Chapitre 34

Ecrit par Les Chroniques de Natou

Suite, chapitre 34 


Ma mère est restée  silencieuse pendant un moment et s'est mise à suivre la dame Clotilde. Constatant que ma mère la suivait, elle s'est arrêtée et l'a regardée d'un air malicieux ;

      - Eh bah dis donc ! Quelle spontanéité !!! Pourquoi me suis-tu,  Régina ? Tu es si pressée ? Hahahahaha !

       - Écoute et écoute-moi très bien Clotilde ! Je t'ai toujours respectée en tant qu'aînée mais si après 12 ans,  tu ressurgis pour gâcher ma vie, sois en sûre, je ne te laisserai pas faire !

        - Comme je te l'ai si bien dit ma chère,  ce n'est pas du tout le moment. Une fois les obsèques terminés,  je vais régler mes comptes avec toi. 

         - On n'a aucun compte à régler,  toi et moi !!! Mets-toi ça bien dans ta tête ! Clotilde, j'ai l'impression que tu m'as oubliée là ! Tu m'ignores ?

        - Oh que non, ma chère ! Je ne t'ignore pas du tout ! C'est pourquoi je parlerai en présence de ton mari !!!

        - Il s'agit de mon passé,  Clotilde  !!!

        - Et il s'agit du mien aussi !!!

        - Je suis une nouvelle personne maintenant, Clotilde ! Je me suis repentie de mes erreurs. 

        - Mais avant de t'être  repentie,  tu as oublié que tu as laissé des séquelles, tu as oublié, Régina, que tu n'as pas réparé ce que tu as brisé il y a 12 ans !!! Mais tu as très courte mémoire Régina. J'ai perdu mon mari  à cause de toi ! Tu n'as jamais cherché à réparer tes erreurs mais tu t'es plutôt enfuie. Qu'est-ce que tu croyais exactement ? Que jamais,  les dégâts que tu as laissé ne ressurgiraient un jour ? Non, tu ne t'es pas encore repentie, Regina ! Tu le feras réellement quand j'en aurais terminé avec toi ! Attends- toi aussi à avoir une famille brisée car elle ne supportera pas ce qu'elle est sur le point d'entendre... 

      - Hum... Clotilde, je n'ai vraiment pas envie que ton séjour au Cameroun se termine  mal... Tu ferais mieux de rentrer gentiment après avoir participé aux obsèques sans chercher à vouloir nuire qui que se soit ! 

        - Je me trompe,  ou alors tu serais entrain de me menacer, Regina ?

        - Je t'ai prévenue, Clotilde ! Ne cherche pas à réveiller les cafards qui sont endormies depuis des années. 

        -  Je pense qu'on n'en a trop dit pour aujourd'hui . Après ça, j'appellerai ton mari pour qu'il vienne à Douala. Surtout ne l'oublie pas, pour ne pas que le passé nous rattrape, il vaudrait mieux réparer d'abord les dégâts.... A plus tard !


Je n'ai rien compris de ce qui se passait exactement entre ma mère et cette dame. Je les ai regardées parler pendant à peu près  une quinzaine de minutes mais j'ignorais totalement de quoi il s'agissait. Ma mère est revenue près de moi après avoir terminé sa conversation avec Clotilde.. Une conversation qui semblait très tendue et qui la garda pensive, en affichant un air inquiet et bouleversé. Je ne pouvais m'empêcher de lui demander ce qui n'allait pas :

     - Maman, tu vas bien ?

     - Oui mon enfant, ça va !

     - Mais je te sens troublée depuis que cette femme est passée par ici. Y a t-il un souci que tu ne veuilles évoquer ?

     - Ça ira ma chère ! Je gère la situation. 

     - Maman,  tu ne peux pas tout gérer dans la vie,  parfois tu exa... 

     - Je gère !!!! J'exagère avec quoi ? Toi aussi ne commence pas à me rentrer dedans, Natoutou ! Je ne suis même pas d'humeur !

      

Je ne comprenais vraiment pas ma mère. Elle était devenue si histérique et agressive soudainement. Mais qu'est-ce qui pouvait bien se tramer ? Pourquoi maman avait subitement changé d'humeur depuis sa discussion avec cette dame ? Bref, je me posais toutes ces questions à la fois. Noëlle comme moi avait aussi constaté le changement d'humeur de ma mère  ;

      - Natou, la <<mater >> est fâchée pourquoi ? 

