Chapitre 34
Ecrit par YadRosa
**Liliane Diby**
Moi : mais maman ! Tu penses vraiment que je suis capable de faire un truc pareil ?
Maman : dis moi la vérité chérie. S'il te plaît. Ton père est anéanti, il se sent coupable et moi aussi !
J'expire bruyamment et je m'assieds sur le grand lit. Moi qui essayais d'éviter à tout prix ce moment, je n'ai plus le choix maintenant. Prisca devra se débrouiller toute seule seule à présent.
Je me mets à raconter à ma mère tout ce qui s'est depuis mon arrivée à Lomé jusqu'à ma rencontre avec Franck. Je n'ai pas omis l'affaire des supposés cinq cent mille que Prisca a dit leur avoir remis. Ma mère est vraiment étonnée. Elle est tellement étonnée que pendant cinq bonnes minutes, aucun mot n'est sorti de sa bouche. Elle s'est ensuite levée de sa chaise et est venue poser sa main sur ma joue, les larmes lui montent aux yeux.
Maman : ma chérie, je suis vraiment désolée. Pardonne nous pour ça. Si nous avions su que ta cousine gagnait aussi malhonnêtement sa vie, jamais nous n'aurions accepté qu'elle t'emmène avec elle.
Moi : je sais maman. Ne culpabilise pas. On ne peut prévoir l'avenir. Vous n'auriez pas pu savoir. Je sais que j'aurais dû vous mettre au courant mais... je ne voulais pas que la famille se disloque.
Elle se met soudain à pleurer.
Maman : tout ça c'est ma faute. Je suis désolée chérie, je suis désolée !
Je la prend dans mes bras pour essayer de la calmer. Elle fait peine à voir. Ce n'est pas toujours la faute de nos parents ce qui nous arrive. D'une certaine manière, je suis heureuse qu'ils aient accepté que je vienne en ville. Qui sait ? C'était peut être le chemin à suivre pour me faire rencontrer Franck. Si j'avais fuis et que j'étais retournée au village dans le temps, serais-je marier à cette heure ? Je remercie simplement Dieu pour ne pas m'avoir laissé dans les bras de Prisca et de cet homme dégueulasse qui a voulu me prendre par la force.
Moi : maman, arrêtes de pleurer s'il te plaît. Je n'aime pas te voir comme ça. Gardes juste en tête que jamais je n'ai vendu ma dignité quoique j'étais sur le point de le faire parce que je ne voyais plus d'autre solution. J'étais déboussolée. Mais ce n'était pas ma voie maman ! Grâce à Dieu, je suis restée pure et ça jusqu'à mon mariage.
Maman : snif ! Je comprends snif ! Je vais raconter tout ça à ton père pour qu'il se calme. Quand je pense à tout ce que tu as dû subir chez Prisca humm.
Moi : ça aurait pu être pire tu sais. Je me dis des fois que je m'en suis sortie beaucoup trop facilement. Certaines filles ont subis plus que ça et sont encore traumatisées par leurs expériences.
Maman : Dieu est amour, à lui le "merci".
Moi : c'est exactement ça.
Elle s'essuie le visage et fronce les sourcils.
Maman : Prisca va m'entendre. Je t'assure qu'elle va m'entendre !
Moi : hum, n'y pense pas pour l'instant maman. Je suis vraiment fatiguée. Il faut que je rentre. Franck doit sûrement être en train de m'attendre.
Maman : OK ma chérie, va rejoindre ton mari et continue de prier. J'ai eu des révélations et ça ne prédis pas vraiment quelque chose de bon.
Moi : je vois. Ne t'en fais pas, je vais continuer à faire comme tu m'a montré.
Maman : c'est bien.
Moi : Je vais laisser les cadeaux que j'ai rapporté pour vous. Après on parlera de la scolarité des petits, ils doivent retourner à l'école. Bonne soirée maman.
Maman : Dieu te bénisse mon enfant.
Elle me serre à nouveau dans ses bras et nous sortons.
(...)
