Chapitre 4: Elle est stérile !!!
Ecrit par Tunde William
Chapitre 3 :
Deux mois plus tard.....
*Samantha AGUIAH**
*Polyclinique Bethesda de cotonou*
J'ouvre brutalement la porte sans tenir compte des personnes constituant la longue file d'attente. La secretaire de Flore Midokpè s'elança aussitôt sur mes talons tentant de me retenir. C'etait une mission impossible pour elle car je venais d'entrer en furie dans le bureau. Ma belle-mère semblait surprise d'etre deranger en pleine consultation. Elle se tourna vers sa sécrétaire qui avant de barfouiller des excuses me decocha un regard meurtrier.
- (Flore) [S'adressant à moi] Mais qu'elles sont ses manières ?? Vous ressortez et si vous tenez vraiment à me voir ici, vous passez par la procédure normale. Ma sécrétaire se chargera de vous donner un rendez-vous.
Puis elle s'excusa près de sa patiente en lui disant de ne pas lui tenir rigueur de l'incapacité de sa sécrétaire.
-(Moi) [Hautaine] Je suis venue voir ma belle-mère et je n'ai pas besoin de prendre rendez-vous pour çà.
-(Flore) [Continuant d'ausculter son patient en m'ignorant] Dans ce cas, on se retrouvera à la maison demain matin. Je suis de garde aujourd'hui. [S'adressant à sa sécrétaire] Christine veuillez congédier Mlle AGUIAH. N'oubliez pas de fermer la porte derrière vous. Elle l'avait dit d'un ton sec, d'un ton qui ne admettait aucune replique.
- D'accord Docteur, fit la sécrétaire. [A moi] Veuillez me suivre Mlle AGUIAH.
Mlle AGUIAH, Mlle AGUIAH, Mlle AGUIAH. Ce nom ne cessait de tourner en boucle dans ma tête. Destabilisée, je la suivis pour sortir quand mon ex belle-mère disait à son patient:
- Mais non la Chlamydia est juste une petite infection, mais elle peut causer la cécité et/ou la stérilité si elle n'est pas vite traitée.
Tout comme Mlle AGUIAH, le mot stérilité me fit sussauter. D'un port de tête digne de celui d'une reine et avec ma demarche gracieuse, je sortit de l'hôpital en ravalant ma fierté.
Mlle AGUIAH, Mlle AGUIAH, Mlle AGUIAH.
Je me sens insultée, humiliée à chaque fois qu'on m'appelait par mon nom de jeune fille.
Madame Midokpè 3ème du nom n'existait plus. Elle était remplacée par Mlle AGUIAH. Et ça pour rien au monde, je ne l'accepterai pas. Je ne vais jamais accepter cette humiliation. Je croyais que si j'avais demandé le divorce à Prince, celà le ferait refléchir. Celà le ferait cogiter un peu. J'étais même certaine qu'il allait refusé. Qu'à la vue de ces papiers, il reviendrait à la raison. Mais grande fut ma surprise quand mon avocat me renvoya les papiers signés de la main de Prince. Il avait osé signer ces fouturs papiers.
Et meme si c'était moi qui lui avait demander le divorce, je croyais qu'il n'allait au grand jamais les signer. C'était sans compter sur l'ego surdimensionné de mon ex-mari.
Qui l'aurait cru que Prince et moi, allons être divorcer??
Pas moi, en tout cas. C'est pour ça que je dois me ressaisir. Si Prince est à assez idiot pour croire qu'une fois les papiers signés, nous sommes divorcés. Il se gourre. Il se met le doigt dans l'oeil, il se leurre. Prince Midokpè est à moi, et le restera. C'est pour ça que je dois voir sa mère car elle est ma gynécologue. Avant d'être ma belle-mère, elle est avant tout ma gynécologue.
Je prends mon téléphone et tappa rapidement un message à ma très chere ex belle-mère
<< J'espère que tu n'as rien dit à ton fils. J'espère que ce secret n'a rien à avoir à notre divorce. N'oublie pas que tu avais tenu un serment.>>
Une fois le message envoyé, je pris ma voiture verifia le jauge de carburant en soupirant, puis me dirigea vers la route inter-Etat Cotonou- Porto novo.
