Chapitre 37 : Il y a de l'eau dans le gaz

Ecrit par Sandy BOMAS

OLIVIER


« Réunion de famille ….Samedi….Qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur dire ? C’est vrai que depuis que je me suis installé ici avec Tatiana je n’ai pas réfléchis à la tournure que prendraient les événements. Et là je me rends compte que les choses ne peuvent pas rester en suspend indéfiniment. Si ça ne tenait qu’à moi je garderais les deux. Elles sont tellement différentes. Vanessa a ce petit côté frenchie qui m’a fait craquer quand on était à Paris, à la fac. C’est une jeune femme indépendante qui sait ce qu’elle veut dans la vie. Une pointe de nostalgie m’envahit. Tatiana c’est la gabonaise de base avec tout ce qui va avec, elle est encore étudiante c’est vrai, mais ça ce n’est pas un problème. Dans un an elle aura obtenu son diplôme à l’Institut de gestion et rentrera dans le monde du travail. Donc financièrement je pourrais souffler un peu. Je pense que je ne peux me passer ni de l’une, ni de l’autre. Ce n’est pas de ma faute si j’ai le gène de la polygamie ancré dans mon adn. Je suis polygame comme mon grand-père, mon père et même mes oncles. Il n’y a pas de honte à cela. Non il n’y a absolument pas de honte à avoir. Il faudra juste être sûr que Van’s veuille toujours de moi dans sa vie ».
Pendant que l’eau froide ruisselait sur mon corps je laissais vagabonder mes pensées vers la réunion de samedi. Il faut que je prévienne mes parents. Ils sont déjà au courant de la situation. Bon c’est vrai que Maman n’apprécie pas beaucoup Vanessa et préfère Tatiana qui à son goût est une vraie belle fille parce qu’elle se tient disponible, travaille plus que mes sœurs ou mes cousines pendant les réceptions et tout le reste. Mais bon la décision finale me reviendra. Tout ce que je leur demanderai c’est de m’accompagner chez les Pambou et me soutenir quel que soit l’issue.
Tatiana fit irruption dans la salle de bain et mit fin à mes réflexions.
-C’était qui ?
J’arrêtai de faire couler de l’eau sur ma peau qui n’avait plus aucune trace de gel douche.
-Pardon ?
-Au téléphone c’était qui ?
Tatiana fait semblant d’adopter un ton neutre mais je sens de l’agacement et une pointe de jalousie dans sa voix. Je prends ma serviette et commence à m’essuyer et lui répondant le plus calmement possible. 
-C’était un message de Victoria…..
Silence de mort.
Je continuais de m’essuyer avant de rajouter : 
-La sœur de Vanessa…
-Ok c’est bon ! J’avais compris ! Je n’ai pas envie d’entendre son nom dans ma maison !
-Tu m’as demandé qui c’était je te réponds…Et maintenant que je te donne une réponse tu es agacée ? Tu ne veux pas savoir pourquoi elle m’a contacté ? 
Silence. 
Le visage amarré* (marqué par la colère) Tatiana se brossait nerveusement les dents à vouloir se les arracher.
-Arrête ! Tu vas saigner des gencives ! Dis-je.
Elle me toise et ignore ma remarque et continue son brossage acharné.
-Bon, même si je vois que tu feins de ne pas t’y intéresser, je sais que tu meurs d’envie de le savoir. Donc avant que tu te jettes sur mon téléphone à mon insu et que tu passes tous mes sms au scanner, je préfère te le dire maintenant : Je suis convoqué chez les Pambou samedi avec ma famille.
Elle se rince la bouche rapidement.
-Convoqué chez les Pambou avec ta famille ça veut dire quoi Olivier ? Ils te convoquent pourquoi ? Tu ne vis plus avec elle pourquoi ils veulent encore te voir ?
Tatiana me foudroie du regard, les mains sur les hanches elle attend une réponse valable.
Je vais dans la chambre pour m’habiller. Elle me suit décidée à obtenir une réponse qui calmerait sa colère grandissante.
-J’attends ta réponse Olivier ! 
-Arrête de crier Tati, tu vas réveiller Nolan.
-Réveiller Nolan ?! Tu te fous de ma gueule Olivier ? Depuis quand tu te soucis du bruit qui pourrait réveiller l’enfant ? C’est bien ton téléphone qui l’a réveillé tout à l’heure non ?
-Oui mais là il s’est rendormi…
Je m’approche d’elle pour l’embrasser et me repousse agacée.
-Ne joue pas à ça avec moi Olivier…
-Ecoute chérie, tu sais exactement dans quelles conditions je suis parti de mon ancien foyer avant que toi et moi on s’installe ensemble. Tu es bien placée pour savoir que quand il y a un litige dans un couple….
-Un couple ?!!! Un couple ???? Je rêve ou tu parles encore dans ces termes en parlant de ton ex ? Olivier si ce n’est pas encore clair dans ta tête, je te préviens, tu ne vas pas me faire ce que tu as fait à ta Vanessa là hein ! Tu m’entends ?!
Cris du bébé.
Je sens la colère qui commence à me monter au nez. Je n’aime pas du tout la façon dont Tatiana s’adresse à moi. Je décide donc de terminer à m’habiller en silence. Je n’ai pas le temps à accorder à une scène de ménage ce matin, surtout si je veux être à l’heure au travail.
- Réponds-moi Olivier !
-Je n’apprécie pas du tout la manière dont tu me parle Tati ! Baisse d’un ton sinon….
-Sinon quoi ?! Tu vas aussi me frapper comme tu as frappé Vanessa ?
Ses paroles ont l’effet d’une gifle. Je fais un effort surhumain pour garder mon calme. 
-Samedi je vais chez les Pambou… Le débat est clos ! A ce soir…..