      - Hum ! Je me pose aussi la même question que toi, ma cherie. Au point même de me crier dessus ! 


La levée du corps s'était bien déroulée.  Il y avait un monde fou à la morgue au point ou on étouffait à un moment donné. Les chefs de famille,  les notables du village de papa Belinga et de celui de maman Annette étaient présents.  Les gens venus de partout et nulle part avaient été présent  ce jour-là. Alors qu'on faisait sortir le cercueil de la morgue pour le mettre dans le corbillard afin de regagner la résidence  Belinga, on entendait des pleurs,  des cris de désolation,  on pouvait voir des mamans qui se roulaient à même le sol exprimant leur douleur.  Après la levée du corps,  ma mère décida de rentrer à mon appartement. Je lui ai remis les clés tandis que Noëlle, Cécilia et moi sommes entrées dans la voiture d'Eric pour regagner le lieu du deuil.   Une fois arrivées,  Eric nous trouva une place confortable pour  qu'on puisse être à l'aise. Alors que les filles et moi étions en pleine discussion,  j'ai entendu  quelqu'un m'appeler  :

        - Natacha,  Natacha !

Cette voix me semblait familier,  je croyais l'avoir entendue quelque part. La personne qui m'a appelée était juste derrière moi.  Je me suis donc  retournée pour voir qui c'était.. Mon Dieu!!! je n'en revenais pas, c'était Samuel..... Mais qu'est-ce qu'il faisait ici ? 

       - Natou!  Il y a un beau gosse là-bas qui t'appelle  Iyeeeehh ! Tu le connais ? Il ne faut pas que le gars-là vienne mettre le sable dans ton tapioca hein ! Ajouta Noëlle. 

        - Noëlle,  Heheeeee ! Le gar là fait quoi ici ? Hum. 


Je suis restée silencieuse ,  faisant comme si je ne le connaissais. Mais comme cela ne suffisait pas,  il s'est rapproché aussitôt de moi en posant sa main à mon épaule ;

        - Bonjour Natacha ! 

        - Salut Samuel ! Ça va ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

         - C'est le deuil du mari de ma tante Annette. 

         - Ah d'accord ! Mes condoléances !

         - Merci beaucoup ! Et toi tu connais qui ici ?

         - Euhhhh.... Euh.... Je suis venue accompagner ma copine Noëlle, c'est sa famille paternelle ici. Son père était un bon ami à papa Belinga.. Je suis aussi venue pour mon homme. 

           - Ton homme ? Mais c'est qui ton homme, Natacha ?

Alors que je conversais avec Samuel,  Eric est arrivé et nous a trouvés en pleine discussion :

            - Mais... Samuel,  tu connais Natacha ?

            - Bien-sûr Éric ! C'était une... 

            - Euhhh... Eric c'était un pote à moi..euh... Un pote, oui !  Disais-je à Eric en balbutiant

             - Samuel,  je te présente ma fiancée et futur épouse,  Natacha. On attend un bébé... Petit coeur,  Samuel est mon cousin du côté maternel. 


Noëlle m'a regardée un moment comme pour me demander qui c'était et ce qui se passait.  Samuel quant à lui,  a eu du mal à répondre après qu. Eric lui ai dit que nous sommes fiancés ;

         - Ah d'accord ! Félicitations à vous Eric et Natacha pour vos fiançailles. 


