CHAPITRE 35: PARTAGER MON PASSÉ
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 35: PARTAGER MON PASSÉ.
**CHARLY NANDA **
Clara: (Me regardant) Tu as dit qu'il viendra te chercher à quelle heure ?
Moi: 19h.
Clara: (Regardant sa montre) Il nous reste moins de 20 minutes pour finir.
Moi: Je ne sais même pas pourquoi tu me prends la tête pour ça. On va juste manger hein.
Clara: Ce n'est pas tous les jours qu'on te voit sortir donc laisse nous exprimer notre joie.
Karly: Oui maman.
BJ: (Copiant sa sœur) Oui maman.
Moi: Hum.
Je les ai laissés continuer leur maquillage qu'ils faisaient sur moi. Je ne sais même pas pourquoi elles font tout un plat alors qu'il s'agit juste d'une petite sortie au restaurant. Bradley m'a appelé cet après-midi pour me dire qu'il passerait ce soir pour m'emmener au restaurant. Voilà que Clara et son assistante Karly ont pris cette histoire à leur compte, jusqu'à elles ont aussi entraîné mon fils dans leurs conneries. J'ai eu droit à un soin du visage, une manucure-pédicure et un gommage du corps. Je ne savais même pas que Clara avait voyagé avec tous ces produits dans ses affaires. Quand je pensais que c'était bon, elles m'avaient tiré pour me faire un soin des cheveux avant de les coiffer. Maintenant c'est mon visage qu'on est en train de peindre. Karly a pris le soin de choisir la tenue et les bijoux que je vais porter. Blague à part, cette petite a des vrais goûts et un sens de la mode très poussé pour son âge. Elle me rappelle beaucoup Karelle, ce trait, je le sais, elle le tient d'elle. On avait encore 6 ans que Karelle me parlait des talons et sacs, vêtements et produits de beauté qu'elle achèterait plus tard. Je me rappelle aussi que Karly s'intéressait beaucoup à notre garde robe à Karelle et moi depuis l'âge de 2 ans, elle m'aidait déjà à choisir mes tenues pour aller au travail et autres à 4 ans. Si elle s'intéresse à la mode plus tard, cela ne m'étonnera pas. Je vais d'ailleurs lui acheter une petite machine à coudre pour voir ce qu'elle en fera. Je garde ça bien quelque part dans ma tête pour ne pas oublier.
Clara: (Me ramenant à la réalité) C'est bon. (contente de son œuvre) Tu peux te regarder dans le miroir.
Karly: (Souriant) Tu es très belle maman.
Moi: Merci mon cœur.
Je me suis tournée pour regarder mon visage et effectivement, j'étais très belle.
Moi: (Souriant en regardant mon visage sur tous les angles) Je suis vraiment belle. Merci beaucoup.
Clara: (Satisfaite) Voilà. (à Karly et BJ) tapez là mes partenaires.
Ils se sont tapés dans les mains en signe de succès.
Clara: Allez vas vite enfiler ta robe.
Je suis allée le faire et le résultat final était juste magnifique. Je dois avouer que je suis vraiment à tomber, tout le temps que cela a pris n'a pas été vain.
Clara: (Admirative) Tu es une vraie déesse.
Moi: (Souriante) Merci Chérie.
BJ: (Les yeux brillants à mes pieds ) maman est beye.
Moi: (Le soulevant avant de lui faire un bisou sur la joue) Merci mon amour.
Nous avons entendu le bruit d'une voiture qui garait dehors.
Karly: (Excitée) Papa est là, il est arrivé.
Elle est rapidement allée le trouver en emmenant son frère. Ils sont au courant pour leur père et moi, enfin Karly, vu que BJ est trop petit et il ne comprend pas encore bien les choses. D'ailleurs dans sa tête, il ne savait même pas que son père et moi n'étions pas ensemble. Celle à qui il fallait bien expliquer les choses c'était Karly. D'abord parce qu'elle est en âge de comprendre. Ensuite, parce que je lui avais dit, quelques mois en arrière, que son père et moi on ne s'aimaient pas comme un couple et qu'on allait pas se marier et enfin parce qu'elle était confuse à cause de Bradley qui à chaque fois qu'il vient à la maison ou nous prend en sortie, il ne se gêne pas de m'embrasser sur la bouche, de m'enlacer ou me tenir la main. J'ai tenté de le dissuader mais il n'en fait qu'à sa tête, du coup nous avons dû faire asseoir Karly pour le lui dire et elle était très contente de l'apprendre.
