Chapitre 39
Ecrit par St Daniel
Les
chroniques de Saint Daniel
Titre
: SECRET du CŒUR
Auteur
: Saint Daniel
Chapitre
39
Jack,
voulant aider à calmer l’atmosphère tendue, se lève pour aller chercher du thé.
Il espère que cela apaisera un peu les esprits, surtout celui de Sandra qui est
à quelque mois de grossesse, qui semble particulièrement bouleversée. Après
quelques minutes, il revient avec un plateau sur lequel sont posées plusieurs
tasses de thé fumant.
Jack
: Je me suis dit que ça pourrait nous faire du bien, surtout à toi, Sandra.
Sandra
esquisse un faible sourire, reconnaissante pour l’attention de Jack. Elle
attrape une tasse, mais sa main tremble légèrement sous l’effet du stress
accumulé. En essayant de boire une gorgée, elle maladroitement fait tomber la
tasse, le thé se répandant sur le sol en un instant.
Sandra
: Oh non… je suis vraiment désolée…
Elle
se penche rapidement pour essayer de nettoyer le désordre, mais Amélie, voyant
ce qui se passe, se précipite pour l’aider. Dans la confusion, Amélie ne voit
pas la flaque de thé sur le sol et glisse soudainement. Elle perd l’équilibre,
ses pieds glissant sous elle, et avant que quiconque puisse réagir, elle tombe
lourdement sur le sol.
Jack
: Amélie !
L’impact
est suffisant pour la faire s’évanouir. Tout se passe en quelques secondes, et
le silence qui suit est assourdissant. Jack et Sandra se précipitent à ses
côtés, paniqués.
Sandra
: Amélie, réveille-toi !
Mais
Amélie ne réagit pas. Jack, tentant de garder son calme malgré l’urgence,
appelle à l’aide. Quelques instants plus tard, une infirmière et un médecin
arrivent en courant.
Médecin
: Écartez-vous, nous allons nous en occuper.
Ils
placent Amélie sur une civière et l’emmènent rapidement, laissant Sandra et
Jack, terrifiés, derrière eux. Sandra, sous le choc, reste figée, ses mains
tremblant encore plus violemment.
Sandra
: C’est ma faute… C’est de ma faute…
Jack,
lui aussi dévasté, tente de la réconforter en la prenant dans ses bras.
Jack
: Non, ce n’était qu’un accident. Ne te blâme pas. Amélie va s’en sortir, elle
est forte.
Mais
malgré ses paroles rassurantes, Jack ne peut s’empêcher de ressentir une lourde
inquiétude. Alors qu’il serre Sandra contre lui, ses pensées se tournent vers
Lucas, toujours en salle d’opération, et maintenant vers Amélie, qui se bat
également.
L’hôpital,
déjà chargé de tension, semble soudainement encore plus oppressant, comme si le
destin nous mettait tous à l’épreuve en même temps.
Sandra
se tenait à l’endroit où Amélie venait de s’effondrer, son esprit
tourbillonnant de culpabilité. Elle ne pouvait pas détourner son regard du sol,
là où le thé renversé avait provoqué l’accident. La scène se répétait en boucle
dans sa tête, chaque instant la remplissant de plus de peur et de regret.
Sandra
(à voix basse) : C’est de ma faute… C’est moi qui ai causé ça… Amélie est tout
ce qu’ils ont… tout ce que les enfants ont…
Elle
repensait à Léa et Maël, à quel point ils avaient besoin d’Amélie. Une vague
d’angoisse l’envahit, la poussant à croire qu’elle venait de priver ces enfants
de leur seule véritable figure maternelle. Ses mains tremblaient, et des larmes
silencieuses coulaient sur ses joues. Elle se sentait écrasée par la gravité de
la situation.
À cet
instant, la mère de Lucas fait son entrée dans la salle d’attente. Elle venait
de la petite chapelle de l’hôpital où elle a prié intensément son Dieu,
cherchant du réconfort et des réponses dans sa foi. Elle espère des nouvelles
positives, mais en voyant les visages tendus et les regards baissés, son cœur
se serre.
Mère
de Lucas : Que se passe-t-il ? Y a-t-il du nouveau pour Lucas ? Et Amélie, où
est-elle ?
Sandra,
à peine capable de parler, détourne les yeux, incapable de répondre. La mère de
Lucas, sent la lourdeur de l’atmosphère, elle s’approche de Jack, cherchant des
réponses.
Jack
: Amélie a eu un accident… Elle a glissé sur du thé renversé et a perdu
connaissance. Les médecins la prennent en charge.
La
mère de Lucas ferme les yeux un instant. Elle joint ses mains, murmurant une
prière rapide pour son fils et Amélie, espérant que Dieu les protège.
Pendant
ce temps, de l’autre côté de la pièce, Mina était assise, son visage marqué par
la douleur. Elle tenait son ventre, les yeux remplis de larmes. La douleur qui
la transperçait n’était pas seulement physique ; elle était également
psychologique, la peur de perdre son bébé la rendant presque hystérique.