Franck : cette journée a été vraiment épuisante. Ça m'a donné envie de retourner à Addis. J'ai eu l'impression de quitter le paradis pour l'enfer. À peine on est rentré que les problèmes nous tombent sur la tête. Pfff !
Moi : je ne te le fais pas dire ! Tu aurais dû voir la tête que faisait ma mère humm.
Franck : mais où est-ce qu'ils ont tous bien pu entendre cette histoire ? Ça m'énerve à la fin.
Moi : paraît il que c'est mon oncle qui a informé mes parents. J'ignore comment il l'a su et ça ne m'intéresse même pas de savoir. Prisca, je commence vraiment par la détester ! C'est elle le fondement de tout ce qui nous arrive dernièrement.
Franck : shuut ! Tu ne dois pas avoir ce genre de sentiments. Viens plus près de moi.
Je me blottis encore plus contre lui. Ça fait tellement de bien d'être enfin seuls, dans notre chambre, loin des interrogations et des découvertes fatiguantes... Franck me caresse doucement la joue et pose un baisé sur mon front.
Franck : ça va bientôt finir. En ce qui concerne le cas de Flora, je vais vous aider toi et Steph. Ta cousine dépasse un peu trop les bornes. Je me demande même ce à quoi elle ressemble.
Moi : hum, tu la rencontrera bientôt. Elle a la beauté du diable ! Quand je pense seulement à ce qu elle a fait subir à la pauvre Flora, hum !
Franck : c'est vraiment ignoble de sa part. Pourvu que ton ami se rétablisse complètement. C'est la santé de Maëlys qui m'inquiète. Elle est vraiment mal en point. Je me demande même si elle s'en sortira hum !
Moi : trop de problèmes... ça m'inquiète mais Dieu est au contrôle. Demain tu ira au boulot ?
Franck : non. Je suis fatigué. Il va falloir que je me repose et j'ai aussi quelques petits trucs à régler. Par exemple j'ai envie de veiller cette nuit, avec toi !
Je comprends instinctivement ce qu'il veut dire, d'autant plus qu'il se serre un peu plus contre moi. Je sens déjà que la nuit sera très longue...
Le surlendemain...
** Laetitia Onyeze**
Moi : tu as osé faire ça dans mon dos Ernest, comment as tu pu oser ? Tu es devenu fou c'est ça ?
Lui : je viens à peine de rentrer et tu veux déjà me faire sortir de mes gonds ? Lae, laisses moi passer !
Je brandis le document sur lequel il reconnaît Maëlys comme fille légitime, devant ses yeux. Je bouillonne de rage.
Moi : ça Ernest, c'est une trahison. La pire qui puisse exister. Comment peux tu vouloir mélanger un sang bâtard au notre hein ?
Lui ( hurlant) : je te dis d'arrêter de parler de Maëlys comme ça. J'ai été lâche en ne lui disant pas plutôt qu'elle était ma fille mais maintenant qu'elle sait, je compte bien lui donner ce qui lui revient de droit !
J'eclate de rire. C'est vraiment drôle !
Lui ( déconcerté) : je peux savoir ce qui te fait marrer ?
Moi : tu es vraiment pathétique Ernest Olamide Onyeze. Tu veux donner son héritage à une morte ? Tu seras déçu mon cher. Ta bâtarde ira rejoindre sa pute de mère !
Il plisse le front.
Lui : qu'est ce que tu racontes ? Qu'est ce que tu as fait ?
Moi : ce que j'aurais dû faire depuis que cette femme portait encore ce péché dans son ventre.
Je me retourne et je le laisse planté là, totalement déboussolé. Un idiot comme ça !
(....)
Pourquoi il fallait que Maëlys découvre la vérité bon sang ? Je ne sais pas ce qu'essaie de dire Laetitia mais je sens que ça ne va pas me plaire. Je connais assez ma femme pour savoir qu'elle a encore fait un truc idiot.
Je vais au mini bar me servir un verre de whisky. J'ai besoin d'un truc fort. Tout ça m'énerve vraiment. Mon téléphone se met soudain à sonner. Lucas est affiché à l'écran. Pfff, il me veut quoi encore celui là ? Même pas une journée que je l'ai quitté et il me rappelle déjà.
