Chapitre 31 : L'élu

Ecrit par Moktar91

Chapitre 31 : L'élu


Six mois plus tard.


Cotonou


Haie vive


Naimath venait de s'asseoir devant la télé. Quelques instants plus tôt, elle était dans la chambre de Amos. Ce dernier était toujours plongé dans le coma. Jaël venait comme à chaque fois lui administrer les soins. Ce gentil garçon, Naimath en était tombée amoureuse. Oui, lui aussi l'aimait mais jamais il n'a eut le courage de le lui dire. Il se dit toujours que  "la petite fée", surnom qu'il avait donné à Naimath ne le voyait pas plus qu'un ami. D'ailleurs comment pouvait-il en être autrement vu le luxe exagéré dans lequel elle vivait. En rentrant ce jour là, Jaël promot revenir pour les soins du soir, comme il le faisait depuis des mois deja.


Naimath se posa devant la TV, elle zappait les chaînes, las de ne pouvoir agir plus dans son état. Cella vint prendre place à ses côtés. Elle portait un peignoir de couleur rose qui faisait pointer son ventre. Elle venait de se réveiller. Toute la nuit, elle avait veiller son homme à travers prières, chants et psaumes. Naimath l'avait rejoint vers 4h du matin avec sa mère. 

Elle vint s'asseoir aux côtés de Naimath après lui avoir fait une bise. 


Des minutes après, alors que les deux jeunes dames devisaient tranquillement dans le salon, la mère de Naimath vint avec un plateau garni de fruits de mer et d'oeufs sur plat. 

Quand elle posa le plateau, Naimath porta sa main à sa bouche et s'en alla en courant.

Quand elle revint, sa mère et Cella se moquaient d'elle. 


-<<Les affres de la grossesse, lui dit Cella dans un sourire en touchant son ventre à elle.>>


Naimath lui fit un maigre sourire avant de revenir prendre place. 


Elle avait déjà entamé son septième mois. 

Quand une vingtaine de jours après le viol de Florent, elle demanda un soir à sa mère pourquoi le repas était si épicée, cette dernière fronça les sourcils. Quand elle lui fit faire un test de grossesse, il s'était avéré positif.


Naimath en pleura longuement et longtemps. 


Elle voulut l'enlever, elle si jeune, que dira-t-on d'elle ? Comment garder une grossesse ? Comment être mère alors qu'elle venait à peine d'avoir 17 ans.


Plusieurs questions lui étaient passées par la tête. Elle en était venue à détester ce bébé. Elle l'avait détesté de tout son être. 

Cet enfant issu d'un viol n'allait jamais recevoir son amour, s'était-elle jurée.


Mais tout changea au troisième mois de sa grossesse. Lors de l'échographie, quand elle vit le petit être qui se formait en elle, elle coula des larmes et se promit de l'aimer au delà de tout. Il n'en était pour rien et n'était qu'un simple innocent.


Naimath se voua depuis ce jour à préparer la layette. Elle le dit avec amour et passions. Elle choisit chaque vêtement avec soin, se permit de décorer elle même et avec Cella la chambre qui accueillera leurs bébés. Elles avaient choisi des prénoms. 


Parfois, Naimath se surprenait à parler seule à son enfant, à lui dire combien elle l'aimait et combien elle l'attendait patiemment. Elle lui disait qu'il était l'amour de sa vie. Quand elle sut que c'était un garçon, elle décida qu'elle allait l'appeler Haraël Mawouvi GODSON. 

Oui, GODSON sera son nom de famille. Elle ne voulut pas qu'il ait une quelconque attache avec son géniteur, le Père Florent ou même avec elle encore moins la famille Amoussou. Elle se décida de protéger son enfant de toute cette fratrie qui puait à des kilomètres la haine et les vices... Haraël était sa lumière à elle.


Quand le chauffeur vint garer. Il sonnait 17h38 ce jour là.


Naimath s'engouffra dans son véhicule pour la plage. Elle aimait se délecter devant la Mer, à la recherche d'une paix intérieure qu'elle trouvait à chaque fois. C'était son petit rituel. Tous les soirs, entre 17h30 et 18h, elle se retrouvait à la plage de Akpakpa.


Ce soir là, quand elle descendit de son véhicule, ses chaussures en main, Naimath resplendissait dans sa longue robe qui faisait ressortir ses courbes et ses seins qui devenait plus ronds sous l'effet du lait.


