour elle tonton Vic, apprête toi à avoir le souffle coupé. » 

« Viclaire : (Riant) Jai oublié qu’elle était avec la sorcière en chef. »

« Moi : (Riant) À tout à l’heure. Je t’aime. »

« Viclaire : Répète le encore stp bébé. »

« Moi : (Riant) Va là-bas. »

« Viclaire : Stp mon cœur, c’est pour me donner du courage devant ta famille. »

«Moi : (Riant) C’est ça. Je t’aime. »

« Viclaire : Ô Seigneur ! Regarde comment j’ai le frisson. »

Nous rions tous les deux.

« Moi : Tu es trop bête Missiemou. »

« Viclaire : Je t’aime aussi mon cœur et je t’attends dans quelques minutes en bas. »

Clic ! Je me suis retournée avec un grand sourire sur les lèvres et je suis tombée sur Lucrèce et Erine qui me regardaient avec des grands sourires sur les visages.

Moi : (Amusée) Quoi ?

Erine : (Souriant) Après tu vas dire que ce n’est pas papa Vic qui te garde bien hein. Tu as vu le grand sourire là ?

Lucrèce : (Riant) C’est à base de ‘’je t’aime bébé, mon cœur ‘’ seigneur à quand ma victoire ?

Je les pousse toutes les deux en éclatant de rire. Elles m’embêtent un moment et on finit par changer de sujet.

Moi : (Regardant Erine qui avait fini de ranger son matériel) Tu restes pour la fête non ?

Erine : Ah, je n’ai pas apporté une jolie tenue.

Moi : Ah, c’est pas un problème. Regarde dans le placard là-bas, tu vas trouver une robe.

Erine : D’accord.

Moi : Quand je vais bien me poser, je vais t’appeler pour que tu viennes chercher les vêtements.

Lucrèce : Eh Dieu quand je pense que j’avais 2 robes que je voulais prendre chez toi là mais ça ne peut plus m’aller.

Erine : C’est ça quand on vous dit de ne pas être apoutchou.

Lucrèce l’a poursuivie et elle est allée se cacher dans la salle de bain en riant.

Lucrèce : Tu vas rester là-bas vilaine.

Moi : (Riant) Laisse moi l’enfant tranquille.

Lucrèce : Elle traite qui d’apoutchou ?

Moi : C’est la vérité qui fait mal.

On rit et Erine sort finalement de la douche en étant mouillée car elle a profité à se rincer. Elle s’est essuyée et habillée avant de faire un petit maquillage. C’est quand elle terminait qu’on est venu m’appeler. Nous sommes sortis toutes les trois et j’ai pu voir au regard et au sourire de mon homme et ses parents qu’ils étaient contents de me voir. Je me suis assise après avoir salué et on m’a dit que les parents de Viclaire était venus se présenter et ont apporté quelques présents. On m’a également demandé si je les connaissais et j’ai acquiescé en disant que je voulais qu’on les reçoive. On a reçu quelques paroles de la part de mon oncle et ils ont également donné la liste de la dot en main propre avant que les pourparlers s’achèvent avec la promesse de se revoir dans 3 mois pour le reste. On a fait quelques photos tous ensemble avant de manger et boire. Viclaire n’a pas manqué de me dire combien de fois j’étais belle et son grand frère aussi.  N’étant pas une grande cérémonie, il n’y avait pas beaucoup de gens, juste mes parents proches et deux autres oncles. Du côté de Viclaire aussi, ils étaient à 10. Ils sont restés jusqu’à 19h avant de prendre congé de nous. Tout s’est bien passé. Erine est restée avec nous pour nettoyer et pendant qu’elle le faisait elle m’a demandé.

Erine : Les petits jumeaux qui étaient avec tantine Leslie là ce sont les enfants de ya Lucrèce ?

Moi : Oui.

Elle a écarquillé les yeux.

Erine : Ce sont les enfants de tonton Loyd ?

Moi : Oui.

Erine : Ah ça.

Moi : C’est une longue histoire mais on va en parler un autre jour.

Erine : D’accord.

Nous avons poursuivi le rangement et elle est partie autour de 21h30.

Moi : (Sortant de la douche) C’est bon, tu peux y aller.

Lucrèce : (Souriant) D’accord.

Moi : C’est quoi qui t’amuse ?

Lucrèce : (Riant) C’est Erine. Je n’ai jamais vu une petite qui aime la provocation et les problèmes comme ça.

Moi : (Amusée) Elle a encore fait quoi ?

Lucrèce : (Riant) Prends ton téléphone et regarde ses statuts.

