Chapitre 35
Ecrit par Sandy's Aby's
Harmonie MAVOUNGOU ép. MENDOME
L’odeur des croissants et du chocolat chaud parvint à mes narines, j’ouvris lentement les yeux en découvrant un plateau à pied sur la table près du lit.
Je m’assis contre les oreillers en m’étirant et baillant en même temps.
Le sourire aux lèvres, je repoussais la couverture et posais mes pieds sur le sol frais.
Il n’y avait personne en dehors de moi.
En me rapprochant du plateau je vis qu’il n’y avait pas que des croissants et du chocolat chaud mais aussi, des fromages de différentes formes et couleurs, une boule de pain chaud et pour finir une rose rouge fraiche.
Je pris la rose délicatement et la porta à mon nez pour humer les effluves presqu’enivrants.
Puis, je la reposais sur le plateau.
Instinctivement, je me dirigeais à la salle de bain lorsque la porte, derrière moi, s’ouvrit lentement sur JUSTE.
Un body blanc, juste au corps et une culotte noire, ample qui lui arrivait aux genoux, lui donnant l’air plus séduisant qu’il ne l’était déjà.
Juste (la démarche féline) : Ma princesse est debout ! Je te croyais encore au lit. Dit-il une mini serviette blanche posée sur le coup.
Moi (attachant mon tissage) : Eh bien non ! il faut que j’ailles au boulot aujourd’hui !
Dis-je en me déplaçant pour prendre mon ensemble sous vêtement que j’avais laissé la dernière fois que j’avais passé la nuit ici.
Juste (les point sur sa taille) : Et le petit dej ?
Moi (ouvrant la porte de la salle de bain) : Je le prendrais !
Juste (fronçant les sourcils, le ton moqueur) : Tu étais sensé le prendre au réveil mais là tu gâches tout !
Harmonie (sur un ton de plaisanterie) : Je te signale qu’on est au Gabon et ici, chez nous, on se brosse les dents avant de manger quoi que ce soit. Lool on n’est pas en France !
Juste (la tête ramenée en arrière, riant aux éclat) : Qui t’a dit que les Français… Bref vas-y avant que ça ne refroidisse. Fit-il en s’efforçant de ne pas rire.
Moi (riant à l’éclat) : Ah ah ah ! Tu vois !
Je revins sur mes pas en traversant la salle pour décrocher le peignoir afin de prendre en même temps un bain tout en lançant un regard amusé vers lui.
Juste (entourant sa poitrine de ses bras) : Tu sais quoi ! Tu es entrain de tout gâcher, la magie du petit déjeuner au lit.
Je me contentais de sourire.
Moi (me dirigeant vers la salle de bain) : Très drôle ! Ce qui est sûre c’est que ce petit dej atterrira dans mon estomac.
Juste : J’y ai mis tout mon cœur pour le préparer je te signale, tu as tout intérêt.
Devant la porte de la salle de bain je marquais une pause, me tournant à demi vers Juste.
Moi (le fixant) : Tu pourras me déposer à la maison pour que je récupère ma voiture s’il te plaît ? questionnais-je en plissant les yeux.
Juste (retirant son body) : Bien sûr princesse !
***
Quelques heures plus tard, je garais devant la boutique sur le parking qu’on venait d’aménager pour nos clients. La voiture de Dorothée était garée juste près de là où je venais de garer.
Je restais quelques minutes de plus dans le véhicule pour parer à d’éventuelles questions de la part de maman et Dorothée à qui, je n’avais donné aucun signe de vie ces trois derniers jours.
Prenant mon courage enfin, je respirais un bon coup avant d’ouvrir la portière de la voiture et descendre.
Je m’avançais bravement, posa ma main sur la poignée en exerçant une pression.
La porte de verre s’ouvrit et je vis maman levé la tête du comptoir. Elle devait se demander qui pouvait bien venir à cette heure de la matinée.
Tout à coup, je me souvins de la nuit dernière et tout ce que Samuel aurait pu faire comme tapage lorsqu’il ne m’a pas trouvé à la maison.
Maman fini par se lever et en même temps, Dorothée sortie des vestiaires puis elle marqua une pause en remarquant ma présence.
Dorothée : Hey, madame MENDOME !
Moi (levant la main droite, hésitante) Bonjour Dorothy, bonjour maman !
Maman contourna le comptoir puis, le visage neutre me fixa les bras croisés.
Maman (d’une voix calme) : Où étais-tu passé ?
Ouf ! Sans pourtant répondre à mon bonjour.
Moi (le visage décomposé) : je…eh bien…bredouillais-je sans savoir quoi dire !
Je tentais d’intervenir à nouveau mais Dorothée me devança vivement
Dorothée (osa répondre) : Elle était avec moi maman fit-elle naturellement.