On ressentait que Samuel était un peu gêné de savoir que je sois fiancée à Eric. Eric est ensuite parti pour nous apporter quelque chose à boire car après la levée du corps,  il y avait une petite réception familiale avec des rafraichissements,  des friandises,  la pâtisserie et de la charcuterie ;Juste de quoi grignoter. Samuel me regardait d'un air choqué car il n'en revenait pas. Samuel était un jeune homme de 33 ans que j'avais rencontré il y a un an et demi sur facebook . Il vivait en Angleterre et venait juste de temps en temps au Cameroun pour ses business . Tout a commencé il y a un an et demi, j'étais déjà en couple avec Eric mais en ce temps là, nous avions des soucis comme tous les couples et nous étions sur le point  de rompre définitivement. Samuel m'avait envoyé une invitation sur facebook et j'avais accepté sa demande tout naturellement sans chercher à regarder ses photos pour voir à quoi il ressemblait.  Il a commencé à me courtiser et c'est comme ça que nous avions commencé à discuter constamment par message pendant des mois jusqu'au jour où on s'est décidés à faire un appel vidéo pour parler face à face. Depuis ce jour,  il a commencé à me coller sur la peau en m'appelant tout le temps et j'avoue que  je ne le trouvais pas mal non plus.. Cinq mois après notre rencontre sur facebook,  il a décidé  de venir au Cameroun me voir afin de passer plus de temps ensembles. Une fois présent,  nous nous fréquentions tout le temps au point où je ne répondais même plus à Eric quand il m'écrivait et qu'il fixait des rendez-vous pour qu'on se voit . Samuel avait commencé à s'imposer dans ma vie petit à petit et je commençais à m'habituer à sa présence constante .  Mais d'une part,  j'avais toujours des sentiments pour Eric car malgré ces moments de tensions qu'on traversait,  on ne s'était pas dit qu'on allait rompre. Il m'écrivait tout le temps afin de recoller les morceaux mais moi j'avais toute mon attention sur Samuel.  Samuel quant à lui commençait à m'aimer et voulait qu'on puisse continuer la relation. Mais je lui avais dit que je n'étais pas très sûre de vouloir une relation avec lui car jusqu'à preuve du contraire, je n'avais pas rompu avec Eric. Nous avons flirté un bon moment Samuel et moi ; puis un soir,  nous avons failli aller plus loin  quand il m'a invitée à l'hôtel où il logeait pendant tout son séjour au Cameroun. On s'était juste embrassés et il m'avait fait de petits attouchements mais nous n'étions pas allés plus loin que ça. Il avait pratiquement fait 2 mois au Cameroun et est retourné ensuite en Angleterre en se disant que nous étions déjà en couple officiellement . Il m'envoyait constamment des cadeaux et autres petites attentions. Entre temps,  Éric me sentant distante , s'est mis à son tour à s'imposer afin de raviver cette flamme d'amour en moi que j'avais presque perdu à son égard. C'est alors que j'ai dit à Samuel qu'il était mieux qu'il arrête de me faire des  cadeaux car je ne l'aimais pas réellement, qu'il me plaisait bien, mais rien de plus.  Ça n'a pas été facile pour lui de l'accepter mais j'ai dû couper définitivement les pons avec lui pour qu'il comprenne . 


Samuel semblait choqué après avoir entendu la nouvelle qu'Eric lui avait dit. Il est rentré s'asseoir sur son siège et je me suis levée pour aller dans les toilettes me soulager un moment.  Soudain,  j'ai entendu  la porte des toilettes  s'ouvrirent pendant que j'étais à l'intérieur. J'ai  constaté que c'était Samuel ;

     - Tu fais quoi là, Samuel ?

     - Natacha comment peux tu te fiancer à mon cousin ? 

     - À titre de rappel, je  n'ai jamais su qu'Eric et toi êtes parentés ! Donc tu n'as aucun droit de m'accuser de quoi que se soit !

     - Je t'aime Natacha ! Essaie de rompre avec Eric, moi je suis aussi capable d'assumer ta grossesse . Tu ne peux pas épouser Eric !

    - Quoi ??? Est-ce que tu t'entends parler ? Je ne veux pas rompre avec Eric parce que je l'aime !

     - Je vais empêcher ce mariage car tu es à moi seul,  Natacha ! Je commencerai par lui dire que toi et moi sortions ensembles. 

      - S'il te plaît ne lui dis rien qui pourra le blesser. Eric est trop fragile en ce moment émotionnellement.  Trop de choses se sont passées autour de lui ces derniers temps et je ne voudrais pas le blesser davantage .  Ce n'est pas le moment pour créer  des problèmes. 

      - Je m'en fiche !!! Je vais lui dire que tu m'appartiens. Donc c'est à cause de lui que tu n'as pas voulu concrétiser la relation avec moi ? Tu étais déjà avec Eric,  mais cela ne t'a pas empêché de flirter avec moi ! Tu gérais deux hommes à la fois, bravo !!!

      - Tais-toi, Samuel !!! Je pense t'avoir dit depuis le début que je traversais des périodes de tensions avec mon homme cette année-là ! 

