CHAPITRE 36: REGAGNER SA MAISON

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 36 : REGAGNER SA MAISON.

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Moi : (Regardant les garçons) Alors ce dernier jour ?

Amour : On s’est défendu comme on a pu.

Aimé : Ouais on a fait notre part, Dieu fera le reste.

Amour : N’est-ce pas la Bible dit ‘’aide toi et le ciel t’aidera ?’’

Moi : (Amusée) C’est pas un verset biblique, la bible ne dit pas ça.

Eux : (Surpris) Ah bon ?

Moi : (Amusée) Oui.

Amour : (Riant) Mais ça sort d’où alors et les gens disent partout que c’est ce que la bible dit ?

Moi : (Riant) C’est une fable de LA FONTAINE dans les années 1600.

Eux : (Les grands yeux) Hein ?

Moi : (Riant) Je comprends votre réaction. Je me rappelle que moi-même j’avais réagi de la sorte quand je faisais les études bibliques avec Mommy.

Aimé : Mommy de tonton Loyd ?

Moi : Oui.

Amour : Donc tu la connais ?

Moi : Oui. Je l’avais rencontrée quand j’étais allée au Ghana.

Eux : (Surpris) Tu étais au Ghana ?

Moi : (Soupirant) Oui mais c’est une longue histoire dont on parlera prochainement. Pour revenir sur le sujet, on faisait des cours bibliques en ligne avec Mommy et tout et voilà qu’une fille qui était aussi dedans avait dit cette phrase que tout le monde avait déjà entendu et que nous pensions tous que c’était un verset biblique. C’est comme ça que Mommy nous avons dit que non la Bible ne dit pas ça et encore plus que ce n’était même pas un verset de la bible. Nous voilà maintenant toute avec les grands yeux et les bouches ouvertes. C’est comme ça qu’elle nous a demandé de faire des recherches et de trouver ce verset dans la bible pour lui montrer. On a cherché fatigué et on n’a rien trouvé. C’est là où on a essayé de savoir d’où cela sortait et on est tombé sur cette fameuse fable de la Fontaine qui s’appelle ‘’le charretier embourbé ‘’. C’est un homme qui prie le Dieu Hercule lorsque qu’il tombe dans un bourbier au milieu de nulle part. Il se met à se plaindre de sa misère avant finalement de réclamer l’aide d’Hercule en prière considérant hercule comme très fort. Et ce dernier lui répond en lui posant des questions qui étaient censées être des actions que le charretier devait lui-même poser pour se sortir de son problème avant de conclure par cette phrase ‘’aide toi et le ciel t’aidera.’’

Les garçons : Ah ça !

Aimé : Je jure Dieu j’étais convaincu que c’était un verset biblique et surtout que même les anciens à l’église répète souvent ça.

Amour : Je t’assure.

Moi : (Souriant) Je sais. C’est pour ça que Mommy avait conclu cet enseignement en nous disant que ‘’ce n’est pas parce que les gens à l’église font quelque chose que c’est biblique. Même si c’est le pasteur qui le fait. Il y a beaucoup de choses que l’on fait dans les églises qui n’ont rien à voir avec la bible, donc sondons toujours les écritures’’.

Eux : C’est vrai hein. En tout cas on a compris.

Amour : Et pour revenir aux épreuves, on a écrit ce qu’on a appris en tout cas.

Aimé : Par la grâce de Dieu, nous avons planté, les correcteurs vont arroser…

Amour : (Souriant en finissant sa phrase) mais c’est Dieu qui fait gagner.

Nous avons éclaté de rire tous les trois.

Moi : (Riant) Ça c’est le verset biblique à la OYAME MFOULA hein ?

 Eux : (Riant) Tout à fait.

Moi : En tout cas on croise les doigts et on remet tout à Dieu.

Eux : Amen.

Moi : Maintenant que les examens sont terminés, on va parler de l’incident qui s’était passé chez mamie le jour où on était allés acheter les boissons pour les présentations de tantine Lucia.

Eux : (Silence)

Moi : Je sais que mamie n’est pas folle et si elle dit que (regardant Aimé) tu sentais la cigarette c’est que c’est le cas alors je veux savoir depuis quand tu le fais et pourquoi ?

Eux : (Silence)

Moi : Vous n’avez rien à dire ?

Eux : (Silence)

Moi : C’est ainsi que vous voulez le prendre ? (Me levant de leur lit) Ok, je vais alors le dire aux parents.

Aimé : (Me rattrapant) Ya Lucrèce pardon.

Moi : Tu parles ou tu ne parles pas ?

Aimé : Je vais parler c’est bon.

Je me suis rassise et je l’ai regardé.