J'ai envie de raccrocher mais je me ravise et je décroche.
Lucas : donc tu me cache des choses hein Olamide.
Moi ( abasourdi ) : comment ça ?
Lucas : je peux savoir pourquoi tu ne m'as pas dis que tu connaissais déjà Liliane ? Tu veux que j'en finisse avec toi, c'est ça ?
Moi : je... au fait...
Lucas : je rentre à Lomé dans deux jours. On aura une sérieuse discussion toi et moi. Et surtout ne cherches pas à me mentir, je suis au courant de tout. Salut !
Il a raccroché ! Le fumier... Il ne manquait vraiment plus que ça, pff.
J'essaie de joindre Prisca mais elle est injoignable. J'ai les nerfs à vif. Il faut vraiment que j'arrive à détourner l'attention de Lucas sur autre chose que Liliane. Je n'ai toujours pas oublié ce que cette femme m'a fait et tant que je n'aurai pas eu ce que je veux, je n'accepterai pas qu'un autre homme la touche. Déjà, il faut que j'arrive à mettre son débile de mari sur la touche et ça, je sais exactement qui peut le faire...
** Soraya Pereira**
Moi : Tom ça fait plusieurs jours que vous êtes parti et je m'inquiète énormément pour Lucas. Il va bien ? Je sais qu'il est suivit par les meilleurs chirurgiens mais mon anxiété ne me quitte pas. Dis moi ce qui se passe là-bas s'il te plaît..
Tom : tout va bien pour le mieux. Comme je te le disais, l'opération a été un succès. Lucas reprend des forces, on sera bientôt là, tu n'as pas à t'inquiéter.
Moi : hum, ok d'accord.
Tom : c'est bien.
Un court silence s'installe. Je tiens toujours mon téléphone entre mes mains, le regard dans le vide.
Tom : Soraya, je...
Moi : je sais ce que tu t'apprête à dire Tom mais s'il te plaît, ne le dis pas. N'aggrave pas ma situation. Ce qui s'est passé... ça n'aurait jamais dû arriver. Oublies ça je t'en prie.
Tom : non, je ne peux pas. J'ai essayé pourtant Soraya mais c'est trop difficile. Ces deux mois ont été pour moi un calvaire. Écoutes moi s'il te...
Je secoue vivement la tête, pour chasser les idées qui me passent par la tête.
Moi (baissant la voix) : arrêtes je te dis ! Tu sais ce qui risque d'arriver si seulement Lucas découvre ce qu'on a fait ? Ne me mets pas dans les problèmes Tom, ne fais pas ça.
Je l'entends soupirer bruyamment à travers le téléphone.
Tom : d'accord mais pas parce que j'ai peur de ce que pourrait me faire Lucas mais parce que je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. J'ai néanmoins une faveur à te demander et s'il te plaît, ne refuse pas. Je t'assure que... qu'après ça je ne t'opportunerai plus jamais.
Moi : qu'est ce que c'est ?
Tom : je veux qu'on se voit à mon retour, une dernière fois. Chez moi !
Moi : mais qu'est ce que tu racontes ? Tu sais que c'est impossible. Lucas aura besoin de mon assistance à votre retour. Il risque de se douter de quelque chose si je quitte la maison alors qu'il est convalescent. Je ne peux pas faire ça encore une fois Tom, désolée.
Tom : je t'en supplie Soraya. S'il te plaît. Je te promet que je n'invoquerai plus cette histoire si tu accepte. Penses un peu à moi.
Seigneur, c'est dans quoi je me suis embarquée ?
Moi : bon, ok ! Je vais y réfléchir. Mais n'en parle à personne Tom, je t'en prie. Bye.
Je raccroche et je jette le téléphone contre mon oreiller. Cette histoire risque de mal finir, je le sens ! Tout ça c'est la faute de Lucas. Si seulement il avait été un peu plus présent il y'a deux mois... Plus précisément ce jour là !