      - C'est faux,  Natacha ! Tu me l'as dit quand on se fréquentait déjà. C'est après mon retour en Angleterre que tu me l'as dit.

      - Ecoute,  Samuel je ne vais pas te laisser détruire mon couple. J'aime Eric et je ne ressens rien pour toi! Mais comprends,  bon sang !!! c'est quoi ton délire ??!! Bref,  bye !


Je suis sortie des toilettes et je suis rentrée m'asseoir à ma place. Noëlle avait remarqué mon changement d'humeur et avait constaté que Samuel était sorti de la même pièce que moi juste quelques secondes après moi ;

      - Natou , c'est quoi ? Je te sens un peu tendue.

      - No'o... Hum... 

      - Qu'est-ce qu'il y a?

      - No'o,  celui  en question qui m'appelait et qui m'a rejoint à notre table est le cousin d'Eric. 

    - Oui, et ?

    - C'est celui dont je t'ai parlée. Il  y a un  an et demi par là,  nous avions flirté lui et moi pendant que je traversais une période difficile avec Eric. Tu te souviens,  je t'avais parlé de ça,  No'o ?

     - Oui je m'en souviens très  bien ! Aïe ! Là ça devient compliqué hein Natou !

     - Maintenant il me dit qu'il ira dire à Eric qu'il m'aime et que nous sommes sortis ensembles . On n'a juste flirté,  rien d'autres ! 

    - Le mieux c'est de tout raconter à Eric avant qu'il ne l'apprenne de la bouche d'une tierce personne. 

     - Je n'ai pas ce courage,  No'o. Eric pourra mettre fin à notre relation 

     - C'est vrai qu'il ne prendra pas bien la chose,  mais dis le lui. Fais le avant que son cousin n'aille  lui-même lui en parler . Et si c'est lui-même qui le lui informe,  il va transformer ça autrement. 

      - Ok j'ai compris. Mais j'attends la fin des  obsèques d'abord...  


Après la réception,  nous sommes toutes rentrées chacune chez soi.  On était supposées revenir à la veillée en soirée  Noëlle et moi. Je suis rentrée me reposer et le soir, nous nous sommes retrouvées Noëlle et moi à la résidence Belinga . Le lendemain,  nous avions fait un voyage à Nanga Eboko pour l'enterrement.  Nous étions quatre dans la voiture d'Eric, Noëlle, moi, Samuel et Doriane.  Pendant notre trajet,  Samuel a commencé à lancer des paroles provocantes pour m'intimider et me mettre mal à l'aise ;

       - Cousin,  dis moi un peu. Je sais que ce n'est pas le moment mais je voulais te demander quelque chose... 


Mon coeur battait la chamade ; je me disais qu'il voulait tout raconter  à Eric. Je me suis retournée en le fixant du regard comme pour le dissuader de dire quelque chose qui pourra tout gâcher.  Mais il me fixait lui aussi en affichant un air moqueur. 

      - Oui Samuel, tu disais tantôt ?? Lui demandait Eric 

       - En fait,  je voulais te demander ceci ; si par exemple tu es en couple avec une fille et que pendant que vous avez des  soucis de couple,  elle se met à  flirter avec un autre homme, comment prendras-tu cela ?

       - Euh.... Je pense que je vais arrêter la relation,  Samuel ! Ça signifie qu'elle a été infidèle tout simplement.  

       - Mais pourquoi ?  Si vous aviez des périodes de tensions, elle peut tomber sur un homme qui la courtise et puis pendant ce temps,  il arrive qu'elle flirte avec le gars  juste pour compenser le vide  ou alors,   elle peut se laisser emporter par ses émotions ! Disais-je d'un ton sec.  

          - Tromper c'est tromper hein ! Rétorqua Samuel 

          - Qu'est-ce que tu en sais toi ??? Disais-je 

           - Heheeeee Natacha calme-toi ! Pas besoin de t'énerver,  petit coeur !

            - Non,  pourquoi il dit ça ?! Qu'est-ce qu'il en sait ?

             - Hahahahaha  Natacha on dirait que tu te sens concernée par ce que j'ai dit hein. 

             - Oh lalala ! Samuel arrêtes de taquiner mon amour. Ce n'est pas le moment des disputes. 