Je jetais un coup d’œil intrigué à Dorothée.
Maman (revenant à la charge) : Et la nuit précédente ?
Dorothée s’apprêtait à ouvrir la bouche quand dans un geste de main, maman l’en dissuada sans arrêter de me fixer !
C’est la première fois qu’elle était dans cet état, je ne savais pas ce que lui avait raconté Samuel mais son comportement n’augurait rien de bon.
Maman (fixant maintenant Dorothée en lui parlant calmement) : Je sais que tu cherches à la couvrir mais je ne suis pas né de la dernière pluie…
Il fallait à tout prix que j’intervienne avant que la situation ne dégenrât.
Moi (faisant un pas en avant en refermant la porte derrière moi) : J’ai découché maman ! Laissais-je tomber en m’avançant considérablement dans la salle au point de poser mon sac sur la table. Déterminée à assumer les conséquences de mon acte ignoble.
Dorothée fit une moue et maman n’avait pas l’air surprise du tout, ce qui m’inquiéta d’ailleurs.
Devais-je lui mentir ou simplement lui dire toute la vérité ?
J’hésitais.
Certes, elle a été la seule à me soutenir dans ce mariage même lorsqu’elle n’y croyait pas assez, elle me faisait confiance. Contre le reste de ma famille, elle était prête à braver la colère des dieux et des ancêtres pour me voir heureuse mais qui avait finalement raison ?
Puisque mon mariage battait de l’aile aujourd’hui.
Aurais-je dû écouter mon oncle, au lieu d’écouter mon cœur, mes sentiments à cette période-là ?
Et pour couronner le tout Samuel s’était sûrement plaint chez elle de ce qui s’était passé la veille.
Maman (revenant à moi) : Tu as découché et tu t’exposes avec un autre homme à une soirée !!! Une femme mariée ?
Dorothée (se raclant la gorge) : Euh ! Je vais vous laissez discuter, vous avez certainement besoin d’…
Maman (d’un ton sec) : Tu restes Dorothée !
Dorothée et moi-même, échangeâmes un coup d’œil inquiet.
Je tirai une chaise et pris place, maman se rapprocha et en fit de même.
Maman (frottant ses mains) : Ça tombe bien que Leonel ne soit pas encore arrivé. S’il te plaît ferme la porte. Dorothée s’exécuta et vint nous rejoindre.
Elle tira une chaise et s’assit avec nous.
Maman (me fixant le visage dur) : Tu sais ce qui me dérange ? C’est la honte que j’ai éprouvée quand, à deux heures du matin MENDOME m’appelle pour me demander si tu étais avec moi, que c’est la deuxième fois que tu découches. Et qu’il m’explique qu’il t’a vu en compagnie d’un homme pendant une soirée privée, jouant les amoureuses, qu’il s’est énervé en te ramenant de force chez vous et à son retour tu n’étais plus là.
J’inspirai un grand coup face au choc que je venais d’encaisser. Samuel lui avait raconté tout ça ?
Comment avait-il su que la nuit précédente je n’étais pas rentrée, tout comme lui.
Lui qui a fait pire que moi, me suis-je plainte chez sa mère ?
Pourquoi n’avait-il pas aussi raconté avec qui, il se trouvait ce soir-là ?
Une colère palpable monta du plus profond de moi.
Dorothée qui me connaissait très bien posa sa main sur mon genou en dessous de la table pour me calmer, me fixant d’un air compatissant.
Maman (ajouta) : Si c’est moi que tu veux faire honte dans la famille pour t’avoir soutenu corps et âme dans ce mariage, tu es en bonne voie et je t’en félicite ! Tu mérites un oscar ajouta-t-elle la voix pleine de sarcasme.
Moi (baissant la tête) : Pardonne moi maman !
Maman se leva et repartie à ses occupations comme si de rien était.
Dorothée me prit dans ses bras puis se retira lentement.
Acculée, je rejetais la tête en arrière en avançant vers le bord de la chaise et soupira profondément.
Dorothée (posant sa main sur la mienne) : Ça va ?
Moi (immobile) : Oui ! Dis-je dans un souffle.
Dorothée (inquiète) : Tu veux qu’on en parle, ?
Moi (relevant calmement la tête) : Je n’en sais rien…
Je crois…que oui finalement.
Dorothée (se tenant debout) : On va aller chez moi, on sera plus tranquille.
Je ne vais pas te dire ce que tu voudrais entendre mais la vérité selon la parole de Dieu.
Et aussi entendre ce que tu as à me dire.
Nouna MAPESSI
Ce matin, maman avait accepté de m’accompagner à la clinique Mia pour l’échographie. Tout s’est très bien passé même si j’aurai voulu que Martin soit là. Malheureusement, il avait une autre réunion qu’il ne pouvait sécher. Maman a dû m’accompagner. Pfff.
