Chapitre 40
Ecrit par La Vie d'Ielle
Chapitre 40
**** Marine ****
Moi : Il est en deuil Annie, il traverse une situation difficile... Ce couple traverse une situation difficile donc tiens-toi loin et laisse-le tranquille.
Annie : Change de sujet sans répondre, je sais ce qu'il en est maintenant. Je sais aussi ce qu'il traverse et raison de plus pour essayer de l'aider je pense. Je ne sais pas à quoi tu penses mais s'il te plaît, j'ai du travail. Merci !
Je l'ai longuement regardé avant de partir. Je me dirigeais vers le bureau de Monsieur quand j'ai été arrêtée par le collègue à qui j'ai remis le carton.
Rhaby : Marine s'il vous plaît.
Moi : Oui Rhaby.
Rhaby : C'est par rapport au carton, vous ne m'avez pas exactement dit ce que je dois faire avec.
Moi : C'est comme j'ai dit, faites comme vous voulez.
Rhaby : Comment ça comme je voudrais, ces bouteilles ne sont-elles pas à Monsieur ?
Moi : Écoutez, vous pouvez les stocker dans un endroit, je ne veux juste pas qu'il se retrouve à boire de l'alcool constamment.
Rhaby : Ah d'accord, je comprends mieux. Ne vous inquiétez pas, il ne tombera pas sur ça.
Moi : Même si il demande, que personne ne lui en donne je vous prie.
Rhaby : C'est bien compris.
Je l'ai laissé pour retourner où j'allais.
Quand j'ai ouvert la porte, c'est comme s'il m'attendait.
Monsieur : Marine je peux savoir ce que c'était tout à l'heure ?
Moi : Quoi donc monsieur ?
Monsieur : Le geste que tu as eu à faire...
Moi : Je vous l'ai dit Monsieur, je ne vous laisserai pas vous enivrer d'alcool. Toutes les fois où je vous verrai avec de l'alcool je prendrai, si vous voulez me virer pour ça alors faites donc cela parce que je ne regretterai pas de vous avoir empêché de devenir Soulard.
Monsieur : Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je ne deviendrai pas soulard... Honnêtement, ça m'aide à oublier, à décompresser pendant quelques temps et ne pas penser à ... vous voyez.
Moi : Mais ce n'est pas la façon monsieur. Si vous pensez que l'alcool vous fera oublier ce que vous vivez, c'est vous trompez.
Monsieur : Au moins quand je prends, je parviens à me sentir léger quand même. C'est ce que j'ai envie en ce moment parce que je suis trop chargé intérieurement.
Moi : Et je vais vous dire ce dont vous avez besoin pour être moins lourd... Vous avez besoin d'être aux côtés de votre femme.
À la suite de cette phrase, il s'est levé pour aller se mettre contre la fenêtre.
Moi : Oui, vous avez besoin d'elle. Écoutez, on ne vous a jamais vu aussi longtemps séparés... on ne vous a jamais vu separés tout court. La situation que vous traversez est déjà assez trop douloureuse pour vous, être éloigné loin de l'autre l'est encore plus.
Monsieur : Je ne peux pas, je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi Marine. Je la vois, je sais qu'elle souffre, je sais qu'elle a autant mal que moi mais je n'arrive même pas à ne serait-ce que la prendre dans mes bras.
Moi : Parce que vous lui en voulez. Aussi longtemps que vous la tiendrez responsable de ce qui s'est passé, vous resterez loin d'elle. Regardez la, regarder à quel point elle a besoin de vous, regardez à quel point votre couple a besoin de vous.
Monsieur : Non, mon couple n'a pas besoin de moi, mon couple a besoin de mon fils.
Moi : Jusqu'à quand allez-vous être dans la douleur ? Je sais que c'est dur, je sais que c'est difficile mais n'allez-vous pas vous reprendre ? D'accord, voyons un cas de figure. Imaginez vous restez comme ça, imaginez vous restez bloqué dans la douleur, imaginez-vous la tenez responsable toute votre vie, pensez-vous seulement que vous resterez toujours en couple ? Dites-moi une chose, voulez-vous que votre mariage se termine ?
Monsieur : C'est plus fort que moi, je ne sais pas ce que je dois faire... Je n'y arrive pas! De la même façon je n'ai pas envie de voir ma mère, de la même façon je n'ai pas envie d'être à côté d'elle et c'est aussi de la même façon que je m'en veux. Ce que je veux, c'est juste que tout ceci ne soit pas arrivé et que mon fils soit toujours à mes côtés.
Je suis allée vers lui, je me suis placée juste devant lui.