- Il me faut un bon repas consistant car une longue route m'attendait avant d'arriver à Savè pensai-je.
J'eus un soupir quand ma conscience me fit savoir que j'avais tout perdu. Que j'avais tout perdu car Prince était déjà au courant de cette histoire. Que mon secret n'en était plus un. Mais je me reconfortais en disant que Prince n'était qu'un pion que je pouvais manipuler à ma guise. Je me fis violence en essayant de penser positivement me disant que jamais Flore Midokpè n'allait mettre compromettre sa carrière. La médecine était toute sa vie. Enfin si je crois mes souvenirs.
** Prince Midokpè**
On te juge sans te connaître. On t'accorde des préjugés qui sont insensés. On n'a pas envie de connaitre ton histoire, ce que tu as vécu et qui t'a amené à faire des actions qu'ils jugent mauvaises. On ne veut pas te connaitre, on ne veut pas écouter ton opinion, ta version des faits.
C'est cela la vie de nos jours. C'est de la méchanceté gratuite.
Cela fait exactement un an, trois mois et vingt cinq jours que j'ai découvert le pot au rose et deux mois onze jours que j'ai signé les papiers de divorce. Je ne cesse de compter les heures, les jours, les mois depuis la découverte de sa trahison jusqu'au point de perdre deux de mes potentiels actionnaires. J'essayais de faire bonne figure, de dire que tout allait pour le mieux alors qu'en mon fort intérieur, j'étais bousillé. Comment a t'elle pu me faire çà. Je me souvenais de notre mariage. Elle était tellement belle, tellement candide que si je pouvais aller lui décrocher la lune, je le lui aurai fait pour ces beaux yeux. Mais comment un corps si parfait peut abriter un esprit si démoniaque, une âme si vile. Comment Dieu peut il créer une personne avec un coeur si noire qu'une nuit sans étoile s sans lune. Un coeur si sombre que le cramoisi [...] .
Le bruit d'une porte qu'on fermait me fit ramener à la réalité, ma réalité. Cette réalité qui était un cauchemar.
Devant moi se tenait Deen Adechi, mon éternel meilleur ami.
-( Deen) [ S'asseyant en face de moi] Prince!!!
-(Moi) [ Souriant ] Oui.
-(Lui) [D'une voix ferme] Je ne vais pas te demander comment tu vas. Car je sais que ton divorce te fait mal. Mais je ne pense pas que cela soit le seul motif de ton état. Tu ne vis plus depuis cet fameux anniversaire. Mais tu survis. Je ne sais pas ce qu'elle t'a fait pour que tu te laisses aller à ce point. Mais je compte remédier à celà.
-(Moi) (D'une voix ferme) Ne t'aventure pas sur ce chemin.
-(Lui) Je n'en ai même pas l'idée de m'aventurer sur un chemin.
-(Moi) Alors cesse de t'en faire. Je vais super bien. Merci de demander.
Il me regarda longuement puis me demanda d'après Grâce.
-( Moi) Elle va bien. Elle est avec ma grand-mère.
-(Lui) Parfait. Alors on rentre??
-(Moi) Non vas y. J'ai encore quelques dossiers à traiter.
-(Lui) Tu crois que je ne sais pas que tu délègue la moitié des dossiers à ton assistante? Et que tu t'es aménagé un petit dortoir dans ton bureau ayant ton canapé comme un lit?
Allez lève toi. On rentre chez toi, pour que tu puisses prendre un bon bain.
-(Moi) Arrêtes de te prendre la tête pour rien.
-(Lui) [ Croisant les bras sur son torse, me fixant] Pour l'instant, rentrons. Pour le reste j'aviserai plus tard.
-(Moi)OK.
Le trajet se fit en silence. Chacun étant perdu dans ses pensées.