Clara: (Souriante) Amuse-toi bien chérie.
Moi: D'accord.
Clara: Et si tu trouves un créneau ce soir, parles lui.
Moi: D'accord.
Clara: Allez descendons. Il ne faut pas que M NZIENGUI s'impatiente.
Nous sommes allées le retrouver au salon avec ses enfants. À ma vue, il s'est levé, un sourire aux lèvres et les yeux brillants, signe qu'il appréciait ce qu'il voyait. Il était très élégant dans son costume 2 pièces qui lui allait à ravir. Bradley est vraiment un bel homme, surtout quand il sourit comme il le fait maintenant, je fonds. Il a salué Clara puis il s'est approché, m'a saisie lentement par la taille avant de m'embrasser sur les lèvres.
Bradley : (Se retirant légèrement) Tu es magnifique.
Moi: (Souriant) Merci. Tu es très beau aussi.
Bradley : (Souriant) J'ai essayé de m'efforcer pour ne pas faire tâche à côté de toi.
Moi: Ouais c'est ça.
Bradley : C'est vrai en plus. Au fait, avant que j'oublie.
Il est parti où il était assis et y a pris des fleurs, des roses rouges et un petit paquet. Il a donné une tige à Clara, une autre à Karly, le petit paquet à BJ et m'a remis le reste du bouquet. C'était des vraies fleurs et leur senteur était délicate. Nous l'avons remercié. J'ai ensuite confié mon bouquet à Clara, Bradley et moi avons embrassé les enfants et nous sommes partis. Il m'a conduit dans un très beau restaurant vers le centre ville. Il a loué un petit espace rien qu'à nous à l'intérieur. Nous avons mangé et bu dans un cadre romantique. Tout était bon. Ce n'est pas la première fois que je vais toute seule au restaurant avec lui depuis que je le connais. Même du vivant de Karelle, on y allait tous les deux et après sa mort encore plus, mais c'était toujours pour des déjeuners et c'était dans le contexte beau-frère et belle sœur. Aujourd'hui c'est une première en tant que couple et en dîner. Cela fait tout juste 2 semaines que nous sommes ensemble, mais le fait que nous nous connaissons depuis près de 11 ans est un grand avantage pour nous. En plus, je n'ai jamais eu véritablement de mal à m'exprimer avec Bradley sauf lorsqu'on était en désaccord ou quand on cherchait à fuir nos sentiments. Mais en règle générale, la communication entre nous est très fluide. Nous avons très vite retrouvé cette complicité que nous avions lorsque j'habitais avec lui avant tous ces drames et je me suis rendue compte que ce Bradley, ami et confident, m'avait énormément manqué. Et le petit plus de cette histoire qui rend la chose plus agréable c'est l'amour. Bradley a une façon assez particulière de me regarder qui me rend toute chose et me fait fondre. C'est maintenant que je comprends ce que Karelle me racontait lorsqu'elle me parlait de sa relation. Avant je l'écoutais juste sans comprendre, c'était d'ailleurs assez abstrait pour que j'arrive à la saisir. Maintenant je comprends simplement que ce n'est pas quelque chose qu'on peut expliquer avec les mots, il faut le vivre pour comprendre.
J'ai aussi fini par comprendre pourquoi les gens disaient de nous qu'on était ensemble par le passé alors qu'il n'y avait rien. En fouillant dans ma mémoire, je me suis rendue compte qu'il y avait effectivement des jours où Bradley me regardait comme il le fait maintenant, moi de même . Ce n'était pas tous les jours, mais bien souvent nous le faisions. Seulement, ni lui, ni moi n'avions conscience de cela. On n'y prêtait pas attention.
Nous avons passé près de deux heures au restaurant avant de nous en aller. Il m'a demandé ce que je voulais faire maintenant, si je voulais rentrer ou rester encore un peu dehors. Je lui ai dit que je voulais rentrer, mais pas à la maison, plutôt à l'appartement. Je n'étais pas prête à le laisser partir. J'avais envie de lui, envie qu'il me fasse l'amour. Depuis la fois où on avait passé la nuit ensemble, nous ne l'avions plus fait, encore moins dormi ensemble et pour cause. Je ne peux pas aller chez lui et à la maison, je dors avec les enfants. Du coup c'est un peu compliqué. L'appartement est donc l'endroit idéal. J'avais déjà prévenu Clara que je ne rentrerais pas à la maison. Que lorsque les enfants iraient au lit, elle me ferait signe. Elle l'a fait pendant que nous étions en route vers l'appartement. Nous avons parlé un peu avec eux avant de raccrocher.