Moi : Je vais vous dire ce que je pense, ce que je pense c'est que je ne sais pas si votre mariage tiendra après tout ça. Je pense que vous devez renvoyer madame chez elle pour qu'elle essaie de retrouver un peu de calme, elle en a besoin parce que à vos côtés elle souffre de votre silence. Ce que je pense c'est que chacun doit pouvoir faire le deuil, chacun doit pouvoir faire son deuil et ensuite revenir à de bonnes idées. La seulement, vous pourrez discuter afin que chacun dise clairement ce qu'il ressent parce que vous avez besoin de c'est discussion. Je pense que vous devez remplacer votre colère par de l'amour, elle a besoin d'aide pour se lever.
Monsieur : Vous tous, vous répétez la même chose. Moi alors, qui pense à si j'ai besoin d'aide ? Personne cherche réellement à savoir comment je vais, personne je dis bien.
Moi : Vous savez pourquoi ? Parce que la seule personne à pouvoir vous donner cette aide dont vous avez besoin est juste dans votre maison, c'est votre femme. La seule personne qui s'inquiète réellement pour vous se trouve dans votre maison, c'est votre femme. Faites votre deuil puis retrouvez vous, vous en avez besoin.
Monsieur : Marine ce que je ressens intérieurement, je ne peux pas le décrire... J'ai envie de mourir, j'ai envie de disparaître... j'ai envie d'arracher mon coeur, j'ai envie d'aller le retrouver... j'ai envie de ...
Je l'ai enlacé toute tremblante.
Je tremble parce que j'ai peur c'est mon patron et je me permets carrément de faire ça.
Je pense que aujourd'hui j'ai vraiment signé mon licenciement.
**** Alida ****
* Trois mois plus tard *
Encore, je viens encore de rendre tout ce que j'ai mangé. J'en ai marre, heureusement que tout ça va finir demain.
Sarah : Tiens, un peu d'eau.
Moi ( Prenant le verre ) : Merci.
Sarah : Tu es toute pâle Alida.
Moi : Je sais et ça m'énerve parce que ça m'empêche d'aller travailler.
Sarah : Tu as pris une permission ?
Moi : J'ai juste dit que je suis malade. On m'a demandé de prendre le temps qu'il faudra pour que je puisse guérir et comme c'est demain que j'ai rendez-vous à l'hôpital, je reprendrai donc bientôt la route du travail.
Sarah : Tu y as bien réfléchi ?
Moi : Réfléchir à quoi ?
Sarah : À ce que tu t'apprêtes à faire, est-ce que tu y as bien réfléchi ?
Moi : Je ne vois pas pourquoi je vais m'éterniser sur une réflexion alors que tout est déjà...
[ Toc Toc ]
Quelqu'un frappe à la porte et cette personne, je sais qui c'est. Je reconnais la voix de la dame qui est en train de parler dehors, c'est maman.
Par contre, je ne sais pas ce qu'elle fait là. Je ne voulais pas la voir, surtout pas dans cet état.
C'est Sarah qui est allée ouvrir, j'ai rapidement foncé dans la salle de bain pour me mouiller le visage et me couvrir. J'ai profité à mettre un peu de fond de teint, anticernes pour ne pas paraître si pâle que je ne le suis.
Moi : Madame fait quoi ici ?
Maman ( se levant ) : On ne dit pas d'abord bonjour Maman ( m'embrassant )?
Moi ( souriant ) : Bonjour Madame maman.
Maman ( me regardant ) : Comment vas-tu mon bébé ?
Moi : Tu vas arrêter quand avec mon bébé ?
Maman : Quand tu auras un bébé.
Je voulais m'asseoir loin d'elle, pour la fuir mais elle m'a demandé de venir tout près d'elle.
Maman : Tu n'es pas contente de me voir ?
Moi : Mais bien sûr que si, je me demande juste ce que tu fais là.
Maman : La dernière fois que tu es passée à la maison tu as dit que tu reviendrais avant-hier, tu n'es pas venu. Je pensais que tu étais malade vu que tu ne m'as pas aussi appelé, ça va ? Tu m'as l'air fatiguée.
Moi : Oui, j'ai dormi tard parce que j'étais sur un dossier mais ça va ne t'inquiète pas.
Maman : C'est pour cela que tu n'es pas allée travailler aussi ?
Moi : Oui, j'ai raté le réveil donc j'ai juste profité.
Maman : D'accord.
Moi : Pourquoi tu n'es pas venu avec papa ?
Maman : On devait venir ensemble mais son frère est arrivé qu'on s'apprêtait à sortir.
Tant mieux d'ailleurs.
Je ne voulais pas déjà les voir comme ça donc heureusement qu'il n'est pas venu ici.
Moi ( me levant ) : Tu veux que je te serve quelque chose à moi ?
Son parfum, mon DIEU !
J'ai juste envie de vomir.
Maman : Oui. Il faut que je me soulage ( se levant ).
Moi : Tu peux aller dans ma chambre.
Maman, c'est vraiment une femme qui respecte l'espace des autres.