TATIANA

Non mais franchement, Olivier croit qu’il va jongler entre sa Vanessa et moi ? En tout cas là où je suis déjà dans cette maison il est hors de question que j’en sorte. En tout cas je suis bien décidée à me battre. Je ne me laisserai pas faire ! Il faut que j’appelle Maman. Tellement j’étais en colère que je n’arrivais pas à refouler les larmes de colère qui ruisselaient sur mes joues.
- Allô Maman…
-Oh Tati c’est comment ? Qu’est-ce qui se passe ? L’enfant a un problème ?
-Non…L’enfant…Va bien….
-Mais qu’est-ce qui se passe pour que tu m’appelles en pleurant le matin comme ça ?
-C’est Olivier…Il est convoqué chez les parents de son ex samedi…Et le problème est que c’est pour arranger leur situation….Maman il faut que tu m’aides ....
-Calme-toi Tati. Une mussonfi* (nouvelle accouchée) ne pleure pas tu vas faire tarir ton lait ! Tu es à la maison ?
-Oui…
-J’arrive là-bas ! A tout de suite ! 

MAMAN ANTOINETTE (Maman de Tatiana)

« Si les parents de Vanessa ont accepté qu’Olivier reste tout ce temps avec leur fille sans l’épouser, il est hors de question qu’il vienne s’amuser avec la mienne, surtout là où il lui a fait un enfant ! Ma fille n’est pas là pour faire les mariages à l’essai et si je dois remuer ciel et terre pour qu’il l’épouse je le ferais ! Il ne faut pas qu’il pense qu’il pourra l’abandonner avec un gosse en tout cas tant que je suis en vie ça ne risque pas d’arriver. Ça n’arrivera même pas un peu. Même pas en rêve ! »
Je demandai à mon abonné* (chauffeur de taxi qui me transporte régulièrement) qui m’avait emmenée jusqu’au carrefour IAI de patienter un peu avant de repartir. J’envoyai un message à Papa Yacoubou avec qui j’avais rendez-vous, déjà pour lui signaler que j’étais bien arrivée au point du rendez-vous mais aussi pour savoir à quelle heure sa consultation serait terminée pour demander à Sunday le chauffeur de taxi de venir me chercher.
Un quart d’heure plus tard je vis un homme vêtu d’un ensemble boubou en super wax s’approcher du taxi un large sourire aux lèvres. Je baissai la vitre que j’avais laissée fermée pour profiter de la climatisation de la voiture.
-C’est Papa Yacoubou ?
-Oui c’est moi
-Bonjour je suis Maman Antoinette.
Papa Yacoubou c’est un tradi praticien de l’Afrique de l’ouest que m’a conseillé ma cousine Chimène. Il l’avait aidée à faire un « travail » qui avait marché. Depuis elle avait rencontré un homme avec qui elle venait de se marier.
« En tout cas si on doit attacher Olivier là, même sans l’accord de ma fille je le ferai ! »
Je descendis de la voiture avant de me tourner vers Papa Yacoubou et lui demander à quelle heure il pensait qu’on aurait terminé.
-Tu as amené tout ce que je t’ai demandé ?
-Oui j’ai tout…
-Bon je crois que d’ici une heure comme ça on aura fini.
-Ok
Je me retournai vers Sunday
-Bon tu peux revenir me chercher dans une heure, comme ça tu tournes seulement avec les clients qui vont à Lalala*, Ozangué* et Mindoubé* (Noms de quartiers)
-Ok Maman Antoinette
-Dans une heure hein Sunday ! Parce que toi là je te connais. Il ne faut pas me faire attendre !
-Non oh, je serai là dans une heure Maman.
Le taxi s’éloigna. Je me retournai vers Papa Yacoubou déterminée.
-On y va ?
-Oui on va prendre un clando pour gagner du temps.
Papa Yacoubou était un homme d’environs cinquante ans enfin on va dire un homme de ma génération. Il faisait aisément deux voir trois têtes de plus que moi. « Avec ma taille nationale* (petite taille) c’est un peu normal même un gosse de dix ans est plus grand que moi. »