Bradley : (Entrant à ma suite en regardant l'appart) Ça fait un bail que je n'ai pas mis les pieds ici.
Moi: (Refermant la porte à clé) Oui. Moi j'ai fait 3 tours ici avec les enfants et Clara depuis mon retour. (Déposant les clés et ma pochette) Je te sers quelque chose à boire ?
Bradley : (S'asseyant) Oui. Donne ce que tu as.
Moi: Ok.
Je suis allée prendre une bouteille de vin et 2 verres, puis je suis revenue le trouver. Il a pris la bouteille et a fait le service avant de me tendre mon verre.
Bradley : (Levant son verre) À nous et à cette magnifique soirée.
Moi: (L’imitant) À nous et à cette magnifique soirée.
Nous avons pris une gorgée avant de poser nos verres.
Bradley : La dernière fois que j'étais ici c'était quand tu étais partie de la maison après cette nuit où j'avais essayé de te, te.
Même après autant d'années, il a toujours dû mal à sortir ce mot de sa bouche.
Moi: (Le coupant) En effet. Mais le plus important est que tu ne l'aies pas fait.
Bradley : J'étais vraiment mal durant ce temps.
Moi: Je sais. Mais maintenant tu vas mieux.
Bradley : (Souriant) Et c'est grâce à toi. Est-ce que je t'ai déjà remercié pour le travail abattu ?
Moi: (Souriante) Pas du tout.
Bradley : (Souriant) Je vois, nous allons tout de suite y remédier.
Il s'est rapproché de moi et m'a embrassée. Très vite ses mains se sont posées sur moi et ont commencé à se balader sur mon corps me donnant de temps à autre le frisson. La température a grimpé de façon exponentielle et avant que nous ne comprenions quoi que ce soit, nous étions déjà tous nus sur le canapé, moi à quatre pattes et lui, debout derrière moi en train de me pilonner et me donner de petites claques sur les fesses. Nos gémissements et le bruit de nos corps qui se touchent retentissaient dans toute la pièce. Nous avons changé de position et nous avons adapté la position de la chaise avec moi montant et descendant sur lui. J'allais à un rythme assez normal mais lorsqu'il a commencé à me susurrer des obscénités à l'oreille, c'était fini. Moi-même j'avais du mal à me reconnaître. Je ne comprends pas pourquoi je réagis de la sorte lorsqu'il me dit des grossièretés. Il me parle comme une pute et j'agis comme telle. Je ne sais pas ce qui se passe, je n'étais pas comme ça avant. La seule fois où je m'étais comportée ainsi avec Colt, c'était après une sortie en boîte où j'avais énormément bu de l'alcool, j'étais donc incontrôlable. Après cette fois, plus rien. Aujourd'hui je ne sais pas ce qui se passe, depuis la fois dans son bureau, je dis et fais des choses qui me dépassent moi-même, je ne sais pas qui avait dit à Bradley de me parler de la sorte pour obtenir une version perverse de moi, ou c'est même la voix qu'il prend quand il le fait qui m'excite de la sorte oh, je ne sais pas. Et le pire dans tout ça c'est que ça me plaît énormément. J'aime lorsqu'il me tape, me tire les cheveux ou me parle de façon rude.
Moi: (Resserrant mes bras autour de son cou, criant mon orgasme en prononçant son prénom) Bradleyyyy
Bradley : (Grognant en m'appuyant les fesses) aarg !
Nous venons d'atteindre l'orgasme de façon simultanée. Nos corps sont ruisselants de sueurs et imbriqués l'un dans l'autre sur le canapé. Nous avons gardé la position un bon moment pour récupérer nos esprits. Je le sentais également rétrécir à l'intérieur de mon vagin.
Bradley : (Me faisant un bisou sur l'épaule) Ma tigresse.
Moi: (Me redressant pour le regarder en souriant) Oui.