Mina
(en pleurs) : Gérard… j’ai si peur… Et si… Et si on perdait notre bébé ?
Gérard,
assis à côté d’elle, tente de la consoler tant bien que mal, mais son propre
désespoir se lit dans ses yeux. Il caresse doucement les cheveux de Mina,
essayant de la rassurer malgré son propre état de choc.
Gérard
: Non, Mina, ça n’arrivera pas. Notre bébé est fort… tout comme toi. Nous
allons traverser ça ensemble, d’accord ?
Mais
même ses mots, prononcés avec toute la tendresse dont il était capable, ne
suffisent pas à apaiser l’angoisse qui règne dans la pièce. Le silence était
lourd, interrompu seulement par les sanglots étouffés de Sandra et les
gémissements de Mina.
L’attente,
interminable, les laissait tous suspendus entre l’espoir et le désespoir,
chacun prient en silence pour que cette nuit sombre finisse par s’éclaircir, et
que ceux qu’ils aiment soient épargnés.
Le
silence qui régnait dans la salle d’attente fut soudainement brisé par l’arrivée
du docteur. Ses pas résonnent doucement sur le sol de l’hôpital, l’écho de ses
chaussures semblant annoncer une nouvelle funeste avant même qu’il ne prononce
un mot. Son visage, d’ordinaire rassurant, est aujourd’hui marqué par une
tristesse profonde, ses yeux évitant de croiser ceux des personnes qui attendent
désespérément des nouvelles.
Il
s’approche lentement, son expression ne laissant présager rien de bon. Tout le
monde dans la pièce sent le poids de l’instant, le cœur battant à l’unisson
dans une attente insupportable. Le silence est si lourd qu’on aurait pu
entendre une épingle tomber.
Docteur
(d’une voix grave) : Je… Je suis désolé. Nous avons fait tout ce qui était en
notre pouvoir, mais… Lucas n’a pas survécu à l’opération. Il est décédé.
Ces
mots résonnent dans la pièce comme un coup de tonnerre. Le temps semble
s’arrêter.
Sandra laisse échapper un cri de désespoir,
ses jambes se dérobant sous elle alors qu’elle tombe à genoux, le choc la
submergeant.
Gérard,
lui, reste figé, son visage se décomposant lentement alors qu’il tente
d’assimiler l’irréparable.
Mina,
déjà en proie à ses propres douleurs, éclate en sanglots, ses pleurs se mêlent
aux hurlements étouffés de Sandra. Gérard la prend dans ses bras, tentant de la
consoler, mais il est lui-même brisé, incapable de prononcer un mot.
La
mère de Lucas, qui se tient à quelques pas, s’effondre elle aussi, son corps
secoué de sanglots silencieux. Elle a prié, espéré, mais la réalité vient de
lui arracher son fils. Les souvenirs de Lucas, enfant joyeux, puis homme
courageux, défilent devant ses yeux, rendant cette perte encore plus cruelle.
Mère
de Lucas (d’une voix tremblante) : Mon fils… Mon pauvre enfant… Comment est-ce
possible ?
Jack,
en retrait, serre les poings, ses ongles s’enfonçant dans ses paumes. Il s’en
veut de n’avoir rien pu faire, de n’avoir pas été là pour empêcher ce drame.
Son regard se pose sur Sandra, et il s’agenouille à ses côtés, essayant de lui
apporter un peu de réconfort, mais ses propres larmes trahissaient sa peine.
Jack
(à Sandra, d’une voix brisée) : Je suis désolé… Tellement désolé…
Mais
les mots semblent vains, incapables de combler le vide que la mort de Lucas
avait laissé dans leurs cœurs.
Pendant
un moment, personne ne parle. La salle d’attente est remplie de désespoir, de
douleur, et d’une angoisse palpable. Chacun se pose la même question : « comment
annoncer cette nouvelle à Amélie ? Elle qui aimait Lucas de tout son cœur, elle
qui n’avait pas encore eu l’occasion de lui dire à quel point elle l’aimait. Et
maintenant, qu’il n’est plus là. »
Mina
(en sanglots) : Comment allons-nous le lui dire ? Elle va être dévastée… Lucas
était tout pour elle…
Gérard
(la voix pleine de tristesse) : Je… Je ne sais pas… Mais on ne peut pas lui
cacher la vérité. Elle mérite de savoir, mais… mon Dieu, comment va-t-elle
supporter ça ?
La
peur grandi en chacun d’eux. L’idée de devoir annoncer à Amélie qu’elle vient
de perdre l’homme qu’elle aime était insoutenable. Ils savent que cette
nouvelle risque de la briser à jamais, et personne ne se sent capable de porter
une telle responsabilité.
Docteur
: Je comprends que c’est une tâche difficile… Mais vous devez être là pour
elle. Elle aura besoin de votre soutien, plus que jamais.