Malgré le fait que je sois sa seule fille parce que avant moi il y a un garçon et lui il est déjà au mariage, elle sait respecter mon espace. Quand elle vient à la maison par exemple, elle ne se permet pas de toucher quelque chose sans m'avoir demandé. Même pour aller dans une pièce, elle tient toujours à ce que je lui donne la permission.
Parfois je lui dis même qu'elle abuse parce que je suis sa fille et elle doit faire comme chez elle mais elle me répète tout le temps que je dois savoir mettre ce genre de barrières pour ne pas avoir à me retrouver avec une mère envahissante et pourquoi pas une belle-mère envahissante aussi...
Elle n'a pas tort d'ailleurs parce que comme je la vois avec papa, ma grand-mère sait se tenir ou pas.
Bref !
Je suis allée prendre un verre de jus dans le frigo à la cuisine puis je suis revenu au salon.
Quand maman est sorti de ma chambre, elle était mécontente. Il a suffit que je regarde ce qu'elle avait en main pour comprendre.
Moi ( voulant reprendre le test ) : De quel droit tu te permets de fouiller mes affaires ?
Maman : Qu'est-ce que c'est Alida ?
Moi ( mettant le visage à côté ) : …
Maman : Tu es enceinte ?
Moi : …
Maman : Tu comptais me le dire quand ?
Je suis passée devant elle sans répondre pour aller ma chambre, elle ne s'est pas faite priée qu'elle m'a suivi.
Maman : De quel droit tu te permets de partir et me tourner le dos quand je te parle ?
Moi : De quel droit tu te permets de fouiller dans mes affaires ?
Maman : Alida je t'ai posé une question, es-tu enceinte ? Si oui, depuis quand et quand qu'on peut tu me le dire ?
Moi : Ça ne te regarde pas.
Maman : Oh que si mademoiselle, ça me regarde très bien d'autant plus que tu es ma seule fille.
Moi : ...
Maman : Tu vas me répondre ?
Moi : Oui, oui je suis enceinte.
Maman : Eeeeh ! Tu n'es pas mariée que tu es déjà enceinte ? Qu'est-ce que ton père et moi t'avons toujours dit ? Faire un enfant c'est important, il faut être dans le mariage pour ça.
Oui, je suis enceinte et je ne l'ai appris il n'y a que quelques jours.
Ce n'est pas comme si c'est quelque chose que je voulais, c'est arrivé comme ça et je n'ai rien prévu.
C'est d'ailleurs pour cela, pour éviter tout ce discours aussi que je ne voulais pas leur dire surtout parce que j'ai décidé de me faire avorter.
Maman : Tu es enceinte de combien de mois ?
Moi : Je n'ai pas envie d'en parler.
Maman ( tonnant ) : Je ne te laisse pas le choix tu comprends, je t'ai posé une question et tu me réponds tout de suite. Depuis combien de temps est enceinte ?
Moi : De 1 mois.
Maman : Un mois Alida et tu ne me dis rien ?
Moi ( fuyant son regard ) : ...
Maman : Tu ne comptais pas me le dire n'est-ce pas ? Tu comptais te faire avorter c'est ça ?
Moi : ...
Maman : Alida... Alida... Tu veux mourir ? Seigneur!
Moi : ...
Maman : Si tu me laisses encore parler seule, si tu ne réponds pas à mes questions je vais bondir sur toi et tu vas me sentir passer.
Moi : Tu ne peux pas me parler comme si j'étais encore une petite fille, je fais ce que je veux avec mon corps.
Maman : C'est justement parce que tu n'es pas une petite fille, parce que tu fais ce que tu veux que tu t'es retrouvée enceinte hors mariage. C'est aussi pour la même raison que tu vas aller te tuer sur un lit d'hôpital, tu es folle ?
Moi : Je ne veux pas garder cette grossesse.
Maman : Donc si je comprends bien tu veux mourir ? Ok, si tu veux mourir dans ce cas remplace moi ma fille après tu vas te suicider. Imbécile ! Je t'ai demandé d'aller écarter les jambes sans protection ? Maintenant que le résultat de tes actes et là, tu veux fuir ? Dépêche-toi de prendre tes affaires, on va aller chez le père de cet enfant.
Moi : Ça ne va pas non !?
Maman : Ne me fais pas me répéter.
Moi : Je n'irai nulle part.
Maman : Il ne sait pas c'est ça ?
Moi : … je ne sais pas où il reste.
Maman : Tu sais au moins où il travaille ?
Moi : Non.
Maman : Qu'est-ce que tu sais de lui ?
Moi : …
Maman : C'est ton petit ami au moins ?
Moi : …
Maman ( les mains sur la tête ) Eeeeh, mon enfant donne son corps à n'importe qui. Est ce que je t'ai élevé comme ça ? Appelles le, je suppose que tu as au moins son numéro ?
Moi ( petite voix ) : Non.
Maman : Eeeeeeeeeeeeeeeeh !