Il m'a de suite embrassée avant de nous faire changer de positions. Il s'est allongé sur le canapé et je me suis allongée à ses côtés en mettant ma tête sur sa poitrine. Il s'est mis à me caresser. Je me sentais bien et j'étais très heureuse, mais en même temps j'ai eu aussi peur. Il m'arrivait de penser des fois que ma tante avait raison quand elle me disait que j'étais une enfant maudite qui ne connaîtra jamais le bonheur. Malgré moi, ces paroles, pour les avoir entendues à plusieurs reprises, avaient fini par s'incruster dans une partie de mon subconscient et me rappelaient de temps en temps que le bonheur n'était pas pour moi. J'avais peur et sans le vouloir mon corps s'est légèrement contracté.
Bradley : (Le remarquant) Qu'est-ce qui se passe ?
Moi: (Essayant de le cacher) Il n'y a rien.
Bradley : (S'écartant légèrement de moi pour me regarder) Dis moi ce qui se passe Charly. Je vois bien que quelque chose ne va pas.
Moi: (Hésitante) Je, j'ai peur qu'il t'arrive quelque chose de mal à cause de moi.
Bradley : (Fronçant les sourcils) Comment ça ?
Moi: (Baissant la tête) Je, je, je suis une fille maudite qui n'a pas droit au bonheur (faisant couler une larme que j'essuie rapidement) J'ai peur Bradley, j'ai peur de me livrer totalement à toi et que tu finisses par me laisser et mourir comme toutes les personnes que j'ai aimé avant toi. Je suis maudite.
**BRADLEY NZIENGUI**
Je l'écoute et je ne comprends rien de ce qu'elle est en train de me dire. Elle est maudite ? Elle n'a pas droit au bonheur ? Il risque de m'arriver du mal si je suis avec elle ? Vraiment je ne comprends rien. Je me redresse et me tiens en position assise et l'oblige à en faire de même. Comme je vois qu'elle est bouleversée et pleure, je l'attire à moi et la berce pendant un moment jusqu'à ce qu'elle soit plus calme. Je voulais parler mais elle m'a devancée.
Charly : (Se redressant) Mes parents s'appelaient Charles et Claire NANDA, j'étais leur unique enfant et nous vivions tous les 3 à Port-Gentil dans une grande maison avec le personnel de maison. J'avais connu la mère de ma mère qui était morte quand j'avais 3 ans et c'était son seul parent car son père qui était un diplomate anglais avait refusé de la reconnaître. Je ne connaissais aucun parent de mon père, j'avais juste entendu qu'il avait une petite sœur qui vivait à Libreville avec sa famille. Le seul que je connaissais, parce qu'il venait de temps en temps à Port-Gentil était tonton Étienne. Nous étions tellement heureux avec mes parents et ils me traitaient comme une véritable princesse.
Elle en parlait avec les yeux brillant et un léger sourire sur les lèvres assez communicatif. Je ne voyais pas le lien entre ce qu'elle était en train de dire et ce qu'elle avait dit plus tôt. Mais j'avais décidé de l'écouter sans l'interrompre. C'était en plus la première fois que j'écoutais son histoire, qu'elle se décidait à me la raconter.
Charly : La veille de mon 5e anniversaire , j'avais été oubliée à l'école par ma mère qui avait l'habitude de venir me chercher. Je ne savais pas pourquoi ce jour elle n'était pas venue. J'étais restée jusqu'à ce que tonton Étienne qui avait fait le déplacement pour ma fête, vienne me chercher et m'emmène dans la maison qu'il occupait quand il venait nous voir. Je lui avais posé plein de questions sur où étaient mes parents ? Pourquoi ils n'étaient pas venus me chercher ? Pourquoi il ne m'avait pas emmenée à la maison. Il m'avait simplement dit que c'était ce que ma mère lui avait dit de faire car elle préparait ma fête. J'avais bien vu à sa voix et à son regard que quelque chose n'allait pas mais j'avais choisi de ne pas faire les chichis. D'abord parce que c'était mon seul oncle et aussi parce que je l'aimais beaucoup, s'il m'avait dit que c'était ce que mes parents avaient dit alors c'était vrai. Seulement le lendemain, les véritables parents de mon père qui apparemment étaient dans la ville mais que je n'avais jamais vu avaient débarqué chez lui pour me prendre de force avec lui et me ramener à la maison où on m'avait annoncé de la plus brutal des façons qu'on puisse le faire à un enfant que mes parents étaient morts. J'avais fait un déni pendant quelques jours jusqu'à ce que je vois leur corps. Ils étaient morts tous les deux dans un accident de la circulation. C'était alors que mon calvaire avait commencé. Tout le monde disait d'eux qu'ils étaient sorciers, sectaires, assassins, méchants et c'était la raison de leur mort. C'était la punition de Dieu. (pleurant) On disait de moi que j'étais également une sorcière, un fétiche, un enfant des eaux, des forêts, des tombes, une malédiction et personne ne voulait de moi chez lui jusqu'à l'arrivée de ma tante qui m'avait prise avec elle et m'avait emmenée à Libreville.