Aimé : (Baissant la tête) Ce, c’est en fait, c’est depuis le début de cette année mais je t’assure que je ne le fais pas tout le temps. C’est juste quelques fois en passant.

Moi : Et tu fais ça pourquoi ?

Aimé : (Levant les épaules) J’en sais rien. J’ai juste testé ça comme ça avec un pote et j’ai aimé.

J’ai regardé Amour.

Amour : Je ne fais pas ça.

Moi : Et c’est quoi que tu fais ?

Amour : (Baissant les yeux) Rien.

Moi : Amour ?

Amour : Je regarde de temps en temps de la pornographie mais c’est pas un problème.

Aimé : D’ailleurs depuis la dernière fois, nous en avons parlé et avons décidé d’arrêter ya Lucrèce je te le jure.

Moi : Vous me le promettez ?

Eux : On te promet. On a arrêté.

Moi : Ok.  Je vais vous accorder le bénéfice du doute mais si j’ai un petit, infime soupçon dessus, j’irai en parler avec les parents.

Eux : On a compris.

Moi : Ok. Vous allez venir chez mamie aujourd’hui pour la réunion ?

Eux : Oui. On vient avec toi.

Moi : D’accord mais je ne vais pas revenir par ici. Je vais dormir là-bas et demain après l’église je vais directement rentrer chez moi.

Amour : Tu crois que maman va te laisser partir avec les petits là où elle est déjà collée-collée avec eux là ?

Je soupire puis je leur explique ce que nous avons décidé de faire avec Lucia et ils me disent de parler avec mamie afin qu’elle nous aide. Si c’est elle qui réclame les enfants, maman ne pourra pas refuser. J’acquiesce puis j’envoie le message à tata Luce pour le lui dire et elle me dit qu’elle va faire comme ça mais pour que la chose ne fasse pas trop coup monté, je dois rentrer avec eux comme si je n’en savais rien. Que d’acrobaties pour pouvoir prendre mes enfants mais actuellement c’est la seule chose que je puisse faire sans prendre le risque de la blesser, ils sont présentement le cordon qui me lie à eux et si je brusque les choses, je ne sais pas ce qui peut se passer.

Je me suis finalement séparée des garçons et je suis descendue dans ma chambre car j’occupe toujours la chambre des invités. Je suis allée prendre une douche et au sortir de là mon téléphone s’est mis à vibrer, en regardant la messagerie WhatsApp, je me suis rendue compte que c’était Loyd.

-Loyd : Bonjour Lucrèce. Je suis à Libreville.

-Loyd : Et j’aimerais voir les enfants.

-Moi : Bonjour Loyd. Je suis désolée, aujourd’hui ce ne sera pas possible. Nous sommes en train d’aller à la réunion de mariage de tata Luce et on va finir tard. Cela ne pourra se faire que demain.

-Loyd : Ok. À demain.

J’ai soupiré en posant mon téléphone sur le lit et j’ai fini par m’asseoir dessus en mettant mes deux mains sur le visage. J’ai automatiquement repensé à ce qui s’était passé chez lui la fois où les enfants avaient dormi là-bas. Quand j’étais allée dans ses bras pour lui dire que je n’arrivais pas à l’oublier et qu’il m’avait dit de continuer d’essayer jusqu’à ce que j’y arrive comme il l’avait fait, bien que triste j’avais compris. Cette nuit j’avais une fois de plus laisser mes sentiments et mes émotions me guider, s’il n’avait pas été là pour me rappeler que je devais comprendre qu’il n’y avait plus de nous et qu’il n’en aurait plus jamais j’aurais très certainement commis une bêtise. En rentrant à la chambre ce jour j’ai pleuré en prière en demandant à Dieu si ce n’était pas un sort ou une sorte de malédiction que l’on nous avait jetés ? Un amour impossible à vivre et tout aussi impossible à oublier. Je n’avais pas pu dormir de la nuit et en le voyant lui-même le lendemain, il était évident qu’il avait lui aussi passé une nuit blanche. On s’était salués et j’avais fait le petit déjeuner pour tout le monde avant d’aller apprêter les enfants pour rentrer. Il m’avait retenu pour me dire.

Loyd : J’ai l’intention de descendre d’ici-là à Lambaréné car j’ai vraiment laissé des choses là-bas à faire. Mais je reviendrai au plus vite pour que nous ayons une assise d’abord pour gérer les enfants ensuite parlé de nos biens. Une fois que cela sera fait, on évitera au maximum de se fréquenter au moins jusqu’à ce que tu sois parvenue à passer à autre chose en ce qui nous concerne.

Je l’avais regardé dans les yeux pendant quelques secondes avant de lui dire

Moi : Ok.