Je m’exécute et je vois qu’elle commence avec une photo de la petite Lucia très tôt le matin ‘’ma boule d’énergie de maman en miniature avec un cœur rouge’’, puis une photo d’elle sur le départ avec le sac de son matériel à son épaule ‘’go pour une journée exceptionnelle avec l’amour de ma vie’’. Une photo de nous deux faisant un câlin en grimaçant ce matin ‘’le battement de mon cœur comme ça’’. Une photo de moi toute seule souriant ‘’mon amour de mère grandeur nature avec un cœur rouge’’. Une photo de Lucrèce debout au salon ‘’mon apoutchou préférée avec l’émoji qui rit en se cachant la bouche’’.  J’ai commencé à rire à ce niveau car après il y a une pause disant ‘’à plus tard pour la suite, une journée qui va être belle quand tu vois, tu sais ‘’. C’était ce qu’elle a posté le matin. Ensuite il y a un petit extrait de comment elle me coiffe et un autre où elle me maquille, je ne savais même pas qu’elle avait filmé ça. Il y avait aussi un extrait de vidéo de Lucrèce qui mangeait avec en légende ‘’ le travail d’apoutchou avec des emojis qui rient’’. Une photos de moi maquillée et habillée toute seule ‘’la plus belle femme du monde’’. Une de Lucrèce et moi ‘’mes beaux mannequins’’. Une de nous trois, une autre avec maman et ya Reine et une ensemble. Une de Viclaire et moi ‘’mes parents comme ça’’, une de Viclaire ‘’un Homme valable, merci papa pour ce beau jour avec un cœur’’, une photo de Viclaire et elle ‘’un grand homme avec un cœur rouge’’ et enfin une autre photo de Viclaire et moi nous regardant amoureusement un sourire aux lèvres ‘’aïe eding (l’amour ) le love de ça, félicitations encore pour cette belle cérémonie avec plusieurs cœur rouge ‘’. Puis il y a un texte en guise de dernier statut ‘’maintenant si tu as eu le gros cœur en regardant mes statuts, c’est bien fait pour toi. L’aigreur donnera des crampes d’estomac à plus d’un cette nuit emojis qui rient. En tout cas dormez bien si vous le pouvez et ce n’est pas la peine d’inonder mon Inbox avec les bêtises. Bye emoji qui sort la langue’’.

J’ai éclaté de rire.

Lucrèce : (Riant) Tu vois non ?

Moi : (Riant) La petite là n’est pas normale.

Lucrèce : (Riant en se levant du lit) C’est vrai mais qu’est-ce que j’aime son décalage et ses punchlines bien ciblées. Elle est trop intéressante.

Moi : (Amusée) Parce que ça te ressemble. Vous n’aimez pas la paix.

Lucrèce : (Souriant de toutes ses dents) Et je l’assume bien.

Je bouge la tête en continuant de sourire et elle finit par aller prendre sa douche. J’enfile mon pyjama et je viens m’asseoir sur le lit en repensant aux statuts d’Erine. Ma pensée m’envoie vers Bhernie qui a très certainement vu les statuts en question et j’en viens à me demander ce qu’il a bien pu penser. Je chasse rapidement cela de mon esprit en me disant que je m’en fichais de savoir ce qu’il pouvait bien penser. Je me fais en même temps la réflexion selon laquelle il faut qu’on se voit pour en finir avec toute cette histoire. Je regarde mon téléphone et décide de l’appeler pour fixer un rendez-vous. Après avoir parlé avec lui, j’appellerai Confidence pour qu’il soit également présent pour faire le point. J’ai le numéro de Bhernie, je l’ai pris cette semaine avec Erine. Ça a sonné pendant plusieurs minutes sans qu’il ne décroche et l’appel s’est coupé. J’ai essayé deux autres fois sans succès alors j’ai laissé tomber. Il doit être occupé, je le referai demain matin. J’ai posé mon téléphone qui s’est aussitôt mis à sonner mais c’était Viclaire et non Bhernie, j’ai décroché.

«Moi : (Souriant) Allô ? »

 « Viclaire : Comment va la plus belle femme du monde après cette journée ? »

« Moi : (Élargissant mon sourire) Elle se porte merveilleusement bien. Heureuse d’avoir enfin pu finir avec cette étape et excitée pour la suite. »

« Viclaire : Ravi de constater que nos ressentis sont identiques. Je me sens exactement comme toi. J’ai hâte que ces mois passent et que nous concrétisions cette relation. »

«Moi : On va prié que ce soit le cas. Sinon, quelles sont les impressions de tes parents ? »

 « Viclaire : Ils sont ravis. Et m’ont dit qu’ils espéraient te voir maintenant chez eux pour mieux se familiariser. »

« Moi : D’accord et je le pensais également. On va programmer ça en semaine pour y aller tous les deux. » 

« Viclaire : D’accord. Moi aussi, je peux maintenant venir te voir chez les tiens sans soucis. »

« Moi : Oui, tu as la permission de la terrasse. »

« Viclaire : (Riant) Seulement ? »

« Moi : (Riant) Tu pourras venir t’asseoir à la terrasse pour discuter avec leur fille. »

«Viclaire : (Riant) Vous êtes durs. Et moi qui pensais te faire découcher, c’est mort. »

 «  Moi : (Riant) N’y compte même pas. »

On continue de parler ensemble pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que je lui donne l’information de mes intentions.

« Moi : Au fait, j’ai le dessein de prendre contact avec Bhernie pour parler de ce que tu connais. »

« Viclaire : (Après un bref moment) Je vois, tu comptes le faire quand ? »

« Moi : Demain pour en finir avec ça au plus vite. »

«Viclaire : Ok. Tu souhaites que je t’accompagne ? »

 « Moi : Euh, je ne pense pas que ce soit nécessaire. Je préfère le faire toute seule et je te ferai un retour. »

« Viclaire : Ok. Bon je vais devoir te laisser quelques minutes, il y a le grand qui m’interpelle. »

« Moi : Euh d’accord . Fais moi signe quand tu seras libre. »

« Viclaire : Ok. »

Clic. J’ai regardé le téléphone et j’ai été un peu intriguée par la façon brusque dont il a mis fin à l’appel.

Lucrèce : (Me regardant) Tu sais au moins qu’il est fâché n’est-ce pas ?

Moi : (Ne comprenant pas) Mais qu’est-ce que j’ai dit de mal ???