J'étais assez écœuré. Comment des gens sensés pouvaient traiter une enfant de 5 ans de la sorte ? Je pensais avoir tout entendu, mais lorsqu'elle m'a raconté ce qui s'est passé chez sa tante jusqu'à ce qu'elle s'en fuit de cet endroit, je suis resté sans voix et j'étais tellement en colère que j'en avais même le frisson. Quand je pense que sa cousine Ornie qui a aidé son père à la violer est venue à plusieurs reprises chez moi et était avec mon enfant, j'ai froid dans le dos .
Elle m'a raconté la vie avec Tonton Étienne et sa famille, son déménagement avec Karelle pour Acaé, leur rencontre avec Colt son fiancé, avec qui j'avais eu l'occasion de bosser par le passé. Je ne savais pas que c'était lui son fiancé. Lorsque j'avais travaillé avec lui, il venait tout juste de se fiancer avec sa petite amie et était alors très heureux d'en parler. Il faut dire qu'à l'époque Kenji et moi, étions très jeunes et étions en vacances au Gabon et avions fait des stages dans une société qui avait traité avec lui. J'avais appris son décès en Afrique du Sud mais je ne savais rien des coulisses, notamment de la situation de sa fiancée et de ce qu'elle était devenue. J'avais maintenant toute l'histoire et je n'ai pas pu m'empêcher de couler des larmes devant le récit de Charly. De la perte de son fiancée à celle de son bébé. De comment elle a voulu à plusieurs reprises mettre fin à ses jours, n'eût été la présence de Karelle, elle y serait parvenue. De leur départ pour les USA, de sa thérapie, de leur vie là-bas, de leur retour, de la décision qu'elle avait prise de ne plus aimer.
En écoutant son récit, j'ai compris beaucoup de choses, j'ai compris sa personnalité, pourquoi et comment elle faisait ou refusait de faire certaines choses. Pourquoi elle me disait souvent après le décès de Karelle de penser à Karly car être orphelin était la pire chose qui pouvait arriver à un petit enfant, elle repensait à sa propre histoire. De pourquoi Karelle la surprotégeait, de pourquoi Karelle faisait tout pour ne pas être loin d'elle, pourquoi elle envoyait très souvent l'enfant en week-end chez Charly quand celle-ci ne voulait pas venir à la maison, de pourquoi elle n'était pas en couple depuis tout ce temps et avait l'air de ne pas s'y intéresser, de pourquoi elle s'était battue bec et ongle pour essayer de sauver Karelle lorsque nous avions appris pour sa maladie et surtout je comprenais enfin l'attachement de Karelle pour Charly et inversement. La lumière sur les raisons de sa dépression ces 3 dernières années venait aussi de me sauter au visage.
Charly venait de m'ouvrir les portes de son intimité. C'est fou comme les choses sont illusoires et très souvent ne sont pas ce qu'elles paraissent. Il y a des personnes que tu rencontres et tu te mets à les envier, tu les critiques même négativement parce que tu penses que leur vie a été un cours d'eau paisible et des chemins pavés d'or, alors que c'est tout le contraire. Quand tu regardes Charly et sa façon de vivre, tu ne peux pas t'imaginer qu'à à peine 33 ans, elle avait vécu toutes ces choses. Ce qui me surprend le plus, c'est son cœur, comment il a fait pour rester aussi doux et aimant. Le mien aurait été très froid et sans appel, j'aurais certainement fait beaucoup de mal aux gens comme on m'en avait fait à moi.
Je regardais Charly et je voyais une petite fille apeurée. Je n'avais qu'une seule envie, la prendre dans mes bras pour la rassurer et c'est ce que j'ai fait.
