Chapitre 39 : Edmund ouvre les yeux
Ecrit par Benedictaaurellia
Edmund.
Qu’est-ce que je pourrai dire de ces trois dernières semaines ?
Pour quelqu’un qui comme moi ne croyait pas trop en ces histoires d’esprits démoniaques et autres, je peux dire que j’en ai eu la confirmation en direct.
Aujourd’hui, je plains Sophie. Avant de quitter la maison, elle ne ressemblait plus à rien. Seuls les moments de prière la soulageaient. Son corps n’était que blessures. Elle n’avait plus que la peau sur les os. Elle avait incroyablement maigri. Elle était constamment malade. Mais de quel mal souffre-t-elle on ne l’a jamais su. Les examens cliniques ne montraient rien. Pourtant, elle était dans un état lamentable. J’ai fini par comprendre que son mal était d’origine mystique.
Le point positif dans tout ça c’est que, ça m’a permis d’affermir ma foi. Aujourd’hui je peux affirmer haut et fort que Christ est Seigneur.
Je continue toujours à méditer la Parole et j’y trouve réconfort.
Par contre, je n’aime pas du tout le silence de ma mère.
Depuis qu’elle a débarqué l’autre jour, c’est silence radio.
Depuis tout petit, j’ai appris à craindre ses silences. Quand elle ne dit rien, cela ne présage rien de bon. Ça veut dire que je dois m’attendre à subir ses foudres. Je me rappelle la seule fois où elle a été silencieuse avec moi.
Flashback.
J’étais en troisième. Elle avait pris l’habitude de m’emmener à ses réunions de femmes. Je ne comprenais rien de tout ce qu’elles disaient et à chaque fois qu’on y allait, je ne me rappelle jamais de ce qui se passe. J’ai plusieurs fois soupçonné qu’elles me droguaient mais je refusais d’y croire. Ma mère ne pouvait pas me droguer ou laisser ses amies le faire.
Chaque mercredi après-midi, on se rendait dans cette maison lugubre et les soirs je me réveille toujours fatigué dans ma chambre sans aucun souvenir. Quand je questionne maman, elle me disait que je me suis endormi là-baset elle m’a ramené à la maison. A la lumière des dernières révélations que j’ai eues, je comprends que ces femmes devaient être des membres de sa secte et qu’elles me droguaient vraiment. Mais dans quel but, je ne sais pas.
Un jour, fatigué de ces pertes de mémoires, j’en ai parlé avec mon meilleur ami de l’époque. Je soupçonnais quelque chose de pas net. Il m’avait par la suite emmené avec lui à son église ou un prête avait prié pour moi et m’avait imposé les mains. Quand je suis rentré le soir, ma mère était dans une colère noire. Elle m’a battu jusqu’à sang. Le gardien m’a retrouvé inconscient sur la terrasse et c’est lui qui m’a conduit à l’hôpital. Ce n’est qu’après une semaine que ma mère est venue me voir à l’hôpital. Deux semaines après, je quittais l’hôpital en me faisant une promesse. Je devais coute que coute quitter ma mère. Mais quelque temps après, j’oubliai cet épisode. Elle cessa aussi de m’emmener à ses réunions. Ce n’est que récemment que je me suis souvenu de tout ça. Je suppose qu’elle avait dû faire en sorte que j’oublie tout. Mais comme la vérité triomphe toujours, voilà.
Mais, même si je ne me souvenais pas des évènements qui se sont déroulés, j’ai respecté la promesse que je me suis faite. Après cet épisode, Je me suis jeté corps et âme dans mes cahiers. Je suis devenu un brillant élève et c’est comme ça j’ai bu obtenir une bourse d’étude pour la France après mon bac. Ma mère n’était pas d’accord et ne voulait pas me laisser partir. Mais je me suis battu et j’y suis arrivé.
J’ai encore mal de ses actes. Je lui en veux terriblement pour tout ce qu’elle a pu me faire subir. Ainara me parle tout le temps du pardon mais, j’ai vraiment du mal avec ça.