A bord du clando je regardais le paysage défiler devant moi en tâchant de bien retenir le chemin qu’on empruntait au cas où je devais revenir pour une autre consultation.
« Ma fille doit se marier il est hors de question qu’elle finisse comme moi. A faire des enfants avec un ingrat qui n’a pas hésité à fuir ses responsabilités dès qu’il en a eu l’occasion en m’abandonnant avec cinq gosses »
-Papa moi je tourne ici hein je ne continue pas là bas. La route est mauvaise.
La voix du clandoman* (chauffeur de clando. Clando véhicule de effectuant le transport de personnes sans autorisation de la mairie. Clando vient de clandestin.) me tira de ma rêverie.
-Mais toi aussi on est presqu’arrivé c’est juste là à cinquante mètres.
-Non Papa la route n’est pas bonne ça va abimer les amortisseurs de la voiture. Je m’arrête ici…
-C’est pas grave on n’aura qu’à continuer à pieds ça ne me dérange pas de marcher, dis-je.

Dans le quartier, les maisons étaient construites les unes à côtés des autres. Parfois la porte d’entrée des uns se trouvait juste sous la cuisine des autres. Des enfants en slip et vêtus de tee-shirts dix fois plus grands qu’eux jouaient avec de vieilles boites de conserves et des bouts de bois.
« La vie est dur pour nous tous ! »
-Nous sommes arrivés. C’est ici !
Papa Yacoubou se déchaussa avant de rentrer dans sa case. Je laissais mes chaussures à l’extérieur. Dans la pièce principale qui ressemblait à un mix entre son salon et sa salle de consultations, il y avait des diplômes de tradi praticien accrochés aux murs.
« J’ignorais qu’il y avait aussi des diplômes pour ça ».
-Assois-toi Maman, dit Papa Yacoubou en désignant la chaise derrière moi.
Il s’assit sur un fauteuil en face de moi.
-Tu viens me voir pour ta fille, c’est ça non ?
-Oui…
-Quel est le problème encore ? Je sais tu me l’avais expliqué au téléphone mais je vois beaucoup de monde donc je préfère te demander de rappeler l’histoire.
-Ma fille vit actuellement avec un jeune homme avec qui elle vient d’avoir un enfant. Le bébé a trois mois….Mais le seul problème est que le jeune homme vivait déjà avec une femme avec qui il avait des projets de mariage. Ils ne sont pas encore officiellement séparés. Et là ma fille m’a dit que les deux familles doivent se réunir pour essayer d’arranger la situation entre les deux. 
-Huuummm je vois….
-Moi je ne veux pas que ma fille soit perdante dans cette histoire…Il faut qu’au sortir de cette réunion entre les deux familles on ne parle plus de mariage entre Olivier et l’autre femme là !
-La réunion c’est quand ?
-C’est samedi ….
Papa Yacoubou se gratte la tête, se caresse la barbe qu’il n’a pas, ferme les yeux et fait mine de réfléchir longuement sur les délais dont il dispose et le travail qu’il a à faire. 
-C’est un peu court mais je vais voir ce que je peux faire….Tu as la photo du jeune homme ?
-Oui…
-Le morceau d’un de ses vêtements ? Le morceau d’un vêtement de ta fille ?
-Oui Papa j’ai tout amené….
-Ok le travail là va te coûter trois cent cinquante mille….
-Là je n’ai que deux cents cinquante mille…
-Bon on va déjà commencé avec ça mais avant samedi il faut que tu amènes les cent mille qui restent.
-Il n’y a pas de problème Papa.
-Bon tu vas écrire le nom de ta fille et le nom du jeune homme sur le même bout de papier. Et puis tu écriras le nom de l’autre femme sur un autre bout de papier.

