Chapitre 38
Ecrit par Max Axel Bounda
Chapitre 41
Ce jour-là, Rhianne était arrivée
longtemps avant son invité qui n’avait pas compris pourquoi le lieu habituel de
leur rendez-vous avait changé. Pourtant, il ne s’en méfia pas, trop occupé à
penser au bon moment qu’ils passeraient tous les deux. Il frappa à la porte
dont elle lui avait transmis le numéro par Whatsapp. La fille ouvrit.
— Rhianne ?! s’étonna t-il.
— Bonsoir Monsieur.
— Il faut faire vite, je n’ai pas
trop de temps à te consacrer. Si c’est pour reparler du bébé, je t’ai déjà dit
que je n’en veux pas. Et ne t’avise plus de menacer ma femme, tu m’entends.
La jeune femme sourit. Elle portait
un peignoir qu’elle laissa tomber. L’homme put admirer la nuisette noire et
ultra transparente qu’elle portait.
— Je suis là pour faire la paix. Je
ne sais pas ce qui m’a pris la dernière fois. Je suis là pour me faire
pardonner.
Elle ôta sa nuisette et resta en
sous-vêtements de même couleur. L’homme regarda autour de lui et apprécia le
décor. Il y’avait une bouteille de champagne et deux verres sur la table
derrière la fille.
Tu dois enlever cet enfant, je te
donnerai de l’argent s’il le faut.
— C’est déjà fait, répondit la jeune
femme. Tu as signé tous les documents pour soutenance ?
— Oui, ils sont déjà au rectorat. Tu
soutiens la semaine prochaine.
— Alors, ça mérite bien un verre de
champagne. Elle remplit les deux verres. Et en tendit un à l’homme qui le vida
d’une traite et en redemanda. Il se déchaussa.
— Pourquoi portes-tu une perruque au
juste ?
— Je voulais changer de tête.
Elle ajouta encore un verre de
champagne. L’homme s’abreuva encore une fois de ce liquide doré et pétillant.
— Je suis désolé pour le bébé.
—Moi aussi, car tu ne le verras
jamais, rendit la fille. Il ne saura même jamais que tu as existé.
— Quoi ?! Qu’est-ce que tu
racontes ? lança l’homme en essayant de se lever. Il fut traversé un
violent vertige et se rassit sur le lit. Il perdait ses forces. Qu’est-ce que
tu m’as fait ?
—Oh ! Rien. Je t’ai juste
empoisonné.
— Tu as fait quoi ?!
S’exclama l’homme en essayant à
nouveau de se lever. Mais il n’y parvint pas.
— Il n’y a pas de places pour toi
dans la vie de mon enfant. Dans cinq petites minutes, tu seras mort. Et quand
tu seras en enfer, souviens-toi que la malédiction du papillon rattrape
toujours.
Rhianne
Je
ne sais pas pourquoi mais j’ai un mauvais pressentiment aujourd’hui.Ça ne doit
être rien de grave. Je suis un peu stressée depuis que j’ai commis
l’irréparable. Samirah doit soutenir. Heureusement, c’est pour bientôt. J’ai
hâte de me tirer cet enfer. Il ne mérite pas de naitre ici. Je lui offrirai la
vie que j’ai toujours rêvée d’avoir. Une vie d’amour à l’abri de la peur et du
besoin.
Je
regarde mon ventre. Il y’a un petit être qui grandit dans mon sein. Depuis que
je l’ai appris je nage dans le bonheur. Je suis un peu fatigué, il me bouffe
mon énergie mais c’est pour la bonne cause. Il se nourrit de moi.Je veux bien
éviter le rendez-vous que j’ai ce soir avec Bella mais, elle a dit que c’était
urgent. Je dois me rendre chez elle. J’espère que ce n’est rien de grave. Ces
derniers jours j’ai eu beaucoup d’imprévus et du me salir les mains en ôtant la
vie à un homme. Mais c’était un porc. Je ne le regrette pas. Personne ne
m’empêchera de vivre le bonheur avec mon ange. Surtout pas un homme.
Je
sors de la salle de bain, où je me suis légèrement maquillée. Je soulève mon
sac bleu. J’ai des affaires à cacher au bureau. Une garantie qui nous évitera
bien des ennuis. Yessi est au courant du secret que nous gardons Samirah et
moi. Aucune autre personne ne doit le savoir. Je crois qu’elle en a eu pour sa
poche. Je lui ai donné assez d’argent pour fermer sa bouche, en plus d’une
chambre au campus. Elle a intérêt à fermer sa petite bouche. Sinon nous auront
des ennuis.
Dans
le salon, Samirah regarde un documentaire animalier. Elle me sourit. C’est fou
qu’elle est belle cette petite femme.
—
Encore devant National Geo Wild ? Tu n’as pas une soutenance à préparer
toi ?
—
Je suis prête. Et toi ? Où vas-tu ?
—
Au bureau, je vais y laisser la clef et le carnet. Ils seront plus en sécurité
là-bas.
—
D’accord, dit-elle en se levant. Elle me fait un baiser tendre et langoureux
sur les lèvres. Je t’aime.
—
Moi aussi.
Je
lui tourne le dos et emprunte les marches d’escaliers manant au rez de chaussée
de notre immeuble. Je démarre ma voiture, une BMW X5 bleu métallisé que j’adore.
Elle me donne une telle assurance et une sensation de puissance.
