Chapitre 34 : Une bien triste réalité : Dommages collatéraux.

Ecrit par Dalyanabil

Chapitre 34 : Une bien triste réalite : Dommages collatéraux.

****Jamila**** 

Ce que je viens de voir est tout juste impossible, Ma’a discutant avec Nah Rachi au point de la suivre volontairement chez elle ? Cette scène me fait froid dans le dos, je suis pris d’un sentiment de malaise. Je sais que jamais Ma’a ne suivrait volontairement Nah Rachi chez elle, je devrais appelé Tariq toute suite mais si comme le petit garçon je criais au loup pour rien. C’est ainsi perdue dans mes pensées que Samia me trouve.

« Mongwé, c’est quoi ? Tu as l’air perdue. »

« Ma’a vient d’entrer chez Nah Rachi. »

Elle me regarde complètement dans le déni. « Quel Ma’a ? »

« Tu connais combien de Ma’a ? » je lui réponds agacée.

Pendant ce qui semble une éternité elle moi gardons le silence comme moi je lis le doute sur la marche à suivre sur son visage. Hier soir très tard Tariq a envoyé Yaya à la maison chercher les enfants. Il m’as juste demandé de lui faire confiance que bientôt tout seras derrière nous mais sans vraiment me dire comment de plus il n’est pas rentré de la nuit. Je sais que lui et Arouna sont chez leur sœur, qui depuis quelques semaines déjà se montrait très aimable envers nous. Yaya m’as dit qu’il emmenait les enfants pour plus de sécurité.  Il ne me faut pas plus de cinq minutes pour décide de ne pas appeler mon mari toute de suite, je dois être sûr non pas du danger que court Ma’a mais du fait que je ne puisse pas aidé. Maintenant plus qu’à convaincre ma belle-sœur du bien fondé de mon plan.

« Il est boiteux comme tout ce plan. » me dit-elle quand je finis de le lui expliqué. « On devrait appelé Mongwé T. »

« On ferras ça, une fois qu’on saura ce qui se passe à l’intérieur. » Je lui réponds en pointant du doigt la maison de Nah Rachi. « De plus je ne sais pas ce que fait ton frère chez Rachi avec Arouna mais ça doit être très important. »

D’un ton inquiet. « Pas plus important que Ma’a. »

« Si. Tu vas continuer à discuter avec moi ou tu vas m’aider ? »

« J’ai le choix ? » réponds d’un ton resigné.

« Pas vraiment. »

Samia et moi ça toute suite collé. Dès le départ elle et moi avions entretenu des rapports de grande sœur/petite sœur, avec nos historiques communs nous étions comme avide de comblé le vide laissé par nos sœurs respectives. Nous nous chamaillons comme des sœurs, fouillons dans nos garde-robe respectives comme des sœurs, rions comme des sœurs, pleurons comme des sœurs, célébrons les joies de l’une de l’autre comme des soeurs. Avant le retour de Tariq, on rendait Ma’a littéralement folle à force de ne pas être d’accord juste pour qu’elle prenne partie et qu’au final on se retourne contre elle. Je souris et secoue la tête à toutes les fois où c’est arrivé. Et quand son fils est rentré, il a appris à ses dépens à ne pas prendre parti entre moi et elle sous les yeux d’une Ma’a on ne peut plus moqueuse. C’est pour ça que je sais que quoique je décide de faire qu’elle soit d’accord ou pas elle me suivra.

« Tu as bien compris le plan ? » Je lui redemande, quand elle acquiesce avec un air inquiet mais un peu plus confiant que plutôt. Je me mets en route vers la maison de ma seconde belle-mère.

****Asma****

Le verdict est tombé. Ça fait des jours que je le soupçonnais mais entendre le docteur le confirmé m’as donné des sueurs froide. Comment vais-je gère cette nouvelle complication.

Nous sommes mercredi un jour de marché, à ma sortie de l’hôpital la route qui mène à notre quartier est bondé des vendeurs à la sauvette de beignets, boulette de viandes, mets de riz etc… Des motos taxis, des vendeurs de friperies, des gens qui parlent ou devrais-je dire qui crient, les éclats de rire des femmes, les hommes qui sifflent à mon passage etc... D’habitude cette ambiance m’aurait mise de bonne humeur immédiatement mais aujourd’hui je marche la tête baisse pleine de honte, de ressentiment, confuse et perdue. Soudain j’entends mon nom au milieu de la foule, mais je n’y prête pas attention jusqu’à ce que ça devient insistant et proche. Quand je me tourne ce n’est que Fadila une ancienne amie qui me suivait partout quand on était au lycée.

« Salam, la plus belle. »

La dernière chose que j’ai envie de faire maintenant c’est de faire la conversation et surtout pas avec elle. C’est d’un ton morne que je lui retourne son salam.

Elle ignorant complètement ma voix sans vie. « Nah how que tu came de mbeng, même pas me cherché norrr combi ? »

Déjà que je n’avais pas envie de faire la conversation mais l’écoute parlé de manière aussi commune m’énerve encore plus. « Tu n’as toujours pas appris à parler correctement ? » Mon ton n’est pas seulement désapprobateur mais aussi méprisant à souhait.

Elle souris et d’un air mauvais. « Et toi où ça t’as mène le long français ? »

Quand je la regarde sans répondre, tout en me disant que c’est juste impossible que cette petite pimbêche à qui j’ai appris à se laver me parle comme ça ? Elle éclate de rire clappe des mains et commence à crier il n’en faut pas plus pour attirer l’attention sur nous.

« Tu ne parles plus ? Tu crois qu’on ignore tous que tu as abandonné ton mari et tes enfants pour aller coucher avec les vieux blancs pour de l’argent ? Oouloulou honte sur toi. »

Je n’ai jamais rien déteste comme les scandales de ce genre. J’essaie de garder mon calme quand je lui jette d’un ton suppliant, « stp arête ça. »

Elle se redresse de toute sa taille, fais quelques pas en arrière avant de me regarde sur toute la longueur avant de repete. « Honte sur toi. » elle jette un coup d’œil derrière moi avant de continuer. « Tu as le sida ? C’est pour ça que tu fais cette tête ? »

Je suis tellement sidéré par son audace que je ne sais non seulement pas quoi lui dire mais je suis comme planté sur place.

On dirait qu’elle est complètement indifférente à ma peine. Maintenant il y a carrement une foule de badauds qui se sont réunis autour de nous et ne perdent pas une miette de tout ce qu’elle dit. Je voudrais que la terre s’ouvre et m’engloutisse tellement j’ai honte. Des larmes remplissent mes yeux et se mettent à couler sur mes joues.

Elle continue impitoyable. « Tu n’as pas encore pleuré, prostitué comme ça. » elle shtipe bruyamment.

La seule chose à laquelle je pense c’est à m’enfuir et c’est exactement ce que je fais. Je descends au pas de course l’allée qui mène a mon quartier mais je me fais presque renverse par une voiture qui double tout le monde et accélère au volant je reconnais Tariq, Arouna sur le siège passager Rachi derrière avec un homme dont le visage me dit vaguement quelque chose. Arouna et Tariq dans une même voiture ? Mon dieu que ce passe-t-il encore ?

*mbeng (europe)

* Combi (complice)

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