Il me tendit un stylo et une feuille que je me hâtais de déchirer pour y inscrire le nom de ma fille et celui d’Olivier : Tatiana Iwenga Bouassa + Olivier Mba Minko. Je déchirais un second bout de papier sur lequel je marquai le nom de l’autre femme Vanessa Pambou. Je remis les deux bouts de papiers, la photo d’Olivier et les morceaux de tissus à Papa Yacoubou. Il les prit avant de s’éclipser dans une pièce voisine. Après quelques minutes qui m’avaient semblé une éternité il revint avec deux statuettes en bois. 
-Tu vois les deux statuettes là Maman ?
-Oui
-J’ai fait une petite consultation pour voir un peu le cœur du garçon là….Heu….Olivier c’est ça non ? 
-Oui….
-Je vois que son cœur est encore chez l’autre femme hein….Avec ta fille elles sont à égalité. C’est 50/50….
-Hein ?!
-Mais ne t’inquiète pas, je vais arranger ça pour qu’il soit seulement concentré sur ta fille….Il faut calmer ton cœur…ça c’est un petit travail….Tu vois comment les deux statuettes là se tournent le dos non ? C’est comme ça qu’il sera avec son ancienne femme-là. Il va lui tourner le dos une bonne fois pour toute. Mais il faudra bien respecter les consignes que je vais te donner hein. 
-Oui Papa…
-Et quand tu vas venir ici pour me donner le reste de l’argent, il faut venir avec ta fille je vais aussi lui expliquer comment elle doit faire chez elle. Je vais lui remettre des choses qu’elle devra laisser dans la maison pour garder le mari. Bon on va aller au marché je vais te mon ter les choses que tu dois acheter et que tu dois ramener vendredi.
-D’accord.

Une fois les achats terminés, j’appelai Sunday.
-Sunday tu es où ?
-Tu as fini Maman ? 
-Oui j’ai fini, mais tu es où ?
-Je suis juste là à Mindoubé
-Ne me fais pas attendre hein !
-Non Maman j’arrive.
-Ok fais vite tu vas me déposer chez Tati.