Chacun
est conscient que ces mots étaient vrais, mais cela ne les rendait pas moins
terrifiants. Le poids de l’annonce pèse sur leurs épaules, et le silence, chargé
de peine et de peur, reprend ses droits. Les heures qui suivent sont parmi les
plus sombres de leurs vies, et aucun d’entre eux ne se prive de se demander
encore comment en sortir indemne.
Le
silence régnait dans la salle d’attente, lourde et oppressante. Chacun est
plongé dans ses pensées, incapable de se résoudre à affronter la réalité. Le
choc de la mort de Lucas a laissé un vide béant dans leurs cœurs, un vide que
personne n’ose combler par des mots. L’atmosphère est saturée de douleur, de
peur, et surtout d’une angoisse écrasante.
Soudain,
l’infirmière fait irruption dans la salle, interrompant le silence. Son visage est
grave, mais ses yeux trahissent une pointe d’hésitation.
Infirmière
(doucement) : Amélie est réveillée. Elle demande à voir quelqu’un.
Les
regards se croisent, mais aucun d’entre eux ne fait un mouvement. La peur
d’affronter Amélie, de devoir lui annoncer l’innommable, les paralysent.
Comment peuvent-ils lui dire que Lucas, l’homme qu’elle aimait, n’est plus ?
Chaque seconde qui passe rend la situation plus insupportable.
Jack
(les yeux baissés) : Je… je ne peux pas. Je ne sais pas comment lui dire… Pas
après tout ce qu’elle a déjà traversé.
Gérard
serre les poings, essayant de trouver le courage de se lever, mais ses jambes
refusent de bouger. Mina, assise à côté de lui, se recroqueville un peu plus
sur elle-même, incapable d’affronter l’idée de briser le cœur d’Amélie.
Mina
(d’une voix tremblante) : Elle va nous haïr… Comment pourrions-nous lui annoncer
une chose pareille ?
Sandra,
quant à elle, a le regard fixé sur le sol, les mains tremblantes. Elle se sent
coupable de ne pas avoir pu protéger son amie, d’une manière ou d’une autre, et
maintenant, elle n’ose plus croiser son regard.
Sandra
(à voix basse) : Je ne peux pas… Je ne peux pas lui dire qu’il est parti… Je…
je l’aime comme une sœur. C’est trop dur.
La
mère de Lucas, elle, est inconsolable. Assise dans un coin de la pièce, elle
murmure des prières désespérées, ses yeux rougis par les larmes.
Mère
de Lucas (en pleurs) : Pourquoi, Seigneur ? Pourquoi m’as-tu pris mon mari, et
maintenant mon fils ? C’était tout ce qu’il me restait… Pourquoi as-tu été si
cruel ? Pourquoi moi ! Pourquoi avec moi !
Chaque
mot qu’elle prononce était chargé de douleur et de ressentiment. La colère
qu’elle ressent contre le destin, contre la vie, se mêle à son désespoir. Elle
avait perdu deux des êtres les plus chers à son cœur, et l’idée de vivre sans
eux la terrifie.
L’infirmière,
toujours debout à l’entrée de la salle, les observe en silence. Elle comprend
la difficulté de la situation, mais elle sait aussi qu’Amélie a besoin de
savoir. Elle mérite de connaître la vérité, aussi douloureuse soit-elle.
Infirmière
(avec une douceur infinie) : Je sais que c’est dur. Mais Amélie a besoin de
vous. Elle ne peut pas affronter cela seule. Et le silence est aussi deux fois
lourd que la réalité peut l’être.
Les
mots de l’infirmière flottent dans l’air, pesant sur les épaules de chacun.
Mais malgré tout, aucun d’entre eux ne bouge. La peur, la douleur, et l’impuissance
les retient prisonniers.
La
mère de Lucas se lève enfin, les jambes vacillantes, et s’approche de
l’infirmière. Ses yeux sont vides, comme si la vie elle-même l’a quittée.
Mère
de Lucas (d’une voix brisée) : Je ne peux pas entrer là-dedans. Je ne peux pas
voir le regard d’Amélie… Je risque de la faire plus de mal, car là j’aimerais
trouver un fautif pour me donner raison… à croire que ceci n’est qu’un
cauchemar… Ecouter… Je… je vais attendre ici. Priez pour nous tous.
Elle
retourne s’asseoir, le poids de sa douleur l’empêchant de rester debout plus
longtemps. Le silence retombe, oppressant, écrasant, alors que chacun réalise
l’ampleur de la tâche qui les attende.
Comment
annoncer la mort d’un être aimé ? Comment trouver les mots pour exprimer
l’innommable ? Aucun d’entre eux ne semble prêt à affronter ce moment, et
pourtant, le temps continu de s’écouler, inexorablement. Le réveil d’Amélie n’est
que le début d’une longue nuit de douleur et de larmes, et personne ne sait
comment y survivre.
À
suivre…
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