J’arrive
au domicile d’Bella, trente minutes plus tard. Elle habite une belle petite
résidence dans une cité chic à la Sablière. Son mystérieux petit-ami investit
énormément sur elle. Il y’en a qui sont fait pour être entretenu. Etre des
objets. Tant que c’est un choix. Je ne vois pas d’inconvénients à ce que notre
comptable joue les femmes de chambres. Devant le portail, je donne un coup de
klaxon et celui-ci s’ouvre automatiquement. J’entre dans la cour de la
résidence. Je n’aime pas ce quartier. Trop de vent. Trop de fraicheur. Les
maisons y sont trop chères. Et en plus, il s’inonde.Je me gare dans le petit
parking en remarquant les deux véhicules qui y sont déjà. Celui Bella luit près
de celui de Yessi. Qu’est-ce que cette petite peste fait là ? Ce n’est pas
ce à quoi je pense j’espère. Qu’elle n’a pas ouvrir sa longue petite bouche.
Je
descends et rejoints le salon d’Bella. Je trouve les deux filles en train de se
marrer devant le parlement du rire[1].
—
Qu’est-ce que tu fais là demandai je à Yessi en entrant à moitié énervée.
—
Bonsoir Papillon, me répondit mon ancienne employée.
—
Tu as dit que tu voulais me voir. Qu’est-ce que celle-ci fait là ? Demandai-je
à Bella.
— Bonsoir
Papillon, assieds-toi s’il te plait. Il faut que l’on parle. Tu veux boire
quelque chose ?
— Non
Merci. Je vous écoute, dis-je en m’asseyant hors de moi.
—
Comment as-tu pu nous faire ça ?
—
Ca n’a rien à voir avec vous. D’ailleurs, vous n’êtes même pas sur les vidéos.
—
Tu aurais pu quand même nous en parler, tu ne trouves pas ?
—
Vous avez déjà soutenu vous. Mais pas nous. Il me fallait faire quelque chose.
Si j’ai fait ces vidéos, c’était pour obliger ces porcs à nous laisser
soutenir. Si j’ai fait ces vidéos c’était dans l’intérêt de toutes nos filles.
Si elles veulent quitter l’UPG diplômé. Je n’avais pas d’autres choix. Apres ça,
on effacera tout comme si de rien n’était. D’ailleurs après notre soutenance
tout ça prendra fin. Samy et moi allons au Canada.
—
Pardon ?
—
Tu as bien entendu Bella. Le Blu Butterfly, les placements, les grooves, c’est
fini. On ne fera plus.
— Ah
oui. Tu es une véritable pute ! Lança Yessi. Qu’est-ce que je t’avais
dit ? On a bien servi tes plans hein. Nous t’avons rendu riche maintenant
tu veux nous jeter comme des chiffons.
—
Désolé ma petite, je ne suis pas ta mère. Et quand je t’ai ramassé, tu étais
déjà un chiffon. Il ne serait pas mauvais que tu retournes à ton état
d’origine.
—
Chiffon toi-même. D’ailleurs, ton plan ne marchera pas. Car j’irai le raconter
à tous les profs de l’université.
— Tu
avais promis de fermer ta bouche. Je t’ai payé pour ça, pétasse.
— Rhianne,
il faut que tu nous remettes les vidéos, lança soudainement Bella.
Je
n’en croyais pas mes oreilles.
—
Non, pas toi. Tu ne vas pas t’y mettre. Je te prenais pour une sœur.
—
On ne peut pas risquer que les vidéos tombent sur internet. Tu nous as filmés
en train de baiser avec des gens !
—
Mais je te dis, que vous n’y êtes pas. Nous n’avons filmés que les profs.
—
Tu connais les gens que l’on fréquente. Si cela s’apprend on est morte. Mon mec
me tuera.
—
Ton mec ? C’est qui ? Tu as enfreint les règles ? Elle ne
répondit pas. Et je compris. Putain, Bella, tu connais les règles. Pas de
relations extraprofessionnelles avec les clients. C’est qui ce mec ?!
—Ca
ne te regarde pas ! rendit Yessi.
— D’accord,
dis-je en me levant. Toi aussi tu es virée, lançai-je à Bella en tournant le
dos. Soudain, j’entendis comme un bruit de bouteille qui se brise. Bella la
tenait entre les mains. Elle venait de briser la bouteille de mousseux qu’elles
buvaient quand j’arrivais.
—
Tu dois nous remettre les vidéos, dit-elle en me fixant avec des yeux
complètement noirs.
—
Tu ne les auras jamais.
Alors
elle fonce droit sur moi mais je parviens à éviter de justesse un coup. Je
parviens à la maitriser. Je la secoue
assez fortement, la bouteille qu’elle tient entre les mains se brise en
mille morceaux sur les carreaux.Bella n’est jamais été très forte. C’est l’une
des raisons pour lesquelles, elles se laissent malmenés et maltraiter par son
mec.
Je
lui donne deux belles gifles, et elle s’écroule sur le canapé. Je me jette sur
elle. Enervée, je ne sais plus ce que je fais. Je saisis son cou et le sers de
toutes mes forces.J’ai envie d’en finir avec cette traitresse une bonne fois
pour toute.
Yessi
affolée se jette sur moi, nous nous retrouvons sur l’autre moitié du canapé
pendant qu’Bella suffoque. Je parviens à me relever. Soudain, je reçois un coup
sur la tête. Le plafond se met à tourner au-dessus de ma tête. Je m’écroule sur
la tête de verre qui se brise sous mon poids. Je parviens à peine à entendre quelqu’un
s’écrier.
—
Qu’est-ce que tu as fait ?
—
Je ne l’ai pas fait exprès.
—
Tu crois qu’elle vit encore ?
— Je ne sais pa…