J'en avais déjà marre de supporter Samuel encore pour longtemps.  Il voulait me pousser à bout mais je n'allais pas lui donner ce plaisir.  J'essayais de garder mon sang froid et j'avais hâte que les obsèques se terminent pour que je puisse tout raconter à Eric avant que Samuel ne lui informe..  L'enterrement s'était déroulé dans la tristesse et toutes formes de lamentations.  Les témoignages que faisaient les membres de la famille à l'égard du défunt étaient très touchants. Après l'enterrement,  il eut une grande réception à Nanga Eboko qui comptait près de 300 personnes. La maison que papa Belinga avait construit dans ce village était très grande au point d'en contenir plus de 300 personnes.  Nous avions passé la nuit là et avions pris la route très tôt le lendemain matin pour retourner sur Douala. Une fois à Douala, Eric m'a déposé à mon appartement en m'informant que sa mère recevra les gens le lendemain chez elle et il qu'il faudrait que je sois là avec ma mère car nous étions conviées à cette réception.  J'ai tenu ma mère informé et elle a  accepté d'y aller. 


Après quelques heures, je reçus un appel de mon père. J'étais quand même surprise de voir son appel et contente à la fois. J'ai donc décroché rapidement pour écouter ce qu'il avait à me dire :

     - Coucou papa ! 

     - Ça va ma chérie ?

     - Oui papa, je vais très bien. Et toi ?

     - Je vais bien ! Je viens d'attérir sur Douala présentement là. Je suis entrain de quitter l'aéroport en ce moment pour regagner l'hôtel que  j'ai réservé depuis Yaoundé . Je voulais vous faire une surprise , à ta mère et toi. 

       -  Youpiiii ! papa, laisse-moi d'abord appeler Eric, comme ça nous allons venir te chercher ensembles.  Ce sera même une occasion pour le voir enfin. 

     - Non, ne vous dérangez pas pour  moi. J'ai un ami qui est déjà venu me chercher. Il me conduit à mon hôtel d'abord et ensuite je viens chez toi. Donne-moi l'itinéraire déjà en me l'envoyant par message. 

       - D'accord papa ! Je te l'envoie. 


Après avoir terminé la conversation avec mon père,  j'ai rappelé Eric immédiatement. 

      - Bb !

      - Oui petit coeur ! On vient de se quitter il n'ya même pas vingt minutes et tu m'appelles déja ?. 

      - Je te dérange ?

      - Non ma chérie, loin de là ! Ça me fait juste sourire. 

      - Tu peux revenir chez moi, s'il te plaît ?

     - Il y a un souci ?

     - Oui oui j'ai mal au ventre, le bb bouge beaucoup et j'ai des douleurs 

     - J'arrive tout de suite chérie ! Me répond-t-il en paniquant. 


S'il avait su que je n'avais rien eu de grave ! C'était juste pour qu'il vienne vite et puisse rencontrer mon père... Mon père était quelqu'un qui n'était jamais sur place. Toujours entrain de voyager pour des missions. Mes nouvelles, il ne les apprenait que par mère. Alors c'était l'occasion ou jamais de présenter Éric à mon père.  Quant à ma mère, je lui ai dit que je recevais des invités qui venait d'une autre ville. Heureusement qu'elle avait déjà cuisiné et il ne manquait plus que je fasse les entrées aux petits pois, maïs, concombre et autres légumes. Après  toutes ces préparations,  j'ai mis tout au propre et j'ai par la suite dressé la table. 

J'ai fait une jolie coiffure à ma mère avec ses cheveux vu qu'elle en a beaucoup. Ensuite je l'ai maquillée. Elle se demandait pourquoi je faisais tout ça sans savoir que je le faisais pour qu'elle soit encore plus attirante quand mon père la verra ;

      - Natoutou ! Pourquoi tout ça? Se sont tes invités que tu reçois et non les miens ! Alors pourquoi  être aussi coquette pour rien ?

     - Maman, il faudrait au moins que mes invités voient comment j'ai une mère aussi jolie que moi. 

      - Ah mon enfant ! Tu ne cesseras jamais de me surprendre. Ajouta ma mère avec un sourire. 


Quinze minutes après que j'aie appelé Eric, il était déjà arrivé. Je lui ai ouvert la porte afin qu'il puisse entrer :

       - Mais tu m'as dit que tu allais mal naaan?