Moi: (Essuyant mes larmes et les siennes en même temps avant de la prendre dans mes bras) Ne redis plus jamais que tu es maudite parce que toutes ces mauvaises choses te sont arrivées. Ne laisses pas les conneries que ta tante et sa famille ont pu te dire te faire croire cela . Il ne m'arrivera rien ni à moi, ni aux enfants et encore moins à toi car je serai là et je vous défendrai contre toutes les personnes qui essaieront de vous faire du mal. (prenant sa tête entre mes mains pour qu'on se regarde dans les yeux ) tu n'es pas maudite, tu m'entends ?
Charly: (Remuant la tête en signe affirmatif en regardant dans mes yeux)
Je l'ai à nouveau prise dans mes bras. Nous sommes restés ainsi pendant longtemps avant que je ne reprenne la parole.
Moi: Donc la raison pour laquelle Karelle et toi vous parliez aussi bien l'anglais est le fait que vous y avez séjourné ?
Charly: (Se détachant en souriant) Oui. Mais nous avions de bonnes bases depuis ici. Au lycée, nous étions au club d'anglais, et lorsque nous travaillions avec tonton Étienne, il nous parlait des fois en anglais et nous obligeait à lui répondre dans la même langue. Henri qui était aux USA pour les études, nous parlait également l'anglais et même tantine Henriette. On était déjà dans le bain avant d'y aller.
Moi: Et les autres langues ?
Charly: Nous les avons apprises sur place sur instructions de tonton Étienne, bien que nous ne sachions pas ce qu'il avait à l'esprit, nous avions fait comme il le disait. Du coup, on faisait des voyages pendant les vacances dans certains pays pour un rapide apprentissage.
Moi: C'est intéressant. Je pense que tu devrais apprendre aux enfants.
Charly : (Souriant) Nous l'avons commencé depuis avec Karly et BJ est bilingue. Tu n'as pas remarqué son accent ?
Moi: Si mais je pensais que c'était dû au fait qu'il était au Canada. Tu sais que les canadiens ont un accent particulier, pour preuve, tu as Clara.
Charly : C'est vrai. Mais ils sont tous les deux bilingues. Demain tu verras par tes propres yeux.
Nous avons continué à discuter ensemble avant d'aller prendre une douche et nous mettre au lit. Je me suis endormi avec l'idée de parler rapidement avec ma famille à propos de Charly et moi. Je n'ai aucune envie que quelqu'un se lève de je ne sais où pour venir troubler le bonheur que nous construisons actuellement.
Je suis réveillé ce matin par une sensation agréable au niveau de mon pénis. Quand j'ouvre bien les yeux je me rends compte que Charly est en train de me tailler une pipe légendaire. C'est la toute première fois qu'elle me la fait et la sensation est tellement grisante que j'émets de temps en temps, des petits sons rocs. Lorsque je sens que je ne vais pas tarder à jouir, je l'arrête, me redresse, la renverse avant de m'insérer en elle en souriant. Je m'active pendant quelque temps en elle jusqu'à la jouissance des deux côtés. Je me laisse tomber sur elle avant de lui dire à l'oreille.
Moi: (À son oreille) Bonjour mon amour. Tu as bien dormi ?
Charly : Comme un bébé. Et toi ?
Moi: Comme un roi et j'ai encore plus kiffé le réveil. Aujourd'hui c'est bisou et câlin avant la douche.
Après avoir dit cela, je l'ai embrassée. Nous sommes restés à nous lover jusqu'à midi avant de nous apprêter et partir chez Charly en se promettant de faire une autre escapade romantique comme celle-ci.
Lorsque nous sommes arrivés à la maison, les enfants ont couru pour sauter sur nous. Après avoir salué et s'être assis avec eux, elle s'est mise à leur parler en anglais et à ma grande surprise, les deux lui ont répondu également en anglais. Je ne savais pas que Karly parlait aussi bien l'anglais. Je voyais bien ses notes de classe mais pour parler, je ne savais pas. Pour BJ, son anglais est au même niveau que son français. Il est en plein apprentissage. Là où j'ai vraiment été bluffé et même abasourdi, c'est quand Charly s'est mise à parler l'italien, l'espagnol et le mandarin à Karly, elle a très bien répondu et parlé les 2 autres langues, et le faisait avec difficulté pour la 3e. Je tombais des nues. À quel moment, elle lui avait appris ces choses et moi je n'étais pas au courant ? J'étais vraiment impressionné et fière. Mes enfants sont polyglottes...