Il gara la voiture à l'extérieur de la maison. Quand je lui demanda pourquoi, il marmonna un truc incompréhensible dans sa barbe.
- Bonne arrivée patron me dit mon gardien.
-,Merci dis je.
Quand j'entrai, la première chose que je remarquai fut l'absence de Sam.
Voilà pourquoi je ne rentrai que quand ma fille était à la maison. C'est vrai qu'étant encore une toute petite fille, elle doit etre constamment entourée de sa mère mais je ne pouvais pas. C'était au dessus de mes forces.
- Et pourtant la première chose que tu remarqua lorsque tu es entrée dans le salon fut l'absence de Sam me reprocha ma conscience.
Deen était devant moi, me regardant sans rien dire. Le silence était pesant.
Alors pour le briser je lui fis :
- Qu'attends tu pour te mettre à l'aise ? Tu crois faisant partie des invités ?
- Euh j'attends la réaction du maitre de la maison.
- Ta gueule fis je en souriant. Tu connais la cuisine. Je m'en vais prendre une douche. Enfoiré.
- N'oublie pas de bien te nettoyer les couilles connard.[...].
Je descends et le trouve, câblé devant la télé suivant une émission de variété musicale. Je m'assis à côté de lui, manipulant mon téléphone.
- (Lui) [Me reniflant] Çà alors?? Tu as pris un bon bain?? Tu t'es bien frotté les couilles.
-(Moi) [Exaspéré] Oui.
-(Lui) Enfin!! [Criant] Alléluia il va plus puer.
-( Moi) [Tchippant] Sale connard. Je viens de commander des pizza.
-(Lui) J'espère qu'il y a une vosgienne dedans?
-(Moi) [Amusé] Non.
-(Lui) Mais t'es malade toi ! La vosgienne c'est la meilleure.
-(Moi) Pff gamin.
Nous mangé en regardant l'émission qui était en réalité un battle ou quelques chose du genre
J'étais mort de rire entre les commentaires de Deen.
-( Lui) Regarde le n°17. Elle, je ne sais même pas qui lui a dire de venir chanter mais la personne ne l'aime pas. Wallayi.
-(Moi) Tu es mauvais.
-(Lui) Moi?? Mais non!! Elle n'est même pas capable de bien maitriser la tonalité, la chanson n'en parlons même pas.
-(Moi) Kkkkk
-(Lui) Sa voix?? Au mon Dieu, on dirait la voix de l'amie de mon arrière grand-mère quand elle chante dans sa douche.
-(Moi) [Riant au larmes] Putain tu n'es pas possible.
Entre rire et larmes on passa ainsi la soirée. Quand je voulu aller me coucher, Deen me retint le bras.
- (Lui) Attends encore un peu.
-(Moi) Je suis crevé. Et demain je dois me...
-(Lui) Eh seignairrrr ne me dis pas que tu dois aller au boulot.
-(Moi) Si.
-(Lui) Je ne sais pas pour ton calendrier, mais sur le mien, demain est samedi.
-(Moi) [ Me rasseyant lourdement] Ah ouais, çà m'était complètement sortis de la tête.
Il opina en silence en se levant pour aller dans la cuisine.
Il revint avec une bouteille de sodabi*. Un alcool fait à base de noix de palmes et considéré comme le plus fort des alcools du Bénin.
-(Moi) Man tu veux faire quoi à avec du sodabi à cette heure ci.
-Pour te saouler, idiot.
Il me tendit un verre dudit liquide après avoir vider le sien d'un coup, que je bus aussitôt
-(Moi) Je croyais pas que l'islam autorisait les boissons alcoolisées.
-( Lui) Ta gueule. Et puis je ne suis pas musulman, je n'en porte que le nom.
- (Moi) [Le taquinant] Ah oui! Mais s'il s'agit de la tabaski tu es musulman ?
-(Lui) [Un sourire au coin des lèvres] 100℅
-(Moi) T'es malade.
-(Lui) Idiot.
Il remplit encore les deux verres et me tendit le mien en disant :
- Buvons pour la santé et l'amitié.