       - Euh.. Oui bb ! Mais ça va déjà !

       - Pourquoi tu as dû me mentir pour que je vienne ? Tu n'avais qu'à me dire que tu veux que je vienne tout simplement et je serais venu ! Là,  tu m'as fait paniqué ; j'ai cru que tu faisais un grave malaise. 

       - Désolée, chou ! En fait, mon papa arrive et je voulais profiter de l'occasion qui s'offre pour vous présenter tous les deux. 

      - Ah d'accord, je vois !

      - Eric, tu es là ? Lui demanda ma mère

      - Oui ma'a Regina, je suis là . Répondit Eric

      - Hmmmm! Je ne voudrais plus voir ce que j'ai vu la dernière fois. Je crois vous avoir dit d'attendre jusqu'au mariage mais vous n'écoutez pas ! Je sais que je ne suis pas chez moi ici et que Natoutou est adulte mais je ne voudrais pas ce style de vie. Et dorénavant, fermez la porte à clés quand vous faites vos choses.... 

        - D'accord Ma'a Regina ! C'est compris. Nous te demandons pardon.. 

        - C'est passé ! Natoutou m'a dit que ta mère nous a conviées à la réception qui se tient demain chez vous ? 

        - Bien évidemment !

       - Je viendrai avec mon mari aussi. Il Faudra le dire à ta mère. 

      - Ça ne posera aucun problème, c'est une réception de remerciements pour ceux qui étaient là pour nous assister. 

       - D'accord !

Quelques temps après, mon père était déjà là avec un de ses amis. C'était  la première fois que mon père venait chez moi, déjà qu'il venait rarement à Douala. Ça a été une grande joie de le recevoir chez moi. Quand il a vu ma mère, il lui fit un baiser à la bouche ;

      - Ikiiii papa ! Il y a les enfants !

      - Qui est enfant ici ? Toi ? Tu veux que je parle, Natoutou ?

     - Hihihihihihi ! Non ohhh maman, ça va !

      - C'est mieux pour toi ! Commence par présenter ton fiancé à ton père. 

       - Papa,  je te présente Éric... Eric,  lui c'est mon père. 

       - Enchanté monsieur ! Dit Eric 

       - Enchanté de même ! Donc c'est toi qui a engrossé ma fille ?

      - Euhhhh... oui monsieur c'est moi. Répondit Eric en affichant une mine honteuse. 

      - D'accord ! On parlera tout à l'heure d'homme à homme. 


Ma mère et moi avions sorti le repas et les entrées ainsi que les boissons et deux bouteilles de vins blanc moelleux. Eric et mon père avaient les mêmes goûts en matière de qualité de vins. Nous avons ensemble dégusté le repas dans la bonne humeur et l'ambiance. Mon père est plutôt quelqu'un de très dégagé et <<no-stress >>.  Un homme de  50ans qui ne faisait vraiment pas son âge et qui aimait bien profiter de la vie. Il était d'une fraicheur indescriptible qui ne laissait aucunement ma mère indifférente. Ça se voyait, qu'ils s'aimaient toujours comme au premier jour. Mais malheureusement, une nouvelle francassante allait refroidir leur couple... Après avoir fini de manger,  Eric et mon père sont allés discuter de je ne sais quoi dans un coin retiré . Ils ont discuté au moins pendant une vingtaine de minutes et ensuite ils nous ont retrouvés au salon. Peu de temps après, mon père est rentré à l'hôtel avec ma mère. Oufff !!! Enfin,  il était temps qu'il prenne sa femme avec lui pour que je puisse avoir mon intimité moi aussi.


Le lendemain,  c'était le jour de la réception qu'organisait maman Annette chez elle. Nous étions tous présents : ma mère, mon père, Noëlle et moi....la réception  se déroulait bien jusqu'à ce que Clotilde arrive et quelques minutes après  les chefs du village de papa Belinga sont arrivés massivement ... Ça semblait louche ça ! Quand Clotilde vit ma mère, elle la regarda dans les yeux  comme pour l'intimider. Quant à maman Annette, après son discours de remerciements,  elle passa devant chaque table pour saluer tous les invités présents. Arrivée à la table où nous ètions tous assis,  elle salua mes parents et tout à coup Clotilde est arrivée à notre table   :

         - Édouard ! Tu es là ? 