Je suis actuellement en chemin pour la maison de mes parents. Je vais non seulement voir ma grande sœur Diandra qui est arrivée il y a deux jours , mais également pour parler à mes parents de mes projets et ça tombe à pic vu que tout le monde est présent. J'y ai convoqué une réunion. Lorsque j'arrive, je trouve tout le monde sur place, papa, maman, Diandra, Tony et Jenny. Je salue tout le monde et vais m'asseoir à côté de Diandra avec qui j'échange les nouvelles. Elle nous remet les cadeaux qu'elle a apportés pour chacun d'entre nous, j'ai reçu pour moi et celui de Karly. Nous avons mangé et bu avant de retourner nous asseoir au salon où papa m'a donné l'autorisation de m'exprimer et dire ce que j'avais à dire.
Moi: Merci à tous pour l'occasion que vous me donnez ici de parler. J'ai 3 informations à partager avec vous, je m'efforcerai de ne pas être long dans mes propos. Premièrement, je tiens à vous annoncer que j'ai un deuxième enfant, un garçon qui s'appelle Bradley Junior et a 2 ans.
Eux : (À l'exception de Tony et Jenny, étonnés) Comment ça?
Diandra: C’est sérieux ?
Moi: Oui.
Maman : Comment est-ce que tu peux nous raconter un truc comme ça maintenant ? Tu dis que l' enfant a deux ans et c'est aujourd'hui que tu nous informes ?
Moi: Je ne l'ai appris que récemment, moi non plus je n'avais pas cette information. Quand j'ai rencontré l'enfant, il avait déjà 2 ans.
Diandra: Et qu'est ce qui te fait croire qu'il s' agit bien de ton enfant ?
Papa : Ta sœur n'a pas tort, les filles d'aujourd'hui sont tellement dangereuses. Elle t'a montré une preuve de ta paternité ?
Moi: Je n'ai pas besoin de preuve pour la croire. Elle n'a même pas eu besoin de me dire quoi que ce soit. Dès que j'ai vu et tenu cet enfant, j'ai su automatiquement que c'était le mien et lorsque vous le verrez, vous le confirmerez.
Maman : Et qui est la mère de cet enfant ?
Moi: (Sans détour) Charly (tout le monde s'est tu après avoir écouté son prénom) et c'est la deuxième information que je tenais à vous dire. Je tiens tout d'abord à éclaircir les choses. 1- Du vivant de Karelle, il ne s'est rien passé entre Charly et moi.
2- Quand les gens et même maman nous accusaient d'avoir une relation, il n'y avait rien et ne se passait strictement rien entre Charly et moi. On était juste deux amis qui vivaient dans la même maison et élevaient une fille ensemble. D'ailleurs la raison pour laquelle Charly était venue s'installer à la maison c'était parce qu'après le décès de Karelle j'étais quelque peu devenu alcoolique, dépressif et violent. Très souvent je partais de la maison et laissait Karly toute seule (je pouvais voir de la surprise dans leur regard mais j'ai continué). C'est Charly qui venait à chaque fois me chercher pour me ramener à la maison et ensuite prenait soin de l'enfant jusqu'à ce que je décide de suivre une thérapie à la suite d'un acte de violence que j'ai commis sur elle. Si Charly était venue à la maison, ce n'était pas parce qu'elle voulait prendre la place de Karelle comme les gens l'accusaient, mais bien pour prendre soin de Karly et m'aider avec ma situation. Nous avons vécu dans la même maison sans qu'il ne se passe rien d'ambigu entre nous. Quand je disais qu'il n'y avait rien entre nous, c'était véritablement le cas.