VANESSA

« Youpi c’est Vendredi ! » La semaine était passée à une vitesse vertigineuse. Stanley et moi ne nous étions presque pas vus. En tout cas pas comme on le souhaitait, on a déjeuné vite fait lundi midi et puis chacun était pris dans son travail. Bon c’est vrai qu’on a passé la soirée en semble mercredi mais avec mes ragnagnas qui avait débarqué le mardi il avait été impossible de tenter un rapprochement. 
« Humm on dirait que je commence à devenir accro hein ! loool »
Aussi quand il m’a proposé d’aller boire un verre après le boulot, je n’ai pas hésité à partir du bureau un peu plus tôt.
On avait rendez-vous au Birdy –Art un bar lounge assez sympa. Je m’installai en terrasse en face de la piscine. « Normalement Stan devrait arriver d’une minute à l’autre, il est toujours pile à l’heure à nos rendez-vous ». 
Ma commande passée je regardais rapidement mes messages. Victoria me confirmait la réunion de demain chez les parents. Franchement je me demande comment ça va se passer. Entre ma mère qui veut absolument sauver ce qu’elle pense encore possible. Mon père qui attend Olivier et ses parents de pied ferme et moi-même qui n’ai qu’une envie en finir avec tout ça au plus vite pour enfin passer véritablement à autre chose. Pendant que je réfléchissais tout en sirotant mon verre de redbull, quelqu’un posa ses mains sur mes yeux. Pas la peine de me retourner pour savoir qui se tenait derrière moi. Le parfum enivrant de Stanley et sa respiration chaude dans mon cou eurent vite fait d’affoler mes sens. Il me mordilla l’oreille avant de retirer ses mains de mes yeux. Je me laissais faire.
-Fille facile !
Je lui souris.
-Fille facile de quoi ? Je savais que c’était toi !
-Oui c’est ça !
-Même les yeux fermés je te reconnais.
-J’espère bien….
Il s’installa en face de moi. Ôta son costume de conseiller financier et desserra sa cravate. Il était sexy comme ça. « Comment ai-je réussi à faire une semaine sans le voir ? »
-Alors comment s’est passée ta semaine ? 
Sa question me ramena rapidement sur terre. « Oublie un peu le truc Vanessa ! Rooo c’est maintenant une affaire de tous les jours ? lool »
-Ma semaine a été assez chargée mais je suis contente qu’on soit déjà vendredi.
-Moi aussi je suis content parce que je peux enfin te voir.
-Mais on s’est vu il y a deux jours
-Oui mais c’est pas assez ….
Il prend ma main et joue avec mes doigts. Ses doigts sont chauds et sa peau est douce. Le simple contact de nos doigts éveille mes sens en une fraction de seconde. Il boit dans mon verre.
« Il m’a manqué… »
-Je t’ai manqué ?
-Et moi ?
-Quoi toi ?
-Est-ce que je t’ai manqué ?
Il fait mine de réfléchir.
-Fais attention à ce que tu vas dire Stanley ! Je prends un faux air menaçant.
-Ouh j’ai peur …Il sourit.
-A ton avis ?
-Je crois que oui…
Il ne dit rien. Je fronce les sourcils.
-Mais bien sûr que m’as manqué mon choco.
Mon visage se radoucit. 
« Il m’a eue ! Tchiiippp ! »
Il prend ma main et la porte à ses lèvres.
-A quel point ?
Je demandai-je d’un ton coquin
-A un point que tu ne peux imaginer….
Je regarde autour de nous, il ya des gens qui se sont installés sur les tables voisines. Je me rapproche alors de lui et lui murmure :
-Tu t’es….Touché en pensant à moi ?
« Tu es folle Vanessa ! »
-Je ne me masturbe jamais.
Je lève un sourcil ? 
-Jamais ou plus ?
-C’est pareil.
-Non ce n’est pas pareil. Plus ça signifie que tu l’as fait à une certaine période de ta vie alors que jamais bein ça veut dire que tu ne l’as jamais fait de toute ta vie.
Je repense soudain à l’allusion de Cynthia sur les petites qu’il aurait eu pendant sa période de deux ans sans personne après sa séparation.
« Mon cerveau réfléchit trop…. »
-Et toi ? Qu’as-tu fait pendant cette semaine d’abstinence forcée ? Tu t’es amusé avec tes doigts ?
Il me regarde l’air amusé.
- J’étais en zone rouge tu as oublié ? Mais si tu veux savoir, j’ai un très bon pommeau de douche ….
Je lui souris. Il s’adosse sur son siège s’humecte les lèvres et me demande :
-Où est donc passée la Vanessa pudique ?
-J’en avais marre d’elle je l’ai viré !
J’éclate de rire, il me regarde avec une lueur dans les yeux que je connais trop bien.
-Tu es toujours en zone rouge ?...
-Non….
-Termine ton verre et on y va.
-Déjà ? Mais tu viens juste d’arriver et tu n’as même rien commandé !
-Pas grave….J’ai hâte de faire la connaissance de la Vanessa désinhibée.
Je m’empressai de terminer mon verre de redbull
« Je sens que j’aurai besoin d’endurance… »


© PLUME 241 

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MISS CHOCO NOIR