Il avait ensuite soulevé les enfants et nous avait accompagnés jusqu’à la voiture puis nous étions partis à la maison. J’avais trouvé que les parents étaient déjà partis au travail mais les regards que j’avais reçus à leur retour étaient insupportables. Le genre de regards qui te met une pression psychologique sans rien dire. J’avais pris sur moi pour tenir et petit à petit cela a baissé même si de temps à autre ça ressort. J’ai tellement envie de leur parler à tous les deux ne serait-ce que pour leur expliquer notre version de l’histoire mais personne ne veut rien entendre dessus, ils ont été clairs avec nous la première fois que l’on s’était vus. C’est du passé et il ne veulent pas en parler car ils ont compris quelle était leur place. Il leur faudra certainement du temps pour le faire comme dit tata Luce pour qu’ils acceptent de revenir et reparler de ce sujet mais il ne faut pas les brusquer. Maman a déjà failli mourir une fois à cause de ça donc je dois attendre et prier qu’ils viennent eux même vers moi pour en parler.

J’entends les bruits frappés à ma porte.

Moi : (Sortant de mes pensées) Oui.

Désirée : (Derrière la porte)Ya Lucrèce c’est moi.

Moi : (Allant ouvrir la porte) Oui ?

Désirée : Maman demande si tu comptes préparer aujourd’hui avant d’aller au 11.

Moi : Oui, je vais le faire. Je finis de m’habiller et je viens.

Désirée : D’accord.

Elle est partie et j’ai refermé pour aller m’habiller(…)

 Maman : Homo allons.

Je regarde tantine Lucia qui me regarde également puis mamie prend la parole.

Mamie : Leslie pardon laisse ma copine avec moi aujourd’hui oh. Depuis là elle ne me fait même plus de jolis tresses.

Maman : (Souriante) Tu vas faire comment avec eux la nuit ? Les enfants là se réveillent souvent et pleurent.

Mamie : (Souriant) Maman Youcia va les gérer.

Maman: (Me regardant) D’accord. (Posant le sac des petits) Leurs jouets sont là.

Elle a tiré Leslie et lui a fait un long câlin comme si on a dit qu’elle ne devait plus la voir.

Maman : (À Leslie) Il ne faut pas pleurer hein mon bébé, tu restes tranquille avec ton frère et demain matin on va se voir à l’église.

Leslie : Tu pars ?

Maman : Oui, je pars au fromager et toi tu restes ici avec grand mamie.

Leslie : Pourquoi ?

Maman : Ah mon bébé c’est difficile à expliquer.

On s’est tous regardés comme pour dire que la femme là a un véritable problème.

Papa : (Intervenant) Leslie arrête moi tout de suite ce que tu es en train de faire. L’enfant va rester ici.

Elle l’a lâchée et s’est redressée malgré elle.

Papa : (Se baissant à son tour) Écoute ma puce, tu vas rester avec Brain chez grand mamie avec maman Youcia et vous allez jouer. Tu as dit que c’est ta copine n’est-ce pas ?

Leslie : (Bougeant affirmativement la tête) Oui.

Papa : Voilà. Donc vous allez rester ici d’abord d’accord ?

 Leslie : Après on va vite revenir ?

Papa : Oui.

Leslie : D’accord. Tu vas surveiller mamie moi hein ?

Papa : (Souriant) Oui. Et toi tu surveilles ton frère.

Leslie : (Souriant) D’accord. Mamie moi iy faut pas pieurer hein, Archy va te surveiller.

Maman : (Petite voix) D’accord.

Ils ont fait un câlin à Brain Jr également puis nous sommes partis dans un grand silence avec une maman qui marchait comme si c’était la fin du monde. En dehors du jour où nous avons dormi avec Loyd, tout le reste de jours ils ont dormi avec les enfants, je ne sais même pas comment ils font pour être intimes, c’est tous ça que je vois aussi et puis je veux les retirer de là avant qu’ils ne deviennent un véritable problème pour eux.

Nous sommes arrivés à la maison et ils sont directement allés dans la chambre. Ils ne sont plus redescendus, on a prié nous-mêmes avant de nous mettre au lit.

-Ma tata Luce : (Emojis qui rient aux éclats) Non tantine Leslie est forte. On peut faire ça ?

-Moi : (Emojis qui rient) Je suis dépassée.

-Ma tata Luce : Plus théâtrale qu’elle tu meurs, je jure.

-Ma tata Luce : Les enfants là ont raison de dire que c’est une drama-Queen. Non aujourd’hui seulement je confirme ça, c’est vraiment elle la reine.

-Moi : Tu sais que ce soir en rentrant, ils sont directement allés s’enfermer dans leurs chambres ?

-Ma tata Luce : (Emojis qui rient) C’est du lourd.