-(Moi) T'es con.
-(Lui) Pas plus que toi.
Il eut un petit silence après qu'on ai bu nos verres à moitié.
-(Deen) [D'une voix calme] Ça fait un bon bout de temps que j'attendais. Que j'espérais. Me disant qu'il allait me dire ce qui n'allait pas. Mais pourtant il ne le fit pas.
-(Moi) Je peux savoir de quoi tu parles?
-(Lui) De toi. Depuis ce fameux anniversaire ou disons du jour que tu as appris que tu allais être père.
-(Moi) [Soupirant longuement] Deen je te dis qu'il n'y a aucun soucis. Que tout va parfaitement bien.
-(Lui) [ Dans ses pensées] Tu nous avais annoncé que tu allais être père. Tout le monde était aux anges, ton ex femme rayonnait de joie. Mais toi , tu étais comme absent malgré tes sourires. Ton regard était terne.
Depuis que tu étais revenu de l'hôpital avec ton ex femme, j'avais remarqué que quelques chose n'allait pas. Je me suis dit que peut être c'est parce que ta femme avais eu un malaise. Que c'était moi qui voyait le mal, là où il n'y en avait pas. Je me disais que c'était peut être ton père qui te manquait ou c'était une dispute entre Sam et toi. Mais c'était archi faux. Ce jour là tu souriais, faisait comme si tout allait bien dans le meilleur des monde. Sauf que nous n'étions pas dans Candide de Voltaire ou de je ne sais qui.
Je me souviens que ta grand-mère m'avait lancé un regard appuyé. Tu étais absent malgré ta joie, tes faux sourires crispé. Tu souriais à t'en écorcher la mâchoire. Tu avais oublié que tu n'étais pas faire pour être acteur. Pour rire quand tout allait mal. Pour faire comme si de rien n'était. Même si tu avais essayez ta grand-mère n'était pas dupe. L'hypocrisie n'était pas ton fort.
-(Moi) Euh je ne...
-(Lui) Ne me coupe pas. J'ai pas terminé.
- Les heures se sont écoulées, les jours aussi. Les mois se sont succédés et pourtant tu ne m'as rien dire. Jusqu'au jours où tu m'appela pour dire que t'étais Papa d'une petite fille.
J'étais là, ta grand-mère aussi. Nous étions tous là, attendant que tu nous fasses assez confiance pour nous dire ce qui n'allait pas. Néanmoins, tu n'as rien fait. T'as fait comme si de rien n'était. Tu as continuer à te mentir, à te dire que tout vas bien, à essayer de te convaincre que tout ira bien.
Sache que si ce n'est à cause de ta grand-mère venue me voir hier pour que je te parle, pour que je te dise d'extérioriser le mal qui te ronge. Jamais je n'allais te dire quoi que ce soit.
Maintenant si tu veux bien me dire ce qui se passe pour que je puisse rassurer la pauvre grand-mère, vas y. Je t'écoute. Dans le cas échéant, je ne t'y oblige à rien.
Il prit un autre verre du sodabi et me tendis le mien en disant:
- Vas y boire. Parait qu'il a le pouvoir de délier les langues et de noyer les chagrins.
Je bu le verre d'un coup sec, me raclant la gorge.
-(Moi) Je suis désolé de ne rien te dire. Car c'était assez délicat. Je suis désolé de vous tenir à l'écart.
-(Lui) [Attentivement] Hum.
D'une voix monotone, je demarra le récit de mes souvenirs.
-(Moi) C'était un soir. Un soir quand Samantha vint me voir. On était alors à trois semaines de notre mariage. Après deux heures de sport de chambres, on était nus sous la couette quand elle me dit qu'elle allait annuler le mariage.
Je me rappelle lui avoir demander pourquoi. Et c'est là qu'elle me fit comprendre qu'elle était stérile. Qu'elle ne pouvait jamais avoir d'enfant. Qu'elle s'était déjà fait traité au moins dix fois. Que c'était impossible.