Moi (me dirigeant droit devant moi) : Salut Grazy ! fis-je lasse.
Grazy (allongée sur le canapé) : Salut Nouna !
Je fis quelques pas dans le salon puis me retourna, le regard vers la porte d’entrée.
Moi (me tournant vers maman lui lançant un regard méprisant) : Mais entre ! Dis-je presqu’hors de moi.
Maman (entrant un peu hésitante) : Mbolo ! Fit-elle gênée.
Moi (avec exaspération) : Oh maman ! tout le monde n’est pas punu ! Je te le répète à chaque fois ! m’exclamais-je vivement.
Graziella se redressa et vint à la rencontre de maman pour la saluer et prendre le sac qu’elle tenait en main pendant que j’allais dans la chambre.
Elle m’observa, curieuse
Graziella (me fixant stupéfaite) : Qu’est-ce que tu as ce matin Nouna ? Tu n’es pas obligé de toujours te comporter en vilain petit canard quand il s’agit de ta mère !
Moi (rallant) : Roooh !
Helena (entrant dans la maison les bras chargés) : helooo par ici fit-elle en avançant et posant les affaires sur le canapé.
[Se tournant vers maman] Bonjour maman !
Maman (toujours debout) : Bonjour ma fille !
Helena : Ne reste pas debout maman prend place !
Elle se déplaça et vint me rejoindre sur le canapé où, je venais de prendre place.
Graziella sortie de la cuisine et nous rejoignit aussi, un balai en main.
Moi (inquiète) : Navez-vous pas remarqué le chien enragé qui traîne près de chez nous depuis trois jours ?
Graziella : Ah maintenant que tu en parles il a failli me mordre hier alors que j’essayais de le chasser, bonjour MAGUISSET.
Helena (inclinant la tête, les paupières baissées) : Bonjour OKOME !
Pour le chien, je trouverai quelque chose pour qu’on s’en débarrasse.
[Se tournant vers maman] Tu vas boire quelque chose ?
Maman se tint debout.
Elle (sourit malgré elle) : Je préfère aller retrouver les enfants, merci.
Graziella (passait un coup de balai) : Ils vont bien les enfants ?
Maman (se leva du canapé) : Oui ma fille !
Shirley rentra en trombe, nous arrachant un cri de stupeur en passant et vint se réfugier derrière Helena.
Shirley (à bout de souffle) : Il y a un chien enragé dehors ! [La main sur la poitrine] Il a bien failli me mordre franchement ! S’écria-t-elle en se pliant en deux, la main appuyer sur Helena.
Graziella (inquiète) : Ça commence à bien faire !
Helena (s’éloignant en prenant son sac) : Bon, je vais me procurer une potion et nous allons devoir nous en débarrasser nous même avant qu’i nous contamine sa rage !
Moi (se tenant debout) : Apparemment il a jugé bon d’élire domicile devant chez nous. Dis-je en levant les yeux au ciel.
Helena (s’adressant à ma mère) : Maman, je vais te déposer comme tu ne maîtrise pas la ville [à Graziella, moi et Shirley]
On se voit tout à l’heure !
Elles sortirent toutes les deux en direction du véhicule d’Helena.
Harmonie MAVOUNGOU ép. MENDOME.
Le soleil était presque au zénith lorsqu’on arriva chez Dorothée, à sa nouvelle maison. Elle, dans sa voiture et moi dans la mienne roulant à sa suite.
Ça faisait un long moment déjà que je n’étais pas arrivé chez elle, je n’y avais jamais mis les pieds.
On garait nos véhicules dans le parking avant de descendre et se diriger vers la porte d’entrée.
Moi (regardant autour de moi) : Waouh Dorothy ! Mais c’est très beau chez toi !
Tu as même une piscine !
Dorothée souriante.
Moi (les points aux hanches, émerveillée) : Je t’envie m’exclamais-je en poussant un soupire de satisfaction.
Dorothy (désignant de sa main la piscine) : Merci ! On pourra parler au bord de la piscine si tu veux !
Harmonie (le menton levé, la main sur le cœur) : Oh oui ! Mais après m’avoir fait faire le tour du propriétaire. S’exprima-t-elle d’un ton solennel.
Ce qui arracha un éclat de rire à Dorothée.
Puis, je m’arrêtais net le regard tendre en réalisant combien les choses avaient changées pour elle.
Combien c’était si difficile pour elle de supporter la séparation avec son mari et le fait qu’elle ait dû vivre dans un motel pour pouvoir joindre les deux bouts. Dorothée se tourna vers moi surprise de constater que je n’avançais plus.