         - Eh Clotilde ! Ça fait un bout ! Qu'est-ce que tu deviens maintenant ? Lui demanda mon père 

         - Depuis la mort de mon mari,  je suis allée m'installer au Gabon. 

         - Clotilde,  voici Regina.  C'est la maman de la fiancée d'Eric. Et voici Natacha sa fille,  elle porte mon petit fils.  C'est elle que mon fils a choisi. Disait maman Annette en me pointant de doigt avec un léger sourire.  

        - Je la connais déjà ! Rétorqua Clotilde 

       - Ah bon ? Vous vous connaissez où ?

       - Hummmm... Qu'elle le dise devant son mari où est-ce qu'on se connait si elle en est capable

        

La façon dont Clotilde parlait en fixant ma mère droit dans les yeux,  attirait l'attention de tous.  Mais qu'est-ce qui se passait réellement entre cette dame et ma mère pour qu'à chaque fois que ma mère  la voit,  elle soit perturbée ? Je ne cessais de me poser cette question ;

      - Régina,  où est-ce qu'on se connaît  ?

      - Clotilde je ne suis pas ici pour un scandale, alors cesses de prononcer mon nom !!!. 

       - Sinon tu feras quoi,  Régina ? Dis à ton mari que tu es une prostituée refoulée ! Dis le lui !!!! Que tu baisais avec mon mari au point de lui faire un chantage qui l'a poussé à faire cet accident mortel ce soir-là quand vous étiez ensembles ! Édouard,  ta femme que voici,  couchait avec ton ami qui était mon mari pendant des années,  alors que vous étiez déjà ensembles. Mon mari a toujours su que j'étais une proxénète,  Regina !!! Mais c'est toi qui a caché ta vraie identité à ton mari ! Dis lui que je te présentais à des hommes avec qui tu couchais même lorsque vous sortiez déjà ensembles  !!! Pour finir, tu es sortie avec mon mari, puis un soir tu as couché avec lui,   tu l'as drogué et tu lui as  volé une lourde somme d'argent  qu'il avait pour un business .  Tu l'as menacé de me quitter pour qu'il t'épouse et tu lui a dit même dit  dans un message vocal que je garde  jusqu'aujourdhui où tu le menaçais en disant que s'il ne te donnait pas une lourde somme d'argent,  tu le livrerais à la police pour trafic de drogue. Tu étais tombée enceinte de lui et il t'a dit de garder cet enfant mais par peur qu'Édouard,  ton mari soit au courant de ta débauche,  tu as préféré avorter et par la suite lui faire du chantage . Et ce jour où tu l'as appelé pour le menacer,  il était au volant entrain de conduire et a fait un accident à cause de la pression que tu lui mettais et 12h après son admission aux urgences ,  il est mort.  Mais Il m'avait tout avoué depuis le début .  Mais toi tu m'as trahie ! On faisait un business et on s'était dit qu'on ne coucherait jamais avec le copain ou le mari d'aucune d'entre nous! 


     - Clotilde !!! Tais-toi !!!! Ton mari ne t'a pas tout dit.  Ton mari  n'était pas un ange non plus ! Oui j'ai été prostituée de luxe et alors ?.

     - Là n'est pas le problème,  je parle de mon mari,  Regina !!! Tu es la cause de  sa mort ! 

    - Il l'a si bien cherché ! C'est lui qui m'a courtisé 

    - Oui mais tu étais déjà en couple avec Édouard ! Vous aviez déjà votre première fille ! Et alors ??? Tu ne couchais pas avec d'autres hommes ? 

     - Non ! À moins que tu aies  des preuves sur lesquelles tu t'appuie!


Mon père était sidéré par ce qu'il entendait,  je regardais ma mère et j'étais choquée d'entendre de telles choses  d'elle.  C'est vrai qu'il s'agissait de son passé mais elle aurait pu dire la vérité sur son passé. Alors que Clotilde continuait de parler,  mon père s'est mis à hausser le ton ;

      - Stop !!!! Clotilde tu en as déjà dit assez ! C'est bon ! Je vais régler ça avec Regina chez moi.  Regina !!! Lèves-toi et allons-y et tout de suite !


Suite,  lundi 11 juin 2018

Ecrit par #Natacha_Victoria_Mbili

Texte protégé

Contre vents et maré...