-Moi : (Emoji qui met sa main sur le visage)

-Ma tata Luce : Du coup je me demande comment tu vas faire pour leur dire demain que tu rentres après l’église avec les enfants.

-Moi : C’est Dieu seulement oh.

On parle encore quelques minutes puis on fait l’appel vidéo pour notre prière du soir avant de nous coucher(…)

Moi : Je voulais vous prévenir que, qu’après l’église, je, je vais rentrer à la maison.

Nous sommes à table pour le petit déjeuner et j’ai profité à balancer la nouvelle. Il y a un grand silence avant que maman ne prenne la parole.

Maman : Et les enfants dans tous ça ?

Moi : Ils, ils vont venir avec moi.

Maman : Mais tu vas faire comment toute seule là-bas avec eux ? Ici au moins il y a beaucoup de personnes pour se relayer avec eux. En plus le travail, tu ne vas pas travailler ? Ou bien tu as décidé de rester posée à la maison ?

Moi : Je vais travailler après, pour le moment je suis encore à la maison.

Maman : Et pour combien de temps ? Quand tu vas partir au travail, ils vont rester avec qui et puis.

Papa : Ça suffit Leslie.

Maman : Mais

Papa : Ce sont ses enfants et si elle décide de partir avec eux, elle est libre de le faire. Tu as 6 enfants que tu as toi-même porté alors concentre toi dessus au lieu de t’accrocher sur ceux d’autrui.

Maman : (Silence)

Papa : (À moi) On a pris note et merci à toi pour le séjour.

Plus personne n’a parlé jusqu’à la fin du repas et quand j’ai quitté la table, j’ai laissé libre cours aux larmes qui me menaçaient de sortir depuis que papa avait prononcé ces mots. Pendant que je le faisais, les garçons sont venus me faire des câlins par l’arrière.

Aimé : Ne pleure pas ya Lucrèce, nous savons tous qu’il ne pensait pas ce qu’il a dit.

Moi : (Reniflant) Je sais mais c’est dur.

Amour : Ça ira.

Maman : (À quelque distance derrière nous) Qu’est-ce qui se passe là-bas ?

J’ai rapidement essuyé mes larmes.

Aimé : (La regardant) Rien du tout. On lui faisait juste un câlin à cause de son départ.

Maman : D’accord. (À moi) Je ne sais pas si tu passeras directement après l’église chez toi mais il faut prendre les sièges auto pour les bébés qui sont dans la voiture pour tes déplacements là-bas.

Moi : D’accord. Merci. Et je vais repasser par ici. Tata Luce va venir avec ma voiture aujourd’hui comme ça les garçons vont placer ça à l’intérieur.

Maman : Ok. Faites vite car nous sommes en train de partir.

Nous : D’accord.

Nous sommes allés prendre nos affaires. En sortant nous avons trouvé que les deux sièges avaient déjà été retirés par papa et mis de côté. Maman a envoyé Estimé me remettre sa clé de voiture et ils sont partis avec papa. J’ai pris ma troupe et nous sommes partis à l’église. Nous sommes arrivés en même temps que Loyd et Marwane. C’était vraiment un très mauvais timing pour moi car j’ai de nouveau eu droit à ce regard insistant avant que les parents ne rentrent dans le bâtiment.

Nous : Bonjour.

Eux : Bonjour.

Chacun est passé de son côté et nous sommes rentrés à notre tour (…)

 Aimé : (Ajustant le siège) Là c’est bon.

Moi : Merci.

Amour : Vos sacs sont prêts ?

Moi : Oui. C’est dans la chambre.

Amour : C’est lourd ?

Moi : Quand même.

Nous sommes rentrés pour aller chercher et on a chargé dans la voiture. Quand on était prêts, Estimé est allé signaler aux parents qui étaient montés avec les enfants dans leur chambre que nous étions prêts à partir. Ils sont redescendus avec eux, ont prié pour nous, m’ont remis une enveloppe pour les enfants, la première étant toujours en ma possession, et nous sommes partis monter en voiture avec tata Luce qui était avec nous.

Les garçons : On se voit samedi pour les résultats des examens.

Nous : Sans faute.

Les autres : Ya Lucrèce on va venir passer les séjours oh.

Moi : Bien-sûr. Je vous attends.

Eux : D’accord. (Faisant les signes de mains d’au revoir) Bye bye les parents.

Les enfants : (Derrière faisant de même) Bye.

J’ai levé les yeux vers la porte de la maison et papa et maman se tenaient là et nous regardaient à distance.

Lucia : (Au volant) C’est bon ? On peut partir ?

Moi : (Soupirant) Oui allons-y.

Elle a démarré et nous sommes partis de là pour la maison…

 

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...