Dorothée (fronçant les sourcils) : Un problème ?
Je secouais lentement la tête et souriais, le regard triste.
Moi (la fixant le regard larmoyant) : Juste que je suis contente pour toi, que tout marche à nouveau. Dis-je en haussant les épaules.
Elle revint sur ses pas et me pris la main en m’entrainant vers la porte d’entrée.
Dorothée essuya une larme qui venait de rouler sur sa joue.
Dorothée (fermant les yeux pour contenir ses larmes) : Ne me fait pas pleurer s’il te plaît. Rentre-t-on dois parler.
Moi (souriante) : Tu as raison !
Après avoir fait le tour du propriétaire, on prit place dans le bureau de monsieur OVONO, son époux.
Dorothée ouvrit le mini réfrigérateur et sorti un jus de fruit exotique qu’elle posa sur la table basse près des fauteuils où j’étais assise.
Ensuite, elle apporta deux verres sur un plateau quelle posa avant de remplir généreusement nos verres et fini par venir prendre place près de moi alors que je fixais le vide.
Dorothée (posant une main sur son genou, le regard attendrissant) : Parle-moi Harmonie.
Moi (baissant les paupière) : J’ai dormi chez Juste. Annonçais-je sans détour.
Silence.
Du coin de l’œil je cherchais la réaction de Dorothée mais elle ne laissait rien paraître.
Dorothée (fini par soupirer) : Ok ! Je vais te dire ce que j’ai sur le cœur.
Je sais que je vais certainement te fatiguer avec ça mais je dois te prévenir avant que les chose n’ailles loin.
Je sais que tu as subit trop de préjudice de la part de Samuel et que tu as peut-être le ras le bol mais je tiens à te rappeler que Dieu est le Dieu des situations Lazare.
Il ne suffit pas d’abandonner la bataille facilement mais d’éviter de se battre avec nos propres forces, nos propres moyens.
Laisse Dieu combattre pour toi et place toi derrière lui
Lazare était l’ami de Jésus et lui, l’aimait beaucoup mais rend toi compte que lorsqu’on lui a annoncé que Lazare son cher ami était malade, il a passé deux jours de plus là où il se trouvait, jusqu’à ce que son ami meure.
On peut se dire que Dieu ne nous considère pas réellement où il nous a abandonné lorsque la situation nous échappe mais si tu lis la suite de l’histoire, il va se rendre chez son ami et le ressusciter pour que cette histoire serve à la gloire de Dieu.
Je te prends mon exemple, tu as vu ce que j’ai vécu avec OVONO, Il m’a quitté pour une plus jeune qu’il était sur le point d’épouser.
Toi, tu as encore la grâce que Samuel n’a pas quitter la maison, tu devais redoubler d’effort dans la prière c’est la seule arme que nous avons. Même si tu ne vois encore rien, se passer physiquement, Mets-toi sur tes genoux Harmonie, je ne te dis pas ça pour t’embêter !
Daniel a insisté même lorsque la réponse de Dieu tardait.
Si Dieu à permis que je passe par là, c’est qu’il veut que je sois un témoignage vivant pour les autres.
Chérie, je n’avais même plus espoir mais j’ai patienté Dieu. Harmonie, tu vas te dire que « mon mari a été infidèle jusqu’à me faire un enfant dehors » mais chérie qui est ce qui te dit que c’est vraiment son enfant ? même si c’est le cas ?
Un jour, ton mari reviendra vers toi et il te demandera pardon et tu seras surprise de constater qu’il a véritablement changée.
Je t’ai toujours dit, prie dans le secret. Arrêtons de chercher la facilité.
« Tu me trompes je te trompe » mais franchement c’est immature.
Sais-tu que tu as une grosse part de responsabilité dans ce que tu vies dans ton mariage ?
Parfois on voit juste les défauts de l’autre sans pouvoir voir les nôtres et on rejette la faute sur l’homme « il ne s’occupe pas de moi » t’occupes-tu de lui ?
Il faut toujours se renvoyer la question.
Nous les femmes, nous sommes toutes d’accord lorsqu’il s’agit du bonheur, de l’amour de l’argent etc. mais où est ce que nous mettons le pire ? on ne se marie pas que pour le meilleur ma chère sœur « pour le meilleur et pour le pire » ce n’est pas juste pour embellir la phrase que le maire la prononce !
Grandissons en maturité ma chère sœur.
Imagine un peu combien de fois Jésus continue de nous aimer même quand nous nous prostituons à d’autres dieux !
A écouter Dorothée, il suffit de prier et tout rentrera dans l’ordre.
Moi (le regard larmoyant) : J’ai compris Dorothy. Je vais m’y mettre…
J’éclatais en sanglot pendant qu’elle me prenait dans ses bras pour me consoler.