3- Mes sentiments à son égard ne se sont révélés qu'après mon retour du Nigeria lors de mon tout premier voyage. Je n'ai rien dit à personne à cause de toutes les considérations qu'il y avait derrière nous concernant mais aussi et surtout parce que Charly avait commencé une relation amoureuse avec Kenji depuis moins d'une semaine. J'avais tenté de rester dans mon coin mais j'avais fini par l'embrasser un jour provoquant ainsi le trouble dans sa vie et sa relation car, elle aussi s'était aperçue de ses sentiments. Nous avons lutté ensemble pendant des mois et avons fini par coucher ensemble la veille de la réunion chez les parents de Karelle à la suite de laquelle, elle avait disparu. Depuis ma rencontre avec Karelle et ce jusqu'au départ de Charly, nous avions été intimes dans le sens des relations sexuelles une seule fois. Pourquoi je prends la peine d'expliquer tout ça ? C'est parce que je ne veux pas qu'il y ait un malentendu ou un regard de travers à son propos disant ouvertement ou insinuant des choses qui ne sont pas fondées. Je ne le tolérerai de personne. Il y a près d'un mois, j'ai découvert l'existence de mon fils et après avoir parlé avec sa mère, nous avons décidé de nous mettre en couple et j'ai l'intention de l'épouser et de faire d'elle ma femme, pas parce que nous avons des enfants mais parce que je l'aime et je me fiche pas mal de ce que diront ou penseront les gens à notre sujet. Et si vous n'êtes pas d'accord avec ça ou si vous avez l'intention de me renier à cause de ça, ce n'est pas grave mais une chose est sûre, jamais je ne me séparerai de Charly.
Comme j'ai vu que personne ne parlait, j'ai enchaîné avec le 3e sujet.
Moi: (Poursuivant) Troisièmement, il s'agit de la grande sœur de Karelle, Kendra. La raison pour laquelle on me l'avait imposé à la maison c'était pour prendre soin de Karly qui avait "besoin d'une mère". Je n'ai pas envie de rappeler ce qu'a été sa vie car tout le monde le sait. Karly a rejoint sa mère depuis maintenant 3 mois et n'est plus à la maison, la présence de Kendra chez moi ne se justifie plus. Donc je tiens à vous dire que je la mettrai simplement et purement à la porte d'ici là. Sur ce, j'ai fini de parler.
Je me suis redressé et tu pour attendre les réactions de tout un chacun mais après 5 minutes, personne n'avait toujours rien dit.
Moi: Apparemment le message est clair (regardant mon téléphone qui sonnait et c'était "mon repos", j'ai décroché ) Excusez-moi. Allô ?
« Charly : Je te dérange ? »
« Moi: (Levant les yeux pour regarder mes parents qui me regardaient aussi) Du tout. Qui y a-t-il »
« Charly : Je ne sais pas si tu as déjà fini avec les parents, mais c'est BJ »
<<Moi: Il a fait quoi ? »
« Charly : On s'apprêtait à aller au restaurant tous les trois avec Clara et Kenji mais le monsieur s'est mis à faire une scène comme quoi il veut son père, si tu ne viens pas, il ne partira pas. »
« Moi: (Souriant) Il est à côté de toi là ? »
« Charly: Oui. Il est là la bouille (visage) amarré. »
« Moi: Passe lui le téléphone stp. (Ce qu'elle fait) Allô mon grand ? »
« BJ: Ayo papa. Tu es wou ? »
« Moi: Je t'ai dit que je venais voir papi et mamie pour leur parler de toi n'est-ce pas ? »
« BJ: Oui »
« Moi: Donc je suis chez eux. »
« BJ: À la sabiyère ? »
« Moi: (Souriant) Oui à la Sablière. »
« BJ: Donc tu ne vas pas venir au restaurant avec nous ? »
« Moi: Si mon grand, j'arrive tout de suite vous trouver là-bas. Toi pars avec maman et Karly, tu comprends ? »
« BJ: Oui. »
« Moi: Ok. Donnes le téléphone à maman. J'arrive tout de suite. Je t'aime. »
« BJ: Je t'aime aussi papa. Maman tiens papa a dit iy vient. »
« Charly: Allô ? »
« Moi: Oui Charly. »
« Charly : Tu viendras avec nous ? »
« Moi: Non. Je viendrai vous retrouver sur place. Envoi moi simplement la localisation. »
« Charly : D'accord. À tout à l'heure »
« Moi: Ok. Je t'aime ! »
« Charly : Je t'aime aussi. »
Clic !
Tous les regards étaient sur moi. J'ai fait exprès de ne pas me déplacer afin que tout le monde écoute et sache que je suis bien décidé à fonder une famille avec Charly aux vues et sus de tous. Comme j'ai vu que personne ne commentait, j'ai donc demandé la route, ma famille m'attend…