Elle avança de quelques mètres avant de s'asseoir dans une partie du sable. Elle se laissa aller à ses rêveries. À ce que serait sa vie si elle n'avait pas connue son père. Elle comprit que tout était programmé par le divin. Que serait sa vie sans ses dons qui lui permettait de s'en sortir par moment ?


Elle en sourit tendrement et s'assoupit sur le sable.

 

Quand elle ouvrit les yeux, il se faisait déjà tard. 


Elle regarda autour d'elle. Les vagues de la mer berçait l'horizon endolori. Elle courut autant qu'elle pouvait vers sa voiture. Son chauffeur gisait dans une marée de sang, la gorge tranchée. C'était tout frais. Elle prit peur, voulut s'en aller mais une force invisible la retint. Surgissent alors trois hommes qui l'entouraient. En s'approchant d'elle, Naimath se savait scellé.  Que pouvait-elle bien faire ? Elle pensa à son bébé qui jamais ne verrait le jour si ces hommes la tuaient.


Seigneur ! Se dit-elle.


L'un des hommes s'arrêta devant Naimath et lui caressa le ventre.


-<<Nous allons prendre le bébé. Le chef le veut. Il est assez mature pour le sacrifice>>, dit-il dans un ricanement.


Naimath étouffa presque un cri avant de faire un pas un arrière. 


Elle voulut se défendre avec ses pouvoirs mais elle ne le put. Depuis qu'elle se savait enceinte,  elle ne pouvait plus en faire usage. Ils avaient comme par enchantement disparus comme ils étaient venus. 

Elle comprit que c'était la fin quand l'un des hommes lui déchira sa robe faisant voir sa poitrine opulente.


-<<Et dire qu'elle n'a que 17 ans,>> fit remarquer le troisième homme qui déjà ouvrait sa braguette.


-<<Non, tonna celui qui devrait être le chef. Elle ne doit pas être souillée. Nous voulons juste le bébé. Le reste on s'en fou. Avait-il ajouté.>>


Il leva son couteau. Au même instant, la foudre s'abattit sur les trois hommes, les entraînant dans une spirale de morts. 

Naimath put enfin se sauver. Elle courut à en perdre le souffle et se retrouva finalement devant l'Université Houdegbé. Il sonnait déjà plus de 20h. Un taxi s'arrêta au même instant devant elle. 


Elle monta et lui indiqua sa destination...


Quelques secondes après, elle sombra dans un profond sommeil.



Deux jours déjà qu'elle était enfermée dans cette salle obscure.


Plusieurs fois, ils avaient essayé de lui arracher le bébé mais à chaque fois, les coups de couteau qu'on lui donnait se heurtait à sa peau qui s'était durcie en quelques heures. Aucun objet ne pouvait y pénétrer.


Le médecin généraliste qui devrait procéder à la césarienne pour en extraire le bébé vit ses instruments de tordre face au ventre rond de Naimath.


Quelques fois, son bébé lui donnait un coup de pied comme pour lui signifier qu'il était bien là.


Des heures s'étaient déjà écoulées que personne n'était venu la deranger. La porte s'ouvrit alors qu'elle s'apprêtait à se mettre debout. 


Devant elle, Trokpo Agossou. Elle reconnue en lui le Père de Cella. 


Aussitôt, il se métamorphosa en une sorte de reptile et ouvrit sa grande gueule. 

Naimath, qui se croyait vulnérable jusqu'à cet instant, vit une lumière blanche scintiller de son ventre. Elle aveugla le reptile et transporta la jeune dame dans une nuée de couleurs ondoyantes.

Quand même se retrouva quelques minutes plus tard chez elle, Cella et sa mère venait de finir de prier. 


Naimath fut guider comme par instinct vers la chambre de Amos. Elle lui toucha machinalement la tête et lui dilata le nez. L'homme ouvrit les yeux après quelques secondes et reprit connaissances.


Naimath s'en alla et monta dans sa chambre sans plus d'explications à sa mère et Cella. 


Elle était bien trop fatiguée pour commencer une quelconque explication. Elle ne comprenait pas comment elle pouvait se retrouver mêler à tout cela. 


En revenant de la douche, elle s'allongea dans son lit en caressant son ventre. Alors qu'elle parlait à son bébé, elle reçut un coup de poings et une lumière blanche enveloppa sa chambre. De cette lumière, jaillissait une voix toute petite : <<Je suis l'élu et je te protegerai mère.>>


Naimath se laissa bercer par la voix de son enfant et s'en dormit.


Ce soir là, elle comprit pourquoi ses pouvoirs ne fonctionnait plus : elle portait en elle un être plus puissant que ce qu'elle est...

Meurtres au paradis